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17
Nov
11

Marvel Les Grandes Sagas (2/2)

Après les 5 premiers, voici les 5 derniers ! Panini Comics a eu, comme tous les ans, la bonne initiative de proposer en kiosque des ouvrages accessible aux nouveaux lecteurs avec et aux petits porte-monnaies avec Marvel Les Grandes Sagas. Chaque ouvrage est centré sur un personnage ayant eu le droit à une adaptation ciné et concentre une histoire censé se suffire à elle même. Parmi les 5 premières, on pouvait retenir ceux sur Iron Man et Wolverine, qui étaient réellement accessibles, tandis que celles sur les X-Men, Spidey et Thor n’était pas terrible et plutôt mal choisi pour la collection. Cette semaine, ce sont les ouvrages consacré à Hulk, Captain America, Daredevil, Avengers et les 4 Fantastiques que l’on passe à la loupe !

Le personnage a toujours été complexe à traité. Si le concept d’un Dr Jekyll et Mr Hyde radioactif est intéressant en théorie, en pratique, on retient assez peu d’arc sur le personnage. Parmi ce peu, on peut compter sur celui sélectionner pour cet ouvrage. Réunissant les épisodes 34 à 39 du volume 2 de la série Incredible Hulk datant de 2002, ce tome raconte l’histoire d’un Bruce Banner en exil à travers les Etats-Unis afin d’échapper aux forces de l’ordre qui le croit responsable de la mort d’un jeune. Le scénariste, Bruce Jones, pour qui c’est le début de run sur la série, place Hulk dans ce contexte afin d’exploiter la psychologie de Banner et la problématique de «est-ce que Hulk a déjà tué ?» (thème repris dans Planet Hulk/World War Hulk). Jones arrive, en plus de traiter avec brio ses thématiques, signe une intrigue intéressante, tendue, dense, pleine d’actions et de twists. C’est en cela que cette histoire s’apparente plus à de l’action/espionnage qu’à du super-héros, mais ce traitement original permet de livrer une excellente histoire. A noter également l’épisode sans dialogue, preuve du talent du scénariste mais également du dessinateur.
Ce dernier est quelqu’un qui a déjà eu le droit à deux albums dans cette collection, je parle de John Romita Jr. Ce dernier, qui en brille pas ses dernier temps, signe ici un excellent travail, dynamique, tout en grandeur et en puissance. Surement son meilleur boulot après son run magique sur Amazing Spider-Man. La mise en page est classique mais efficace, tout comme les choix de cadrages ou certains enchainements. On regrettera quelques passages où les couleurs ont un ton marron un petit peu trop marqué, mais rien de bien méchant.



Globalement, ce 6ème tome de la collection Les Grandes Sagas consacré à Hulk rempli son contrat avec mention très bien ! L’histoire est très bien écrit et les dessins sont réussis afin de livrer une aventure efficace et passionnante. On aimerait connaitre la suite, car suite il y a, mais la fin n’est en rien frustrante et permet à cette ouvrage d’être auto suffisant.

Autre héros Marvel à avoir eu le droit à une adaptation ciné en 2011, Captain America a eu le droit à bon nombre de rééditions, en Intégrales, en Deluxes et bien évidemment dans Les Grandes Sagas. Seulement, il faut avoir que sur le choix de l’arc a réédité pour la collection, Panini s’est planté assez royalement. Ce sont les épisodes 9 à 12 de la série Captain America qui ont été réunnis ici, datant de la fin des années 90. Et un malheureux bug dans la matrice à fait en sorte que cette période soit naze chez Marvel (et on en aura la confirmation avec le numéro sur Avengers). Captain America rentre chez lui et trouve une famille d’immigrés sans papier dans son appartement. Mais il n’a pas le temps de gérer ce problème qu’il constate que des gens sont atteints de délires incontrôlables, comme le Rhino, perpétrer par un mystérieux ennemi. Mark Waid et Andy Kubert, une équipe en qui aurait plutôt confiance, signe ici une histoire raté sur de nombreux points. Le scénario de Waid se perd facilement dans ses enjeux, pourtant de faibles intensité, dans une intrigue peut intrigantes justement, se laissant aller dans des délires psychiques, et trop dépendante de la continuité (assez bordélique) de l’époque pour avoir sa place dans la collection. Le scénariste, pourtant talentueux sur Fantastic Four, rajoute à cela une couche de critique social assez démago, alourdissant le propos au lieu de lui donner un réel impact.
Hélas, si l’histoire est décevante, les dessins ne consolent pas vraiment. Si ils restent un point positifs comparé au reste, on aura vu le frère Kubert en bien meilleur forme. Ses traits sont assez épais et gras, pour souligner une certaine démesure dans la puissance et la représentation des personnages. Le problème étant que l’effet qui en résulte tire plus vers le grotesque que le sentiment de puissance. Reste des couleurs de Chris Sotomayor plutôt sympas. Il est a noté qu’un oneshot réunissant le héros américain et Iron Man complète le programme et que, pour faire court, il est encore pire que le plat principale de cet ouvrage. 

Ce numéro est d’autant plus une déception que, en plus de l’équipe artistique prometteuse qui déçoit, il y avait autre chose à rééditer, dans l’optique d’un premier contact avec la bannière étoilée, et de bien meilleur qualité, comme le premier arc de Brubaker. Un choix obscure donnant un tome relativement naze. Dommage.

Scénario assez naze, se perdant dans plusieurs intrigues avec un sous texte social assez foireux et se reposant trop sur la continuité et le contexte de l’époque (assez naze) pour la collection. Dessin pas terrible pour Andy Kubert. Pas terrible surtout au vu de la qualité de la série de Brubaker, qui n’a pas été réédité. Déception et mauvais choix.

Si il y a bien un numéro à retenir de cette collection et qui fait honneur au nom de la collection, c’est bien celui là et il est consacré à Daredevil ! Le personnage Marvel qui a eu le droit à l’une des pires adaptations cinés a été écrit par de prestigieux auteurs qui l’ont marqué. On retiendra Bendis et Brubaker mais surtout Frank Miller. C’est une saga de son cru qui nous est proposé ici avec la fameuse, la mythique Born Again. Dessiné par David Mazzuchelli, cette histoire en 7 numéros (227-233) se veut être la descente aux enfers de Matt Murdock. Ce dernier, avocat le jour et justicier masqué la nuit, a été trahis par Karen Page qui, pour de la drogue, a vendu l’identité de Daredevil à son pire ennemi: Le Caid. Le roi de la pègre de Hell’s Kitchen décide alors de détruire tout l’univers et les repères de Murdock afin de lui faire perdre l’esprit et le mettre en touche définitivement. C’est avec brio que Frank Miller décrit ce passage terriblement douloureux et cruciale dans la vie de Murdock. Jamais héros n’aura descendu aussi bas et souffert autant personnellement. Et malgré le fait que, depuis Bendis, faire souffrir DD et bouleverser son monde est devenue chose courante, Miller reste un maitre de la tension dramatique et plonge le lecteur dans cette descente aux enfers grâce à une narration intimiste, percutante, jouant sur la psychologie fragile du héros. Sur ce point, l’auteur de Sin City va admirablement bien joué sur les différents personnages, les caractérisants subtilement. Un joli modèle de construction en cascade, s’imposant comme un modèle de dramaturgie. On regrettera une fin qui cède un peu trop à l’action et au spectaculaire, qui perd un peu trop en impact à cause d’une impression de surenchère. Mais rien qui ne vient gâcher la virtuosité du récit.
La partie graphique est signée David Mazzuchelli, pour qui Born Again est la première collaboration avec Miller. L’artiste signe ici des planches de grande qualité. Une représentation des sens de Murdock parfaite maitrisée, des idées graphiques récurante, un art du découpage et de cadrage afin de souligner un rythme une émotion, un style percutant et réaliste appuyant le drame écrit… Son travail est ici en parfaite osmose avec l’histoire et le scénario. On pourra toujours râler sur les couleurs, qui ont un peu vieilli, mais le style moderne de l’artiste permet de passer outre se léger problème qui, en plus de ne pas gêner la lecture, permet certains passages assez délirant nécessaire à l’intrigue.

Que dire de plus ? Daredevil: Born Again est une saga culte, incontournable, qui définit un personnage, qui le change et qui s’impose, au delà de ça, comme une excellente oeuvre du 9ème art. Une claque sur papier qui s’impose, personnellement, comme l’une des meilleures lectures de l’année.

La fin de cette collection joue au yoyo qualitatif. Après un tome sur Daredevil ABSOLUMENT INDISPENSABLE (j’insiste), ses épisodes 19 à 23 de la série Avengers datant de la fin des années 90 étaient attendues au tournant, surtout au vu du statut quelque peu «culte» du run de Busiek et Perez. Et hélas, mille fois hélas, c’est nul. Attendez, je vais nuancer mon propos: c’est très nul. L’équipe des Vengeurs, composée de Captain America, Iron Man, Thor, la Sorcière Rouge, la Vision, Wonder Man et Firestar et Justice, va faire face à un problème venu du passé, crée par un ancien Vengeur: Ultron ! Le scénariste, que l’on a connu subtile dans Identité Secrète, signe ici un monument de lourdeur, de dialogues descriptifs sans aucun sens soulignant sans arrêt les éléments importants du récits comme si le lecteur n’avait pas bien compris les enjeux au bout de la 100ème fois. Les plus vieux me diront que c’est le style de l’époque, et que même les plus vieux comics utilisaient des dialogues descriptifs. Certes. Mais certains l’utilisaient à bon escient. Là, à part en faire 3 tonnes, ils n’ont pas grand intérêt. Les personnages sont décrit et caractérisé à l’arrache, entre 2 dialogues décrivant l’action. L’intrigue en elle-même, sur Ultron, reste, heureusement, plutôt intéressante et scénariste garde au moins ça pour lui qu’il sait jouer (un petit peu) avec le suspense. Mais bon, le tout reste quand même sacrément bateau, lourd et assez chiant.
On pourra au moins noter l’osmose entre le scénariste et le dessinateur puisque Perez boxe dans la même catégorie. Dessins lourds, aux trop nombreux traits donnant une impression de brouillon plus que de détails avec des pages suroverblindédelamort, à la limite du illisible dans certaines grandes batailles, avec des cadrages vieillot sans grand impact. Il y a des fans visiblement, mais bon, dans un monde où Howard Chaykin et Rob Liefield vendent, que voulez vous… Le seul point positif a retenir est sans aucun doute le prologue, signé par un Stuart Immonen qui débute avec un style moins cartoony et plus imposant mais tout aussi agréable et narratif. La comparaison par la suite avec Perez fait d’autant plus mal, et permet au moins de se rassurer: il y avait des bons dessinateurs en activité en 99. Ouf !

Grosse grosse déception que cet Ultron Unlimited. Je n’explique pas le succès et les retours parlant d’une des meilleures périodes pour les Vengeurs. Ce titre ne me donne aucunement envie de me plonger dans l’histoire des Vengeurs, ce qui est sacrément balot pour une collection dont c’est le but.

Dernier numéro des Grandes Sagas, et surement le meilleur avec Daredevil et Iron Man. On ne peut pas dire que les deux adaptations ciné de la plus grande famille de l’univers Marvel n’aient été glorieuses. Pixar, avec ses Indestructibles, a rendu le plus bel hommage possible à ce quatuor. Car avant tout, Fantastic Four est comic book familiale et d’aventure, reposant sur des personnages. Et cela, Mark Waid là éperdument bien compris. La saga choisie pour ce tome raconte la confrontation entre Mr Fantastic, la Femme Invisible, la Chose et la Torche, et Dr Fatalis. Ce dernier a acquérait des pouvoirs magiques au près de 3 démons, qui dépassent la compréhension scientifique de Richards, et décide, comme d’habitude, de se venger de ce dernier. Une aventure classique des FF donc, avec un énième retour de Fatalis. Seulement, classique ne veut pas pour autant dire mauvais, Waid, aidé de Mike Weringo aux crayons, signe ici une excellente aventure. Le scénario développe avec talent la dualité entre Richards et Fatalis sur un point intéressant: la frontière entre science et magie. Waid ni apporte pas la réponse, mais va développer ses personnages à travers cette problématique. Le rythme du récit est parfaitement maitrisé, avec des grands moments d’actions, de tensions, poussé par la volonté de sauver un membre de la famille. Une construction somme toute classique, mais parfaitement raconté et maitrisé, permettant une agréable lecture.
Mike Weringo n’est d’ailleurs pas sans responsabilité dans ce plaisir de lecture. L’artiste, malheureusement décédé en 2007, signe ici des planches dynamiques, avec des dessins tout en rondeur et tout en mouvement. Accumulant les cadres et les enchainements dynamiques, Weringo accentue à son gré le rythme du récit. D’autant que, d’un point de vue purement esthétique, c’est très très jolie, grâce à un encrage propre, soulignant et accentuant les rondeurs du trait, et des couleurs colorés (oui je sais). Un joli travail, collant parfaitement à l’ambiance de la série.

Une compréhension parfaite des personnages, de leurs psychologie et de l’esprit de la série dans une aventure divertissante sublimée par d’excellents dessins, narrativement et esthétiquement, voilà ce qu’est cette histoire des 4 Fantatiques par Mark Waid et Mike Weringo. Un très bon comic-book.

Il est également bon de rappeller que chaque ouvrage était accompagné d’un morceau de Marvels, de Kurt Buisek et Alex Ross, une histoire revisitant du point de vue d’un journalisme les débuts de l’univers Marvel. Avec les derniers tomes, on a le droit à la fin de cette saga qui, en plus de traité avec brio et originalité les débuts de Marvel, permet aux jeunes et nouveaux lecteurs une vision d’ensemble de l’univers Marvel. Et puis on ne dit jamais non à du Alex Ross au top de sa forme, avec des planches tout simplement magnifique. Les deux derniers fascicules comprennent des bonus sur la saga qui, si ils ne sont pas des plus indispensables, restent sympathiques.

Globalement, force est de constater que cette opération est la plus réussie depuis sa création. La plus part des ouvrages sont de bonnes, voir d’excellentes, lectures tout à fait accessibles aux nouveaux lecteurs, comme aux plus habitués d’ailleurs. D’autant plus que le format souple et la qualité du papiers sont des plus agréables à la lecture, malgré plus grande fragilité des objets. Une initiative à soutenir chez Panini, qui n’aura pas eu le temps de la renouveler avec DC, mais qui, on l’espère, la réitérera l’année prochaine !

Bigor: Les Grandes Sagas Part 2 – The Revenge of the Return

15
Juil
10

La chauve souris, la grande ville et le chasseur de prime

Autant le mois de juin était très (trop ?) riche en sorties, autant la mois de Juillet… C’est le vide intersidérale. C’est l’occasion de parler d’une œuvre qui va sortir (Batman Year One) et surtout d’œuvres déjà sorties dont nous n’avons pas eu l’occasion de parler (Grandville et Jeremiah Harm). Lat’s go !

Batman Year One

Comme vous le savez, j’étais au Comic Con il y a 2 semaines, et l’éditeur Panini Comics a, pour l’occasion, proposé plusieurs ouvrages en avant-première. Et parmi, il y avait Batman Year One, à la base prévu pour Août. Ce comic-book culte sorti en 1986 est écrit par le grand et unique Frank Miller (aussi auteur de Dark Knight Returns, un autre chef d’œuvre donc vous parlait xidius il y a un petit moment) et dessiné par David Mazzucchelli (Born Again, avec Frank Miller également) Pour l’histoire, tout est dans le titre : le récit raconte la première année d’existance du Batman, mais aussi celle de l’arrivé de James Gordon à Gotham City, à l’heure où la ville est pourrie jusqu’à la moelle par la corruption et le crime. En réalité, le personnage principale de ce Batman Year One serait plus James Gordon que Batman. Durant tout le récit, les deux personnages vont voir leurs histoires s’entre-mêler, intelligemment, et vont se croiser à maintes reprises. Le scénario est sombre, violent et réécrit les origines du Batman d’une très belle façon. De toute façon, qui est le mieux placé pour raconté le passé de Batman que celui qui a écrit son futur ? Le dessinateur David Mazzucchelli livre ici un travail magnifique, des planches lisibles et dynamiques. Son trait est simple mais diablement efficaces et les couleurs de Richmond Lewis ajoutent une touche terne et sombre qui colle à merveille au récit. Un chef d’œuvre presque parfait à posséder AB-SO-LU-MENT !

Grandville

Pour les plus cultivés d’entre vous, quand on parle de Grandville, vous pensez au caricaturiste français (ouais bon, je me la pète là, mais heureusement que ya wikipédia) Et c’est justement ce monsieur, et bien d’autres, qui ont inspiré le Grandville de Bryan Talbot. Ce roman graphique raconte l’enquête de l’inspecteur LeBrock pour découvrir qui a tué Raymond Leigh-Loutre. Cette enquête va emmener l’inspecteur anglais à venir en France. Dans un contexte très tendu entre anglais et français (on est au XIXème siècle), LeBrock va découvrir des choses qu’il n’aurait jamais du découvrir… Vous l’aurez compris, on est ici dans la plus pure tradition des enquêtes à la Sherlock Holmes. Rajoutez à cela une ambiance Steampunk, des animaux en guise de personnages et un scénario très riche, prenant et détournant certains codes des classiques de ce type de récit, et vous avez une excellente BD. Il ne faut surtout pas oublier la partie graphique, également réalisée par Bryan Talbot, qui est très agréable. Un style légèrement cartoony qui apporte encore plus d’impact aux scènes d’actions. De plus, l’édition française de Milady regorge de bonus (inédits !) où Talbot lui même décortique son œuvre pour expliquer les références qu’il y a. Une œuvre incontournable (et une belle surprise)

Jeremiah Harm, c’est sans doute celui des 3 comics de cet article que j’attendais le moins. Et ce fut une bonne surprise. Cette mini-série en 5 parties écrite à 4 mains par Keith Giffen (Annihilation) et Alan Grant (Tank Girl) raconte l’histoire de… Jeremiah Harm ! (comme le monde est bien fait) Ce dernier est chasseur de prime, mais s’est fait arrêter et est emprisonné dans uns station pénale en orbite autour d’une planète (inconnue). Dans cette même prison, trois criminels extraterrestres vont s’enfuir. C’est alors que le directeur de la prison engage Harm pour attraper ces criminels, qu’il  connait bien… Le scénario peut paraitre basique à première vue… car il l’est. Mais dans le bon sens du terme. Les 2 scénaristes ne s’embêtent pas à créer une intrigue complexe, et signe une chasse à l’homme violente, bad ass et drôle. Le personnage principal est le parfait anti-héros désagréable, encore plus ici vu son lien avec les individus qu’il chasse. La partie graphique de ce comic-book est confiée à Rael Lyra. Ses planches sont très efficaces, bourrées de détails, avec un trait très fin et un côté crade assumé qui amplifie la dimension violente du récit. Seulement, pour des raisons plus ou moins inconnues, Lyra a été remplacé par le dessinateur brésilien Rafael Albuquerque. Et même si son dessin est agréable, il perd en impact et en détails. En conclusion, une petite mini-série sans grande ambition et vraiment plaisante à lire. Ah, et c’est aussi sorti chez Milady Graphics, du coup c’est très abordable.

Voilà trois œuvres plus ou moins indispensables mais toutes de très bonne facture. Entre ça, et tout ce qui est sorti en Juin, vous avez de la lecture cet été !

Bat-Bigorneau (à Bigorville)

16
Jan
10

Le Spirit, histoire d’une résurrection

Comme tout art qui se respecte, la bande dessinée (qui est le 9ème art pour les trois du fond qui ne suivent pas) commence à avoir sa propre histoire avec ses révolutions et changements majeurs. Pas étonnant donc que le comic book  après environ un siècle d’existence bien posé possède lui aussi ses auteurs ultra importants et des œuvres ayant marqués de leurs empruntes les esprits de nombreux lecteurs à travers le monde. Et autant dire que parmi les plus importantes, Le Spirit ne démérite pas sa réputation.

Personnage crée par Will Eisner en 1940, ce justicier célèbre, dont les premières parutions se firent sous forme de comic strips distribués durant les journaux pendant 12 ans, a marqué bon nombre de lecteurs et d’auteurs par ses nombreuses qualités de narration et de graphisme, notamment ses pages d’introduction dans lesquelles le titre était mis en scène dans le décor, donnant souvent lieu à des doubles pages sublimes. Ce qui étonna tout le monde lors des débuts de la première série, c’était l’incroyable facilité avec lequel l’auteur mélangeait les genres, donnant dans le policier, l’horreur, le burlesque, la comédie ou l’action tout en formant un tout à la cohérence parfaite.
Racontant l’histoire d’un ex policier appelé Danny Colt qui va mystérieusement revenir à la vie après s’être fait tué par balles, décidant alors de se servir de ses nouvelles capacités physiques pour répandre la justice la nuit, ce personnage toucha un large public plus adulte que la moyenne et prouva au monde entier le génie de son auteur, aujourd’hui considéré au même titre qu’Alan Moore (qui a par ailleurs déjà participé à des aventures du justicier) ou Frank Miller comme l’un des auteurs majeurs de bande dessinée américaine.
Un génie dont l’impact est encore sensible aujourd’hui, comme le montre le renouveau que le personnage a connu durant ces dernières années…

En 2006, l’auteur/dessinateur Darwyn Cooke (The New Frontier, Batman Ego…) se penche sur le gardien de Central City et lance une nouvelle série dont la première aventure, réalisée en collaboration avec Jeph Loeb, voit la rencontre entre le Spirit et la chauve souris la plus connue de la planète, j’ai nommé Batman ! Servie par le graphisme unique et délicieusement cartoon de Cooke, ce nouveau départ va faire parler de lui et la série reprendra de plus belle, la rencontre entre les 2 géants étant notamment récompensés par le Eisner Award du meilleur single/one-shot.
Et quand on lit la série, on comprend immédiatement pourquoi tant l’auteur livre un travail drôle et sympa à suivre, multipliant les histoires qui ne se suivent pas toujours mais qui sur un court laps de temps emmène le lecteur dans des aventures folles et à la narration souvent alambiquée et déconstruite, Cooke s’inspirant d’ailleurs du cinéma dans son travail. Début 2008, il a passé la main à une nouvelle équipe dans laquelle on peut voir au scénario Sergio Aragonés ou Mark Evanier, tandis que des hommes comme Eduardo Risso, Paul Smith ou Aluir Amancio sont au dessin. Revenant à une méthode plus classique et proche de l’auteur d’origine en retournant à de petits récits type Pulp avec de nombreux hommages au vieux films de série B, cette nouvelle série se révèle tout de même en deçà du travail de Cooke et met du temps à trouver son rythme de croisière même si on y trouve de bonnes choses, n’ayant cependant pas la fraîcheur et le punch des aventures de Darwyn Cooke. Cette nouvelle série est à lire chez Panini Comics qui a intégralement sorti le run du premier auteur et qui vient de démarrer la publication de la nouvelle équipe (voir couvertures au dessus), tandis que Soleil sort actuellement dans un luxueuse édition des intégrales des travaux de Will Eisner.

Dernière preuve du regain d’intérêt impressionnant qu’a connu le héros ces derniers temps, il s’agit bien évidemment du long métrage réalisé en 2008 par Frank Miller, auteur culte dont on ne compte plus les travaux mémorables (Sin City, Batman Year One, The Dark Knight Returns…) et qui par ailleurs était très proche de Will Eisner, un long entretien entre les deux ayant même fait l’objet d’un ouvrage. Le film, reprenant le style visuel de Sin City instauré au cinéma par Robert Rodriguez, s’est malheureusement révélé être une véritable catastrophe (souvenez vous), d’une lourdeur et d’un ennui sans nom. Un hommage complètement déplacé et foiré dans les grandes largeurs dont on se serait bien passé mais qui a quelque part permis lui aussi à accroitre la réputation du Spirit dernièrement, même si les spectateurs dégoutés ne doivent pas en rester à ce ratage, jamais représentatif de la qualité et de l’esprit du comic book.

Le Spirit donc, c’est un concentré d’aventures et de fun drôlement bien mené sur papier qui aura marqué son temps et qui, non content de renaitre de ses cendres au sein même de ses aventures, s’est permis une véritable résurrection depuis 5 ans, permettant aux néophytes de découvrir un héros très sympa à lire et dont on vous conseille chaudement les tomes de Darwyn Cooke. Et soyez sympa, oubliez vite le film! ;)

Xidius

24
Nov
08

Batman comme vous ne l’avez jamais lu!

Vous vous en êtes sûrement rendu compte, chez Absolute Zone il y a un super héros qu’on aime particulièrement…C’est Batman ! L’homme chauve-souris, véritable fer de lance de l’éditeur DC Comics (devant Superman!) est un héros passionnant, qui a valu de nombreuses adaptations dans le monde du comic-book. Et si comme nous, vous aimez ce héros qui ne ressemble à aucun autre et que vous ne savez pas quoi demander pour Noël, voici une petite séléction des oeuvres cultes ré-éditées récemment sur Bruce Wayne et son alter-égo ! (une news comics, YES !)

Et le premier ouvrage qui nous intéresse est l’une des rééditions les plus attendues et réussies de l’année : Absolute Dark Knight ! Non pas que le titre soit en accord avec celui de votre blog adoré (est ce une source d’inspiration?!), ce superbe coffret édité chez Panini Comics contient deux tomes écrits par Frank Miller : The Dark Knight Returns & The Dark Knight Strikes Back. Le premier ouvrage raconte comment 10 ans après la disparition de Batman à Gotham City, Bruce Wayne, alors âgé de 60 ans (!), décide de remettre le couvert pour contrer à nouveau le crime organisé de sa ville. Un ouvrage tout bonnement dément, dans lequel Miller ne lésine pas sur l’outrance pour offrir un récit terriblement retourné envers la société américaine et notamment les médias qui en prennent pour leur grade. Limite excentrique, son oeuvre passionne tant dans l’intelligence de son récit que dans la fraîcheur de ses propos qui sont toujours aussi pertinents plus de 10 ans après sa publication. Un tome considéré par beaucoup comme l’oeuvre ultime sur le chevalier noir, qui est cependant difficile d’accès mais qui mérite d’être lue et relue tant elle est complexe. La suite, The Dark Knight Strikes Back, sortie en 2001, à quand à elle beaucoup diviser. Miller y est décidément plus anarchiste que jamais et si certains affirment cette conclusion comme un coup de maître, d’autres trouvent que l’auteur se perd totalement dans un récit un rien bordélique il faut l’avouer. Dans tous les cas, on ne peut encore une fois pas rester indifférent. Toujours est il que le coffret coûte certes le prix de 70 euros mais contient une oeuvre majeure de la bande dessinée américaine, ici mise en page dans un coffret dont la qualité justifie bien le prix. Amoureux d’oeuvres profondes et complexes, vous êtes servis. (cliquez sur la couverture pour aller vous procurez le coffret…)

Autant le dire d’emblée, Batman Année 100 n’est pas un chef d’oeuvre scénaristique comme peut l’être le Returns de Miller. Sur fond de complot gouvernementale un rien grotesque avec corruption dans les forces de l’ordre et tout le tralala, l’histoire de ce Année 100 semble vue et revue et se lit tout de même avec plaisir. Mais pourquoi allez vous me dire? C’est très simple : pour son univers. Aussi apocalyptique que futuriste et néo-gothique, l’univers de Paul Pope est d’une richesse visuelle hallucinante et ici l’auteur nous livre un Batman aussi monstrueux que huluberlu, aussi dévergondé qu’extravagant. Un Batman juste atypique et extraordinaire, tout simplement. (la couverture, on clique dessus !)

Le Batman Ego de Darwyn Cooke impose contrairement aux deux précédentes oeuvres l’univers classique du chevalier noir, comme beaucoup le connaissent notamment grâce au dessin animé d’origine, juste culte (servi par le générique de Danny Elfman, un classique !). On y retrouve un Bruce Wayne torturé par ses démons comme rarement, dans une oeuvre qui finalement se révèlera plus axé sur la psychologie du personnage qu’autre chose. Tandis que les fans d’action iront voir ailleurs, le seul reproche qui sera globalement fait est que…C’est trop court. Cependant vous retrouverez dans la réédition le récit Catwoman Salina’s Big Score qui se concentre sur ce personnage si charismatique et mystérieux qu’est Catwoman, dans un petit polar très sympathique à lire. Encore une fois, c’est fortement conseillé. (vous savez comment on fait au bout de trois fois pour aller voir les détails non?! La COUVERTURE !)

Voilà globalement les oeuvres complètes et importantes actuellement disponibles en VF et trouvable facilement. Ceçi dit, il y a encore bien d’autres oeuvres majeures(Batman Year One ou The Killing Joke pour ne citer qu’elles) sur le Dark Knight mais le succès du second opus de Christopher Nolan a semblerait il donner des envies de rééditions chez Panini et on attend donc avec impatience de voir ce qui sortira l’année prochaine. En attendant, vous pouvez aussi trouver tout ça en VO (et en plus, c’est moins cher) et comme nous tous, attendre impatiemment le dvd de The Dark Knight, dont la sortie est prévue le 13 février 2009…

Xidius, qui aime le justicier de Gotham…




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