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Pourquoi le Swaziland va disparaitre.

Ceux qui, hier soir, étaient devant France 2 ont pu voir cet excellent reportage de l’émission Envoyé Spécial consacré au Swaziland, petit royaume d’Afrique Australe d’un peu plus d’un million d’habitant. Ce pays a la particularité d’être complètement enfermé entre le territoire de l’Afrique du Sud et celui de la Mozambique…

 

Ce pays pourrait bien disparaitre. Du moins sa population, ravagée par le  virus du SIDA.  D »après ce que disent les chiffres, presque un habitant sur deux serait touché par la maladie. Il y a dix ans, le pays comptait 1.237.121 habitants. Il n’en compte aujourd’hui, selon un recensement récent, plus que 1.018.449 . Ceci équivaut à une baisse hallucinante de 18% de la population.

Un pays aux traditions et coutumes particulières.

La première des particularité de ce pays est qu’il polygame. Les hommes peuvent en effet avoir plusieurs femmes. Ceux qui affirment leur monogamie sont des marginaux. A titre d’exemple, l’actuel roi est marié avec neuf femmes, mais il est loin d’égaler son père, l’ancien dirigeant, qui en comptait 120. Le roi cautionne cette tradition, qui selon lui n’a pas de lien avec la pandémie de SIDA.

La médecine, hormis quelques médecins occidentaux, y est très peu développée. Les populations se tournent plus facilement vers des sorciers, dont le but serait de guérir par la transmission de pouvoirs occultes.

Les jeunes abordent la sexualité dès l’âge de 12-13 ans, mais cette découverte s’exerce souvent dans le cadre familial. Les relations sexuelles sont caractérisées, dans la plupart des cas, par l’absence totale de contraception.

Le Swaziland est la dernière monarchie absolue existente. Le roi est le seul à imposer ses choix, et personne n’a le droit de le contredire. Il faut dire que ce dernier, Mswati III, prend des dispositions très particulières pour endiguer la progression du SIDA. Ainsi, les plus jeunes des filles devaient respecter, de 2001 à 2005, une abstinence sexuelle totale, selon un rite traditionnel, l’Umchwasho. Le problème est que le roi, en se mariant, avait lui aussi enfreint la règle imposée. Il mit donc fin à cette abstinence.

(Le Swaliland, pays aux coutumes ancestrales.)

Les faits. 

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Ils sont effrayants. En plus de cette baisse de 18% de la population en dix ans, l’espérance de vie au Swaziland est de 32 ans, soit la plus faible au monde. Le SIDA n’y est pas évidemment pas étranger. Le taux de mortalité infantile est anormalement élevé: 72 %.

Le SIDA fait des ravages. On estime qu’il fait au Swaziland près de 1000 morts par semaine, près de 60 000 par an. Pour une population d’à peine    1 000 000 d’habitants. Si la France était touchée par une épidémie de ce type, ce serait 3 600 000 personnes qui périraient chaque année.

Cette épidémie génère aussi d’autres drames. Le pays compte environ 100 000 orphelins, soit 1/10 de la population totale. Ceux-ci sont livrés à eux-mêmes en pleine campagne ou ont parfois la chance d’être accueillis dans des centres spécialisés.

On estime que d’ici 2025, tous les adultes de Swaziland disparaitront.

Pourquoi, à l’heure actuelle, le Swaziland ne peut s’en sortir.

Comment expliquer que le Swaziland soit le seul pays au monde qui ne parvienne pas à endiguer la maladie?

Tout d’abord, c’est un mal qu’on ne prononce pas, ou qu’on déguise sous d’autres noms. Là-bas le SIDA c’est la tuberculose, ou même simplement « le mal ». Il y a un déni total de la population du virus. Même le roi évite le sujet, qui est pourtant plus qu’essentiel dans son royaume. Il recommande simplement de « bien se porter ». Comment se sortir d’une telle épidémie si on ose à peine la nommer?

Le budget réservé à la santé est ridicule. 8%. C’est bien moins que l’argent consacré aux dépenses personnelles du roi. Au Swaziland, très peu de personnes ont accès à la trithérapie. Les médecins, qui ne jouissent pas d’une grande confiance de la population, qui préfère se tourner vers les sorciers, ne peuvent lutter efficacement. La contraception est quasiment absente.

Certains tirent profit de la situation. Comme le montrait le reportage d’hier, les églises évangéliques poussent comme des champignons. Des prêtres s’enrichissent sur la misère, le désespoir des populations en promettant des miracles au nom de Dieu, qui jamais n’arrivent, évidemment.

La communauté internationale se masque la réalité du Swaziland.Tout comme les médias, car, mis à part hier, qui parlait de la situation au Swaziland? Quelques associations, néanmoins, viennent en aide aux orphelins et aux femmes enceintes, en essayant de prévenir la maladie.

Et comment ne pas évoquer le rôle de la parole religieuse qui fait des ravages dans ces pays, en déconseillant l’utilisation des préservatifs? Le dernier exemple est tout chaud, avec le voyage de Benoit XVI en Afrique.

(Le Pape est écouté en Afrique. Un peu trop)

La dernière phrase du reportage était terrible mais juste. Le journaliste disait: « Silence, on meurt ».

Oceanlook.


3 Réponses to “Pourquoi le Swaziland va disparaitre.”


  1. 03/01/2010 à 16:31

    je besion de venir en swazilad pour iade la popuklation parceque je sis pasteur comment je doit fraire pour ariver la bas
    je vous demandde de me facilite la tache
    mon numero 00243 899490013

    • 2 guy
      06/08/2010 à 17:44

      mon cher frère,
      ils ont suffisamment de pasteurs la bas. Ce qu’il leur faut, c’est moins de blas blas, mais d’actes de bon coeur. L’Evangile, oui mais il faut aller leur donner l’argent et non aller le leur prendre comme le font beaucoup de pasteurs à Kin.


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