La prise de risque. Elément principal donnant du respect au journaliste qui le pratique, la prise de risque est un élément à utiliser avec parcimonie parce qu’au final, soit ça vous pète à la tronche et vous ne vous en remettrez jamais, emportant votre crédibilité au tombeau. Soit c’est la victoire et vous êtes acclamés. La prise de risque, c’est un point commun entre cet article et l’artiste qui nous intéresse aujourd’hui. Madonna et son surprenant Ray of Light.
Mais avant tout, devons nous présenter Madonna? Adulés par certains, décriés par d’autres, celle qui est proclamée reine de la pop traverse les décénnies et fait évoluer sa musique au fil des modes, ce que l’on peut voir aujourd’hui puisqu’elle s’est mise à faire de la soupe house. M’enfin, que voulez vous, faut bien nourrir la famille. Sauf qu’ici, on parle musique et que concernant la star, elle n’a jamais été au niveau de ce disque sorti en mars 1998. Il y a tout juste 10 ans donc.
Ray of Light, c’est la madonne s’entourant de producteurs éléctro & de Massive Attack pour sortir une véritable perle pop qui sera acclamée lors de sa sortie, raflant 3 Grammy Awards et étant même nommé comme étant l’un des chefs-d’oeuvre pop des années 90 par le Slant Magazine. Et effectivement, on peut parler de chef-d’oeuvre à l’écoute du planant Drowned World/Substitute for Love, morceau trip pop novateur pour son auteur. Enchainant sur Swim, morceau posé suivant plus ou moins le même schéma, la chanteuse va s’aventurer tantôt dans des morceaux éléctro (entraînant Ray of Light, étonnant Skin aux résonances house), tantôt dans des chansons plus pop & plus proches de son style habituel, mais toujours avec une sonorité éléctroniques donnant un ton envoûtant à la manière de Nothing Really Matters ou de Sky Fits Heaven, dans lesquels on peut noter une influence dance. Aventureux, c’est un adjectif qualifiant parfaitement l’album, comme le montre Shanti Ashtangi, sorte de croisement entre la musique house occidentale et un style purement orientale. Ayant son lot de pauses aériennes et possédant presque des similitudes avec un certain Portishead (The Power of Good-Bye, To Have And Not To Hold), l’album offre une variété de sonorités étonnante et surtout le morceau sur lequel Louise Ciccone va pouvoir enfin faire preuve de son talent vocal oublié avec le somptueux Frozen. Et si le fascinant Candy Perfume Girl ou l’atypique Little Star n’arrivent pas à vous convaincre, alors vous passerez à côté du summum d’une artiste aujourd’hui retombée dans un univers musical des plus convenus et n’ayant rien de bon à côté de celui, troublant et captivant, de ce pur OVNI dans la carrière d’une artiste qui n’a jamais aussi bien marcher depuis 1998. On se demande bien pourquoi…
Xidius, the Candy Perfume Boy.