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15
Déc
11

Noé T1 – Pour la Cruauté des Hommes

Il y a des projets dont on entends parlé depuis des années, et qui ne se sont jamais fait ou ne se feront jamais. Parmi, on pensait y trouver Noé, fable inspiré du personnage biblique écrite par Aronofsky, projet qui date et qui n’a, pendant longtemps, pas trouvé de financement. Le réalisateur de Requiem For a Dream avait alors en projet de faire d’une BD son histoire. C’est maintenant chose faite avec la sortie du premier tome, Pour la Cruauté des Hommes, chez Le Lombard, écrit à 4 mais par Aronofsky avec Ari Handel et dessiné par Niko Henrichon.

Cet homme s’appelle Noé. Loin de l’image de patriarche que l’on accole au personnage de la Bible, il ressemble plutôt à un guerrier. On dirait un Mad Max sorti du fond des âges. dans le monde de Noé, la pitié n’a pas sa place. Avec sa femme et ses trois enfants, il vit sur une terre aride et hostile, en proie à la grande sécheresse. Un univers marqué par la violence et la barbarie, livré à la sauvagerie des clans qui puisent leur raison de survivre dans la guerre et la cruauté.Mais, Noé n’est pas comme les autres. C’est un combattant et c’est aussi un guérisseur. Il est sujet à des visions qui lui annoncent la fin prochaine de la terre, engloutie par les flots d’un déluge sans fin. Noé doit prévenir ses semblables. Si l’homme veut survivre, il lui faut mettre un terme aux souffrances infligées à la planète et « traiter le monde avec miséricorde ». Cependant, personne ne l’écoute. Le tyran Akkad, auquel Noé est allé rendre visite dans la cité de Bal-llim, l’a chassé et condamné à la fuite. Après avoir consulté son grand-père Mathusalem, Noé décide alors de rallier à sa cause les terribles Géants et d’accomplir la tâche que le Créateur lui a confiée.

Noé, personnage biblique bien connu, fascine le réalisateur Darren Aronofsky depuis bien longtemps. Dans sa vision du personnage et du mythe, Aronofsky ainsi que son compère Ari Handel lui enlève sa dimension moralisatrice et religieuse, tout du moins dans l’aspect de dimension divine ou d’un quelconque message ou leçon de la part de religieux. Cette décision a deux but précis, d’une part éviter une inutile et stupide polémique idéologique et de l’autre, faire de l’histoire de Noé un réel conte désenchanté. Le scénario va dans ce sens là, avec une caractérisation des personnages en grandes figures classiques avec une construction narrative propre à la quête. Mais classique n’étant pas synonyme de déjà vu, ou répétitif, les deux scénaristes de tous les films d’Aronofsky brillent par leur écriture à la fois simple, efficace et fluide. Ce T1 est ni plus ni moins qu’une introduction, une exposition visant à poser les bases d’un univers et d’une histoire et ses enjeux. Et en cela, cet ouvrage est excellent car introduit un univers désenchanté, malheureux, sombre avec des personnages charismatiques et une mythologie d’or et déjà intéressante. La facilité à créer cet univers cohérent est déconcertante tant tout parait évident sans pour autant s’emmerder. Un scénario ambitieux et prometteur d’une grande épopée qui pourrait donner un film assez grandiose. Mais c’est une BD. Et la narration et la «réalisation» n’est pas entre les mains d’Aronofsky mais celui du dessinateur.

Mais cela n’empêche en rien à ce premier tome de cette tétralogie d’être excellent, même du point de vue graphique ! Le dessinateur, Niko Henrichon, instigateur du projet chez Le Lombard ayant déjà travailler chez eux avec Brian K. Vaughan, signe ici des planches en cohérence parfaite avec le scénario. De grandes cases permettant de dépeindre un monde malade, en pleine sécheresse, des couleurs chaudes appuyant cette ambiance pour mieux la faire ressortir avec les scènes de rêve de Noé, une démesure dans la peinture de l’univers et de certain personnage… La volonté de faire de l’histoire de Noé une fable épique se retrouve autant dans les planches que dans le scénario. D’autant que le dessinateur a eu une totale liberté dans la mise en scène du scénario. Ainsi, les craintes que l’on pouvait avoir de ne pas retrouver le génie d’Arnofsky qui se trouve la plus part de temps dans sa mise en scène disparaissent pour montrer que l’homme est aussi talentueux en tant que scénariste.

Noé T1: Pour la Cruauté des Hommes est un excellent tome introductif à ce récit épique et mythologique. Aronfsky et Ari Handel avait déjà fait un pas dans le 9ème Art avec la BD The Fountain. Les scénaristes y mettent maintenant les deux pieds avec une oeuvre originale (malgré une adaptation toujours prévue et qui, du coup, sera bien différente de la BD, des propres mots du réal), s’annoncant grandiose et prometteur grâce à ce mélange entre scénario limpide et complexe dans son écriture et des dessins grandiloquent et magnifiques. Une réussite qui crée une attente du prochain tome (2012, le rythme de publication est prévu d’un par an) et de, peut-être un film.

L’arche de Bigor

07
Mar
11

Critique: Le Rite

Réalisé par Mikaël Hafstrom, avec Anthony Hopkins, Colin O’Donoghue, Alice Braga…
Synopsis : Le jeune séminariste américain Michael Kovak se rend au Vatican pour y étudier les rites de l’exorcisme. Féru de psychologie, il nourrit de sérieux doutes à l’égard de ces pratiques anciennes, et juge que la «possession» relève de la psychiatrie plutôt que de la démonologie. Il se heurte périodiquement à ses formateurs jusqu’au jour où ceux-ci l’adressent au Père Lucas, ecclésiastique légendaire qui a pratiqué avec succès des centaines d’exorcismes. Au contact de ce mentor au comportement abrupt et déroutant, Michael commence à se déprendre de ses préjugés. Un cas se présente bientôt à lui, dont la violence terrifiante va le forcer à se remettre en question…

Des films sur le thème de l’exorcisme, il y a en eu plusieurs, avec plus ou moins de succès. Il s’agit d’un genre régulièrement revisité par le cinéma, et toujours inspiré par « des faits réels ». Le Rite ne fait pas exception et propose donc l’histoire d’un jeune homme thanatopracteur qui se reconverti dans la religion en devenant prêtre. Renonçant au dernier moment à prononcer ses vœux, il est orienté vers un séminaire d’apprentissage de l’exorcisme par un de ses enseignants et, tout sceptique qu’il soit, partira pour Rome ou il fera connaissance du Père Lucas (incarné par Anthony Hopkin), exorciste réputé.

Le film est particulièrement lent à commencer. La présentation du personnage principal, Michael Kovak (incarné par Colin O’Donoghue), sa vie, son oeuvre et ses doutes est très (trop ?) détaillée, et fait presque trop cliché pour être prise au sérieux. L »entreprise de pompes funèbres familiale, la mère décédée jeune, le père déçu par son fils, qui part dépit, s’oriente vers la religion sans vraiment y croire, bref, c’est trop.

Le film gagne en intérêt (relatif) à partir de la rencontre entre le père Lucas et Michael Kovak, lorsque celui-ci assiste à une possession. Des détails commençant la longue descente dans la paranoïa du héros apparaissent peu à peu, notamment le port d’un bracelet rassemblant des breloques liées au Mal (grenouille, oeil…), qui possède une place récurrente dans le film.

Cependant, le film reste bien pâle comparé au très célèbre Exorciste de William Friedkin. Certaines scènes sont si ridicules qu’elles en deviennent drôle, et on passe plus de temps à rire qu’à sursauter durant le film. La preuve qu’un bon acteur ne fait pas un bon film. Le Rite n’est pas un film d’horreur, ni d’angoisse.




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