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02
Fév
12

First Wave T1

Le passage de DC Comics chez Dargaud et Urban Comics a créer un flou juridique au près de quelques séries du catalogue de l’éditeur américain. Parmi elles, First Wave, mini-série de 6 épisodes (et quelques spéciaux) écrite par Brian Azzarello, qui réuni Doc Savage, The Spirit et Batman dans le même histoire se déroulant dans les années 30. C’est l’éditeur roubaisiens Ankama qui a récupéré les droit et qui publie en ce début d’année le premier tome. Action, pulp et aventures au programme… même si finalement, le spectacle n’est pas si grandiose.

Scénario de Brian Azzarello. Dessins de Phil Noto et Rags Morales. Edité par DC Comics, publié en français par Ankama. 15,90€ , sorti le 26 Janvier.
Doc Savage est de retour ! Le légendaire homme de bronze siégeant en haut de l’Empire State Building revient pour un face à face historique avec le justicier le plus connu de tout Gotham City : Batman ! C’est un Batman encore jeune qui veille tous les soirs sur la ville, un Batman enclin aux erreurs et aux affrontements directs.
Cette rencontre avec Doc Savage sera décisive dans sa manière d’appréhender la justice. Entre une macabre histoire d’assassinat et ce jeune justicier aux méthodes violentes, Doc Savage aura fort à faire pour rétablir l’ordre et la sécurité à Gotham City…

Brian Azzarello, génial scénariste de 100 Bullets, a montré qu’il savait écrire des histoires complexes dans un style très noir, polar. Alors le voir s’attaquer à 3 grandes figures de l’imagerie pulp des années 30 étaient franchement alléchant. Et la promesse est, seulement en partie, tenue. En effet, Azzarello nous plonge, dans son prélude, dans une Gotham sombre, violente, gangrenée par la pègre et la corruption. Batman apparaît alors à ses débuts comme un personnage ambigu, combattant le mal avec des méthodes assez peu orthodoxes, tandis que le personnage de Doc Savage est lui extrêmement respectueux de la loi. Les deux personnages, qui vont se rencontrer pour la première fois, sont plutôt bien écrit et introduit, surtout pour le personnage de Savage, bien moins connu que son compère l’homme chauve-souris. Une introduction sous forme d’affrontement idéologique et médiatique assez réussi jusqu’à une rencontre en tête assez rapide, peut-être même un peu trop, qui ne laisse pas le temps de voir une relation amicale se lier entre les deux. Ce prologue à la série First Wave, nommé en VO Batman/Doc Savage Special, est assez réussi dans son écriture, mais c’est dans les dessins que l’épisode brille de mille feux. Phil Noto livre des planches d’une beauté incroyable, avec un très joli travail sur les formes et les couleurs. Le story-telling est ainsi toujours lisible, les personnages toujours reconnaissables et l’ambiance très soignée. Un story-telling ultra fluide et un style des plus efficaces… La partie graphique de ce prologue est quasi-parfaite qu’on en regrette que l’artiste ne dessine pas la série principale.

C’est par le suite que le bât blesse, puisque le début de la série principale (dont les 3 premiers épisodes sont publiés dans ce premier tome) est quelque peu en deça du prologue, malgré quelques qualités. En effet, Azzarello fait preuve d’une assez jolie aisaince pour caractériser ses personnages principales comme The Spirit ou Doc Savage. De plus, le scénario, dans sa construction, fait la part belle au récit d’antant, avec une structure qui commence de manière plutôt classique. Malheureusement, Azzarello se perd peu à peu dans son intrigue, multipliant les personnages, les points de vues et les enjeux sans jamais éclaircir la situation, ce qui en laissera plus d’un sur le carreau. Car malgré de bons dialogues, le développement de l’histoire est assez confuse, et demande plus ample explications sur certains points.

Comme dit précédemment, la comparaison, surtout au niveau graphique, avec le prologue fait assez mal. Rags Morales, que beaucoup connaissent pour son boulot sur Infinite Crisis (et bientôt sur Action Comics en VF), est très irrégulier. Si globalement, les planches ne sont jamais désagréables ou illisibles, son travail est sans cesse en demi-teinte, passant d’un story-telling des plus simples et efficaces aux plus lourds et compliqués, ou d’un style des plus travaillés à des cases faites à la va-vite. C’est alors que l’on remarque l’arrivée, dès l’épisode 3, d’encreurs (Phil Winslade, Rick Bryant et Bob Almond) pour l’aider dans sa tâche, chose qui ne peut que nous promettre une amélioration graphique par la suite et que l’on observe déjà dans la dernière partie.

Finalement, ce premier tome de First Wave, par Brian Azzarello, Phil Noto et Rags Morales reste une bonne lecture. Excellent dans son introduction, mais avec un baisse de régime par la suite, cette histoire se laisse lire sans grand mal, avec un certain plaisir de voir ses personnages ensemble, ainsi que de les découvrir pour certains. On attends tout de même la suite avec impatience, qui promet, on l’espère, des dessins bien plus jolis et efficaces et une conclusion de l’intrigue qui clarifie les enjeux.
 Et le mot de la fin sera pour Ankama, qui a fait un excellent travail sur cette série. De la couverture retravaillée au boulot effectué dans le bouquin et le bouquin lui même… Ankama fait preuve d’un vrai talent et on aurait presque envie de les voir d’occuper d’un catalogue de comics bien plus conséquent.

First Bigor

11
Juil
10

Marvel est tout de noir vêtu.

La Maison des Idées, créée par Stan Lee, a maintenant plus de 70ans. Toujours en quête de concepts innovants et révolutionnaires (moi ? ironique ?), Marvel a sorti, il ya 1an et demi, simultanément deux séries estampillées Noir, une nouvelle collection revisitant les origines de Spider-Man et des X-Men. Au vu du succès, Marvel renouvelle l’opération avec d’autres héros comme Wolverine ou Luke Cage. (oui oui, Luke Cage Noir. Lol.) En France, 4 mini-séries complètes sont sorties à ce jour. Faisons, avec l’aide d’un invité de prestige, j’ai nommé Marvel Boy, le tour de ces productions.

Spider-Man Noir

Spider-Man Noir, écrite à 4 mains par David Hine (Silent War) et Fabrice Sapolsky (Comic Box, que nous avons interviewé à Angoulême) et dessiné par l’artiste italien Carmine Di Giandomenico (Battlin’ Jack Murdock), cette mini-série en 4 parties est la première de cette nouvelle ligne Noir. L’histoire, se déroulant lors de la Grande Dépression en 1933, c’est celle de Peter Parker, neveu de May Parker, militante communiste, et de Ben Parker. Ce dernier va se faire tuer par le roi de la pègre new yorkaise, Norman Osborn. Peter va alors vouloir se venger, mais il va se passer quelque chose… d’étrange.

L’avis de Bigorneau: Spider-Man Noir ouvre le bal de cette collection, et pose le ton. L’ambiance polar est plutôt bien retranscrite et l’idée d’insérer le contexte politique et économique de l’époque renforce cette ambiance. Il y a de bonnes idées, l’intrigue est bien écrite. Le problème étant que l’on a plus l’impression de lire un What if qu’un véritable polar. Le côté magique et mystique jure avec le principe de base. Mais malgré cela, la lecture est plaisante, fluide. Les planches du dessinateur italien sont réussies mais encore une fois, le choix du dessinateur jure un peu avec le principe de base car son style ne colle pas vraiment. En gros, une bonne lecture qui porte mal son titre.

L’avis de Marvel Boy: Bien que l’histoire se veuille originale par la transposition de l’univers du Tisseur aux années 1930, on devient sceptique au fur et à mesure de notre lecture quant au traitement de certains personnages comme Ben Urich ou encore Tante May. Malgré tout, le personnage le plus changé est Peter Parker, qui içi, ne ressemble presque en rien à celui de l’univers classique (l’attachement au personnage original est complètement perdu dans cette histoire). On trouvera aussi dérangeant l’insertion du côté fantastique dans une histoire se voulant dans la veine des polars de l’époque. Côté dessin, Di Giandomenico nous offre des planches assez classiques, sans grande envergure, à l’image du scénario.

X-Men Noir

Quelques mois après la sortie du premier épisode de Spidey Noir, sort le début d’une nouvelle mini-série de la collection, cette fois ci consacrée aux X-Men. Écrite par Fred Van Lente (Marvel Zombie 3) et dessiné par Dennis Calero (qui a également réalisé les couvertures de Spider-Man Noir), ce récit est clairement le plus faible de tous. En 1937, Eric Magnus est le chef de la police de New York. Charles Xavier, quant à lui, travaillait avec des « sociopathes » appelés les X-Men, avant qu’il soit arrêté par Magnus. Aujourd’hui, alors que Jean Grey est morte, un homme part à la recherche de X-Men…

L’avis de Bigorneau: Au vu de la proximité des dates de sorties de Spider-Man Noir et de X-Men Noir, on pouvait se demander qui des deux équipes scénaristiques avait eu l’idée en premier. Maintenant, on est sur que ce n’est pas Fred Van Lante. Ce dernier signe une histoire médiocre, du fan service en veux-tu, en voilà, des références dans tous les sens, une pseudo histoire de meurtre qui part en récit fantastique incompréhensible au twist final à la wanagain bistoufly… Nan vraiment, c’est n’importe quoi, certains personnages n’ont aucun intérêt mais sont juste là pour faire coucou et repartir aussi vite qu’il sont venus. De plus, Dennis Calero, qui signe des couvertures à tomber par terre, livre un travail moche, statique, sans vie, et pas super agréable (mis à part quelques planches). Une vraie catastrophe qui fait vraiment perdre confiance à la licence.

L’avis de Marvel Boy:  Le scénario de cette minisérie est riche en intrigues et en personnages. Trop riche d’ailleurs. Le lecteur se perd dans ce méli-mélo de personnages adaptés assez facilement dans cet univers Noir : on croise tour à tour Gambit, Wolverine, Le Fléau et ces personnages qui mériteraient d’être exploités plus profondément mais qui ne le sont pas et ne servent qu’à déconcerter encore plus le lecteur. L’intrigue principale concerne de très loin les X-Men (pourtant, la minisérie leur est dédiée) et se finit par une chute aussi classique qu’inattendue (c’est déjà ça). Pour la partie graphique, Dennis Calero joue dans le réalisme, ce qui est tant mieux pour une histoire contée comme un polar. Cependant, ses couvertures variantes pour tout l’univers Noir restent d’un niveau supérieur.

Quelques temps après les 2 premiers récits, Marvel a commandé au près d’autres scénaristes des minis sur des personnages emblématiques. Le premier choisi est bien évidemment (surtout vu sa surexploitation) Wolverine. Pour s’occuper de la réécriture à la sauce polar du personnage, c’est à Stuart Moore (Iron Man: Director of S.H.I.E.L.D.) que l’on a confié les rênes, et à C.P. Smith (Wolverine) pour les dessins. Et autant le dire tout de suite, ça a de la gueule. Ici, on suit les péripéties de Jim Logan, détective privé de l’agence Logan & Logan. Mais lors d’une enquête pour le compte de Mariko Yashida, qui va faire remonter son passé à la surface, il va rencontrer Victor Creed !

L’avis de Bigorneau: Après X-Men Noir, on était en droit de ce dire « Ok, la ligne Noir, c’est de la merde ». Mais les previews de la minisérie Wolvie donnait vachement envie. Et il se trouve que ce récit, toujours en 4 partie, est excellent. Le dessin de C.P. Smith plonge le lecteur dans une ambiance de polar, noir et sombre qui colle parfaitement au récit complexe de Moore (vous méprenez pas, pas Alan). Ce dernier tisse un passé riche et mystérieux qui va s’entremêler à la trame principale pour livrer une conclusion étonnante et réussie.

L’avis de Marvel Boy: C’est à ce moment-là que vous allez me dire qu’après ces deux premières miniséries, on a tout les droits d’arrêter de lire du Marvel Noir. Et bien, rassurez-vous, car Wolverine Noir rattrape tout cela. Ici, Stuart Moore réalise un très bon travail scénaristique en revisitant l’univers du mutant griffu grâce à des flashbacks astucieux montrant ses origines et à une enquête tout droit sortie d’un bon polar. Les dessins de C.P.Smith sont parfaitement accordés à l’histoire, ce qui nous donne au final un très bon ensemble.

Daredevil Noir

Après le mutant griffu, c’est au tour de l’avocat aveugle d’avoir sa propre mini-série noir. Et pour le coup, c’est à un écrivain de polar, Alexander Irvine, que l’on a demandé d’écrire le scénario, et à l’incroyable dessinateur Tomm Coker de s’occuper de la partie graphique. Et encore une fois, c’est une réussite. On pourrait même parler du meilleur récit de la ligne. Ici, c’est l’histoire de Matt Murdock, un orphelin aveugle et détective privé qui aide Foggy Nelson dans son travail d’avocat. Il vit dans le quartier de Hell’s Kitchen, contrôlé par le Caïd. L’entrée dans sa vie d’une femme mystérieuse va chambouler sa vie.

L’avis de Bigorneau: Il faut bien l’avouer, si il y a bien un personnage qui colle parfaitement à l’ambiance polar, c’est bien Daredevil. Et on le voit très bien, puisque Alexander Irvine a pratiquement repris tous les éléments de l’histoire de base et à uniquement modifié quelques petits trucs pour rendre le truc plus noir et réaliste. Et ça marche du tonnerre, parce que paradoxalement, c’est le meilleur récit de la ligne. Le récit est haletant de bout en bout, et surtout, les planches sont tout simplement sublime. La travail de Tomm Coker est un régal pour les yeux, et fait clairement penser à Alex Maleev. Même si on a à aucun moment l’impression de lire un récit hors continuité tellement l’histoire reprend tous les éléments de base (à une vache près), ce Daredevil Noir est vraiment une œuvre géniale à lire d’urgence !

L’avis de Marvel Boy: On croise alors les doigts pour la quatrième minisérie estampillée Marvel Noir, consacrée au diable de Hell’s Kictchen, Daredevil. On a bien fait d’y croire car il s’avère que Daredevil Noir est une très bonne lecture.  Le scénario d’Alexander Irvine est de qualité et reste fidèle à l’univers de l’Homme Sans Peur tout en changeant judicieusement plusieurs choses. Le grand talent de Tomm Coker est mis à contribution et cela est non sans nous déplaire.

Après la lecture de ces quatre miniséries parues chez Panini Comics avec des prix défiants toute concurrence, on reste sceptique sur l’avenir de la série même si les histoires consacrées à Wolverine et à Daredevil nous laisse espérer de bonnes choses pour la suite.

Dark Bigorneau & Marvel The Boy Wonder

22
Fév
10

Angoulême 2010: L’Actualité Comics !

Les 30 et 31 janvier dernier, Bigorneau et moi même sommes allés au dernier festival international de la Bande Dessinée d’Angoulême pour récolter infos et scoops sur la bande dessinée américaine en plus de faire le plein de comics en avant première. Évidemment, on allait pas garder ça pour nous et c’est pour cela qu’on était équipé d’une caméra afin de vous faire un petit reportage qui, on l’espère, vous plaira !

En exclusivité dans cette émission, vous aurez le droit de voir 2 interviews  :
Jérémy Manesse, traducteur et porte parole de Panini Comics
Fabrice Sapolsky, rédacteur en chef de Comic Box et scénariste de Spider-Man Noir !

Xidius & Bigorneau




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