Archive pour décembre 2011

31
Déc
11

Bilan 2011 de l’équipe d’Absolute Zone

Les 365 jours de 2011 sont écoulés. Et oui. Il est donc l’heure de jeter un dernier regard à cette année d’une richesse incroyable, autant au niveau culturel que politique. L’occasion pour chaque rédacteur de faire un petit bilan en parlant des choses qui l’ont marqué, aussi bien dans l’actu, au cinéma, à la TV, en BD, en musique, en littérature, en concert ou même un évènement en particulier;

Antoine (Bigorneau)

Actu: Il s’en est passé des choses cette année, et pas des moindres ! Mais pour moi, l’actualité, ou plutôt l’affaire médiatique et tout ce qui en a découlé, la plus importante de l’année est l’affaire DSK. Tout d’abord, l’affaire en elle même a été d’une violence inouïe pour le publique français, très peu habitué au système judiciaire américain, ainsi que pour la vie politique française, qui attendait le socialiste comme le Messie. La nature en elle même de l’affaire, l’accusation d’agression sexuelle sur Nafissatou Diallo, en plus d’être très grave, a soulevé quelques réalités sur le monde politique. Mais surtout, c’est ce traitement et cet engouement populaire pour cette affaire qui m’a le plus choqué. Des journalistes près à ne passer à l’antenne que des heures et des heures d’images vide de sens, à l’affut du moindre scoop, infos ou pet de travers d’un des intervenants, ou faisant des unes à la chaine sans jamais vraiment être de bon gout et, en plus, faisant des scores jamais vus. Ce traitement inédit, presque malsain, de la vie d’un homme publique, a été motivé par la rapidité de circulation de l’information sur le net, poussant les chaines et rédactions à être prêtes à tout pour doubler la toile. Tout ce ramdam a surtout permis une prise de conscience quasi immédiate pour les 3/4 des français, encore dans les choux, de l’honnêteté de la classe dirigeante. Nous n’avons pas encore assez de recule sur cet affaire pour voir ses effets à long terme de cette évènement historique, mais elle reste, pour moi; l’assassinat d’un homme sur le scène politique, la discréditation partielle du monde politique, un traitement inédit d’une affaire rythmé comme une série TV pour captiver l’attention et finalement un reflet assez déconcertant de la société occidentale.

Cinéma: L’année cinéma a été d’une richesse incroyable, créant des bouchons en salle cet été et en cette fin d’année, avec de grands succès à la fois attendus et surprenants (Intouchables, Tintin…). Le film le plus marquant, à mon humble avis, est le dernier film de George Miller, Happy Feet 2. Non, ne zappez pas déjà sur le bilan de Loun, laissez moi finir. A la fois comédie musicale incroyablement dynamique, film d’animation pour enfant d’une drôlerie absolue, quête d’identité avec comme base le rapport père/fils ainsi qu’une recherche constante de notre place dans le monde et véritable œuvre humaniste, Happy Feet 2 est une claque émotionnelle totalement inattendu (les différentes bande annonces laissant penser à une régression par rapport au déjà incroyable premier opus) d’une richesse thématique, scénaristique et de mise en scène incroyable. Le film de l’année.
BD: Beaucoup beaucoup de lecture en 2011, mais très peu qui sortent du lot à vrai dire. Celle qui m’a le plus marqué cette année, elle est récente et je ne l’ai même pas encore finie; c’est Wenesday Comics. Ce projet assez fou, de sortir en format journal 15 pages de BD chaque semaine pendant 12 semaines, une page par histoire, et de ensuite les réunir dans un hardcover übergrand format, a traversé l’Atlantique. Panini a adapté l’ouvrage en France dans une sublime édition en cette fin d’année. Chaque histoire creuse un aspect du personnage en peu de case afin de livrer des aventures intemporelles, la plus part jouant avec le format. Cela permet ainsi une créativité nouvelle pour tes artistes comme Allred (Metamorpho) ou Sook (Kamandi) qui se livre à des expériences graphiques toutes plus sublimes les unes que les autres.

Série TV: A la rentrée 2011 des séries, on faisait la tronche. Les grands networks US se sont cassé la gueule avec des projets pourtant ambitieux (Person of Interest, Terra Nova) et certaines séries ont montré des signes insistants de fatigue (HIMYM, House…). Et pourtant, avec du recule, on remarque tout de même que 2011 aura été marqué par un regain de santé pour les chaines de cables avec de nouvelles séries incroyablement ambitieuses et réussies. On notera, pêle mêle, l’incroyable Game of Thrones (HBO), la passionante The Killing US (AMC), la grande surprise de la réntrée Homeland (Shotime) et le plaisir coupable Suits (USA). Ses séries sont des cultes instantanées et sont immanquables. Chaque série fait entre 10 et 13 épisodes d’1h, alors jetez vous dessus si vous n’avez pas déjà jeté un oeil ! Un petit mot sur deux productions française notable de 2011. Platane d’abord, la cure de desRamzyfication d’Eric Judor a porté ses fruits puisque se série est incroyablement drôle et maline sur le système de production français. Et puis comment ne pas parler du phénomène Bref, le succès surprise de Canal, qui, si elle a définitivement pourri l’utilisation du mot « bref », aura permis de révéler au grand public Kyan et Navo.

Cette année 2011 fut importante pour moi, pleine d’évènements et de changements en tout genre. Et 2012 semble tout aussi passionnante, avec un festival d’Angoulême qui s’annonce grandiose, une mutation historique du marché français des comics avec l’arrivée d’Urban Comics et de nouveaux éditeurs et des films d’or et déjà attendus.

Laetitia (Loun)

Actu: L’évènement 2011 qui restera gravé dans ma mémoire, c’est le tsunami au Japon. Tant de morts, de blessés et surtout la remise en question mondiale de l’utilisation du nucléaire.
Cinéma: Le film de l’année ? Le Discours d’un Roi, de Tom Hooper. Une véritable performance de la part de Colin Firth, et la découverte d’une part de l’histoire trop peu connue et vraiment émouvante.
Livre: Le livre qui m’a le plus marquée cette année est sans aucun doute Hunger Games. Il m’a permis de découvrir l’univers des dystopies, un genre littéraire qui me passionne (comme vous avez pu le constater).
Concert: Le concert de l’année pour moi, c’est celui de Milow. En acoustique, moins de 50 personnes dans la salle… Un vrai moment privilégié !

Série TV: Cette année encore, je vote pour Misfits comme série de l’année ! Malgré le départ de Nathan, la série a su se renouveler et rester drôle du début à la fin ! Fucking Cheerleaders !
Évènement: Mon tout premier FIBD (Festival International de la BD d’Angoulême), qui m’a permis de rencontrer pour la première fois une partie de mes collègues Absolute Zoneurs. Un grand moment d’émotion (petite larme qui coule) et l’occasion de découvrir le monde de la BD, un domaine que je connais encore trop peu à mon goût.

2012 aura finalement été une année de découverte, de changements et de bouleversements, aussi bien dans l’actu que dans ma propre petite vie. Nouvelles études, nouveau boulot, nouvelle rubrique sur Absolute Zone… Un renouveau qui aura fait de 2011 une belle année pour moi, et je l’espère pour vous aussi. Alors je vous souhaite une bonne année faite de films, de mangas, de bouquins, de musique et de BDs. Tant que vous continuez à venir lire mes articles, moi, ça me va !

Clément (Marvel Boy)

Actu: Encore une année bien garnie niveau culturel et actualités ! C’est le moins que l’on puisse dire car il faudra bientôt développer des super-pouvoirs pour arriver à prendre du recul face à la déferlante de nouveautés, qui rime cette année avec qualité. Un point tout d’abord sur ce qui m’a marqué dans les médias cette année : les dix ans des attentats du 11 Septembre. Quand on est aussi jeune que moi, on se souvient de cet évènement marquant qui annonçait tout de suite la couleur en ce début de siècle. Une décennie plus tard, cela reste un tournant majeur dans notre histoire occidentale, de plus que cette année a vu la mort d’Oussama Ben Laden, une vengeance/justice douce-amère à laquelle tout le monde a assisté.
Cinéma: le film qui m’a scotché à mon siège c’est bel et bien Drive, avec la révélation de l’année Ryan Gosling, tout aussi talentueux que son équivalent irlandais Michael Fassbender qui a brillé dans le dernier X-Men, un autre de mes coups de cœur de l’année ciné.
Pour ce qui est de la musique, j’ai particulièrement apprécié la B.O. de Drive avec un titre juste parfait, Nightcall de Kavinsky et celle de 127 Heures, avec la musique toujours très juste de A.R. Rahman et le titre Festival de Sigur Ros.


BD: Étant un grand fan du tisseur en VF, je ne peux que me réjouir du retour aux commandes d’Humberto Ramos en tant que dessinateur de la série régulière The Amazing Spider-Man, c’est l’un des dessinateurs, avec John Romita Jr, qui m’a vite entrainé dans le monde dessiné du monte-en-l’air, dans la série The Spectacular Spider-Man (qui ressort en Deluxe très prochainement chez Panini Comics). Côté scénar, on est aussi à l’aube d’un renouveau, la période One More Day ayant duré trop longtemps et n’étant pas une période très intéressante chez Spidey, tout l’intérêt reposait sur un nouveau départ pour attirer foule de nouveaux lecteurs après l’event Civil War. Désormais, la série retrouve son charme sous la bannière de Big Time, qui s’enchainera avec Spider-Island, qui s’annonce très prometteur.
Série TV: la nouvelle série TV que j’ai eu plaisir à suivre est Borgia, car même si elle subit un scénario un peu faible, les intrigues de Rome sous forme de fresque historique mêlant corruption, sexe et violence ont tout pour me plaire. Et la découvert série qui m’a beaucoup plu cette année fut 30 Rock, la meilleur série humoristique que j’ai jamais regardé, je recommande vivement !

Jon (Pottio)

Votre humble rédacteur vous présente ses meilleurs vœux pour l’année 2012 avec à la clé une réussite professionnelle, familiale et tout ce qui s’ensuit. Ne vous inquiétez pas, au pire il y aura 2013 pour se rattraper. Je vous souhaite de passer un bon réveillon aussi même si je dois avouer que, pour ma part, je n’apprécie guère cet événement (et vous ?).


Quant au fameux bilan sur l’année écoulé, c’est un exercice délicat à faire d’autant que 2011 aura été chargé aussi bien au cinéma (Tintin, Mission Impossible 4, l’exceptionnel Intouchables, l’émouvant The Artist, X-Men : First Class, les déceptions Captain America ou Harry Potter…) qu’en comics (le relaunch de DC et j’en passe) et jeux vidéos (Battlefield 3 vs Call of Duty, Arkham City, L.A. Noire…). S’il fallait en mettre un en avant (je ne voudrais pas être viré par mon boss) je retiendrais donc Intouchables et L.A. Noire. On en a peut être trop fait sur le premier mais il faut saluer les goûts cinématographiques des français, jusque là prêt à suivre les pitreries de Dany Boon. Et le second parce qu’il est bon d’avoir des jeux qui sortent des sentiers battus.

Bon réveillon, bonne année et à l’année prochaine !

Karine (Trumper)

Actu: On m’a demandé de revenir sur une actualité qui m’a marqué cette année. Le seul soucis, c’est que l’actu, c’est pas mon truc. Je ne suis pas vraiment tout ça, et ça ne m’intéresse qu’en surface. Histoire de faire dans l’original, disons que la mort de Steve Jobs est mon actu. Les réactions m’ont surtout beaucoup surprise. Un tel deuil pour cet homme m’a semblé quelque peu disproportionné. Effectivement, il a marqué sa génération par un paquet de trucs cools, mais au final, il n’a tout de même rien inventé lui même. Une icône s’est éteinte, et je ne comprend toujours pas pourquoi c’était une icône. Lourde problématique.
Cinéma: J’aurai très bien pu parler de Drive, mais je me suis dit que j’allais plutôt revenir sur Submarine, qui est un des meilleurs films que j’ai pu voir cette année. Réalisé par Richard Ayoade, le film respire une douce mélancolie teintée d’humour et d’akwardness. Je ne vous cache pas que j’ai toujours eu un goût pour les films indé, et là, entre les très poétiques images et l’excellente musique les accompagnant, je n’ai pu que tomber amoureuse.
BD: Comment ai-je pu rester pendant plus d’une demi heure sans penser à ça. J’ai honte. Une BD marquante. Quelque chose qu’il faut avoir lu cette année. Ou qu’il faudra lire très vite en ce début d’année. Comment ai-je oser ne pas penser tout de suite a Incognito T.2. Brubaker/Phillips. Le duo à la base de toutes mes bds favorites. Un série du tonerre. Des dessins a tomber. Cours, roule, vole, achète, lis.
Série TV: 2 Broke Girls n’est pas la série la plus belle qui soit. Elle n’est pas la mieux réalisée. Pour ça, cette année, il y a eu Pan Am. Le fait est qu’elle est la série que j’ai regardé avec le plus de gourmandise. Fun, rythmée, a base de punch line a toutes les sauces, Kat Dennings et Whitney Cummings ont réussi à me redonner foi en la série comique simple et efficace.


Évènement: Le retour aux sources du cinéma a été assez flagrant je crois. Entre un The Artist excellent et un Hugo Cabret rendant un des plus bel hommage au cinéma de Meliès, le cinéma n’a pas eu honte de remercier le passé en le saluant avec virtuosité. Hazavanicius a particulièrement su mettre sa claque à la grande fan de comédies musicales des années 50 que je suis, et pour ça, je l’en remercie fortement.

Pour conclure l’année, je dirais que c’est une année qui a je le crois été très riche en actualités, en divers événements, mais qui ne m’a que très peu marquée. Une année riche, certes, mais une année très vite oubliée donc. D’excellentes choses que ce soit musicalement, ou cinematographiquement parlant, parmi un ras de marée de médiocrité. Après avoir passé des heures à trouver au moins 10 films qui m’ont sincèrement plu cette année, je me suis rendue compte que les choses de qualité avait été rares mais généralement si bien foutues qu’on en oublie le mauvais.
En attendant 2012 réserve un paquet de bonnes choses m’a t-on dit. J’ai hâte de vérifier ça, et ce, en commençant par découvrir cette histoire de Fille au Tatouage Dragon.

C’est avec une pointe de nostalgie sur cette formidable année que nous démarrons 2012 qui amènera son lot de surprise, on l’espère. On tenait également à vous remercier, tous les lecteurs d’Absolute Zone. Merci de nous lire, d’être présents sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter). C’est pour vous qu’on se démène à chaque article pour vous livrer votre dose d’Absolute Culture. 2011 a vu le site se développer de manière considérable, avec des collaborations toujours plus importantes autours du cinéma et de la bande dessinée ainsi que plein de nouvelles choses, rubriques et interviews. 2012 sera, on le sait d’or et déjà, aussi voir plus riche que cette année 2011 avec des mutations importantes qui, ont l’espère, vous plairont et ramèneront le plus de lecteurs. On vous aime et on veut vous faire plein de poutoux, voilà ! Que le force soit avec vous pour cette année 2012.

Toute l’équipe d’Absolute Zone.

23
Déc
11

Karine Vanasse, l’incontournable inconnue

Il y a quelques mois encore, elle était inconnue en France. Actrice originaire du Québec, ou elle tourne depuis l’âge de 11 ans,   Karine Vanasse s’est faite remarquer par les téléspectateurs français grâce à son rôle d’hôtesse de l’air des années 60 dans la série Pan Am. Itinéraire d’une actrice qui en veut.

Karine Vanasse… Le nom vous dit quelque chose, vous ne parvenez pas à mettre le doigt dessus et pourtant : il s’agit d’une des plus prometteuses actrices de l’année 2011. A l’affiche de Midnight in Paris et de Switch cet été, elle est également la star de Pan Am, la série qui retraces l’âge d’or de la compagnie aérienne Pan American World Airways, dans les années 60. Elle incarne le personnage de Colette, une hôtesse de l’air d’origine française, qui a du fuir son pays sous l’occupation nazie. Un rôle qui convient parfaitement à l’actrice francophone : un personnage subtil et nuancé, qui dévoile ses multiples facettes au fil des épisodes. Tout à tour mutine, drôle ou émouvante, elle représente le charme et la beauté simple à la française, en opposition à la beauté glamour mais contrefaite à l’américaine.

La jeune actrice s’est faite connaître… Grâce à un concours de playback ! Dès l’âge de 11 ans, elle enchaine les rôles à la télévision, avant de faire ses premiers pas à la télévision en 1999, dans le film de Léa Pool, Emporte Moi. Un rôle magistral pour Karine Varnasse, qui remporte  plusieurs prix et nominations. Chacune de ses apparitions est saluée par les critiques, et la jeune femme prend rapidement du gallon. En 2006, elle fait partie des 101 femmes influentes du Québec selon le magazine Entreprendre, mais elle reste encore peu voire pas connue en France.

Les Français n’ont vraiment découvert Karine Vanasse qu’en 2011, certains grâce à son rôle dans la série Pan Am, d’autres grâce au film Switch, dans lequel elle incarne Sophie Malaterre, une illustratrice de mode qui échange son appartement contre celui d’un inconnu le temps des vacances. Mais pour Karine Vanasse, pas question de se contenter de rester devant la caméra : elle veut également avoir l’occasion de travailler derrière. En 2003, elle endosse la casquette de co-réalisatrice avec Denis Villeneuve pour le film Polytechnique, qui retrace le massacre dont l’école a été le théâtre en décembre 1989 à Montréal. Un projet qui lui tient à cœur et auquel elle se consacre durant cinq années avant que le film ne soit enfin terminé en 2008.

Aujourd’hui, Karine Vanasse semble en bonne voie pour devenir une actrice incontournable. Bien que l’on ignore encore si l’avion Pan Am prendra son envol pour une deuxième saison, l’avenir de la jeune femme semble assuré dans le monde du 7ème art.

20
Déc
11

Smosh

Que c’est beau l’internet. On y trouve de tout. On peut notamment y trouver des gens drôles. En effet, et on a déjà parlé de quelques cas français, les internets (lol) fournissent un outils de diffusion gigantesque pour tout les comiques qui sommeilles en nous. Certains sont talentueux, et d’autre non (évidemment). Aujourd’hui, nous allons parler de deux gens qui font parti de la première catégorie et qui forme un duo comique sur le net, réalisant et produisant eux même leurs vidéos: Smosh !

Smosh, c’est l’association de deux amis d’enfance; Ian Hecox et Anthony Padilla. Ces deux américains de la côté ouest (Californie) ont, un jour d’ennui profond, réalisé un mini clip à la webcam d’un générique de série animée qu’ils ont montré à leurs amis. Ces derniers étant visiblement amusé, Ian et Anthony décident de poster la vidéo sur une toute nouvelle plateforme de diffusion de vidéo qui vient de voir le jour su le net, YouTube. Ils récidivent avec une vidéo où les deux compères lipsync (un clip où les deux bougent les lèvres comme pour chanter et collent la musique originale) le générique de Pokémon. Et là, c’est le drame.
La vidéo est vue plus de 24 millions de fois et devient en peu de temps la vidéo la plus vue sur YouTube. Rien que ça. Fort de ce succès, Ian et Anthony vont réalisé des sketchs sur la plate-forme, créant des personnages comme Boxman ou The Damn Neighboor, créer un site, du marshandising et devenir les vidéastes/youtubers les plus connus du net, faisant d’autant plus parti des premiers ! Depuis, ils réalisent des sketchs absurdes toutes les semaines, pour la plus part faisant référence au cinéma (Ghostbuster), aux dessins animés (Pokémon) ou aux jeux vidéos (Zelda, Mario). C’est en moyenne près de 5 millions de vues par vidéos et plus d’un millards de vues au total que comptabilise Ian et Anthony. Le partenariat avec Youtube et le marshandising, avec des t-shirt ou des albums réunissant les chansons de leurs sketchs, permettent aux deux jeunes américains d’en vivre.

Mais bon, trêve de blabla un peu chiant sur l’histoire et le fonctionnement du duo. Smosh, c’est avant tout deux personnages, Ian et Anthony, absurdes et hilarants, jouant avec les références, les vannes de mauvais gouts, l’inattendu et un certain talent pour trouver des idées à la con et les sublimer par une réalisation et un montage extrêmement pro. EN plus de leurs vidéos hebdos, les deux ont crée un autre rendez-vous hebdo: Lunchtime w/ Smosh. Si le concept de voir les deux manger peut paraître chiant et prétentieux, il n’en est rien car chaque épisode apporte son lot de conneries assez hilarante (l’humour vole pas haut mais dieu que c’est bon !) et permet surtout un lien avec les internautes. C’est tout les jeudi, et en plus de faire rire, ça donne sacrément faim.

A côté de ça, on retrouve une autre série vidéo, qui s’apparente plus à du videoblog, Ian is bored, qui comme son nom l’indique, est le résultat d’un profond ennui (comme leurs débuts finalement) qui pousse Ian a s’exprimer et surtout faire participer les internautes qui peuvent proposer ceux que Ian pourrait faire dans le prochain épisode pour ne pas s’emmerder. Cette phrase est beaucoup trop longue. Depuis une vingtaine d’épisode, le show est plus ou moins renommé «Mailtime w/ Smosh» où Ian et Anthony ouvrent le courrier qu’ils reçoivent de part et part de la planète. Une preuve de leur succès qui ne se limite pas à un chiffre mais à une communauté de fans. Le fait de faire des vidéos où les deux ouvrent le courrier de ses derniers est, en plus d’être l’objet encore une fois de vannes et situation assez tordantes, une reconnaissance. Comme exemple, un Ian is bored classique (bon appétit) et un Mailtime w/smosh.

Une autre évolution notable, c’est celle du site internet. Ce dernier n’est plus uniquement une plateforme de diffusion de leurs vidéos. Il réuni maintenant d’autres vidéastes, d’autres show et surtout le «Smosh Pit» qui réuni un grand nombre de vidéos qui font le buzz, ou d’articles réunissant un certain nombres de memes, d’images ou d’infos sur divers sujets (comme par exemple 12 Terrefic Twilight Gifs ou Nintendo Pokemon Cards). Une sorte de 10MinAPerdre mais en infini fois mieux.

Smosh s’est développé au fil des ans et est devenu une vraie petite boite de production. Plus de 3 vidéos par semaines, des albums, des t-shirts, une quantité impressionnante d’articles aux sujets divers et variés, mais surtout (attention formule hasbeen) des heures de bonne rigolade ! A titre personnel, c’est sans doute ma plus grande découverte cette année sur le web. Je n’avais jamais imaginé un tel niveau d’humour et de qualité de prod sur le net. Et pourtant, Ian et Anthony sont certainement les deux mecs les plus drôles de YouTube voir même de tout l’internet de l’univers ! D’abord !

If Bigor was real…

15
Déc
11

Noé T1 – Pour la Cruauté des Hommes

Il y a des projets dont on entends parlé depuis des années, et qui ne se sont jamais fait ou ne se feront jamais. Parmi, on pensait y trouver Noé, fable inspiré du personnage biblique écrite par Aronofsky, projet qui date et qui n’a, pendant longtemps, pas trouvé de financement. Le réalisateur de Requiem For a Dream avait alors en projet de faire d’une BD son histoire. C’est maintenant chose faite avec la sortie du premier tome, Pour la Cruauté des Hommes, chez Le Lombard, écrit à 4 mais par Aronofsky avec Ari Handel et dessiné par Niko Henrichon.

Cet homme s’appelle Noé. Loin de l’image de patriarche que l’on accole au personnage de la Bible, il ressemble plutôt à un guerrier. On dirait un Mad Max sorti du fond des âges. dans le monde de Noé, la pitié n’a pas sa place. Avec sa femme et ses trois enfants, il vit sur une terre aride et hostile, en proie à la grande sécheresse. Un univers marqué par la violence et la barbarie, livré à la sauvagerie des clans qui puisent leur raison de survivre dans la guerre et la cruauté.Mais, Noé n’est pas comme les autres. C’est un combattant et c’est aussi un guérisseur. Il est sujet à des visions qui lui annoncent la fin prochaine de la terre, engloutie par les flots d’un déluge sans fin. Noé doit prévenir ses semblables. Si l’homme veut survivre, il lui faut mettre un terme aux souffrances infligées à la planète et « traiter le monde avec miséricorde ». Cependant, personne ne l’écoute. Le tyran Akkad, auquel Noé est allé rendre visite dans la cité de Bal-llim, l’a chassé et condamné à la fuite. Après avoir consulté son grand-père Mathusalem, Noé décide alors de rallier à sa cause les terribles Géants et d’accomplir la tâche que le Créateur lui a confiée.

Noé, personnage biblique bien connu, fascine le réalisateur Darren Aronofsky depuis bien longtemps. Dans sa vision du personnage et du mythe, Aronofsky ainsi que son compère Ari Handel lui enlève sa dimension moralisatrice et religieuse, tout du moins dans l’aspect de dimension divine ou d’un quelconque message ou leçon de la part de religieux. Cette décision a deux but précis, d’une part éviter une inutile et stupide polémique idéologique et de l’autre, faire de l’histoire de Noé un réel conte désenchanté. Le scénario va dans ce sens là, avec une caractérisation des personnages en grandes figures classiques avec une construction narrative propre à la quête. Mais classique n’étant pas synonyme de déjà vu, ou répétitif, les deux scénaristes de tous les films d’Aronofsky brillent par leur écriture à la fois simple, efficace et fluide. Ce T1 est ni plus ni moins qu’une introduction, une exposition visant à poser les bases d’un univers et d’une histoire et ses enjeux. Et en cela, cet ouvrage est excellent car introduit un univers désenchanté, malheureux, sombre avec des personnages charismatiques et une mythologie d’or et déjà intéressante. La facilité à créer cet univers cohérent est déconcertante tant tout parait évident sans pour autant s’emmerder. Un scénario ambitieux et prometteur d’une grande épopée qui pourrait donner un film assez grandiose. Mais c’est une BD. Et la narration et la «réalisation» n’est pas entre les mains d’Aronofsky mais celui du dessinateur.

Mais cela n’empêche en rien à ce premier tome de cette tétralogie d’être excellent, même du point de vue graphique ! Le dessinateur, Niko Henrichon, instigateur du projet chez Le Lombard ayant déjà travailler chez eux avec Brian K. Vaughan, signe ici des planches en cohérence parfaite avec le scénario. De grandes cases permettant de dépeindre un monde malade, en pleine sécheresse, des couleurs chaudes appuyant cette ambiance pour mieux la faire ressortir avec les scènes de rêve de Noé, une démesure dans la peinture de l’univers et de certain personnage… La volonté de faire de l’histoire de Noé une fable épique se retrouve autant dans les planches que dans le scénario. D’autant que le dessinateur a eu une totale liberté dans la mise en scène du scénario. Ainsi, les craintes que l’on pouvait avoir de ne pas retrouver le génie d’Arnofsky qui se trouve la plus part de temps dans sa mise en scène disparaissent pour montrer que l’homme est aussi talentueux en tant que scénariste.

Noé T1: Pour la Cruauté des Hommes est un excellent tome introductif à ce récit épique et mythologique. Aronfsky et Ari Handel avait déjà fait un pas dans le 9ème Art avec la BD The Fountain. Les scénaristes y mettent maintenant les deux pieds avec une oeuvre originale (malgré une adaptation toujours prévue et qui, du coup, sera bien différente de la BD, des propres mots du réal), s’annoncant grandiose et prometteur grâce à ce mélange entre scénario limpide et complexe dans son écriture et des dessins grandiloquent et magnifiques. Une réussite qui crée une attente du prochain tome (2012, le rythme de publication est prévu d’un par an) et de, peut-être un film.

L’arche de Bigor

12
Déc
11

Au pays de la dystopie #3: Battle Royale

L’histoire de base de Battle Royale ressemble à celle de Hunger Games. Pour empêcher le soulèvement des populations, le gouvernement japonnais désigne chaque année une classe d’élèves de 3ème, qui doivent se battre à mort sur une île jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un survivant. En revanche, Battle Royale est nettement plus trash et sanglant.  Âmes sensibles s’abstenir.

Battle Royale: le film

Synopsis: Dans un avenir proche, les élèves de la classe B de 3ème du collège Shiroiwa ont été amenés sur une île déserte par une armée mystérieuse. Un adulte surgit tout à coup devant eux : leur ancien professeur Kitano. Il leur annonce qu’ils vont participer à un jeu de massacre dont la règle consiste à s’entretuer. Seul le dernier des survivants pourra regagner son foyer. Kitano leur présente deux nouveaux élèves très inquiétants. Des coups de feu retentissent pour convaincre les incrédules. Selon la loi de réforme de l’éducation pour le nouveau siècle, ce sacrifice permettra de former des adultes sains. Abandonnés chacun à son sort avec de la nourriture et une arme, les adolescents disposent d’un délai de trois jours pour s’entretuer.

Le film de Kinji Fukasaku, sorti en 2000, porte sur un thème innovant : rares sont les réalisateurs à oser mettre en scène des enfants / adolescents s’étripant joyeusement, qui plus est dans une satyre de gouvernement autarcique et tyrannique.

Interdit aux moins de 16 ans (et on comprend pourquoi !), Battle Royale est un film sanglant (dans lequel on voit aussi bien des massacres à l’arme blanche qu’à mains nues, sans parler des empoisonnements et des exécutions à la mitrailleuses. Passé cet aspect peu ragoûtant (on avait dit aux âmes sensibles de s’abstenir…), le film est réellement prenant, et on se met facilement dans la peau des deux héros, Shûya et Noriko, et de l’anti-héros Kawada (je n’en dirais pas plus sur lui histoire de ne pas jouer les spoiler).

Entre adultes démissionnaires et adolescents engagés, scènes de massacres et musique classique, Battle Royale est un film où règnent en maître les oppositions. Et soyons honnêtes, il n’y avait vraiment que les japonais pour créer ça.

Battle Royale: le livre

Le roman de Koshun Takami, dont est inspiré le film, est sorti en France bien après celui-ci (ce qui explique le fait qu’il est nettement moins connu), puisqu’il n’a été édité en français qu’en 2006.

A mon habitude (vous commencez à le savoir), j’ai préféré le livre au film (même si ce dernier est plein de qualités). L’histoire est légèrement différente, notamment au niveau des personnages, mais la ligne reste la même. Encore une fois, je déconseille aux âmes sensibles et aux esprits trop imaginatifs de lire ce livre. Car tout comme le film, il est sanglant à souhait. Attention, on ne parle pas ici d’un petit bouquin mais d’un véritable pavé de 625 pages d’actions et de descriptions toutes plus réalistes les unes que les autres. On pourrait presque le qualifier de livre parfait au niveau de l’intérêt : pas une minute d’ennui sur 625 pages, c’est tout de même un exploit.

Le gros point fort du livre viens justement de ces descriptions, très complètes, qui donnent une réelle saveur au livre et permettent au lecteur de se plonger dans l’histoire comme s’il était face à un film : on pourrait presque voir les gouttes de sang couler des pages.

Battle Royale: le manga

Et pour garder le meilleur pour la fin, je termine cette chronique par les mangas inspirés du livre Battle Royale. Personnellement, c’est ainsi que j’ai découvert l’histoire, avant de voir le film, puis de lire le livre, et c’est sans aucun doute le support que j’ai préféré.

Les dessins sont réalisés à la perfection, même si, d’après moi, ils vieillissent les personnages qui sont sensés être des adolescents. A part ce petit bémol, le manga réuni toutes les qualités pour en faire un succès : violence extrême (encore pire que dans le film et dans le livre), sexualité trash (deux ou trois volumes peuvent être assimilés à des mangas pornographiques)… Le support dessiné fait que les deux auteurs peuvent se permettre toutes les libertés. 15 tomes tous plus prenants les uns que les autres.

Voilà, c’est tout pour cette fois, félicitations à tous les courageux qui ont pris la peine de lire cet article jusqu’au bout. On se retrouve dans deux semaines pour parler d’un virus qui s’attaque aux livres, dans un monde futuriste peuplé de cyborgs !

Loun Royale

08
Déc
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Critique: Mission: Impossible – Protocole Fantôme

Cette fin d’année ciné est surement l’une des plus riches que l’on ait vu depuis un petit moment. Steven Spielberg, Nicolas Winding Refn, George Clooney, Michel Hazanavicius, George Miller, Martin Scorsese et… Brad Bird. Bien connu dans le monde de l’animation (ayant signé des chef d’œuvres tels que Le Géant de Fer ou Les Indestructibles), il ramène sur le devant de la scène un grand personnage des films d’actions contemporains, Ethan Hunt, dans le 4ème volet de ses missions impossibles. Et c’est Jean-Victor qui a rempli celle de vous donner son avis sur le film.

Réalisé par Brad Bird. Avec Tom Cruise, Jeremy Renner, Paula Patton et Simon Pegg. En salle le 14 Décembre 2011.
Impliquée dans l’attentat terroriste du Kremlin, l’agence Mission Impossible (IMF) est totalement discréditée. Tandis que le président lance l’opération « Protocole Fantôme », Ethan Hunt, privé de ressources et de renfort, doit trouver le moyen de blanchir l’agence et de déjouer toute nouvelle tentative d’attentat. Mais pour compliquer encore la situation, l’agent doit s’engager dans cette mission avec une équipe de fugitifs d’IMF dont il n’a pas bien cerné les motivations…

En 3 films et une décennie, la saga Mission : Impossible s’est imposée comme une solide franchise dans le domaine du cinéma d’action/espionnage, s’installant directement aux côtés de James Bond et d’un autre nouveau venu, Jason Bourne. La spécificité de la série se situe au niveau de la mise en scène puisque si Tom Cruise reste le garant de la franchise et y occupe ardemment son rôle de producteur, il a pris un réalisateur nouveau à chaque film pour laisser celui-ci poser sa patte afin d’obtenir continuellement un style unique et différent, en accord avec son temps.
Une logique très louable et qui s’est révélé utile quand on voit combien les 3 opus sont variés, malgré une qualité variable.
Car excepté un premier opus ultra solide et dernier témoin de la maestria de Brian de Palma, la suite était d’un tout autre niveau, à commencer par un John Woo décérébré et poseur qui faisait son taff en guise de blockbuster ultra régressif tandis que J.J Abrams nous avait bien montré durant 2 heures qu’il venait du monde de la télévision.
Du coup, était-ce bien utile de relancer la machine pour une quatrième mission ?
Cela ne tenait qu’à un seul homme…

Prendre Brad Bird en réalisateur pour ce quatrième film était un choix atypique, mais pas étonnant.
Quoi de plus logique après avoir donné le 3ème volet à un « surdoué » de la télévision que d’offrir ce Ghost Protocol à un surdoué de l’animation dont c’est le premier film live ?
L’opération était fort alléchante quand on se souvient avec grand plaisir combien l’homme a mis tout le monde sur le derrière en réalisant les Indestructibles, qu’on peut considérer comme le meilleur film de super héros jamais fait. Il faut surtout se rappeler de ses incroyables scènes d’action et de ses poursuites fabuleuses dans la jungle, le film empruntant aussi fortement au cinéma d’espionnage et à la saga 007 auquel il rendait un vibrant hommage avec l’île sur laquelle se situait le cœur de l’action. Etait-ce suffisant à Bird pour prendre les rênes de ce Protocole Fantôme sans se faire bouffer par Cruise ou les nouveaux scénaristes d’Abrams ? Oui, oui et mille fois sommes nous tentés de dire quand on voit combien le réalisateur imprime la pellicule de sa marque, en opérant déjà un retour aux sources plus que bienvenue. Plutôt que de partir dans un style très tranché à l’instar de ces deux prédécesseurs qui avaient vite trouvés les limites de leurs concepts, l’ancien membre de Pixar a bien compris une chose : c’est Mission Impossible !
Pas question de tomber dans un réalisme poussé ou d’en faire trop à coups d’explosions dans tous les sens, le but étant de livrer un savant mélange d’action, d’humour et d’espionnage afin que le divertissement soit optimal.


C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes. Du moins, c’est ce que nous prouve Brad Bird qui n’hésite pas une seule seconde à plonger son film dans l’espionnage old school.
Certains auront l’impression d’être devant un vieux James Bond tant au fond, on a déjà vu ça 1000 fois. Voici donc que les méchants russes ont organisés un complot machiavélique visant à contrôler le monde et à le réduire en poussière en lançant ni vu ni connu une petite ogive nucléaire pour enclencher une troisième guerre mondiale expéditive. Échanges de documents en pagaille, gadgets multiples, retournements de vestes en folie ou encore tueuses aussi belles que fatales, pas de doute : on est dans de l’espionnage à l’ancienne, renouant avec cette bonne vieille guerre froide.
Tout ça pourrait être mortellement ennuyant si Brad Bird ne prenait pas un malin plaisir à revisiter ce genre d’histoire connu de tous en exploitant le filon à 300%.
En choisissant d’assumer ce côté rétro et d’y aller à fond, Bird et son équipe nous rappelle à quelle point c’est bon d’avoir à faire à des histoires aux enjeux aussi clairs et sans fioriture du type « Les Agents sont avant tout des êtres humains » ou autre. On est ici pour jouer au chat et la souris, dans une série de situations retords et tendues comme pas deux, galvanisées par les idées géniales d’un metteur en scène comme un poisson dans l’eau.


Tout ça n’est qu’un terrain de jeu pour Bird, qui livre une série de moments de bravoure absolument réjouissants et malins. Phases d’infiltrations sous très hautes surveillances, séquences de voltiges dans lesquels le moindre geste peut être fatal, poursuites haletantes ou bastons bien vénères, tout y est. La réussite du film tient d’ailleurs dans le fait que Bird a plus que jamais retrouvé l’essence de la saga et livre un Mission : Impossible pur jus, d’un équilibre incroyable dans sa structure et ne cédant jamais trop à une facette ou une autre.
Le clou du spectacle, et exemple le plus représentatif, est la séquence de Dubai, dans laquelle nos agents doivent intercepter des codes durant une vente dans la plus haute tour du monde. En 20 minutes de film, c’est un véritable festival : d’abord Tom Cruise escalade la tour puis doit redescendre en vitesse pour pouvoir permettre un hack de serveur, avant d’assister à deux rencontres en quiproquos durant lesquelles le va et vient constant entre les deux scènes fait grimper la tension au plafond, pour ensuite finir dans une poursuite en voiture dans une tempête de sable, la non visibilité du lieu faisant gronder le danger. Un florilège du programme attendu qui autant dans sa rythmique ciselé que dans sa mise en scène spectaculaire se révèle extrêmement plaisant, absorbant totalement le spectateur.
Il faut dire qu’au-delà même de mettre en scène des séquences délirantes et constamment inventives, Brad Bird les emballe de fort belle manière. Il faut voir Tom Cruise escalader cette tour hallucinante pour le croire (seul un plan est doublé par un cascadeur !), la séquence se révélant d’une lisibilité folle à une telle altitude, se permettant des mouvements de caméras vertigineux et des angles anxiogènes, que le format IMAX ne fait qu’accroître. Authentique et bluffante, ce passage renvoi à la poubelle le balancier et ses fonds verts cracra du 3ème pour s’inscrire dans la trempe du passage suspendu mythique du premier épisode, tout comme le reste du film qui n’oublie pas un seul instant qu’il appartient à une saga déjà bien établie.


Brad Bird sait qu’il tient un héritage sur ses épaules, et y rend un hommage singulier en allant piocher le meilleur des opus passés. Sans aller dans la pose racoleuse et clipesque du 2ème épisode, ce Ghost Protocol s’autorise des moments de folies pures, avec cette tempête de sable surréaliste et utilisant le numérique avec ingéniosité ou un combat final sur plusieurs niveaux renvoyant à la logique verticale singulière à la franchise.
Sans tomber dans le pseudo réalisme du 3ème et sa romance faisandée, Bird et ses scénaristes n’oublient jamais le passé d’Ethan Hunt et l’intègre intelligemment dans l’intrigue.
Enfin, et c’est le symbole le plus flamboyant de cette réussite, on retrouve enfin l’esprit d’équipe cher au premier épisode. Le groupe composé par Cruise, Paula Patton, Jeremy Renner et Simon Pegg fait des étincelles et trouve une dynamique qui lui est propre, n’hésitant pas à amener de l’épaisseur, du background et du mystère aux 3 membres de l’équipe à l’importance notable.
Cruise ne s’accorde plus tous les mérites, et laisse la place à Renner pour poser son charisme incroyable, à Patton pour apporter une touche féminine appréciable et à Pegg pour donner une légèreté juste et ne désamorçant jamais la tension des scènes, bien au contraire.
Cerise sur le gâteau, Bird s’amuse avec les mécaniques habituelles des Mission Impossible et utilise la situation de fugitifs de ses héros pour donner une raison à leurs faits et gestes, les bougres étant parfois obligés de passer par des méthodes peu conventionnels étant donné qu’ils ne disposent plus du matériel habituel. Ainsi, ils ne pourront par exemple plus faire les fameux masques de la série, utilisés par le passé pour alimenter à maintes reprises des twists devenus prévisibles et qu’il était bon de balancer un peu par-dessus bord. Ces mises en difficulté pimentent d’ailleurs le film tout du long, notre équipe n’étant pas à l’abri de l’échec ou des blessures.
Un renouvellement dans la saga qui s’avère bénéfique pour tout le monde, y compris un Michael Giacchino qui semble bien plus inspiré sur la musique que sur celle du précédent, ou le retour du monteur Paul Hirsch (Star Wars, Ferris Bueller’s Day Off) qui montre qu’il n’a rien perdu de son sens du timing depuis le premier épisode sur lequel il avait œuvré.
Brad Bird a ainsi peut être quitté Pixar, mais il n’en reste pas moins bien entouré puisque si on était venus pour s’amuser, il faut bien avouer qu’on s’est éclatés comme des petits fous.


Dès l’allumage de l’allumette au terme d’une introduction déjà bien enlevée, on sait qu’on va avoir à faire à un sacré tour de roller coaster.
Tout est question de dosage, de ton et d’équilibre, comme le prouve un Brad Bird nous démontrant que le monde de l’animation est une sacrée école cinématographique.
Carré comme pas deux, déroulant un rythme d’enfer et ne laissant pas une seconde de répit à son spectateur, ce Ghost Protocol vous scotche pour une poussée d’adrénaline de 2 heures et signe enfin l’arrêt d’une époque maudite pour le cinéma d’action, lâchant l’explosion à tout va et le réalisme atrophié pour revenir à un divertissement plus fantaisiste, plus malin et terriblement accrocheur.
Mission accomplie pour Brad Bird, en attendant impatiemment la prochaine et en achevant une année 2011 qui, en seulement deux films (celui là & Fast Five), aura su redonner ses lettres de noblesses à un genre tombé en désuétude.

Xidius




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