Archive pour novembre 2011

28
Nov
11

Au pays de la dystopie #2: Little Brother

Little Brother de Cory Doctorow s’inscrit dans la veine de 1984, de George Orwell. Afin de protéger les citoyens, ceux-ci sont observés, encadrés à outrance. Jusqu’à ce que le système se retourne contre ses créateurs…

L’Amérique, faisant fi des droits constitutionnels de ses citoyens, observe et analyse les faits et gestes de chacun. Marcus, alias W1n5t0n, est une jeune passionné de jeux vidéos et d’informatique. Pirate en herbe, il est toujours en quête de moyens de détourner le système. Alors qu’il joue à un jeu vidéo grandeur réelle, une bombe explose à San Francisco. Au mauvais endroit, au mauvais moment, lui et ses amis sont arrêtés et torturés, accusés de terrorisme. Une fois libéré, Marcus décide de détruire ce système oppressant en exploitant les failles du système. Il devient alors M1k3y, pirate informatique et leader d’un mouvement de révolte qui enflamme le pays.

Little Brother est exactement le type d’histoire prenante, car extrêmement réaliste. Dans un monde obsédé par le terrorisme, dans lequel certains gouvernements sont prêts à écraser les droits des hommes pour obtenir des résultats, on peut tout à fait imaginer la mise en place de systèmes de surveillance de grande ampleur pour « le bien commun ».
Plusieurs films ont d’ailleurs exploité ce filon, de Minority Report à Equilibrium (dont nous parlerons sûrement un peu plus tard). Ici, l’auteur ajoute la dimension 2.0, afin d’ajouter à la psychose qui peut gagner le lecteur. Aujourd’hui, entre les appareils électroniques truffés de puces, de systèmes de localisation et les facilités d’espionnage en ligne permises par le développement d’Internet, n’importe qui pourrait facilement exploiter son voisin.

Little Brother fait prendre conscience au lecteur qu’il n’y a rien de plus facile que d’espionner son prochain, avec un minimum de connaissances en informatique et de débrouillardise. Aujourd’hui, tout le monde possède un existence sur le web, voulue ou non.
Alors certes, Little Brother est l’histoire d’un garçon qui se révolte contre le système et tente de le détruire. Mais pour cela, il utilise tout de même les informations présentes sur tous les citoyens sur la toile. Amis paranoïaques, prenez garde : nous sommes tous sous surveillance.

Dans 2 semaines, on partira dans un univers un peu plus trash et violent. J’analyserais pour vous Battle Royale à travers ses trois traitements : le livre, le film et les mangas.

Little Loun

25
Nov
11

Battlefield 3 : It’s the war !

Après presque 1 an d’absence, le rédacteur le plus prolifique d’AZ est de retour. Et le monde est bien fait puisque, après un dernier article où l’on parlait de ce cher Call of Duty : Black Ops, celui d’aujourd’hui est consacré à son plus grand (unique ?) rival : Battlefield 3. Un duel serré qui ne peut se régler que sur un champ de bataille.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, précisons tout d’abord que je ne suis pas forcément partisan d’un des deux camps à la base. Initié aux Call of Duty avec les épisodes Modern Warfare 1 & 2 (surtout le 2), j’ai ensuite passé de longues nuits blanches sur Black Ops. Et même si le plaisir était là, je n’étais pas aveugle sur le manque de renouvellement de la licence et de cette politique scandaleuse des DLC : du contenu supplémentaire vendu à un prix parfois exorbitant alors qu’il était au départ inclus dans le jeu. A l’heure de la sortie de Modern Warfare 3 j’ai pris la décision d’aller voir chez la concurrence ce qu’il en était.

Plus réaliste et donc moins arcade, des maps plus grandes, des véhicules… Les arguments mis en avant par les pros Battlefield sont nombreux. Et il faut bien reconnaître qu’ils ont raison… du moins en partie. Commençons par ce qui fâche : le mode solo. Si on a toujours dit que le solo d’un CoD ne valait pas le coup pour 70 €, autant dire que c’est encore pire pour le jeu du studio Dice. Premier point noir : un scénario bancal, mal écrit et presque inintéressant. Si la volonté de se démarquer des Modern Warfare avec leurs conflits dignes de la troisième guerre mondiale est honorable, on aurait quand même préféré quelque chose de plus palpitant et surtout honnête. Car essayer de faire autre chose tout en plagiant les ressorts scénaristiques de Black Ops (un homme interrogé qui raconte son histoire via des flashbacks) est plus que critiquable. Et ce n’est pas le background de l’univers qui va renforcer l’immersion malgré 2-3 bonnes idées. Histoire d’enfoncer le clou, il faudra faire face à une intelligence artificielle peu réactive mais suffisamment pour ne prendre que votre joueur dans sa ligne de mire. Et le pire du pire : des respawn à l’infini à certains endroits. De quoi faire honneur à Black Ops… Je pourrais aussi parler de ses QTE complètement à la ramasse mais je préfère vous en laisser la surprise. Surtout n’hésitez pas à en parler dans les commentaires !
Mais qu’on se rassure, le solo reste acceptable et on s’amuse toujours autant parce que oui, la guerre virtuelle c’est cool. De plus le jeu est réussi graphiquement et compense une réalisation classique. Les bruitages et la musique sont excellents ainsi que le doublage français que l’on saluera. Et n’oublions pas qu’il ne s’agissait que d’une mise en bouche.

Il y a bien quelques missions sympathiques en coopération (en ligne ou sur la même console) à effectuer mais autant s’attarder sur l’essentiel : le multijoueur. Et là ce sont des heures de bonheur qui vous attendent. Si vous êtes un habitué des Call of Duty il va falloir revoir votre stratégie. La taille des cartes risque de briser votre routine de même que tous les véhicules (avion de chasse, hélicoptère, tank et j’en passe) utilisables. Sans parler de l’un des aspects les plus intéressants : la destruction des décors. Etre la cible d’un char et se cacher dans un bâtiment avant d’y être délogé par deux ou trois roquettes procurent quelques sueurs froides. On est loin du bourrinage intempestif et stupide de CoD.
Quatre classes sont disponibles, du plus bourrin au sniper (il y en a pour tous les goûts), mais la bonne idée c’est que chaque classe évolue indépendamment des autres hormis pour quelques armes gagnées. Cela permettra à chaque joueur de se spécialiser dans un ou deux domaines et de devenir de véritables experts. Et vous verrez qu’au bout de quelques heures jeu on est vite fier de voir comment on évolue. Car de l’entraînement il en faudra, notamment pour la conduite parfois déroutante de certains véhicules. Aaaah combien d’avions de chasse ai-je déjà crashé… Certains pesteront contre le faible nombre de maps (9 seulement) mais il est bon de noter qu’elles s’adaptent en terme de taille au mode de jeu : c’est toujours plus sympa en match à mort en équipe de ne pas avoir à parcourir de longues distances à pied et sans ennemi. Concluons sur deux notes positives : l’esprit d’équipe a une certaine importance dans Battlefield donc avec quelques amis c’est encore plus jouissif et, second point, un DLC est prévue pour décembre avec de nouvelles cartes histoire de prolonger le plaisir (bon certes des maps d’un des précédents opus de la licence mais restons de bonne humeur).

Ce qu’on leur a mis aux gars de Call of Duty !

En clair si vous avez envie de changer d’air, ce Battlefield 3 est une excellente initiative. Décevant en solo (mais bon Modern Warfare 2 était tellement épique), le jeu révèle toute sa valeur en multijoueur même s’il faudra quelques heures avant d’en saisir toutes les subtilités. Et n’oubliez pas, faites la guerre en virtuelle, pas en vrai !

Sergent Pottio

Source images : jeuxvideo.com

22
Nov
11

Brand New

Parlons un peu musique, et pas Minute Rock, pour une fois. Je l’avais déjà dit, y en a un peu ras le bol non, des groupes mythiques que tout le monde connait et été forcé d’écouter mille fois dans sa vie. Je ne critique pas, mais la musique, c’est pas que ça. Et heureusement, je suis là pour te le rappeler un peu, parce que c’est un principe qui se perd un petit peu sur ce blog. Plus de découverte musicale, rien. Tu es complétement perdu. Je le sais. Je suis ton phare. Ta lumière dans le brouillard. Ne réfléchis pas, et suis moi sur les traces de Brand New. Tu vas kiffer ta maman.

De quoi quand comment et pourquoi. Excellente question. Brand New, coup de coeur que je dois à la magie de Tumblr et aux douze mille fans qu’ils ont sur ce réseau, est un groupe rock alternatif à l’américaine. Leurs morceaux sont pop, rock, et ont parfois même des accents post-hardcore . Mais ne t’en fais pas, ne prend pas peur, rien de trop violent pour toi, je te le promet.  Cela s’explique d’ailleurs simplement que la majeure partie de la formation de Brand New se faisait avant appeler The Rookie Lot, groupe legerment plus punchy, dont le style se retrouve essentiellement dans le premier opus du groupe, Your Favorite Weapon. (2001)
Voilà rapidement, pour vous, ce que ça donne :

Bon. Si tu es encore là, c’est bon signe. Le fait est que je ne suis pas là pour me la jouer Wikipédia et te donner les dates de sorties de chacun de leurs albums. On a pas que ça a faire. Le principe, c’est de savoir si oui ou non tu as bon goût. Mon but, c’est de te coller ma musique au visage et te forcer à écouter jusqu’au moment ou tu aimeras.
Alors voilà. Je vais te mettre seulement deux morceaux histoire de ne pas te noyer dans le bon goût non plus, tu n’es plus tellement habitué à ça. Tu les écoutes, et tu me dis. Le premier sort tout droit de Déjà Vu (2003), qui est, je pense, l’album de Brand New que je préfère. Le second, lui, est tiré de  Daisy (2009), leur dernier album en date.

Si tu n’es toujours pas convaincu, je ne sais pas quoi faire de toi petit. Je te présente ma grosse obsession du moment, tu pourrais avoir un peu de respect et aimer quoi. Ce qui est bon avec Brand New c’est qu’ils ont un style vraiment à eux, que l’on reconnaît à travers des albums relativement différents les uns des autres. La musique est sombre, prenante, mais en même temps assez violente pour ne pas au choix se faire chier comme en écoutant un Coldplay ou finir en dépression comme avec Radiohead (mais n’y voyez aucune critique, la dépression, tout ça, parfois c’est cool aussi).

Pour finir, si tu viens de te prendre ta claque, et que tu as de l’argent, ce qui n’est pas mon cas, tu peux toujours aller te faire un petit séjour en Angleterre en février. Ils y joueront. Cours, vole, nage, comme tu veux. Je suppose que ça doit bien valoir le détour. Fais ça pour moi.

Karine, Trumper,
qui est sick de tes tattoos & the way you don’t appreciate Brand New.

20
Nov
11

La Minute Rock #19: Jamie Cullum

La minute rock de cette semaine a la classe ! Pourquoi ? Parce que le musicien à l’honneur aujourd’hui est unique, très talentueux et très élégant. Je veux bien sur parler de Jamie Cullum, une étoile montante dans le jazz du moment, qui maîtrise le piano comme personne. Et ce n’est pas tout car il chante aussi, et offre à son public à chacune de ses prestations son énergie et son inventivité en s’aidant de son piano comme instrument de percussion. Tout cela se fond dans un mélange des genres et des sons sans précédent.

Jeune prodige de la musique pop, tout droit sorti d’Angleterre, Jamie Cullum commence sa carrière avec rien ou presque : seulement une cinquantaine de £ dans la poche pour produire son premier album, Heard It All Before, qui ne fut tiré qu’à 500 exemplaires (qui se vendent maintenant sur internet pour des prix astronomiques). Il n’en fallut que peu pour attirer l’œil des producteurs sur le jeune talent. Ainsi, c’est avec Pointless Nostalgic, premier grand succès, que Jamie Cullum se fait connaître du public british, un public qui va s’élargir en dehors des frontières avec la sortie quelque temps plus tard de TwentySomething. Jamie enchaîne alors les scènes live et offre à ses fans des prestations sans précédent, en reprenant moult titres déjà connus comme Seven Nation Army des White Stripes ou encore Gold Digger de Kanye West. Plus tard, on le verra reprendre  d’autres artistes très connus comme Radiohead, Massive Attack, Rihanna, Gnarls Barkley, Justin Timberlake ou encore Elton John.

Avec son style épuré bien à lui, on est forcé de reconnaitre un futur prometteur pour ce jeune artiste, qui nous offre une piqure de rappel , comme quoi le Jazz est encore un univers ouvert au monde et prêt à se renouveler à tout moment. Chaque nouvel album de Jamie Cullum est synonyme d’une vent de fraîcheur musical, une aubaine pour tout ceux qui en ont assez de la soupe que l’ont nous sert sur les ondes radio. Avec un nouvel album en route courant 2012, on est impatient de découvrir comment Jamie Cullum nous séduira à nouveau et cette fois, partira peut-être à la poursuite d’une consécration mondiale. En somme, on peut lui souhaiter d’étendre son influence musicale sur d’autres continents que la belle Angleterre, et au bout de dix ans de carrière, ce serait plus que légitime.

Suited Up Marvel Boy.

17
Nov
11

Marvel Les Grandes Sagas (2/2)

Après les 5 premiers, voici les 5 derniers ! Panini Comics a eu, comme tous les ans, la bonne initiative de proposer en kiosque des ouvrages accessible aux nouveaux lecteurs avec et aux petits porte-monnaies avec Marvel Les Grandes Sagas. Chaque ouvrage est centré sur un personnage ayant eu le droit à une adaptation ciné et concentre une histoire censé se suffire à elle même. Parmi les 5 premières, on pouvait retenir ceux sur Iron Man et Wolverine, qui étaient réellement accessibles, tandis que celles sur les X-Men, Spidey et Thor n’était pas terrible et plutôt mal choisi pour la collection. Cette semaine, ce sont les ouvrages consacré à Hulk, Captain America, Daredevil, Avengers et les 4 Fantastiques que l’on passe à la loupe !

Le personnage a toujours été complexe à traité. Si le concept d’un Dr Jekyll et Mr Hyde radioactif est intéressant en théorie, en pratique, on retient assez peu d’arc sur le personnage. Parmi ce peu, on peut compter sur celui sélectionner pour cet ouvrage. Réunissant les épisodes 34 à 39 du volume 2 de la série Incredible Hulk datant de 2002, ce tome raconte l’histoire d’un Bruce Banner en exil à travers les Etats-Unis afin d’échapper aux forces de l’ordre qui le croit responsable de la mort d’un jeune. Le scénariste, Bruce Jones, pour qui c’est le début de run sur la série, place Hulk dans ce contexte afin d’exploiter la psychologie de Banner et la problématique de «est-ce que Hulk a déjà tué ?» (thème repris dans Planet Hulk/World War Hulk). Jones arrive, en plus de traiter avec brio ses thématiques, signe une intrigue intéressante, tendue, dense, pleine d’actions et de twists. C’est en cela que cette histoire s’apparente plus à de l’action/espionnage qu’à du super-héros, mais ce traitement original permet de livrer une excellente histoire. A noter également l’épisode sans dialogue, preuve du talent du scénariste mais également du dessinateur.
Ce dernier est quelqu’un qui a déjà eu le droit à deux albums dans cette collection, je parle de John Romita Jr. Ce dernier, qui en brille pas ses dernier temps, signe ici un excellent travail, dynamique, tout en grandeur et en puissance. Surement son meilleur boulot après son run magique sur Amazing Spider-Man. La mise en page est classique mais efficace, tout comme les choix de cadrages ou certains enchainements. On regrettera quelques passages où les couleurs ont un ton marron un petit peu trop marqué, mais rien de bien méchant.



Globalement, ce 6ème tome de la collection Les Grandes Sagas consacré à Hulk rempli son contrat avec mention très bien ! L’histoire est très bien écrit et les dessins sont réussis afin de livrer une aventure efficace et passionnante. On aimerait connaitre la suite, car suite il y a, mais la fin n’est en rien frustrante et permet à cette ouvrage d’être auto suffisant.

Autre héros Marvel à avoir eu le droit à une adaptation ciné en 2011, Captain America a eu le droit à bon nombre de rééditions, en Intégrales, en Deluxes et bien évidemment dans Les Grandes Sagas. Seulement, il faut avoir que sur le choix de l’arc a réédité pour la collection, Panini s’est planté assez royalement. Ce sont les épisodes 9 à 12 de la série Captain America qui ont été réunnis ici, datant de la fin des années 90. Et un malheureux bug dans la matrice à fait en sorte que cette période soit naze chez Marvel (et on en aura la confirmation avec le numéro sur Avengers). Captain America rentre chez lui et trouve une famille d’immigrés sans papier dans son appartement. Mais il n’a pas le temps de gérer ce problème qu’il constate que des gens sont atteints de délires incontrôlables, comme le Rhino, perpétrer par un mystérieux ennemi. Mark Waid et Andy Kubert, une équipe en qui aurait plutôt confiance, signe ici une histoire raté sur de nombreux points. Le scénario de Waid se perd facilement dans ses enjeux, pourtant de faibles intensité, dans une intrigue peut intrigantes justement, se laissant aller dans des délires psychiques, et trop dépendante de la continuité (assez bordélique) de l’époque pour avoir sa place dans la collection. Le scénariste, pourtant talentueux sur Fantastic Four, rajoute à cela une couche de critique social assez démago, alourdissant le propos au lieu de lui donner un réel impact.
Hélas, si l’histoire est décevante, les dessins ne consolent pas vraiment. Si ils restent un point positifs comparé au reste, on aura vu le frère Kubert en bien meilleur forme. Ses traits sont assez épais et gras, pour souligner une certaine démesure dans la puissance et la représentation des personnages. Le problème étant que l’effet qui en résulte tire plus vers le grotesque que le sentiment de puissance. Reste des couleurs de Chris Sotomayor plutôt sympas. Il est a noté qu’un oneshot réunissant le héros américain et Iron Man complète le programme et que, pour faire court, il est encore pire que le plat principale de cet ouvrage. 

Ce numéro est d’autant plus une déception que, en plus de l’équipe artistique prometteuse qui déçoit, il y avait autre chose à rééditer, dans l’optique d’un premier contact avec la bannière étoilée, et de bien meilleur qualité, comme le premier arc de Brubaker. Un choix obscure donnant un tome relativement naze. Dommage.

Scénario assez naze, se perdant dans plusieurs intrigues avec un sous texte social assez foireux et se reposant trop sur la continuité et le contexte de l’époque (assez naze) pour la collection. Dessin pas terrible pour Andy Kubert. Pas terrible surtout au vu de la qualité de la série de Brubaker, qui n’a pas été réédité. Déception et mauvais choix.

Si il y a bien un numéro à retenir de cette collection et qui fait honneur au nom de la collection, c’est bien celui là et il est consacré à Daredevil ! Le personnage Marvel qui a eu le droit à l’une des pires adaptations cinés a été écrit par de prestigieux auteurs qui l’ont marqué. On retiendra Bendis et Brubaker mais surtout Frank Miller. C’est une saga de son cru qui nous est proposé ici avec la fameuse, la mythique Born Again. Dessiné par David Mazzuchelli, cette histoire en 7 numéros (227-233) se veut être la descente aux enfers de Matt Murdock. Ce dernier, avocat le jour et justicier masqué la nuit, a été trahis par Karen Page qui, pour de la drogue, a vendu l’identité de Daredevil à son pire ennemi: Le Caid. Le roi de la pègre de Hell’s Kitchen décide alors de détruire tout l’univers et les repères de Murdock afin de lui faire perdre l’esprit et le mettre en touche définitivement. C’est avec brio que Frank Miller décrit ce passage terriblement douloureux et cruciale dans la vie de Murdock. Jamais héros n’aura descendu aussi bas et souffert autant personnellement. Et malgré le fait que, depuis Bendis, faire souffrir DD et bouleverser son monde est devenue chose courante, Miller reste un maitre de la tension dramatique et plonge le lecteur dans cette descente aux enfers grâce à une narration intimiste, percutante, jouant sur la psychologie fragile du héros. Sur ce point, l’auteur de Sin City va admirablement bien joué sur les différents personnages, les caractérisants subtilement. Un joli modèle de construction en cascade, s’imposant comme un modèle de dramaturgie. On regrettera une fin qui cède un peu trop à l’action et au spectaculaire, qui perd un peu trop en impact à cause d’une impression de surenchère. Mais rien qui ne vient gâcher la virtuosité du récit.
La partie graphique est signée David Mazzuchelli, pour qui Born Again est la première collaboration avec Miller. L’artiste signe ici des planches de grande qualité. Une représentation des sens de Murdock parfaite maitrisée, des idées graphiques récurante, un art du découpage et de cadrage afin de souligner un rythme une émotion, un style percutant et réaliste appuyant le drame écrit… Son travail est ici en parfaite osmose avec l’histoire et le scénario. On pourra toujours râler sur les couleurs, qui ont un peu vieilli, mais le style moderne de l’artiste permet de passer outre se léger problème qui, en plus de ne pas gêner la lecture, permet certains passages assez délirant nécessaire à l’intrigue.

Que dire de plus ? Daredevil: Born Again est une saga culte, incontournable, qui définit un personnage, qui le change et qui s’impose, au delà de ça, comme une excellente oeuvre du 9ème art. Une claque sur papier qui s’impose, personnellement, comme l’une des meilleures lectures de l’année.

La fin de cette collection joue au yoyo qualitatif. Après un tome sur Daredevil ABSOLUMENT INDISPENSABLE (j’insiste), ses épisodes 19 à 23 de la série Avengers datant de la fin des années 90 étaient attendues au tournant, surtout au vu du statut quelque peu «culte» du run de Busiek et Perez. Et hélas, mille fois hélas, c’est nul. Attendez, je vais nuancer mon propos: c’est très nul. L’équipe des Vengeurs, composée de Captain America, Iron Man, Thor, la Sorcière Rouge, la Vision, Wonder Man et Firestar et Justice, va faire face à un problème venu du passé, crée par un ancien Vengeur: Ultron ! Le scénariste, que l’on a connu subtile dans Identité Secrète, signe ici un monument de lourdeur, de dialogues descriptifs sans aucun sens soulignant sans arrêt les éléments importants du récits comme si le lecteur n’avait pas bien compris les enjeux au bout de la 100ème fois. Les plus vieux me diront que c’est le style de l’époque, et que même les plus vieux comics utilisaient des dialogues descriptifs. Certes. Mais certains l’utilisaient à bon escient. Là, à part en faire 3 tonnes, ils n’ont pas grand intérêt. Les personnages sont décrit et caractérisé à l’arrache, entre 2 dialogues décrivant l’action. L’intrigue en elle-même, sur Ultron, reste, heureusement, plutôt intéressante et scénariste garde au moins ça pour lui qu’il sait jouer (un petit peu) avec le suspense. Mais bon, le tout reste quand même sacrément bateau, lourd et assez chiant.
On pourra au moins noter l’osmose entre le scénariste et le dessinateur puisque Perez boxe dans la même catégorie. Dessins lourds, aux trop nombreux traits donnant une impression de brouillon plus que de détails avec des pages suroverblindédelamort, à la limite du illisible dans certaines grandes batailles, avec des cadrages vieillot sans grand impact. Il y a des fans visiblement, mais bon, dans un monde où Howard Chaykin et Rob Liefield vendent, que voulez vous… Le seul point positif a retenir est sans aucun doute le prologue, signé par un Stuart Immonen qui débute avec un style moins cartoony et plus imposant mais tout aussi agréable et narratif. La comparaison par la suite avec Perez fait d’autant plus mal, et permet au moins de se rassurer: il y avait des bons dessinateurs en activité en 99. Ouf !

Grosse grosse déception que cet Ultron Unlimited. Je n’explique pas le succès et les retours parlant d’une des meilleures périodes pour les Vengeurs. Ce titre ne me donne aucunement envie de me plonger dans l’histoire des Vengeurs, ce qui est sacrément balot pour une collection dont c’est le but.

Dernier numéro des Grandes Sagas, et surement le meilleur avec Daredevil et Iron Man. On ne peut pas dire que les deux adaptations ciné de la plus grande famille de l’univers Marvel n’aient été glorieuses. Pixar, avec ses Indestructibles, a rendu le plus bel hommage possible à ce quatuor. Car avant tout, Fantastic Four est comic book familiale et d’aventure, reposant sur des personnages. Et cela, Mark Waid là éperdument bien compris. La saga choisie pour ce tome raconte la confrontation entre Mr Fantastic, la Femme Invisible, la Chose et la Torche, et Dr Fatalis. Ce dernier a acquérait des pouvoirs magiques au près de 3 démons, qui dépassent la compréhension scientifique de Richards, et décide, comme d’habitude, de se venger de ce dernier. Une aventure classique des FF donc, avec un énième retour de Fatalis. Seulement, classique ne veut pas pour autant dire mauvais, Waid, aidé de Mike Weringo aux crayons, signe ici une excellente aventure. Le scénario développe avec talent la dualité entre Richards et Fatalis sur un point intéressant: la frontière entre science et magie. Waid ni apporte pas la réponse, mais va développer ses personnages à travers cette problématique. Le rythme du récit est parfaitement maitrisé, avec des grands moments d’actions, de tensions, poussé par la volonté de sauver un membre de la famille. Une construction somme toute classique, mais parfaitement raconté et maitrisé, permettant une agréable lecture.
Mike Weringo n’est d’ailleurs pas sans responsabilité dans ce plaisir de lecture. L’artiste, malheureusement décédé en 2007, signe ici des planches dynamiques, avec des dessins tout en rondeur et tout en mouvement. Accumulant les cadres et les enchainements dynamiques, Weringo accentue à son gré le rythme du récit. D’autant que, d’un point de vue purement esthétique, c’est très très jolie, grâce à un encrage propre, soulignant et accentuant les rondeurs du trait, et des couleurs colorés (oui je sais). Un joli travail, collant parfaitement à l’ambiance de la série.

Une compréhension parfaite des personnages, de leurs psychologie et de l’esprit de la série dans une aventure divertissante sublimée par d’excellents dessins, narrativement et esthétiquement, voilà ce qu’est cette histoire des 4 Fantatiques par Mark Waid et Mike Weringo. Un très bon comic-book.

Il est également bon de rappeller que chaque ouvrage était accompagné d’un morceau de Marvels, de Kurt Buisek et Alex Ross, une histoire revisitant du point de vue d’un journalisme les débuts de l’univers Marvel. Avec les derniers tomes, on a le droit à la fin de cette saga qui, en plus de traité avec brio et originalité les débuts de Marvel, permet aux jeunes et nouveaux lecteurs une vision d’ensemble de l’univers Marvel. Et puis on ne dit jamais non à du Alex Ross au top de sa forme, avec des planches tout simplement magnifique. Les deux derniers fascicules comprennent des bonus sur la saga qui, si ils ne sont pas des plus indispensables, restent sympathiques.

Globalement, force est de constater que cette opération est la plus réussie depuis sa création. La plus part des ouvrages sont de bonnes, voir d’excellentes, lectures tout à fait accessibles aux nouveaux lecteurs, comme aux plus habitués d’ailleurs. D’autant plus que le format souple et la qualité du papiers sont des plus agréables à la lecture, malgré plus grande fragilité des objets. Une initiative à soutenir chez Panini, qui n’aura pas eu le temps de la renouveler avec DC, mais qui, on l’espère, la réitérera l’année prochaine !

Bigor: Les Grandes Sagas Part 2 – The Revenge of the Return

14
Nov
11

Au pays de la dystopie #1: Hunger Games

C’est la fin des gentilles histoires à la Twilight ou Harry Potter, avec des créatures mythiques plus ou moins mignonnes. Aujourd’hui, la littérature pour jeunes (et moins jeunes) dis adieu à l’utopie pour se plonger toute entière dans la dystopie. Un nouveau genre dans lequel le héros doit faire face à ses peurs… Et au monde qui se ligue contre lui. Ce genre ne date pas d’hier et est notamment illustré par des romans tels que 1984 de George Orwell. Mais aujourd’hui, la littérature dystopique connaît un regain d’intensité, raison pour laquelle j’ai décidé de lui consacrer cette chronique. Et pour commencer, je vais donc vous parler de la trilogie Hunger Games, de Suzanne Collins.

Dans des Etats-Unis détruits par la guerre et les soulèvements, le Capitole a trouvé un moyen de maintenir les 12 districts sous sa coupe. Chaque année, il organise les Hungers Games, les jeux de la faim, durant lesquels s’affrontent 24 adolescents, un garçon et une fille de chaque district. Sous l’oeil des caméras, et alors que chaque habitant est forcé de les regarder, ils doivent d’entretuer jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un. Malgré sa haine pour ce système oppressant et injuste, Katniss décide de se porter volontaire pour empêcher sa petite soeur de participer, sans savoir qu’elle va devenir la figure de la résistance.
Le concept de « combattre jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un » n’est pas nouveau dans le monde de la littérature (qui n’a jamais vu / lu / entendu parler de Battle Royale ? Je vous en reparlerais dans quelques semaines). Ici, les enfants qui doivent se combattre sont les esclaves d’un système qui impose la terreur comme moyen de garder les populations sous sa coupe. Un concept horrible, mais qui a pu inspirer des émissions telles que Koh Lanta (A la fin, il n’en restera qu’un) dans lesquelles les aventuriers doivent combattre à la fois la nature et leurs adversaires, éliminés un par un, pour obtenir la victoire.

Le premier volume d’Hunger Games est vraiment prenant, original dans le traitement, et plus grand public que Battle Royale car nettement moins trash et sanglant. Les deux opus suivants ont cependant été plus que décevants (pour ma part) car trop prévisibles, avec une fin franchement gnangnan (on reste dans de la littérature destinée aux ados, on coupe pas à la fin à l’eau de rose malheureusement)…
Toujours est-il que l’histoire a su séduire des producteurs, qui ont décidé d’adapter le film au cinéma. Le casting est booké, le tournage en cours et la sortie prévue pour le mois d’avril. L’occasion pour moi de revenir pour un passionnant comparatif. N’étant pas une grande fan des adaptations à la base, et ayant été particulièrement déçue par le casting (Hailee Steinfeld aurait été 1 000 fois mieux que Jennifer Lawrence dans le rôle de Katniss selon moi), je préfère m’attendre au pire, histoire d’éviter une déception !

Dans deux semaine, je me pencherais sur Little Brother, un livre qui devrait paraître au début de l’année 2012. Au programme : geekeries, oppression gouvernementale et terrorisme 2.0 !

Loun




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