4 ans. Quatre années d’attente enfin récompensées, quatre années où les rumeurs ont étés légions, quatre années où toutes les hypothèses et idées folles virent le jour, quatre années d’attente qui arrivent à terme. Voilà quatre ans déjà que le groupe irlandais U2 traversait le monde pour son Vertigo Tour et après un nouvel album qui en rassura plus d’un sur la capacité du groupe à surprendre et à de nouveau expérimenter, le groupe annonçait que 2009 serait leur année, notamment avec une nouvelle tournée annoncée comme étant innovante et portant le nom ultra évocateur de 360° Tour. Commençant cette fois çi cette tournée par l’Europe, les 4 paddies s’installèrent ce week end, les 11 & 12 juillet, au Stade de France pour la 5ème et 6ème date seulement de cette tournée gigantesque. Les fans blasés pensaient que le groupe ne retrouverait jamais la superbe des tournées dantesques des années 90 (les incontournables ZooTV et POPMart Tour) et d’autres voyaient déjà la réussite d’une tournée qui annonçait un changement avec les deux précédentes. Moi et Mystermask, ainsi que 94 000 autres personnes (un record), étaient là ce week end pour juger cette nouvelle tournée. Alors, U2 fracasse t’il tout ou fait il encore une tournée plan plan? Réponse ici…

Ce qui impressionne déjà quand on rentre pour la deuxième fois dans le Stade de France ce dimanche après une longue attente et une organisation pour l’entrée désastreuse (merci les responsables du stade…), c’est la scène. Quand bien même on l’a déjà vu la veille, cette scène à 360° surnommée « The Claw » est véritablement immense avec ses 4 pattes, son antenne centrale et sa taille globale. Conçue pour que rapprocher le groupe de son public, elle n’en reste pas moins colossale et annonce un show impressionnant. Et tandis que les Kaiser Chiefs ont chauffés quelque peu le stade, 21h15 sonne et Larry Mullen Jr., batteur ultra classe du groupe, rentre en scène sur Kingdom Intro de Gavin Friday en marchant simplement depuis le chemin tracé depuis la sortie du stade vers sa batterie sur laquelle il s’installe sous un flot d’applaudissement, avant d’entamer directement une intro rythmique, rejoint vite par The Edge & Adam Clayton sortant directement de sous la scène puis Bono, les 4 arborant un grand sourire avant de faire partir Breathe, très bon morceau rock tiré du dernier album, qui fait pourtant partir assez timidement l’ensemble avant d’enchainer sur un No Line on the Horizon scandé par le public mais ne le déchainant par pour autant. Déjà, on remarque la qualité incroyable de l’écran 360° trônant au dessus du groupe et projetant des images en direct du concert grâce à de nombreuses caméras tournant elles aussi autour de la scène et prenant de très belles images. L’écran affiche alors un décompte rapide accompagné d’images épileptiques du drapeau de l’union européenne, rappelant forcément l’intro du ZooTV, jusqu’à ce que résonne « The Future Needs a Big Kiss » pour lancer Get On Your Boots, premier single, assez critiqué, du dernier album là encore mais qui révèle un vrai potentiel à mettre l’ambiance en live. Clairement, c’est à partir de ce moment là que la foule commence à se déchainer, pour ensuite enchainer sur le dernier hymne en puissance très U2-esque, le d’or et déjà très apprécié Magnificent. Sur ces 4 morceaux, l’interprétation est propre, avec une erreur de Bono sur le dernier titre mais globalement le groupe semble heureux d’être là pour défendre ses nouveaux titres qui avouons le passe bien en live malgré un ordre peu pertinent.

Une transition plus ou moins orientale résonne dans le stade, accompagnée par un Bono chantant « Paris mon amour », geste apprécié par le public, et c’est Beautiful Day qui démarre. Un morceau là encore très tubesque et efficace qui remporte immédiatement l’adhésion avant de livrer la première vrai surprise de cette date, Mysterious Ways jouée pour la première fois sur la tournée (et accessoirement dédicacée à Johnny Halliday qui apparemment était là ce dimanche soir…Passons !). Un titre en tout cas ultra apprécié des fans et qui fît son effet puisque le stade fût très réceptif dès les premières notes du titre, tout comme avec I Still Haven’t Found What I’m Looking For, dont le premier couplet et les refrains furent chantés par la foule, le groupe jouant même moins fort lors du démarrage, pour mieux mettre en valeur ce moment magique (que voulez vous, un stade entier qui chante…). Vint alors la très chouette ballade Angel of Harlem, là encore accompagnée par un public surprenant et enthousiaste et qui fût ponctuée par un hommage à Michael Jackson puisque Bono a terminé la chanson en chantant des extraits de Man in the Mirror et de Don’t Stop ’till You Get Enough, un hommage simple et touchant. The Edge & Bono enchainèrent cette chanson acoustique par un autre titre interprété de la même manière, Stuck In a Moment You Can’t Get Out Of, là encore aidé par le public sur le refrain, avant de repartir normalement sur Unknown Caller, tiré du dernier album et qui se révèle être une franche réussite en live, notamment à l’aide d’un karaoké sur les écrans qui permet à tout le public de chanter lui aussi sur ce titre qui prend là une toute autre dimension, il faut bien le dire. Un morceau qui appui définitivement l’excellente ambiance générale, avant que le show ne prenne une toute autre ampleur sur The Unforgettable Fire, excellente surprise de la set list puisque le titre opère son grand retour après de nombreuses années d’oubli, retour ponctué par le déploiement absolument incroyable et magnifique d’un écran qui prend alors une taille immense, accompagné par un light show dément. A peine le public est il remit de cette claque que sonne City of Blinding Lights, dont la présence ici est évidente tant le light show correspond à la chanson et dont le refrain est là encore scandé par le public. Un passage magnifique et visuellement somptueux mais malheureusement trop court puisque l’écran se repli déjà…

…tandis que Larry Mullen Jr. démarre l’intro rythmique de Vertigo à fond la caisse, titre déchainant totalement le stade et dont la simplicité n’a d’égal que l’efficacité. Vint alors ce qui constitue à mon sens la plus grande surprise et la plus grande claque de cette tournée, un remix de I’ll Go Crazy If I Don’t Go Crazy Tonight, titre mineur du dernier album qui devient ici une véritable bombe dance n’ayant plus grand chose à voir avec la version d’origine, transformant véritablement le stade en discothèque géante et durant lequel tous les membres du groupe y compris le batteur avec un djembé circulent autour de la scène pour mieux capter la folie générale. Un grand moment de folie, parfaitement orchestré et qui s’impose comme une transition idéale pour un morceau de l’album Pop, ce qui n’est malheureusement pas fait. Cependant, la folie continue sur Sunday Bloody Sunday, titre mythique du groupe et interprété pourtant avec une ferveur et une puissance toujours aussi intense, défoulant une fois de plus le public, ce qui est moins le cas de Pride (In the Name of Love), titre lui aussi culte du groupe mais qui non seulement semble gonfler ce dernier (qui le joue sans exception depuis plus de 20 ans…) mais ne provoque pas l’euphorie quand bien même le public chante le refrain sans souçis. Peut être le temps de mettre la chanson au placard? Vint alors une autre surprise, véritable résurrection elle aussi : MLK, sorte de prière très calme et dont la beauté ne fait encore aujourd’hui aucun doute, surtout devant une interprétation aussi réussie. Le groupe se donne alors à Walk On, titre sympa servant ici surtout à promouvoir l’opération menée pour la libération de Aung San Suu Kyi, dont vous aurez plus d’infos ici. En tout cas, le morceau est ponctué par la montée sur scène de nombreuses personnes arborant le masque de cette grande dame et se termine sur la vidéo touchante de Desmond Tutu (prix nobel de la paix en 1984), prouvant une fois de plus l’engagement du groupe avant que toute la scène ne devienne rouge pour le cultissime Where the Streets Have No Name dont l’efficacité et la force n’est plus à prouver, en témoigne l’acceuil ultra chaleureux du public pour ce titre.

Bono explique un peu plus ses engagements politiques et livre un message d’espoir en guise d’introduction de One, morceau lui aussi cultissime du groupe et toujours autant apprécié par un public le chantant aisément. Vient alors la sortie du groupe de scène, avant de vivre une nouvelle surprise de taille sur cette tournée, le retour dans la set-list de Ultra Violet (Light My Way), titre longtemps réclamé par les fans et ici interprété par un Bono arborant une veste criblé de diodes rouges, qui donnent un effet laser dans la fumée présente du scène, et chantant dans un micro tombant du haut de la scène et cablé avec lequel le bougre s’amuse à jouer à Tarzan. Reste que la version de ce titre adoré des fans est très réussie et introduit parfaitement le dernier tube en puissance joué durant cette tournée, With or Without You, là encore beaucoup chanté par le public avant de terminer sur un Moment of Surrender sympathique qui sera suivie par une sortie très classe du groupe, qui s’en ira de la scène toute lumière allumées, sous un tonnerre d’applaudissements.

Conclusion par Xidius : Et cette tournée finalement… Elle tient ses promesses? Très clairement, le 360° Tour sonne comme un véritable soulagement pour de nombreux fans qui voyaient déjà venir une tournée best of et sans surprise. De nombreux titres inattendus ont fait leur retour, le groupe change sensiblement les set-lists suivant plusieurs dates à un même endroit et surtout, on a droit à une tournée concept proche du ZooTV et du POPMart puisqu’après la chaîne de télé ambulante et le supermarché du futur, U2 revient avec une station spatiale qui lui permet de retrouver non seulement une vraie interactivité avec le public, comme en témoigne les passerelles se déplaçant autour de la scène pour permettre au groupe de circuler sur le « catwalk » et le concept 360 degrés qui fonctionne à merveille, mais aussi avec des actions en direct très sympathiques, comme une communication en direct avec l’équipe d’une station spatiale en orbite durant le concert du 11 juillet dans laquelle le groupe a posé des questions en rapport avec l’espace, la musique et la France à une équipe de cosmonautes. Un passage bluffant de par le défi technique qu’il représente et très sympa. Mais surtout, le groupe ose à nouveau, comme avec ce remix encore une fois dément de I’ll Go Crazy if I Don’t Go Crazy Tonight, titre sur lequel je n’aurais pourtant rien parié à la base et qui s’avère être le point d’orgue de cette soirée. Une scène impressionnante avec une mise en scène à la hauteur, un groupe heureux de jouer, livrant une excellente performance, échangeant pas mal avec le public et enfin une set-list surprenante et de qualité… Pas de doute, U2 est de retour au sommet et montre à nouveau son statut de plus grand groupe live au monde, voir de plus grand groupe tout court. Nous en rêvions… Ils l’ont fait. VIVEMENT DUBLIN !!!!
Conclusion par Mystermask : U2 est-il le plus grand groupe de rock du monde ? Sans aucune hésitation, oui. Et c’est par deux concerts phénoménaux qu’ils nous l’ont montré. L’organisation désastreuse et les heures d’attentes ont clairement porté leur fruit. La scène est incroyable, et malgré sa taille, rapproche énormément le groupe du public. Comme un ami me l’a dit (et je l’ai clairement remarqué), ils jouent entre eux, ils se comprennent, il y a une connexion entre eux et nous, le public. Le 360° Tour est l’antithèse complète du Vertigo tour où ils faisaient une prestation et repartaient. Là on a presque l’impression d’assister à une soirée entre potes ! Le nombre 360 prend tout son sens quand Bono et ses compères vont régulièrement jouer derrière.
Toujours aussi communicatif, on est émerveillé pendant 2h30, on rit aussi parfois (« goodbye earth »), on crie, on chante, on saute, on danse. U2 se veut proche du public et ils le sont, je tiens vraiment à appuyer là-dessus. Ils vont régulièrement sur le Catwalk (quel bonheur de voir Adam à un mètre de moi), nous font chanter, nous parle etc…
Difficile aussi de dire pour moi quel a été le meilleur concert. Le premier fut un immense bonheur de les revoir après 4 ans d’absence, mais le deuxième… le deuxième! Le Stade de France était en feu (je suis resté très étonné de l’ambiance française, habituellement un peu molle), le groupe était en feu, nous étions en feu. Ils ont tous été excellents, et que dire de la set-list, rien que le fait d’entendre la première note de Mysterious Ways… Ils ont changé 3 chansons pour notre plus grand plaisir, et surtout, surtout, on était plus près (à un mètre du Catwalk)…
Je suis cassé, je n’ai plus de voix, plus de jambes, plus de dos, plus de mains, mais j’en re-veux, encore et encore. Heureusement qu’il me reste 4 concerts à venir !
Set-list du 12 Juillet
- 01. Breathe
- 02. No Line On The Horizon
- 03. Get On Your Boots
- 04. Magnificent
- 05. Beautiful Day
- 06. Mysterious Ways
- 07. I Still Haven’t Found What I’m Looking For
- 08. Angel Of Harlem
- 09. Stuck In A Moment You Can’t Get Out OF
- 10. Unknown Caller
- 11. The Unforgettable Fire
- 12. City Of Blinding Lights
- 13. Vertigo
- 14. I’ll Go Crazy If I Don’t Go Crazy Tonight (Remix)
- 15. Sunday Bloody Sunday
- 16. Pride (In The Name Of Love)
- 17. MLK
- 18. Walk On
- 19. Where The Streets Have No Name
- 20. One
- 21. Ultraviolet (Light My Way)
- 22. With Or Without You
- 23. Moment Of Surrender
Xidius & Mystermask, qui remettent ça bientôt !!!!