Qui aurait pensé que le chef spirituel, le gourou, le mentor, le maitre Jedi reviendrait sur ce site pour poster un article célébrant les trois années de la Zone? Lui-même sûrement pas.
Mais son fidèle acolyte Xidius, lui a signalé par le biais de moyens de communication ultra-sophistiqués que notre création mutuelle soufflait déjà ses trois bougies aujourd’hui. Comme quoi, la vieille et fine équipe fait toujours la résistance, face à un nouveau boss qui n’a plus d’accès internet. Que pourrais-je vous raconter ce soir alors que je n’ai plus grand-chose à voir avec ce site? Par exemple, qu’au moment de sa création, Absolute Zone était un blog de potes passionnés par des choses différentes, réunis par l’envie de partager des coups de cœur et de gueule, des avis honnêtes à défaut de ne pas être toujours bien écrits (ou filmés!)…
(Veuillez excuser ce Bogoss de Bigor, il est en vacances aux States)
Depuis le départ de l’ancienne équipe, Absolute Zone a évolué, en approfondissant les sujets BD, Ciné et Séries, mais a finalement gardé cet état d’esprit de partage, de découverte et de non professionnalisme assumé. Je crois que le prochain cru d’Absolute Zone sera très bon, et je peux dire que je suis assez fier d’avoir laissé le site entre les mains d’une personne à la fois respectueuse et ambitieuse.
Trêve de blabla inutile, pour que cet article ne soit pas qu’une auto-congratulation, je souhaiterais vous parler du bon moment que j’ai passé au ciné cet aprèm en allant voir Tu seras mon fils de Gilles Legrand où Niels Arestrup (Un Prophète), Lorant Deutsch et l’immense Patrick Chesnais partagent l’affiche. Vous y verrez une histoire portée par des acteurs merveilleux de finesse, à commencer par le premier cité, convaincant dans sa posture de benne à ordures de propriétaire de domaine viticole, père fouettard et indigne, dont émane une cruauté piquante qui jamais n’inspire la pitié. Lorant Deustch prouve qu’il est décidément l’un des meilleurs de sa génération, parfait dans son rôle de fils meurtri dans sa chair, timide et craintif face à un père carnassier. Quant à Patrick Chesnais, lui qui n’a plus rien à prouver, il incarne avec une justesse qui laisse baba cette France attachée à la terre et à sa hiérarchie: celui qui la possède et celui qui la travaille.
Le film évoque avec une douce violence le thème du mérite, de l’héritage, et des troubles familiaux qui se terrent dans la loi du silence. Preuve, une nouvelle fois, que le cinéma français ressemble à du vin: bon lorsqu’il n’est pas sophistiqué, raffiné lorsqu’il fait parler l’expérience des vieux acteurs, rafraichissant lorsqu’il laisse une belle part à des comédiens jeunes et humbles face à ces monuments.
Un ex-boss en intérim, Oceanlook.