Archive pour janvier 2012

31
Jan
12

Critique: La Taupe

Il y a de ces films qui donnent qu’un semi désir de les voir. La Taupe en fait surement parti. C’est donc avec seulement une semi envie que j’ai accepté de l’invitation de nos amis de chez Cloneweb pour aller voir ce film.

Réalisé par Tomas Alfredson. Avec Gary Oldman, Mark Strong, Colin Firth et Benedict Cumberbatch. En salles le 8 février 2012.
1973. La guerre froide empoisonne toujours les relations internationales. Les services secrets britanniques sont, comme ceux des autres pays, en alerte maximum. Suite à une mission ratée en Hongrie, le patron du MI6 se retrouve sur la touche avec son fidèle lieutenant, George Smiley.
Pourtant, Smiley est bientôt secrètement réengagé sur l’injonction du gouvernement, qui craint que le service n’ait été infiltré par un agent double soviétique. Epaulé par le jeune agent Peter Guillam, Smiley tente de débusquer la taupe, mais il est bientôt rattrapé par ses anciens liens avec un redoutable espion russe, Karla. Alors que l’identité de la taupe reste une énigme, Ricki Tarr, un agent de terrain en mission d’infiltration en Turquie, tombe amoureux d’une femme mariée, Irina, qui prétend posséder des informations cruciales. Parallèlement, Smiley apprend que son ancien chef a réduit la liste des suspects à cinq noms : l’ambitieux Percy Alleline, Bill Haydon, le charmeur, Roy Bland, qui jusqu’ici, a toujours fait preuve de loyauté, le très zélé Toby Esterhase… et Smiley lui-même.
Dans un climat de suspicion, de manipulation et de chasse à l’homme, tous se retrouvent à jouer un jeu dangereux qui peut leur coûter la vie et précipiter le monde dans le chaos. Les réponses se cachent au-delà des limites de chacun…

Sorte d’enquête dont la but est en réalité de démasquer l’infiltré russe au sein des services secrets anglais, La Taupe présente un certain potentiel. En effet, de premier abord, il promet suspense, doutes, et complexité. Malheureusement, peut-être trop complexe, le film lasse vite, et le spectateur, perdu dans un nombre de détails souvent faussement nécessaires, s’embourbe complètement, sans forcement avoir envie de finalement s’en sortir.

Jolie pièce de mise en scène, La Taupe propose malgré tout une imagerie très stylisée et une lumière presque impeccable. Le casting fait lui aussi un sans faute, nous proposant notre Sherlock préféré, Benedict Cumberbatch, en enquêteur débutant. Sa prestation ici confirme une fois de plus qu’un belle carrière s’annonce pour lui, et ce, espérons le, au cinéma. Cependant, le reste du casting, c’est à dire une belle brochette d’acteurs connus et reconnus (de Colin Firth à Gary Oldman en passant par Tom Hardy ou encore John Hurt), n’est pas foncièrement mis en avant. Surement parce que le scénario nous lasse tellement qu’il ne nous permet pas, ou du moins ne nous donne nullement l’envie, de chercher à creuser un peu plus qui sont les différents hommes qui prennent place au milieu de l’investigation. Parce que oui, le grand soucis que pose ce film est qu’avec son scénario digne d’un encyclopédie, on se retrouve face a un film sans la moindre action, et donc d’un plat affolant.

Enfin, je ne sais pas si l’équipe de Cloneweb et moi sommes stupides, mais il faut avouer qu’à la sortie, les indices ayant amenés à determiner qui était la fameuse Taupe m’ont paru très flous, et assez décousus. Peut-être mon manque d’attention face à l’ennui m’a t-il encore joué des tours, ou alors après avoir passé trois heures à nous peindre un tableau complexe, les scénaristes se disent que plus personne n’y comprendra assez pour voir que leur conclusion ne sort plus de nulle part.

Pour finir, je pense que vous l’aurez compris, malgré beaucoup de bonnes choses, La Taupe est un film assez difficile a ingérer. A vouloir jouer sur un scénario trop solide, on finit par légèrement s’y casser les dents. Assez dommage, donc.

Karine La Taupe

28
Jan
12

Affaires de Famille

Will Eisner fait parti de ses grands noms, historiques, de la bande dessinée américaine, qui l’ont marqué et fait d’elle ce qu’elle est aujourd’hui. De The Spirit à New York Trilogie, l’artiste a su marquer cet art que l’on chéri temps en cette zone absolue. Alors forcément, quand on reçoit une oeuvre du bonhomme, on est content et on s’en rappelle avec une pointe d’amertume que l’on en lit pas assez. Mais grâce à Delcourt, qui a pratiquement republié toutes ses œuvres (à l’exception de The Spirit et quelques autres), on a maintenant le droit à une collection entière lui étant consacrée, dans un seul et même format. Et l’un des derniers ouvrages en date est intitulé Affaires de Famille et prouve encore une fois, si il le fallait, que Eisner est un génie.

Scénario et dessins de Will Eisner. Edité par Kitchen Sink, publié en français par Delcourt. 12,90€, sorti le 18 Janvier.
À l’occasion du quatre-vingt-dixième anniversaire de leur patriarche, les membres d’une famille se rassemblent le temps d’une soirée. Mais sous le vernis festif de cette réunion familiale affleurent la convoitise, l’ambition, la frustration et les espérances de chacun des membres. Le sort de l’aïeul est également évoqué, et la décision de le placer en maison de retraite tombe.

Ouais bon ok, le pitch parait pas folichon, mais c’est sous estimer le talent d’écriture qu’est Eisner. Ce dernier va ainsi nous plonger la tête la première dans le vie de cette famille, que tout oppose mais qui va se réunir autours de leur père. Et pour nous préparer au mieux, Eisner va d’abord nous présenter chacun des membres de la famille individuellement. En les introduisant de cette manière, Eisner met d’abord en avant leurs individualités et les raisons qui opposent tous les membres de ce groupe de personnes lié uniquement par le sang. Des portraits tous différents, allant du père raté à la femme libertine en passant par la famille qui se veut modèle mais qui vit dans une illusion permanente… Le tout avec une justesse et une simplicité déconcertante. Des pures produits d’un monde moderne qui met en exergue l’individualisme comme vertu, qui vont malgré tout devoir se supporter ensemble pour le temps d’un diner. Avant même le début des hostilités, Eisner montre une aisance et un talent pour peindre le monde moderne assez incroyable grâce à des dialogues d’une précision et d’une efficacité remarquable.

Après ce passage «introductif», Eisner va petit à petit se faire rencontrer tout ce beau monde, créant avec la même simplicité des relations entre des personnages d’une tension des plus palpables. Ses rapports humains vont ainsi être mis en lumière par Eisner, montrant toute la fausseté et l’hypocrisie de l’être humain, toujours dans cette optique individualiste. Car aussi variés soient les problèmes de tous les membres de la famille, la solution qui semble pour eux être la meilleure est la mort de leur père, plein aux as, permettant de toucher un joli héritage. Eisner appuie encore plus (et même un peu trop pour le coup) la thématique de la décadence du monde moderne et de ses valeures. Mais malgré cela, l’artiste new yorkais nous signe une histoire poignante, la peinture d’une famille en apparence tout ce qu’il y a de plus banale pour nous dire des choses bien plus denses sur l’humanité. Chapeau l’artiste.

Si le scénario est d’une richesse incroyable, la partie graphique n’en est pas moins délaissée. Tout en niveaux de gris d’une beauté et d’une maitrise hallucinante, Will Eisner livre ici un travail remarquable, sans cesse inventif dans sa mise en scène. Répétant la même mécanique pour créer un parallélisme dans l’introduction des personnages pour ensuite multiplier les points de vues durant le repas nous offrant une lecture des plus complète de cette famille, Eisner donne une leçon de story telling, d’une fluidité presque évidente.

Eisner arrive, pendant seulement 70 pages, à nous plonger dans cette famille, ses liens et ses déchirures, grâce à un scénario à plusieurs niveaux de lectures, allant du simple drame, à la peinture de l’Homme dans sa complexité et ses contradictions, en passant par une fresque nostalgique. Le tout étant sublimé par des dessins d’une beauté incroyable. Un auteur brillant qui, en peu de pages et avec un sujet anodin, fait preuve de tout son talent. Une petite BD sublime, à dévorer.

Affaires de Bigor

26
Jan
12

Critique: Cheval de Guerre

Pour commencer, je l’avoue, je ne suis pas une grande fervente de Steven Spielberg. Effectivement, il a su bercer mon enfance de doux rêves à base de dinosaures et d’archéologues, le fait est que je n’ai jamais pour autant vénéré le monsieur. J’avais malgré tout une certaine envie de voir War Horse. Je pensais que Spielberg allait nous montrer qu’il était un grand réalisateur. Que dans une époque ou le cinéma est fait de finesse et d’émotions, il saurait peindre avec élégance et distinction cette histoire liant un jeune homme à un cheval. Et le réalisateur qui m’avait tant convaincue enfant, n’a encore une fois pas su convaincre la jeune adulte que je suis.

Réalisé par Steven Spielberg. Avec Jeremy Irvine, Tom Hiddleston, Niels Arestrup et Benedict Cumberbatch. En salles le 22 février 2012.
De la magnifique campagne anglaise aux contrées d’une Europe plongée en pleine Première Guerre Mondiale, « Cheval de guerre » raconte l’amitié exceptionnelle qui unit un jeune homme, Albert, et le cheval qu’il a dressé, Joey. Séparés aux premières heures du conflit, l’histoire suit l’extraordinaire périple du cheval alors que de son côté Albert va tout faire pour le retrouver. Joey, animal hors du commun, va changer la vie de tous ceux dont il croisera la route : soldats de la cavalerie britannique, combattants allemands, et même un fermier français et sa petite-fille…

Tout commence donc avec la rencontre entre un jeune homme, Albert, et un cheval extraordinaire que ce dernier nommera Joey.  Ensemble, ils surpassent leurs capacités, ils ne deviennent qu’un, en quelque sorte. Le jeune homme consacre tout son temps à ce cheval à la volonté de fer, et lui fait acquérir un courage, une intelligence et une volonté de vaincre hors norme. C’est ainsi que même séparés par une guerre violente et sans merci, les deux personnages, car c’est effectivement bien ce qu’est Joey, font preuve d’une foi à toute épreuve. Une foi en l’humanité, une foi en l’amitié, une foi ultime en la bonté universelle.

Maintenant, si il y a bien un aspect qui marche dans ce War Horse, c’est l’aspect émotionnel. Steven Spielberg a sans nul doute un véritable don pour faire ressentir au plus froid des spectateurs des sentiments profonds et sincères. Ici, utilisant un cheval comme figure forte de son récit, et n’ayant ni recours à la pensée du cheval comme dans le livre duquel l’histoire est adaptée, ni à la capacité d’expression des marionnettes de sa version théâtre, Steven Spielberg réussit par une infime maitrise de son découpage à nous faire ressentir ce que Joey ressent, à nous faire vivre ce qu’il vit. Si on doit se reconnaître dans un personnage de ce film, c’est dans ce dernier, et non dans des personnages humains. On rêve d’avoir la force, la passion et le courage de cet animal. Quel incroyable exercice que de placer un animal si peu expressif habituellement sans le moindre artifice au premier plan d’un tel projet, et ce en traitant d’une telle époque !

Malgré tout, comme je vous l’ai dit plus haut, Spielberg n’a pas su me convaincre totalement. Alors oui, il a réussi a faire battre mon cœur, ce qui n’est pas une mince affaire, mais il a aussi réussi à me faire facepalmer à plusieurs reprises. Le mot qui m’est revenu en tête a plusieurs reprises durant le film a été « grossier ». Alors oui, pourquoi grossier ? Parce que malgré un casting à tomber et une qualité émotionnelle pas loin de la perfection, Steven Spielberg ne réussit pas a sortir de ses habitudes de réalisateur très grand publique, et sert une mise en scène et une narration à coup de pâtés. Certains plans sont perturbants, tant leur simplicité nous tombe dessus comme une enclume. Certains, quant à eux, et je parle ici même parfois de séquences complètes, se retrouvent avec des artifices superflus, sois disant hommage, mais malgré tout très désagréables et malvenus. Entre autre, ayant maintenant pris l’habitude de faire des films familiaux, Spielberg a, je le pense, oublié qu’il s’adressait ici à un publique plus mature, ayant la capacité de comprendre une image sans qu’on la lui pré mâche avant ingurgitation.

Quid de la musique, me direz-vous ! John Williams, ami et compositeur fidèle du Grand Monsieur, a t-il su capter et relever au poil le film ? Et si je vous dis que le mot facile me vient à l’esprit quand je pense à la bande originale du film, m’en voudrez vous ? On m’a dit un jour que la musique d’un film était bonne si on ne l’entendait pas. On voulait me dire par là que la musique est bonne si elle sait se fondre parfaitement avec les images, et qu’elle ne prend pas plus de place que nécessaire. Elle doit se contenter d’être là, de remplir sa fonction, mais ne doit pas prendre le pas sur les images ou les dialogues,. Après, peut-être ai-je tort. Mais dans War Horse, il m’est arrivé à plusieurs reprises de ne plus entendre que la musique, que je trouvais alors étrangement calée vis a vis des scènes défilants à l’écran. S’arrêter dans le déroulement de l’histoire, et sortir en quelque sorte de l’intrigue du film parce que la musique ne peut s’empêcher de prendre trop de place, personnellement, je ne pardonne que très peu.

Pour conclure, War Horse n’est en soit pas un mauvais film, loin de là. Malgré tout, il ne peut pas, je pense, satisfaire pleinement une personne qui aime véritablement le cinéma. Tout y est trop facile, trop réchauffé, trop pré mâché pour que l’on puisse se laisser pleinement prendre par le fil du récit. On se laisse avoir par nos sentiments pour apprécier de toutes façons ce film, mais dans un coin de notre tête, on se demande tout de même pourquoi Steven Spielberg est encore considéré comme un Dieu vivant, alors que son travail n’est plus aujourd’hui à la hauteur des attentes qu’il nous a donné l’habitude d’avoir.
Tout ça pour dire, si vous aimez les chevaux, allez voir ce film. Et si vous n’aimez pas les chevaux, allez le voir quand même, Joey vit pas toujours des choses cools, vous pourrez prendre un plaisir malsain à le voir souffrir. Dans tous les cas, bonne séance.

Karine de Guerre.

24
Jan
12

Rising Stars – Acte 1

Il y a des BD cultes, des grandes séries dont le nom les surpassent, qui bizarrement gardent un statut de référence, et dont on a jamais eu l’occasion de lire. Jusqu’à maintenant, Rising Stars en faisait parti. Premiers vrais pas de Joe Michael Straczynski, scénariste réputé grâce à sa série TV de SF Babylon 5, dans l’industrie des comics, cette série en 24 épisodes a connu nombre de galères de publications, que ce soit aux USA ou en France. Et, enfin, Delcourt a décidé de publier l’intégralité de la série dans notre belle hexagone, et en seulement 3 volumes (un tous les 6 mois) et cela à partir de Janvier 2012 avec le premier Acte. Alors, est-elle à la hauteur de sa réputation ? Oui… et non.

Scénario de J. Michael Straczynski. Dessins de Keu Cha, Christian Zanier, Ken Lashley. Edité par Top Cow, publié en France par Delcourt. 22,95€, sorti le 18 Janvier.
En 1969, une boule de feu s’écrase sur une petite ville américaine. Quelques années plus tard, 113 enfants, conçus cette nuit-là, manifestent des pouvoirs surnaturels. Le gouvernement les recense sous l’appellation de « Spéciaux », les traque, tente de les contrôler, mais cherche aussi un moyen de les neutraliser. Un jour, les rangs des Spéciaux se mettent à être mystérieusement décimés…

J.M. Straczynski, qui a depuis fait ses preuves en tant que scénariste de BD avec Spider-Man, Thor ou The Twelve, signe ici l’un des ses premiers boulot dans le comics. L’exercice est d’autant plus nouveau que le bonhomme n’a pas choisi la facilité, puisqu’il a décidé de créer ses propres personnages et son propres univers afin de mieux y apporter ses thématiques et son propos. Une ambition casse gueule mais qui, force est de constaté, a payé, puisque sa construction d’un monde réaliste, à la limite du totalitarisme, stérile de tout espoir pour ses enfants à pouvoir, est très réussi.
Et pourtant, le début est assez surprenant. JMS prends le parti de pas s’étaler sur les raisons de l’évènement qui a donné ses pouvoirs aux enfants pour directement raconter leur enfance, qui va être synonyme de découverte de soi-même, mais également de rejet de la société. Straz décrit ainsi un Etat gendarme, apeuré, qui va directement mettre la main sur eux pour les mettre à l’écart. Ainsi, il va nous dépeindre un monde totalement désenchanté, ne laissant aucunement la place au rêve et développement de ses enfants, qui vont se prendre petit à petit la dure réalité dans la face, comme lorsque l’un d’entre eux va se faire violer par un responsable de leur camp. La noirceur de ce « pilote » est d’autant plus surprenante qu’elle introduit d’or et déjà des thématiques qui seront développées plus tard.

Après une introduction d’un propos aussi noir, JMS s’attaque directement à ce qu’ils sont devenus, tandis que l’un d’entre eux décide de tuer tous les «spéciaux». Ainsi, le scénariste met en scène des personnages, tantôt sans motivation pour vivre, tantôt rongé par ce qu’ils sont devenus, tantôt instrumentalisés… Bref, des enfants qui avaient un potentiel énormissime et qui ont été gâché et/ou utilisé par la société. Cet univers, le scénariste le dépeint par petite touche, à travers le regard de son narrateur, Le Poète, durant son enquête qui le pousse à faire ressortir le passé.
Et pour cela, JMS va usée et reusée des flash-back qui va lui faciliter la tache dans sa narration. Un épisode entier sera d’ailleurs composé de séquence dans le passé lorsque l’une des spéciales qui n’a pas encore découvert son pouvoir va raconter l’histoire de plusieurs enfants et l’ambiance qui régnait entre eux à un de ses collègues. Cette technique, que le bonhomme maitrise, va permettre de donner de l’épaisseur à sa galerie de personnages, qui va s’étoffer petit à petit afin de placer toutes les pièces avant d’attaquer à bras le corps son intrigue.

Une intrigue assez bien menée mais qui, en dehors de l’histoire qu’elle raconte, de l’affrontement entre des personnages que le temps a divisé, va permettre à JMS d’apporter et traiter des thématiques qui lui sont visiblement chères. Le scénariste touche ainsi à peu près à tout les aspects de la figure du super-héros, que ce soit l’aspect divin, boyscoot ou de rejet de la différence par la société. Des thématiques abordées, mais pas encore traitées en profondeur dans cette introduction.
L’intrigue en elle même est plutôt surprenante dans son déroulement, jouant avec les attentes du lecteur, l’emmenant vers du thriller pour finalement lui livrer du drame, ou l’emmenant vers de l’action pour finalement lui livrer un traitement politique de cet univers fantasmagorique. L’exercice de l’introduction de tout un univers était casse gueule, mais JMS l’a réussi grâce à une écriture maligne, intelligente, riche en thématique, qui ouvre sur une suite pleine de promesses.

Si Rising Stars est réussi dans sa partie scénaristique, la partie graphique est bien bien en deçà. Mais on aura vite fait de taxer Rising Stars de BD mal dessinée. Et à première vue, les dessins ne donne pas envie du tout. Avec un style très années 90 (dans lesquels, même aujourd’hui, Top Cow semble rester bloquer), simili de Silversti, Lee ou Finch, les dessinateurs (Keu Cha, Christian Zanier, Ken Lashley) qui se succèdent, et se ressemblent, sur le titre sont assez fragiles, enchainant les problèmes de proportions et les traits trop grossiers pour être honnêtes (comprenez que les encreurs ont du avoir un boulot assez fou).
Mais malgré cela, on peut voir le verre un tiers plein, en parlant d’une mise en page plus efficace qu’elle n’en a l’air et assez dynamique. Alternant entre classique et moderne, la construction graphique arrive à mettre en avant et rendre fluide la narration, tout en flash back, de JMS. Mais le style vient la plus part du temps gâcher cela avec des personnages pas assez différentiables, aux visages tout tordus. A noter également la présence de quelques numéros spéciaux en bonus, et inédit, dont un dessiné par l’excellent Gary Frank. Le tout, sans être totalement à jeter et desagréable, ne rends pas justice au scénario de JMS. On ne peut que être rassuré par la stabilité graphique que va prendre la suite de la série.

Intriguant, intéressant et intelligent sont les 3 mots qui qualifient au mieux ce premier tome de Rising Stars. Un début de réflexion assez ambitieuse qui ne demande qu’à être développée par la suite, avec un Straczynski passionné par la figure mythologique du super-héros (et l’histoire le prouvera). Une belle initiative de la part de Delcourt que de proposer cette bonne série en intégralité en France. Peut-être pas à la hauteur de nos attentes et de sa réputation (pour l’instant), mais dont on attend la suite avec une certaine impatience.

Rising Bigor

22
Jan
12

La Minute Rock #22: Blood Red Shoes

Toujours dans la ligne directrice que La Minute Rock a emprunté pour ce début 2012, à savoir de vous faire découvrir quelques nouveaux groupes aussi jeunes que rock, qui n’ont pas le luxe de passer à la radio mais qui le mériteraient amplement (surtout en comparant les purges que l’on entend habituellement), voici le numéro d’aujourd’hui consacré à un duo tout droit venu du pays de la Reine : les Blood Red Shoes !

La particularité première des Blood Red Shoes est bien d’être un duo très électrique , formé de Steven Ansell et de Laura-Mary Carter, consistant un savant mélange indie-rock, post-punk et même rock underground US, puisant dans le style de Nirvana, Queens Of The Stone Age, Pixies ou Sonic Youth. Blood Red Shoes se retrouve alors les dignes héritiers de cette lignée qui avait été adulée lors des années 90. De ce fait, le groupe nous remémore ces âges glorieux qui ont peu à peu disparu lors de l’entrée dans les années 2000, mais aussi rappelle les premiers émois du punk british, le groupe se considérant comme tel. La forme minimaliste du groupe, constitué que de deux membres, fait aussi penser au mythique White Stripes, même si cette fois, c’est bien la fille qui est à la guitare et le gars à la batterie et non l’inverse. Tous ces éléments nous inculque une sorte de nostalgie du rock tout en nous donnant confiance en l’avenir de celui-ci, porté par des jeunes et talentueuses épaules.

Pour ce qui est des faits d’arme du groupe, celui-ci s’est formé en 2004, enchaina les EPs : Victory for the Magpie, You Bring Me Down et It’s getting boring by the sea entre autres … Tous ces titres ont rencontré assez de succès pour pouvoir se retrouver dans le premier album du groupe : Box Of Secrets, sorti en 2007. Le bouche à oreille se fait et le groupe entame une série de concerts à travers 12 pays et conscient du fait qu’ils ne doivent pas se reposer sur leurs lauriers, ils se mettent à bosser sur leur deuxième album, Fire Like This avec de nouveaux singles comme Light It Up, Don’t Ask ou Heartsink qui sortent en 2010. Tout s’accélère alors pour les Blood Red Shoes désormais, surtout quand ils se font découvrir à travers les frontières lorsque leur musique se fait entendre dans le film Scott Pilgrim Vs The World d’Edgar Wright ou dans la série Misfits. Désormais connu dans le monde anglo-saxon, on espère vivement que le groupe puisse se révéler au reste du public mondial …et peut-être passer à la radio, qui sait.

Blood Red Marvel Boy.

20
Jan
12

Critique: Café de Flore

J’ai toujours eu tendance à avoir un a priori sur les films français. Trop lents, trop plats… J’y vais généralement à reculons. Café de Flore est une exception, puisque l’actrice principale n’est autre que Vanessa Paradis, qui est certainement la seule actrice française que j’apprécie. J’avais donc envie de voir ce film, même si le pitch ne m’avait pas convaincue.

Il n’est pas facile de dire adieu à ceux qu’on aime ; pour y parvenir, il faut parfois toute une vie – ou deux. Entre le Paris des années 1960 et le Montréal d’aujourd’hui se déploie une vaste histoire d’amour à la fois sombre et lumineuse, troublante et malgré tout pleine d’espoir. Café de Flore raconte les destins croisés de Jacqueline une jeune parisienne mère d’un enfant unique, d’Antoine un DJ montréalais ainsi que des femmes qui l’entourent. Ce qui les relie : l’amour, troublant, maladroit, imparfait et inachevé… humain.

L’histoire se déroule à moitié dans le Paris des années 60 ainsi que dans le Montréal de nos jours. Le synopsis est confus, et la première demi heure du film l’est tout autant. Les scènes jonglent entre les époques, les personnages se ressemblent, bref, difficile de s’y retrouver. Pourtant, c’est ce joyeux mélange qui donne toute sa saveur au film. Le réalisateur a réussi la prouesse de fondre les époques de façons à mettre en avant leurs similitudes tout en marquant leurs différences. Bon, dit comme ça, ce n’est pas très clair, mais vous comprendrez mieux en voyant le film.

Le véritable point fort de Café de Flore, c’est l’équilibre parfait entre les contrastes. L’ombre et la lumière, l’espoir et le dépit, le passé et le présent, la santé et la maladie, l’amour et la haine… Autant de sentiments et de sujets traités sous tous les angles avec brio. La performance des acteurs est également à saluer. Travailler avec des enfants trisomiques, simuler le somnambulisme ou encore une terreur extrême… Autant de prouesses qu’on ne retrouve que rarement dans le cinéma français. A voir sans contre-indication.

Café de Loun




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