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23
Déc
11

Karine Vanasse, l’incontournable inconnue

Il y a quelques mois encore, elle était inconnue en France. Actrice originaire du Québec, ou elle tourne depuis l’âge de 11 ans,   Karine Vanasse s’est faite remarquer par les téléspectateurs français grâce à son rôle d’hôtesse de l’air des années 60 dans la série Pan Am. Itinéraire d’une actrice qui en veut.

Karine Vanasse… Le nom vous dit quelque chose, vous ne parvenez pas à mettre le doigt dessus et pourtant : il s’agit d’une des plus prometteuses actrices de l’année 2011. A l’affiche de Midnight in Paris et de Switch cet été, elle est également la star de Pan Am, la série qui retraces l’âge d’or de la compagnie aérienne Pan American World Airways, dans les années 60. Elle incarne le personnage de Colette, une hôtesse de l’air d’origine française, qui a du fuir son pays sous l’occupation nazie. Un rôle qui convient parfaitement à l’actrice francophone : un personnage subtil et nuancé, qui dévoile ses multiples facettes au fil des épisodes. Tout à tour mutine, drôle ou émouvante, elle représente le charme et la beauté simple à la française, en opposition à la beauté glamour mais contrefaite à l’américaine.

La jeune actrice s’est faite connaître… Grâce à un concours de playback ! Dès l’âge de 11 ans, elle enchaine les rôles à la télévision, avant de faire ses premiers pas à la télévision en 1999, dans le film de Léa Pool, Emporte Moi. Un rôle magistral pour Karine Varnasse, qui remporte  plusieurs prix et nominations. Chacune de ses apparitions est saluée par les critiques, et la jeune femme prend rapidement du gallon. En 2006, elle fait partie des 101 femmes influentes du Québec selon le magazine Entreprendre, mais elle reste encore peu voire pas connue en France.

Les Français n’ont vraiment découvert Karine Vanasse qu’en 2011, certains grâce à son rôle dans la série Pan Am, d’autres grâce au film Switch, dans lequel elle incarne Sophie Malaterre, une illustratrice de mode qui échange son appartement contre celui d’un inconnu le temps des vacances. Mais pour Karine Vanasse, pas question de se contenter de rester devant la caméra : elle veut également avoir l’occasion de travailler derrière. En 2003, elle endosse la casquette de co-réalisatrice avec Denis Villeneuve pour le film Polytechnique, qui retrace le massacre dont l’école a été le théâtre en décembre 1989 à Montréal. Un projet qui lui tient à cœur et auquel elle se consacre durant cinq années avant que le film ne soit enfin terminé en 2008.

Aujourd’hui, Karine Vanasse semble en bonne voie pour devenir une actrice incontournable. Bien que l’on ignore encore si l’avion Pan Am prendra son envol pour une deuxième saison, l’avenir de la jeune femme semble assuré dans le monde du 7ème art.

08
Déc
11

Critique: Mission: Impossible – Protocole Fantôme

Cette fin d’année ciné est surement l’une des plus riches que l’on ait vu depuis un petit moment. Steven Spielberg, Nicolas Winding Refn, George Clooney, Michel Hazanavicius, George Miller, Martin Scorsese et… Brad Bird. Bien connu dans le monde de l’animation (ayant signé des chef d’œuvres tels que Le Géant de Fer ou Les Indestructibles), il ramène sur le devant de la scène un grand personnage des films d’actions contemporains, Ethan Hunt, dans le 4ème volet de ses missions impossibles. Et c’est Jean-Victor qui a rempli celle de vous donner son avis sur le film.

Réalisé par Brad Bird. Avec Tom Cruise, Jeremy Renner, Paula Patton et Simon Pegg. En salle le 14 Décembre 2011.
Impliquée dans l’attentat terroriste du Kremlin, l’agence Mission Impossible (IMF) est totalement discréditée. Tandis que le président lance l’opération « Protocole Fantôme », Ethan Hunt, privé de ressources et de renfort, doit trouver le moyen de blanchir l’agence et de déjouer toute nouvelle tentative d’attentat. Mais pour compliquer encore la situation, l’agent doit s’engager dans cette mission avec une équipe de fugitifs d’IMF dont il n’a pas bien cerné les motivations…

En 3 films et une décennie, la saga Mission : Impossible s’est imposée comme une solide franchise dans le domaine du cinéma d’action/espionnage, s’installant directement aux côtés de James Bond et d’un autre nouveau venu, Jason Bourne. La spécificité de la série se situe au niveau de la mise en scène puisque si Tom Cruise reste le garant de la franchise et y occupe ardemment son rôle de producteur, il a pris un réalisateur nouveau à chaque film pour laisser celui-ci poser sa patte afin d’obtenir continuellement un style unique et différent, en accord avec son temps.
Une logique très louable et qui s’est révélé utile quand on voit combien les 3 opus sont variés, malgré une qualité variable.
Car excepté un premier opus ultra solide et dernier témoin de la maestria de Brian de Palma, la suite était d’un tout autre niveau, à commencer par un John Woo décérébré et poseur qui faisait son taff en guise de blockbuster ultra régressif tandis que J.J Abrams nous avait bien montré durant 2 heures qu’il venait du monde de la télévision.
Du coup, était-ce bien utile de relancer la machine pour une quatrième mission ?
Cela ne tenait qu’à un seul homme…

Prendre Brad Bird en réalisateur pour ce quatrième film était un choix atypique, mais pas étonnant.
Quoi de plus logique après avoir donné le 3ème volet à un « surdoué » de la télévision que d’offrir ce Ghost Protocol à un surdoué de l’animation dont c’est le premier film live ?
L’opération était fort alléchante quand on se souvient avec grand plaisir combien l’homme a mis tout le monde sur le derrière en réalisant les Indestructibles, qu’on peut considérer comme le meilleur film de super héros jamais fait. Il faut surtout se rappeler de ses incroyables scènes d’action et de ses poursuites fabuleuses dans la jungle, le film empruntant aussi fortement au cinéma d’espionnage et à la saga 007 auquel il rendait un vibrant hommage avec l’île sur laquelle se situait le cœur de l’action. Etait-ce suffisant à Bird pour prendre les rênes de ce Protocole Fantôme sans se faire bouffer par Cruise ou les nouveaux scénaristes d’Abrams ? Oui, oui et mille fois sommes nous tentés de dire quand on voit combien le réalisateur imprime la pellicule de sa marque, en opérant déjà un retour aux sources plus que bienvenue. Plutôt que de partir dans un style très tranché à l’instar de ces deux prédécesseurs qui avaient vite trouvés les limites de leurs concepts, l’ancien membre de Pixar a bien compris une chose : c’est Mission Impossible !
Pas question de tomber dans un réalisme poussé ou d’en faire trop à coups d’explosions dans tous les sens, le but étant de livrer un savant mélange d’action, d’humour et d’espionnage afin que le divertissement soit optimal.


C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes. Du moins, c’est ce que nous prouve Brad Bird qui n’hésite pas une seule seconde à plonger son film dans l’espionnage old school.
Certains auront l’impression d’être devant un vieux James Bond tant au fond, on a déjà vu ça 1000 fois. Voici donc que les méchants russes ont organisés un complot machiavélique visant à contrôler le monde et à le réduire en poussière en lançant ni vu ni connu une petite ogive nucléaire pour enclencher une troisième guerre mondiale expéditive. Échanges de documents en pagaille, gadgets multiples, retournements de vestes en folie ou encore tueuses aussi belles que fatales, pas de doute : on est dans de l’espionnage à l’ancienne, renouant avec cette bonne vieille guerre froide.
Tout ça pourrait être mortellement ennuyant si Brad Bird ne prenait pas un malin plaisir à revisiter ce genre d’histoire connu de tous en exploitant le filon à 300%.
En choisissant d’assumer ce côté rétro et d’y aller à fond, Bird et son équipe nous rappelle à quelle point c’est bon d’avoir à faire à des histoires aux enjeux aussi clairs et sans fioriture du type « Les Agents sont avant tout des êtres humains » ou autre. On est ici pour jouer au chat et la souris, dans une série de situations retords et tendues comme pas deux, galvanisées par les idées géniales d’un metteur en scène comme un poisson dans l’eau.


Tout ça n’est qu’un terrain de jeu pour Bird, qui livre une série de moments de bravoure absolument réjouissants et malins. Phases d’infiltrations sous très hautes surveillances, séquences de voltiges dans lesquels le moindre geste peut être fatal, poursuites haletantes ou bastons bien vénères, tout y est. La réussite du film tient d’ailleurs dans le fait que Bird a plus que jamais retrouvé l’essence de la saga et livre un Mission : Impossible pur jus, d’un équilibre incroyable dans sa structure et ne cédant jamais trop à une facette ou une autre.
Le clou du spectacle, et exemple le plus représentatif, est la séquence de Dubai, dans laquelle nos agents doivent intercepter des codes durant une vente dans la plus haute tour du monde. En 20 minutes de film, c’est un véritable festival : d’abord Tom Cruise escalade la tour puis doit redescendre en vitesse pour pouvoir permettre un hack de serveur, avant d’assister à deux rencontres en quiproquos durant lesquelles le va et vient constant entre les deux scènes fait grimper la tension au plafond, pour ensuite finir dans une poursuite en voiture dans une tempête de sable, la non visibilité du lieu faisant gronder le danger. Un florilège du programme attendu qui autant dans sa rythmique ciselé que dans sa mise en scène spectaculaire se révèle extrêmement plaisant, absorbant totalement le spectateur.
Il faut dire qu’au-delà même de mettre en scène des séquences délirantes et constamment inventives, Brad Bird les emballe de fort belle manière. Il faut voir Tom Cruise escalader cette tour hallucinante pour le croire (seul un plan est doublé par un cascadeur !), la séquence se révélant d’une lisibilité folle à une telle altitude, se permettant des mouvements de caméras vertigineux et des angles anxiogènes, que le format IMAX ne fait qu’accroître. Authentique et bluffante, ce passage renvoi à la poubelle le balancier et ses fonds verts cracra du 3ème pour s’inscrire dans la trempe du passage suspendu mythique du premier épisode, tout comme le reste du film qui n’oublie pas un seul instant qu’il appartient à une saga déjà bien établie.


Brad Bird sait qu’il tient un héritage sur ses épaules, et y rend un hommage singulier en allant piocher le meilleur des opus passés. Sans aller dans la pose racoleuse et clipesque du 2ème épisode, ce Ghost Protocol s’autorise des moments de folies pures, avec cette tempête de sable surréaliste et utilisant le numérique avec ingéniosité ou un combat final sur plusieurs niveaux renvoyant à la logique verticale singulière à la franchise.
Sans tomber dans le pseudo réalisme du 3ème et sa romance faisandée, Bird et ses scénaristes n’oublient jamais le passé d’Ethan Hunt et l’intègre intelligemment dans l’intrigue.
Enfin, et c’est le symbole le plus flamboyant de cette réussite, on retrouve enfin l’esprit d’équipe cher au premier épisode. Le groupe composé par Cruise, Paula Patton, Jeremy Renner et Simon Pegg fait des étincelles et trouve une dynamique qui lui est propre, n’hésitant pas à amener de l’épaisseur, du background et du mystère aux 3 membres de l’équipe à l’importance notable.
Cruise ne s’accorde plus tous les mérites, et laisse la place à Renner pour poser son charisme incroyable, à Patton pour apporter une touche féminine appréciable et à Pegg pour donner une légèreté juste et ne désamorçant jamais la tension des scènes, bien au contraire.
Cerise sur le gâteau, Bird s’amuse avec les mécaniques habituelles des Mission Impossible et utilise la situation de fugitifs de ses héros pour donner une raison à leurs faits et gestes, les bougres étant parfois obligés de passer par des méthodes peu conventionnels étant donné qu’ils ne disposent plus du matériel habituel. Ainsi, ils ne pourront par exemple plus faire les fameux masques de la série, utilisés par le passé pour alimenter à maintes reprises des twists devenus prévisibles et qu’il était bon de balancer un peu par-dessus bord. Ces mises en difficulté pimentent d’ailleurs le film tout du long, notre équipe n’étant pas à l’abri de l’échec ou des blessures.
Un renouvellement dans la saga qui s’avère bénéfique pour tout le monde, y compris un Michael Giacchino qui semble bien plus inspiré sur la musique que sur celle du précédent, ou le retour du monteur Paul Hirsch (Star Wars, Ferris Bueller’s Day Off) qui montre qu’il n’a rien perdu de son sens du timing depuis le premier épisode sur lequel il avait œuvré.
Brad Bird a ainsi peut être quitté Pixar, mais il n’en reste pas moins bien entouré puisque si on était venus pour s’amuser, il faut bien avouer qu’on s’est éclatés comme des petits fous.


Dès l’allumage de l’allumette au terme d’une introduction déjà bien enlevée, on sait qu’on va avoir à faire à un sacré tour de roller coaster.
Tout est question de dosage, de ton et d’équilibre, comme le prouve un Brad Bird nous démontrant que le monde de l’animation est une sacrée école cinématographique.
Carré comme pas deux, déroulant un rythme d’enfer et ne laissant pas une seconde de répit à son spectateur, ce Ghost Protocol vous scotche pour une poussée d’adrénaline de 2 heures et signe enfin l’arrêt d’une époque maudite pour le cinéma d’action, lâchant l’explosion à tout va et le réalisme atrophié pour revenir à un divertissement plus fantaisiste, plus malin et terriblement accrocheur.
Mission accomplie pour Brad Bird, en attendant impatiemment la prochaine et en achevant une année 2011 qui, en seulement deux films (celui là & Fast Five), aura su redonner ses lettres de noblesses à un genre tombé en désuétude.

Xidius

07
Mar
11

Critique: Le Rite

Réalisé par Mikaël Hafstrom, avec Anthony Hopkins, Colin O’Donoghue, Alice Braga…
Synopsis : Le jeune séminariste américain Michael Kovak se rend au Vatican pour y étudier les rites de l’exorcisme. Féru de psychologie, il nourrit de sérieux doutes à l’égard de ces pratiques anciennes, et juge que la «possession» relève de la psychiatrie plutôt que de la démonologie. Il se heurte périodiquement à ses formateurs jusqu’au jour où ceux-ci l’adressent au Père Lucas, ecclésiastique légendaire qui a pratiqué avec succès des centaines d’exorcismes. Au contact de ce mentor au comportement abrupt et déroutant, Michael commence à se déprendre de ses préjugés. Un cas se présente bientôt à lui, dont la violence terrifiante va le forcer à se remettre en question…

Des films sur le thème de l’exorcisme, il y a en eu plusieurs, avec plus ou moins de succès. Il s’agit d’un genre régulièrement revisité par le cinéma, et toujours inspiré par « des faits réels ». Le Rite ne fait pas exception et propose donc l’histoire d’un jeune homme thanatopracteur qui se reconverti dans la religion en devenant prêtre. Renonçant au dernier moment à prononcer ses vœux, il est orienté vers un séminaire d’apprentissage de l’exorcisme par un de ses enseignants et, tout sceptique qu’il soit, partira pour Rome ou il fera connaissance du Père Lucas (incarné par Anthony Hopkin), exorciste réputé.

Le film est particulièrement lent à commencer. La présentation du personnage principal, Michael Kovak (incarné par Colin O’Donoghue), sa vie, son oeuvre et ses doutes est très (trop ?) détaillée, et fait presque trop cliché pour être prise au sérieux. L »entreprise de pompes funèbres familiale, la mère décédée jeune, le père déçu par son fils, qui part dépit, s’oriente vers la religion sans vraiment y croire, bref, c’est trop.

Le film gagne en intérêt (relatif) à partir de la rencontre entre le père Lucas et Michael Kovak, lorsque celui-ci assiste à une possession. Des détails commençant la longue descente dans la paranoïa du héros apparaissent peu à peu, notamment le port d’un bracelet rassemblant des breloques liées au Mal (grenouille, oeil…), qui possède une place récurrente dans le film.

Cependant, le film reste bien pâle comparé au très célèbre Exorciste de William Friedkin. Certaines scènes sont si ridicules qu’elles en deviennent drôle, et on passe plus de temps à rire qu’à sursauter durant le film. La preuve qu’un bon acteur ne fait pas un bon film. Le Rite n’est pas un film d’horreur, ni d’angoisse.




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