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31
Déc
11

Bilan 2011 de l’équipe d’Absolute Zone

Les 365 jours de 2011 sont écoulés. Et oui. Il est donc l’heure de jeter un dernier regard à cette année d’une richesse incroyable, autant au niveau culturel que politique. L’occasion pour chaque rédacteur de faire un petit bilan en parlant des choses qui l’ont marqué, aussi bien dans l’actu, au cinéma, à la TV, en BD, en musique, en littérature, en concert ou même un évènement en particulier;

Antoine (Bigorneau)

Actu: Il s’en est passé des choses cette année, et pas des moindres ! Mais pour moi, l’actualité, ou plutôt l’affaire médiatique et tout ce qui en a découlé, la plus importante de l’année est l’affaire DSK. Tout d’abord, l’affaire en elle même a été d’une violence inouïe pour le publique français, très peu habitué au système judiciaire américain, ainsi que pour la vie politique française, qui attendait le socialiste comme le Messie. La nature en elle même de l’affaire, l’accusation d’agression sexuelle sur Nafissatou Diallo, en plus d’être très grave, a soulevé quelques réalités sur le monde politique. Mais surtout, c’est ce traitement et cet engouement populaire pour cette affaire qui m’a le plus choqué. Des journalistes près à ne passer à l’antenne que des heures et des heures d’images vide de sens, à l’affut du moindre scoop, infos ou pet de travers d’un des intervenants, ou faisant des unes à la chaine sans jamais vraiment être de bon gout et, en plus, faisant des scores jamais vus. Ce traitement inédit, presque malsain, de la vie d’un homme publique, a été motivé par la rapidité de circulation de l’information sur le net, poussant les chaines et rédactions à être prêtes à tout pour doubler la toile. Tout ce ramdam a surtout permis une prise de conscience quasi immédiate pour les 3/4 des français, encore dans les choux, de l’honnêteté de la classe dirigeante. Nous n’avons pas encore assez de recule sur cet affaire pour voir ses effets à long terme de cette évènement historique, mais elle reste, pour moi; l’assassinat d’un homme sur le scène politique, la discréditation partielle du monde politique, un traitement inédit d’une affaire rythmé comme une série TV pour captiver l’attention et finalement un reflet assez déconcertant de la société occidentale.

Cinéma: L’année cinéma a été d’une richesse incroyable, créant des bouchons en salle cet été et en cette fin d’année, avec de grands succès à la fois attendus et surprenants (Intouchables, Tintin…). Le film le plus marquant, à mon humble avis, est le dernier film de George Miller, Happy Feet 2. Non, ne zappez pas déjà sur le bilan de Loun, laissez moi finir. A la fois comédie musicale incroyablement dynamique, film d’animation pour enfant d’une drôlerie absolue, quête d’identité avec comme base le rapport père/fils ainsi qu’une recherche constante de notre place dans le monde et véritable œuvre humaniste, Happy Feet 2 est une claque émotionnelle totalement inattendu (les différentes bande annonces laissant penser à une régression par rapport au déjà incroyable premier opus) d’une richesse thématique, scénaristique et de mise en scène incroyable. Le film de l’année.
BD: Beaucoup beaucoup de lecture en 2011, mais très peu qui sortent du lot à vrai dire. Celle qui m’a le plus marqué cette année, elle est récente et je ne l’ai même pas encore finie; c’est Wenesday Comics. Ce projet assez fou, de sortir en format journal 15 pages de BD chaque semaine pendant 12 semaines, une page par histoire, et de ensuite les réunir dans un hardcover übergrand format, a traversé l’Atlantique. Panini a adapté l’ouvrage en France dans une sublime édition en cette fin d’année. Chaque histoire creuse un aspect du personnage en peu de case afin de livrer des aventures intemporelles, la plus part jouant avec le format. Cela permet ainsi une créativité nouvelle pour tes artistes comme Allred (Metamorpho) ou Sook (Kamandi) qui se livre à des expériences graphiques toutes plus sublimes les unes que les autres.

Série TV: A la rentrée 2011 des séries, on faisait la tronche. Les grands networks US se sont cassé la gueule avec des projets pourtant ambitieux (Person of Interest, Terra Nova) et certaines séries ont montré des signes insistants de fatigue (HIMYM, House…). Et pourtant, avec du recule, on remarque tout de même que 2011 aura été marqué par un regain de santé pour les chaines de cables avec de nouvelles séries incroyablement ambitieuses et réussies. On notera, pêle mêle, l’incroyable Game of Thrones (HBO), la passionante The Killing US (AMC), la grande surprise de la réntrée Homeland (Shotime) et le plaisir coupable Suits (USA). Ses séries sont des cultes instantanées et sont immanquables. Chaque série fait entre 10 et 13 épisodes d’1h, alors jetez vous dessus si vous n’avez pas déjà jeté un oeil ! Un petit mot sur deux productions française notable de 2011. Platane d’abord, la cure de desRamzyfication d’Eric Judor a porté ses fruits puisque se série est incroyablement drôle et maline sur le système de production français. Et puis comment ne pas parler du phénomène Bref, le succès surprise de Canal, qui, si elle a définitivement pourri l’utilisation du mot « bref », aura permis de révéler au grand public Kyan et Navo.

Cette année 2011 fut importante pour moi, pleine d’évènements et de changements en tout genre. Et 2012 semble tout aussi passionnante, avec un festival d’Angoulême qui s’annonce grandiose, une mutation historique du marché français des comics avec l’arrivée d’Urban Comics et de nouveaux éditeurs et des films d’or et déjà attendus.

Laetitia (Loun)

Actu: L’évènement 2011 qui restera gravé dans ma mémoire, c’est le tsunami au Japon. Tant de morts, de blessés et surtout la remise en question mondiale de l’utilisation du nucléaire.
Cinéma: Le film de l’année ? Le Discours d’un Roi, de Tom Hooper. Une véritable performance de la part de Colin Firth, et la découverte d’une part de l’histoire trop peu connue et vraiment émouvante.
Livre: Le livre qui m’a le plus marquée cette année est sans aucun doute Hunger Games. Il m’a permis de découvrir l’univers des dystopies, un genre littéraire qui me passionne (comme vous avez pu le constater).
Concert: Le concert de l’année pour moi, c’est celui de Milow. En acoustique, moins de 50 personnes dans la salle… Un vrai moment privilégié !

Série TV: Cette année encore, je vote pour Misfits comme série de l’année ! Malgré le départ de Nathan, la série a su se renouveler et rester drôle du début à la fin ! Fucking Cheerleaders !
Évènement: Mon tout premier FIBD (Festival International de la BD d’Angoulême), qui m’a permis de rencontrer pour la première fois une partie de mes collègues Absolute Zoneurs. Un grand moment d’émotion (petite larme qui coule) et l’occasion de découvrir le monde de la BD, un domaine que je connais encore trop peu à mon goût.

2012 aura finalement été une année de découverte, de changements et de bouleversements, aussi bien dans l’actu que dans ma propre petite vie. Nouvelles études, nouveau boulot, nouvelle rubrique sur Absolute Zone… Un renouveau qui aura fait de 2011 une belle année pour moi, et je l’espère pour vous aussi. Alors je vous souhaite une bonne année faite de films, de mangas, de bouquins, de musique et de BDs. Tant que vous continuez à venir lire mes articles, moi, ça me va !

Clément (Marvel Boy)

Actu: Encore une année bien garnie niveau culturel et actualités ! C’est le moins que l’on puisse dire car il faudra bientôt développer des super-pouvoirs pour arriver à prendre du recul face à la déferlante de nouveautés, qui rime cette année avec qualité. Un point tout d’abord sur ce qui m’a marqué dans les médias cette année : les dix ans des attentats du 11 Septembre. Quand on est aussi jeune que moi, on se souvient de cet évènement marquant qui annonçait tout de suite la couleur en ce début de siècle. Une décennie plus tard, cela reste un tournant majeur dans notre histoire occidentale, de plus que cette année a vu la mort d’Oussama Ben Laden, une vengeance/justice douce-amère à laquelle tout le monde a assisté.
Cinéma: le film qui m’a scotché à mon siège c’est bel et bien Drive, avec la révélation de l’année Ryan Gosling, tout aussi talentueux que son équivalent irlandais Michael Fassbender qui a brillé dans le dernier X-Men, un autre de mes coups de cœur de l’année ciné.
Pour ce qui est de la musique, j’ai particulièrement apprécié la B.O. de Drive avec un titre juste parfait, Nightcall de Kavinsky et celle de 127 Heures, avec la musique toujours très juste de A.R. Rahman et le titre Festival de Sigur Ros.


BD: Étant un grand fan du tisseur en VF, je ne peux que me réjouir du retour aux commandes d’Humberto Ramos en tant que dessinateur de la série régulière The Amazing Spider-Man, c’est l’un des dessinateurs, avec John Romita Jr, qui m’a vite entrainé dans le monde dessiné du monte-en-l’air, dans la série The Spectacular Spider-Man (qui ressort en Deluxe très prochainement chez Panini Comics). Côté scénar, on est aussi à l’aube d’un renouveau, la période One More Day ayant duré trop longtemps et n’étant pas une période très intéressante chez Spidey, tout l’intérêt reposait sur un nouveau départ pour attirer foule de nouveaux lecteurs après l’event Civil War. Désormais, la série retrouve son charme sous la bannière de Big Time, qui s’enchainera avec Spider-Island, qui s’annonce très prometteur.
Série TV: la nouvelle série TV que j’ai eu plaisir à suivre est Borgia, car même si elle subit un scénario un peu faible, les intrigues de Rome sous forme de fresque historique mêlant corruption, sexe et violence ont tout pour me plaire. Et la découvert série qui m’a beaucoup plu cette année fut 30 Rock, la meilleur série humoristique que j’ai jamais regardé, je recommande vivement !

Jon (Pottio)

Votre humble rédacteur vous présente ses meilleurs vœux pour l’année 2012 avec à la clé une réussite professionnelle, familiale et tout ce qui s’ensuit. Ne vous inquiétez pas, au pire il y aura 2013 pour se rattraper. Je vous souhaite de passer un bon réveillon aussi même si je dois avouer que, pour ma part, je n’apprécie guère cet événement (et vous ?).


Quant au fameux bilan sur l’année écoulé, c’est un exercice délicat à faire d’autant que 2011 aura été chargé aussi bien au cinéma (Tintin, Mission Impossible 4, l’exceptionnel Intouchables, l’émouvant The Artist, X-Men : First Class, les déceptions Captain America ou Harry Potter…) qu’en comics (le relaunch de DC et j’en passe) et jeux vidéos (Battlefield 3 vs Call of Duty, Arkham City, L.A. Noire…). S’il fallait en mettre un en avant (je ne voudrais pas être viré par mon boss) je retiendrais donc Intouchables et L.A. Noire. On en a peut être trop fait sur le premier mais il faut saluer les goûts cinématographiques des français, jusque là prêt à suivre les pitreries de Dany Boon. Et le second parce qu’il est bon d’avoir des jeux qui sortent des sentiers battus.

Bon réveillon, bonne année et à l’année prochaine !

Karine (Trumper)

Actu: On m’a demandé de revenir sur une actualité qui m’a marqué cette année. Le seul soucis, c’est que l’actu, c’est pas mon truc. Je ne suis pas vraiment tout ça, et ça ne m’intéresse qu’en surface. Histoire de faire dans l’original, disons que la mort de Steve Jobs est mon actu. Les réactions m’ont surtout beaucoup surprise. Un tel deuil pour cet homme m’a semblé quelque peu disproportionné. Effectivement, il a marqué sa génération par un paquet de trucs cools, mais au final, il n’a tout de même rien inventé lui même. Une icône s’est éteinte, et je ne comprend toujours pas pourquoi c’était une icône. Lourde problématique.
Cinéma: J’aurai très bien pu parler de Drive, mais je me suis dit que j’allais plutôt revenir sur Submarine, qui est un des meilleurs films que j’ai pu voir cette année. Réalisé par Richard Ayoade, le film respire une douce mélancolie teintée d’humour et d’akwardness. Je ne vous cache pas que j’ai toujours eu un goût pour les films indé, et là, entre les très poétiques images et l’excellente musique les accompagnant, je n’ai pu que tomber amoureuse.
BD: Comment ai-je pu rester pendant plus d’une demi heure sans penser à ça. J’ai honte. Une BD marquante. Quelque chose qu’il faut avoir lu cette année. Ou qu’il faudra lire très vite en ce début d’année. Comment ai-je oser ne pas penser tout de suite a Incognito T.2. Brubaker/Phillips. Le duo à la base de toutes mes bds favorites. Un série du tonerre. Des dessins a tomber. Cours, roule, vole, achète, lis.
Série TV: 2 Broke Girls n’est pas la série la plus belle qui soit. Elle n’est pas la mieux réalisée. Pour ça, cette année, il y a eu Pan Am. Le fait est qu’elle est la série que j’ai regardé avec le plus de gourmandise. Fun, rythmée, a base de punch line a toutes les sauces, Kat Dennings et Whitney Cummings ont réussi à me redonner foi en la série comique simple et efficace.


Évènement: Le retour aux sources du cinéma a été assez flagrant je crois. Entre un The Artist excellent et un Hugo Cabret rendant un des plus bel hommage au cinéma de Meliès, le cinéma n’a pas eu honte de remercier le passé en le saluant avec virtuosité. Hazavanicius a particulièrement su mettre sa claque à la grande fan de comédies musicales des années 50 que je suis, et pour ça, je l’en remercie fortement.

Pour conclure l’année, je dirais que c’est une année qui a je le crois été très riche en actualités, en divers événements, mais qui ne m’a que très peu marquée. Une année riche, certes, mais une année très vite oubliée donc. D’excellentes choses que ce soit musicalement, ou cinematographiquement parlant, parmi un ras de marée de médiocrité. Après avoir passé des heures à trouver au moins 10 films qui m’ont sincèrement plu cette année, je me suis rendue compte que les choses de qualité avait été rares mais généralement si bien foutues qu’on en oublie le mauvais.
En attendant 2012 réserve un paquet de bonnes choses m’a t-on dit. J’ai hâte de vérifier ça, et ce, en commençant par découvrir cette histoire de Fille au Tatouage Dragon.

C’est avec une pointe de nostalgie sur cette formidable année que nous démarrons 2012 qui amènera son lot de surprise, on l’espère. On tenait également à vous remercier, tous les lecteurs d’Absolute Zone. Merci de nous lire, d’être présents sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter). C’est pour vous qu’on se démène à chaque article pour vous livrer votre dose d’Absolute Culture. 2011 a vu le site se développer de manière considérable, avec des collaborations toujours plus importantes autours du cinéma et de la bande dessinée ainsi que plein de nouvelles choses, rubriques et interviews. 2012 sera, on le sait d’or et déjà, aussi voir plus riche que cette année 2011 avec des mutations importantes qui, ont l’espère, vous plairont et ramèneront le plus de lecteurs. On vous aime et on veut vous faire plein de poutoux, voilà ! Que le force soit avec vous pour cette année 2012.

Toute l’équipe d’Absolute Zone.

14
Juin
11

Astonishing X-Men: Surdoués & Invincibles

Avec le très bon film X-Men First Class, qui a relevé le niveau de la franchise, des envies de lectures se sont manifestés. Après avoir vu les mutants sur grand écran, quoi de plus normal que de vouloir revenir à la base, à leurs histoires papiers. Si Panini a mis en avant certaines œuvres, comme X-Men Deadly Genesis (avec le numéro 4 des Grandes Sagas Marvel) ou X-Men Origins (une série de one-shots consacrés aux mutants les plus connus), la série la plus abordable, et la meilleur qualitativement parlant, c’est Astonishing X-Men, de Joss Whedon et John Cassaday.

Alors que Cyclope et Emma Frost, les nouveaux responsables de l’Institut pour Jeunes Surdoués, reforment les X-Men dans le but de mettre leurs superpouvoirs au service de la communauté, la célèbre généticienne Kavita Rao annonce l’existence d’un remède contre le gène mutant. Outre les tensions que cette révélation crée au sein des mutants, les X-men doivent également faire face à d’autres menaces, que ce soit en la personne du extra-terrestre, ou même de propres amis qui vont changer de bord…

Si le titre a été utilisé pour deux autres séries, en 95 et 99, c’est en 2004 que la série Astonishing X-Men, dont on va parler, avec Joss Whedon aux commandes, a été créée. Faisant directement suite au run de Grant Morrison sur la série New X-Men, la série donne une liberté totale à Whedon quand à l’équipe et l’histoire qu’il veut raconter. C’est d’ailleurs ce qui a attiré le scénariste, pouvoir arriver sur une série en prenant plus ou moins en compte la continuité (c’est d’ailleurs encore le principe des séries Astonishing existantes). Le scénariste de Buffy va alors lancer sa série, avec comme base la fin du run de Morrison (la mort de Jean Grey), pour mieux s’écarter de la continuité et faire ce qu’il veut, avec les personnages qu’il veut, en mêlant drame, humour, conflits intergalactiques de grandes envergures, et conflits humains et mutant de plus petites envergures, tout en caractérisant ses personnages à merveilles et livrant des scènes d’actions qui servent l’histoire. Tout un programme.

Cyclope, Wolverine, Emma Frost, Le Fauve et Kitty Pride forment donc cette nouvelle équipe des X-Men, une équipe de super-héros et les dirigeant de l’Institut Xavier qui accueille les jeunes mutants et leurs apprennent comment maitriser leurs pouvoirs. Joss Whedon va utiliser ces deux éléments comme éléments centraux de l’histoire, avec à la fois une tentative de réhabilitation des mutants en les présentant comme des héros, au même titres que les 4 Fantastiques (qui font une apparition dans la série, justement) et également le rapport entre profs et élèves, qui va donner encore plus de responsabilité à l’équipe de Cyclope. Ainsi, le récit va prendre une tout autre dimension, conjuguant grands enjeux (touchant d’autres héros du Marvelverse) et rapports psychologiques entre personnages, le tout étant très bien jaugé. Car c’est là toute la force de ce scénariste, marier de grands évènements aux multiples ramifications, avec des éléments plus terre à terre, simple, ce basant avant tout sur l’humain (ou dans le cas présent, des mutants).

Les X-Men vont être donc confrontés à plusieurs menaces, qui vont entrainer son lot de scènes d’actions. Car la série est très rythmée. Les scènes d’actions sont nombreuses, et toujours bien introduites, avec de multiples enjeux. Des scènes souvent spectaculaires, grâce au dessinateur John Cassaday (on reviendra sur son travail plus tard). Mais la série ne se résume pas à cela, puisque il y a beaucoup de scènes de dialogues, qui développent la psychologie des personnages et amène une touche d’humour à la série. Le tout donne un ensemble homogène, un savant mélange d’action et d’humour, sans négliger l’aspect psychologique des personnages. Car si il y a bien des personnages qui en bavent dans l’univers Marvel, c’est bien les mutants. Il ne faut pas oublier que c’est une minorité, victime de discrimination, et qui possèdent des pouvoirs, pour certains, très handicapants. Ainsi, des personnages comme Le Fauve (dans les premiers épisodes) ou comme Cyclope (dans les derniers) sont très bien développés dans ce sens-là, les mettant face à leurs handicaps. En dehors de cet aspect, les relations entre personnages sont très bien développées par le scénariste. La relation Kitty/Emma qui va être le cœur d’une intrigue, ou même le conflit entre Wolverine et Cyclope au début de la série, montrent l’importance que donne Whedon aux relations entre X-Men, qui peuvent passer du premier au second plan de l’intrigue, et qui témoigne de l’aspect télévisuel de son écriture.

En effet, même en ne connaissant pas le style d’écriture de Joss Whedon (scénariste de Buffy, Firefly, Dollhouse…), on ressent cette structure télévisuelle dans cette BD. On retrouve donc une construction par épisode, avec un équilibre entre dialogue et action, et un cliffhanger toujours bien dosé, mais également une construction par arc de 6 épisodes qui représentent ce que serait une saison. Les 24 épisodes et le Giante Size en guise d’épilogue forme une saga fermée, avec peu de contact avec la continuité Marvel. Ou plutôt, la continuité n’a pas d’effets sur cette saga, Whedon s’y amuse et raconte l’histoire qu’il veut, avec les personnages qu’il veut. Par conséquent, le contraire est vrai, de nombreux éléments de la saga ont été repris dans la continuité (la fin, le Breakworld, le S.W.O.R.D….). Bref, cette série est la série de Whedon, avec son casting et où il y fait ce qu’il veut.

C’est également, bien évidemment, la série de John Cassaday, dessinateur talentueux de cette série, mais aussi de Planetary avec Warren Ellis. Il montre ici, encore une fois, l’étendu de son talent par des pages sublimes, que ce soit des splash-pages ou des planches plus « classiques », avec une narration et un story telling clair. Le plaisir de lecture est là, d’autant plus que les scènes d’action sont dynamiques, avec de bonnes idées de cadrages. Toute la série est réalisée par ce dessinateur, ce qui donne une unité graphique à la série, ce qui est fort appréciable. D’autant plus que c’est le dernier bon travail de ce dessinateur, qui enchaine depuis quelques années les couvertures quelques peu… moches.

Pour conclure, voilà la série parfaite pour découvrir du vrai bon X-Men super-héroïque, avec un mélange parfait entre action, humour et drame, et des planches magnifiques. La série a été publiée dans 2 Marvel Deluxe en France, et réunies dans un Omnibus aux USA.

Astonishing Bigor

15
Mar
11

Angoulême 2011: Interview Riccardo Burchielli

Voici, avec un petit peu de retard, notre 3ème interview, réalisée par Xidius et moi même au 38ème festival d’Angoulême ! Bon, alors ouais, Angoulême c’était ya un peu plus d’un mois mais bon, que voulez vous ! Bref, c’est le dessinateur italien Riccardo Burchielli qui se prête au jeu des questions réponses, et qui parle de son parcours, de sa série DMZ et de ses influences !

Un immense merci à Chloé (@la_chlo) qui a sous titré la vidéo (que vous devez activez dans le player Dailymotion) !!

Bigor Roth & Xidius Hernandez

07
Fév
11

Angoulême 2011: Interview Roland Boschi

Les 29 et 30 janvier dernier, Xidius et moi même sommes allés au dernier Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême, afin d’y rencontrer plusieurs auteurs de comics. Et aujourd’hui, je vous propose de regarder le premier des quatre sujets réalisées là bas, avec pour commencer, l’interview du dessinateur français Roland Boschi, connu pour son boulot sur la série Ghost Rider, mais aussi Punisher. Enjoy !

Ghost Bigor & Franken Xidius

26
Déc
10

Le renouveau de DC Comics en kiosque

Parce que oui, lire du DC en français aujourd’hui, c’est possible ! Si il y a quelques mois on pouvait très fortement en douter, fort est de constater que Panini Comics, qui publie la licence en Europe, a fait de gros efforts pour donner de la lecture au DC fans français, mais également pour essayer d’ouvrir le marché aux néophytes afin de conquérir un nouveau lectorat. Petit guide afin de vous aider à vous y retrouver dans les parutions DC en kiosque.

Commençons par LE magazine de DC en France, qui en est à presque 60 numéros (un record pour un titre DC chez Panini) et qui accueille les séries centrales de cet univers. À son lancement, le sommaire était composé des séries JLA, Flash et Teen Titans. Et, avec le temps, ce sommaire a changé ; la série Green Lantern a ressuscité (c’est le cas de le dire), Flash est partie pour laisser sa place à la nouvelle monture de la Société de Justice d’Amérique, puis Teen Titans est partie également tout comme la JSA de Geoff Johns. Aujourd’hui, il ne reste que la série Justice League of America et Green Lantern. Un maigre programme en apparence, plus très maigre lorsque l’on sait que le mag est passé de mensuel à bimestriel l’année passée (donc la publication française a pris pas mal de retard par rapport à nos amis américains) et, surtout, que l’actualité du policier galactique vert est très chargée. En effet, l’univers d’Hal Jordan est au cœur du gros crossover DC du moment, à savoir Blackest Night.

Cet event raconte l’histoire d’une guerre de couleur, entre tous les corps des Lanterns. Car, il faut savoir que chaque couleur correspond à un  sentiment (Rouge pour la haine, Orange pour l’avarice, Jaune pour la peur, Vert pour la volonté, Bleu pour l’espoir, Iindigo pour la compassion, Violet pour l’amour), et que chaque corps a réussi à en faire une énergie. Et tous ses corps se font plus ou moins une guerre à travers la galaxie. Mais, une terrible menace est en train de naitre en la personne de Black Hand et de son propre corps : les Black Lanterns. Puissant dans la couleur noire, couleur de la mort, les anneaux choisissent comme représentants de ce corps uniquement des gens… morts. Un corps de zombies, en somme. C’est cette menace qui plane sur l’univers que vont devoir affronter toutes ses chatoyantes couleurs. En apparence assez compliqué (surtout si vous n’avez rien compris à mon résumé bordelique), ce crossover mené par le scénariste de Green Lantern depuis maintenant quelques années, Geoff Johns, se révèle très facile de compréhension, du moment que l’on est au courent pour les différents corps, tout en faisant des clins d’œil aux grands fans (toute la discussion entre Hawkman et Hawkgirl). Le numéro 59 de DC Universe, dont la couverture est juste en haut du paragraphe, est en cela le meilleur point de départ pour un lecteur qui souhaite se mettre à DC, car il accueille les épisodes 0, 1 et 2 de Blackest Night, en plus d’un épisode de Green Lantern rattaché au crossover, se concentrant plus sur le duo Hal Jordan/Flash, ainsi que le premier épisode de la nouvelle équipe artistique de la série Justice League of America, James Robinson et Mark Bagley. Donc en plus d’être une excellente lecture (grâce à des dessinateurs de tallent comme Ivan Reis), il permet aux nouveaux de découvrir  ce magnifique univers qu’est celui de DC. Jetez-vous dessus !

Ah Batman, Batman, Batman… Pour la majorité des gens, Batman c’est surtout des films, qu’ils soient de Bruton ou de Nolan (quoi ? qui ? Schumacher ? Le pilote de F1 ?), mais il ne faut pas oublier le papier ! Et Panini, après un premier mag Batman et le mag Superman & Batman, a (enfin) relancé le héros dans les kiosques français avec le bimestriel Batman Universe. Petit point sur la situation avant toute chose : Grant Morrison est arrivé sur Batman avec l’ambition de synthétiser 70ans de chronologie. Chose qu’il a, pour certains, réussi avec brio, mais en perdant pas mal de lecteurs, la faute peut-être à un récit beaucoup trop complexe. Mais plus que de faire une banale synthèse, il a également apporté sa pierre au personnage en… « tuant » Bruce Wayne, alter égo de Batman, lors du crossover Final Crisis. Et cet évènement va changer la vie de Gotham et le monde des super-héros, et poser une question : qui va remplacer Bruce Wayne à la place de chevalier noir ? Et c’est la mini-série Batman: Battle for the Cowl qui va y répondre, dans les deux premiers numéros de Batman Universe.

Le magasine a rencontré un énorme succès, au point que le premier numéro fut épuisé dès les premières semaines après sa sortie. Mais ne vous inquiétez pas, vous n’êtes pas obligé de lire les deux anciens numéros avant d’attaquer le troisième, il vous suffit juste de savoir qui est le nouveau Batman et qui est le nouveau Robin (informations que vous trouverez dans l’introduction du numéro 3). Le troisième numéro, encore disponible me semble-t-il, est donc le parfait point d’encrage pour suivre les aventures des nouveaux Batman et Robin. Le sommaire du magazine est partagé entre deux séries, la première étant Batman & Robin de Grant Morrison, qui est accompagné de l’immense Frank Quitely pour le premier arc, et la seconde étant la série Batman, réalisé par Judd Winnick et Mark Bagley (ouais, encore lui). Ce troisième numéro de Batman Universe est donc une pure merveille, avec 3 épisodes de B&R absolument géniaux, une histoire complètement barrée, de l’action et des dessins de folie, mais également le premier épisode du run de la nouvelle team de Batman, qui est également très bon. A l’heure où vous lisez ses lignes, le 4 doit être sorti, comme ça, ça vous fait double dose de Batou ! A lire de toute urgence !

En plus des deux parutions sus citées, vous pourrez trouver en kiosques pas mal de hors-série proposant des récits complets, très accessibles pour le public novice. Le premier, c’est DC Universe HS 18, sorti il y a maintenant 4mois mais qui reste encore trouvable. Ce numéro accueil un arc complet du run de Geoff Johns sur la série Action Comics, série consacrée aux aventures de Superman. Cet arc est d’ailleurs le dernier du scénariste, qui signe ici avec son collègue Gary Frank aux dessins. Ce dernier arc met en scène Brainiac, le vrai. Car Johns va nous révéler que tous les Brainiac vu précédemment ne sont en fait que des leurs, et que le vrai arrive enfin sur Terre. Cette saga permet de remettre au gout du jour le personnage si charismatique de Brainiac, mais surtout de bouleverser le monde de ce cher Clark Kent avec un final annonçant de grandes choses pour le kryptonien. Ces grandes choses seront d’ailleurs publiées dans une série de Big Book, dont le premier est d’or et déjà disponible. Ce DCUHS est donc comme un prologue à la relance du personnage en librairie, et est donc très accessible et, surtout, et c’est ça l’important, une très bonne lecture.
Autre parution à lire si l’on veut découvrir le célèbre homme le plus rapide du monde : DC Heroes #1. A ne pas confondre avec le nom de la collection librairie, ce nouveau trimestriel a la même ambition que Marvel Saga, soit de publier des saga complètes. Et pour ouvrir le bal, Flash fait son comeback ! Même si il n’avait jamais vraiment disparu, c’est ici le premier flash, Barry Allen, qui fait son grand retour, depuis sa disparition qui remonte à 1986 dans les pages de Crisis of Infinite Earth. Là aussi, c’est Geoff Johns qui orchestre ce comeback, comme il l’avait fait avec Green Lantern, même si il est d’abord réapparu dans Final Crisis. L’histoire, quoi que ultra référentielle, est lisible pour quelqu’un qui découvre, et permet surtout de découvrir toute la famille des bolides. Le dessin d’Ethan Van Sciver laisse par moment à désirer, mais certaines scènes rendent vraiment bien la sensation de vitesse. On attend quand même avec beaucoup plus d’impatience la publication de la série Flash, scénarisé par Johns et dessiné par Francis Manapul.

Voilà, il ne vous reste plus que de claquer l’argent que vous avez eu à Noël pour vous jeter sur toutes ses jolies parutions afin, à la fois de montrer qu’il y a un public en France pour DC Comics et avoir plus de publications VF, mais aussi de lires de belles choses.

BigorUniverse

15
Juil
10

La chauve souris, la grande ville et le chasseur de prime

Autant le mois de juin était très (trop ?) riche en sorties, autant la mois de Juillet… C’est le vide intersidérale. C’est l’occasion de parler d’une œuvre qui va sortir (Batman Year One) et surtout d’œuvres déjà sorties dont nous n’avons pas eu l’occasion de parler (Grandville et Jeremiah Harm). Lat’s go !

Batman Year One

Comme vous le savez, j’étais au Comic Con il y a 2 semaines, et l’éditeur Panini Comics a, pour l’occasion, proposé plusieurs ouvrages en avant-première. Et parmi, il y avait Batman Year One, à la base prévu pour Août. Ce comic-book culte sorti en 1986 est écrit par le grand et unique Frank Miller (aussi auteur de Dark Knight Returns, un autre chef d’œuvre donc vous parlait xidius il y a un petit moment) et dessiné par David Mazzucchelli (Born Again, avec Frank Miller également) Pour l’histoire, tout est dans le titre : le récit raconte la première année d’existance du Batman, mais aussi celle de l’arrivé de James Gordon à Gotham City, à l’heure où la ville est pourrie jusqu’à la moelle par la corruption et le crime. En réalité, le personnage principale de ce Batman Year One serait plus James Gordon que Batman. Durant tout le récit, les deux personnages vont voir leurs histoires s’entre-mêler, intelligemment, et vont se croiser à maintes reprises. Le scénario est sombre, violent et réécrit les origines du Batman d’une très belle façon. De toute façon, qui est le mieux placé pour raconté le passé de Batman que celui qui a écrit son futur ? Le dessinateur David Mazzucchelli livre ici un travail magnifique, des planches lisibles et dynamiques. Son trait est simple mais diablement efficaces et les couleurs de Richmond Lewis ajoutent une touche terne et sombre qui colle à merveille au récit. Un chef d’œuvre presque parfait à posséder AB-SO-LU-MENT !

Grandville

Pour les plus cultivés d’entre vous, quand on parle de Grandville, vous pensez au caricaturiste français (ouais bon, je me la pète là, mais heureusement que ya wikipédia) Et c’est justement ce monsieur, et bien d’autres, qui ont inspiré le Grandville de Bryan Talbot. Ce roman graphique raconte l’enquête de l’inspecteur LeBrock pour découvrir qui a tué Raymond Leigh-Loutre. Cette enquête va emmener l’inspecteur anglais à venir en France. Dans un contexte très tendu entre anglais et français (on est au XIXème siècle), LeBrock va découvrir des choses qu’il n’aurait jamais du découvrir… Vous l’aurez compris, on est ici dans la plus pure tradition des enquêtes à la Sherlock Holmes. Rajoutez à cela une ambiance Steampunk, des animaux en guise de personnages et un scénario très riche, prenant et détournant certains codes des classiques de ce type de récit, et vous avez une excellente BD. Il ne faut surtout pas oublier la partie graphique, également réalisée par Bryan Talbot, qui est très agréable. Un style légèrement cartoony qui apporte encore plus d’impact aux scènes d’actions. De plus, l’édition française de Milady regorge de bonus (inédits !) où Talbot lui même décortique son œuvre pour expliquer les références qu’il y a. Une œuvre incontournable (et une belle surprise)

Jeremiah Harm, c’est sans doute celui des 3 comics de cet article que j’attendais le moins. Et ce fut une bonne surprise. Cette mini-série en 5 parties écrite à 4 mains par Keith Giffen (Annihilation) et Alan Grant (Tank Girl) raconte l’histoire de… Jeremiah Harm ! (comme le monde est bien fait) Ce dernier est chasseur de prime, mais s’est fait arrêter et est emprisonné dans uns station pénale en orbite autour d’une planète (inconnue). Dans cette même prison, trois criminels extraterrestres vont s’enfuir. C’est alors que le directeur de la prison engage Harm pour attraper ces criminels, qu’il  connait bien… Le scénario peut paraitre basique à première vue… car il l’est. Mais dans le bon sens du terme. Les 2 scénaristes ne s’embêtent pas à créer une intrigue complexe, et signe une chasse à l’homme violente, bad ass et drôle. Le personnage principal est le parfait anti-héros désagréable, encore plus ici vu son lien avec les individus qu’il chasse. La partie graphique de ce comic-book est confiée à Rael Lyra. Ses planches sont très efficaces, bourrées de détails, avec un trait très fin et un côté crade assumé qui amplifie la dimension violente du récit. Seulement, pour des raisons plus ou moins inconnues, Lyra a été remplacé par le dessinateur brésilien Rafael Albuquerque. Et même si son dessin est agréable, il perd en impact et en détails. En conclusion, une petite mini-série sans grande ambition et vraiment plaisante à lire. Ah, et c’est aussi sorti chez Milady Graphics, du coup c’est très abordable.

Voilà trois œuvres plus ou moins indispensables mais toutes de très bonne facture. Entre ça, et tout ce qui est sorti en Juin, vous avez de la lecture cet été !

Bat-Bigorneau (à Bigorville)




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