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31
Déc
11

Bilan 2011 de l’équipe d’Absolute Zone

Les 365 jours de 2011 sont écoulés. Et oui. Il est donc l’heure de jeter un dernier regard à cette année d’une richesse incroyable, autant au niveau culturel que politique. L’occasion pour chaque rédacteur de faire un petit bilan en parlant des choses qui l’ont marqué, aussi bien dans l’actu, au cinéma, à la TV, en BD, en musique, en littérature, en concert ou même un évènement en particulier;

Antoine (Bigorneau)

Actu: Il s’en est passé des choses cette année, et pas des moindres ! Mais pour moi, l’actualité, ou plutôt l’affaire médiatique et tout ce qui en a découlé, la plus importante de l’année est l’affaire DSK. Tout d’abord, l’affaire en elle même a été d’une violence inouïe pour le publique français, très peu habitué au système judiciaire américain, ainsi que pour la vie politique française, qui attendait le socialiste comme le Messie. La nature en elle même de l’affaire, l’accusation d’agression sexuelle sur Nafissatou Diallo, en plus d’être très grave, a soulevé quelques réalités sur le monde politique. Mais surtout, c’est ce traitement et cet engouement populaire pour cette affaire qui m’a le plus choqué. Des journalistes près à ne passer à l’antenne que des heures et des heures d’images vide de sens, à l’affut du moindre scoop, infos ou pet de travers d’un des intervenants, ou faisant des unes à la chaine sans jamais vraiment être de bon gout et, en plus, faisant des scores jamais vus. Ce traitement inédit, presque malsain, de la vie d’un homme publique, a été motivé par la rapidité de circulation de l’information sur le net, poussant les chaines et rédactions à être prêtes à tout pour doubler la toile. Tout ce ramdam a surtout permis une prise de conscience quasi immédiate pour les 3/4 des français, encore dans les choux, de l’honnêteté de la classe dirigeante. Nous n’avons pas encore assez de recule sur cet affaire pour voir ses effets à long terme de cette évènement historique, mais elle reste, pour moi; l’assassinat d’un homme sur le scène politique, la discréditation partielle du monde politique, un traitement inédit d’une affaire rythmé comme une série TV pour captiver l’attention et finalement un reflet assez déconcertant de la société occidentale.

Cinéma: L’année cinéma a été d’une richesse incroyable, créant des bouchons en salle cet été et en cette fin d’année, avec de grands succès à la fois attendus et surprenants (Intouchables, Tintin…). Le film le plus marquant, à mon humble avis, est le dernier film de George Miller, Happy Feet 2. Non, ne zappez pas déjà sur le bilan de Loun, laissez moi finir. A la fois comédie musicale incroyablement dynamique, film d’animation pour enfant d’une drôlerie absolue, quête d’identité avec comme base le rapport père/fils ainsi qu’une recherche constante de notre place dans le monde et véritable œuvre humaniste, Happy Feet 2 est une claque émotionnelle totalement inattendu (les différentes bande annonces laissant penser à une régression par rapport au déjà incroyable premier opus) d’une richesse thématique, scénaristique et de mise en scène incroyable. Le film de l’année.
BD: Beaucoup beaucoup de lecture en 2011, mais très peu qui sortent du lot à vrai dire. Celle qui m’a le plus marqué cette année, elle est récente et je ne l’ai même pas encore finie; c’est Wenesday Comics. Ce projet assez fou, de sortir en format journal 15 pages de BD chaque semaine pendant 12 semaines, une page par histoire, et de ensuite les réunir dans un hardcover übergrand format, a traversé l’Atlantique. Panini a adapté l’ouvrage en France dans une sublime édition en cette fin d’année. Chaque histoire creuse un aspect du personnage en peu de case afin de livrer des aventures intemporelles, la plus part jouant avec le format. Cela permet ainsi une créativité nouvelle pour tes artistes comme Allred (Metamorpho) ou Sook (Kamandi) qui se livre à des expériences graphiques toutes plus sublimes les unes que les autres.

Série TV: A la rentrée 2011 des séries, on faisait la tronche. Les grands networks US se sont cassé la gueule avec des projets pourtant ambitieux (Person of Interest, Terra Nova) et certaines séries ont montré des signes insistants de fatigue (HIMYM, House…). Et pourtant, avec du recule, on remarque tout de même que 2011 aura été marqué par un regain de santé pour les chaines de cables avec de nouvelles séries incroyablement ambitieuses et réussies. On notera, pêle mêle, l’incroyable Game of Thrones (HBO), la passionante The Killing US (AMC), la grande surprise de la réntrée Homeland (Shotime) et le plaisir coupable Suits (USA). Ses séries sont des cultes instantanées et sont immanquables. Chaque série fait entre 10 et 13 épisodes d’1h, alors jetez vous dessus si vous n’avez pas déjà jeté un oeil ! Un petit mot sur deux productions française notable de 2011. Platane d’abord, la cure de desRamzyfication d’Eric Judor a porté ses fruits puisque se série est incroyablement drôle et maline sur le système de production français. Et puis comment ne pas parler du phénomène Bref, le succès surprise de Canal, qui, si elle a définitivement pourri l’utilisation du mot « bref », aura permis de révéler au grand public Kyan et Navo.

Cette année 2011 fut importante pour moi, pleine d’évènements et de changements en tout genre. Et 2012 semble tout aussi passionnante, avec un festival d’Angoulême qui s’annonce grandiose, une mutation historique du marché français des comics avec l’arrivée d’Urban Comics et de nouveaux éditeurs et des films d’or et déjà attendus.

Laetitia (Loun)

Actu: L’évènement 2011 qui restera gravé dans ma mémoire, c’est le tsunami au Japon. Tant de morts, de blessés et surtout la remise en question mondiale de l’utilisation du nucléaire.
Cinéma: Le film de l’année ? Le Discours d’un Roi, de Tom Hooper. Une véritable performance de la part de Colin Firth, et la découverte d’une part de l’histoire trop peu connue et vraiment émouvante.
Livre: Le livre qui m’a le plus marquée cette année est sans aucun doute Hunger Games. Il m’a permis de découvrir l’univers des dystopies, un genre littéraire qui me passionne (comme vous avez pu le constater).
Concert: Le concert de l’année pour moi, c’est celui de Milow. En acoustique, moins de 50 personnes dans la salle… Un vrai moment privilégié !

Série TV: Cette année encore, je vote pour Misfits comme série de l’année ! Malgré le départ de Nathan, la série a su se renouveler et rester drôle du début à la fin ! Fucking Cheerleaders !
Évènement: Mon tout premier FIBD (Festival International de la BD d’Angoulême), qui m’a permis de rencontrer pour la première fois une partie de mes collègues Absolute Zoneurs. Un grand moment d’émotion (petite larme qui coule) et l’occasion de découvrir le monde de la BD, un domaine que je connais encore trop peu à mon goût.

2012 aura finalement été une année de découverte, de changements et de bouleversements, aussi bien dans l’actu que dans ma propre petite vie. Nouvelles études, nouveau boulot, nouvelle rubrique sur Absolute Zone… Un renouveau qui aura fait de 2011 une belle année pour moi, et je l’espère pour vous aussi. Alors je vous souhaite une bonne année faite de films, de mangas, de bouquins, de musique et de BDs. Tant que vous continuez à venir lire mes articles, moi, ça me va !

Clément (Marvel Boy)

Actu: Encore une année bien garnie niveau culturel et actualités ! C’est le moins que l’on puisse dire car il faudra bientôt développer des super-pouvoirs pour arriver à prendre du recul face à la déferlante de nouveautés, qui rime cette année avec qualité. Un point tout d’abord sur ce qui m’a marqué dans les médias cette année : les dix ans des attentats du 11 Septembre. Quand on est aussi jeune que moi, on se souvient de cet évènement marquant qui annonçait tout de suite la couleur en ce début de siècle. Une décennie plus tard, cela reste un tournant majeur dans notre histoire occidentale, de plus que cette année a vu la mort d’Oussama Ben Laden, une vengeance/justice douce-amère à laquelle tout le monde a assisté.
Cinéma: le film qui m’a scotché à mon siège c’est bel et bien Drive, avec la révélation de l’année Ryan Gosling, tout aussi talentueux que son équivalent irlandais Michael Fassbender qui a brillé dans le dernier X-Men, un autre de mes coups de cœur de l’année ciné.
Pour ce qui est de la musique, j’ai particulièrement apprécié la B.O. de Drive avec un titre juste parfait, Nightcall de Kavinsky et celle de 127 Heures, avec la musique toujours très juste de A.R. Rahman et le titre Festival de Sigur Ros.


BD: Étant un grand fan du tisseur en VF, je ne peux que me réjouir du retour aux commandes d’Humberto Ramos en tant que dessinateur de la série régulière The Amazing Spider-Man, c’est l’un des dessinateurs, avec John Romita Jr, qui m’a vite entrainé dans le monde dessiné du monte-en-l’air, dans la série The Spectacular Spider-Man (qui ressort en Deluxe très prochainement chez Panini Comics). Côté scénar, on est aussi à l’aube d’un renouveau, la période One More Day ayant duré trop longtemps et n’étant pas une période très intéressante chez Spidey, tout l’intérêt reposait sur un nouveau départ pour attirer foule de nouveaux lecteurs après l’event Civil War. Désormais, la série retrouve son charme sous la bannière de Big Time, qui s’enchainera avec Spider-Island, qui s’annonce très prometteur.
Série TV: la nouvelle série TV que j’ai eu plaisir à suivre est Borgia, car même si elle subit un scénario un peu faible, les intrigues de Rome sous forme de fresque historique mêlant corruption, sexe et violence ont tout pour me plaire. Et la découvert série qui m’a beaucoup plu cette année fut 30 Rock, la meilleur série humoristique que j’ai jamais regardé, je recommande vivement !

Jon (Pottio)

Votre humble rédacteur vous présente ses meilleurs vœux pour l’année 2012 avec à la clé une réussite professionnelle, familiale et tout ce qui s’ensuit. Ne vous inquiétez pas, au pire il y aura 2013 pour se rattraper. Je vous souhaite de passer un bon réveillon aussi même si je dois avouer que, pour ma part, je n’apprécie guère cet événement (et vous ?).


Quant au fameux bilan sur l’année écoulé, c’est un exercice délicat à faire d’autant que 2011 aura été chargé aussi bien au cinéma (Tintin, Mission Impossible 4, l’exceptionnel Intouchables, l’émouvant The Artist, X-Men : First Class, les déceptions Captain America ou Harry Potter…) qu’en comics (le relaunch de DC et j’en passe) et jeux vidéos (Battlefield 3 vs Call of Duty, Arkham City, L.A. Noire…). S’il fallait en mettre un en avant (je ne voudrais pas être viré par mon boss) je retiendrais donc Intouchables et L.A. Noire. On en a peut être trop fait sur le premier mais il faut saluer les goûts cinématographiques des français, jusque là prêt à suivre les pitreries de Dany Boon. Et le second parce qu’il est bon d’avoir des jeux qui sortent des sentiers battus.

Bon réveillon, bonne année et à l’année prochaine !

Karine (Trumper)

Actu: On m’a demandé de revenir sur une actualité qui m’a marqué cette année. Le seul soucis, c’est que l’actu, c’est pas mon truc. Je ne suis pas vraiment tout ça, et ça ne m’intéresse qu’en surface. Histoire de faire dans l’original, disons que la mort de Steve Jobs est mon actu. Les réactions m’ont surtout beaucoup surprise. Un tel deuil pour cet homme m’a semblé quelque peu disproportionné. Effectivement, il a marqué sa génération par un paquet de trucs cools, mais au final, il n’a tout de même rien inventé lui même. Une icône s’est éteinte, et je ne comprend toujours pas pourquoi c’était une icône. Lourde problématique.
Cinéma: J’aurai très bien pu parler de Drive, mais je me suis dit que j’allais plutôt revenir sur Submarine, qui est un des meilleurs films que j’ai pu voir cette année. Réalisé par Richard Ayoade, le film respire une douce mélancolie teintée d’humour et d’akwardness. Je ne vous cache pas que j’ai toujours eu un goût pour les films indé, et là, entre les très poétiques images et l’excellente musique les accompagnant, je n’ai pu que tomber amoureuse.
BD: Comment ai-je pu rester pendant plus d’une demi heure sans penser à ça. J’ai honte. Une BD marquante. Quelque chose qu’il faut avoir lu cette année. Ou qu’il faudra lire très vite en ce début d’année. Comment ai-je oser ne pas penser tout de suite a Incognito T.2. Brubaker/Phillips. Le duo à la base de toutes mes bds favorites. Un série du tonerre. Des dessins a tomber. Cours, roule, vole, achète, lis.
Série TV: 2 Broke Girls n’est pas la série la plus belle qui soit. Elle n’est pas la mieux réalisée. Pour ça, cette année, il y a eu Pan Am. Le fait est qu’elle est la série que j’ai regardé avec le plus de gourmandise. Fun, rythmée, a base de punch line a toutes les sauces, Kat Dennings et Whitney Cummings ont réussi à me redonner foi en la série comique simple et efficace.


Évènement: Le retour aux sources du cinéma a été assez flagrant je crois. Entre un The Artist excellent et un Hugo Cabret rendant un des plus bel hommage au cinéma de Meliès, le cinéma n’a pas eu honte de remercier le passé en le saluant avec virtuosité. Hazavanicius a particulièrement su mettre sa claque à la grande fan de comédies musicales des années 50 que je suis, et pour ça, je l’en remercie fortement.

Pour conclure l’année, je dirais que c’est une année qui a je le crois été très riche en actualités, en divers événements, mais qui ne m’a que très peu marquée. Une année riche, certes, mais une année très vite oubliée donc. D’excellentes choses que ce soit musicalement, ou cinematographiquement parlant, parmi un ras de marée de médiocrité. Après avoir passé des heures à trouver au moins 10 films qui m’ont sincèrement plu cette année, je me suis rendue compte que les choses de qualité avait été rares mais généralement si bien foutues qu’on en oublie le mauvais.
En attendant 2012 réserve un paquet de bonnes choses m’a t-on dit. J’ai hâte de vérifier ça, et ce, en commençant par découvrir cette histoire de Fille au Tatouage Dragon.

C’est avec une pointe de nostalgie sur cette formidable année que nous démarrons 2012 qui amènera son lot de surprise, on l’espère. On tenait également à vous remercier, tous les lecteurs d’Absolute Zone. Merci de nous lire, d’être présents sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter). C’est pour vous qu’on se démène à chaque article pour vous livrer votre dose d’Absolute Culture. 2011 a vu le site se développer de manière considérable, avec des collaborations toujours plus importantes autours du cinéma et de la bande dessinée ainsi que plein de nouvelles choses, rubriques et interviews. 2012 sera, on le sait d’or et déjà, aussi voir plus riche que cette année 2011 avec des mutations importantes qui, ont l’espère, vous plairont et ramèneront le plus de lecteurs. On vous aime et on veut vous faire plein de poutoux, voilà ! Que le force soit avec vous pour cette année 2012.

Toute l’équipe d’Absolute Zone.

29
Jan
11

Interview: Jerôme d’Aviau (Le Trop Grand Vide d’Alphonse Tabouret)

A l’occasion de la sortie de sa dernière BD, Le Trop Grand Vide d’Alphonse Tabouret, œuvre bouleversante et touchante, j’avais eu la chance de rencontrer Jerôme d’Aviau à la librairie Molat, à Bordeaux, en dédicace. Après coup, je lui ai proposé une interview par mail, et il a très gentillement accepté. Voici donc ses réponses à mes questions:

AbsoluteZone : Bonjour Jérôme d’Aviau. Pourriez-vous vous présenter aux lecteurs ?
Jerôme d’Aviau : Bonjour, je suis Jérôme d’Aviau, alias Poipoi, auteur de BD depuis bientôt 6 ans, passé avant par le jeu vidéo, l’architecture et la mécanique auto.

AZ : Votre première œuvre est Le Grand Saut, mais il est signé Poipoipanda. Pourquoi utiliser un pseudo pour signer certaines de vos œuvres ?
Jd’A : C’était une histoire tirée de mon blog où je signais Poipoipanda, il m’a semblé normal de garder cette signature, qui est le surnom que j’ai depuis l’époque où je bossais dans les jeux vidéo. J’ai gardé « poipoi » pour signer ma série Ange le Terrrrible d’abord parce que c’est par mon blog que j’ai eu cette proposition de boulot, et ensuite parce que c’est inspiré d’un univers que j’avais développé quand je bossais pour les jeux vidéo.

AZ : Vous avez également réalisé des planches d’une BD érotique, Premières Fois. Comment êtes-vous tombé sur ce projet ?
Jd’A : C’est moi qui suit à l’origine de ce projet! Lisa Mandel, qui avait lancé le blog « BD cul » m’a demandé d’y participer. Ne sachant quoi raconter, j’ai demandé à ma copine Sibylline de m’écrire une histoire, ce qu’elle a fait. je lui ai envoyé les pages, qui sont tombées par hasard sous les yeux d’un de ses collègues éditeur (elle bosse chez Delcourt), qui lui a immédiatement proposé d’en faire un livre de 10 histoires de ce genre. le projet « premières fois » était né.

AZ : Vous changez assez de style graphique selon le ton et la cible des BD. Comment vous jonglez avec ses différents styles ? Entre le réaliste et le très cartoon ?
Jd’A : Je n’ai pas l’impression de vraiment changer de style. je considère ça plutôt comme différentes facettes d’un même dessinateur. les différences principales pour moi se situent dans l’outil que j’utilise, et dans le niveau de détail que je me fixe. ça ne me pose donc pas de souci de changer, puisque pour passer d’un « style » à l’autre, je n’ai pas d’effort à faire (et ça, j’aime).

AZ : Comment est né le projet Alphonse Tabouret ?
Jd’A : D’une furieuse envie de ma part d’illustrer une histoire écrite par Sibylline. J’avais aperçu un bout de texte de sa main, et j’étais conquis. Elle n’avait pas encore écrit son premier scénario qui allait devenir un livre que je la harcelais déjà. Au bout d’un an, elle a fini par m’écrire 4 alexandrins qui parlaient d’un petit bonhomme qui rencontrait une huitre dans les bois, sur un coin de nappe de restaurant. Dès le lendemain, j’achetais un petit carnet, je rajoutais 4 autre vers, et je lui livrais un livre de 16 pages en lui disant « voilà, je veux la même chose, mais sur des centaines de pages ». Elle était enthousiaste, elle a assez vite écrit un premier jet du scénario, on a discuté pendant 6 mois, et une fois qu’on a presque tout eu, j’ai rangé le projet dans un tiroir pendant un an et demi. Et puis le jour où elle avait abandonné tout espoir de voir le livre se faire, je lui ai livré les 30 premières pages. on signait chez Ankama 1 mois plus tard.

AZ : Est-ce une idée à vous ce type de narration sous forme de dialogue MSN avec l’expression des personnages devant ?
Jd’A : Sibylline étant à Paris et moi à Bordeaux, MSN a été notre principal outil de travail. C’est donc assez naturellement que j’ai eu l’idée de retranscrire les dialogues comme ça. je me suis trouvé génial, mais on s’est chargé de me dire que ça existait depuis bien longtemps dans Petzi. Ma seule amélioration a été de changer les expressions à chaque ligne de dialogue.

AZ : La BD parle à la fois aux enfants et aux adultes. Cela n’a pas été trop difficile de retranscrire les doubles messages de pas mal de passages ?
Jd’A : C’est plutôt une question pour Sibylline, mais je n’ai pas l’impression, non. une bonne histoire pour enfant est rarement une histoire sur un seul plan, qui ne parlerai qu’aux enfants exclusivement. Sibylline et moi avons puisés dans nos vies d’adultes pour en faire une histoire accessible à des enfants, mais tout est chargé de nos vécus et experiences. c’est certainement ça qui fait que ça plait aussi aux grands.

AZ : Vous avez participez aux 24h de la BD à Angoulême à 2 reprises. Que tirez-vous de ses expériences ?
Jd’A : Que dessiner toute la nuit sans dormir, ça peut être rigolo si on est plusieurs à le faire en même temps, mais que c’est pas mal fatiguant ! Plus sérieusement, j’aime beaucoup l’idée de travailler sous contrainte forte, que ce soit de temps ou de sujet, et je conseille l’exercice à tous ceux que je croise (même si je ne l’ai pas pratiqué depuis 2 ans…)

AZ : Vous participez à pas mal de dédicaces et de festivals, c’est important pour vous de rencontrer vos lecteurs ?
Jd’A : Oui ! Surtout que j’ai la chance de voir surtout des lecteurs en dédicace (et pas seulement des collectionneurs, que je ne considère pas comme mon vrai lectorat). Que ce soit de voir des gamins qui discutent en connaisseurs de Ange le Terrrrible, des personnes toutes émues qui me racontent qu’elles ont pleuré en lisant Alphonse ou Inès, ou des jolies filles qui rougissent en me remerciant d’une dédicace sur Premières Fois, ça reste un grand plaisir. Le jour où je n’aurais que des gens qui ne sont là que parce que je leur fait un dessin gratuit qu’ils vont s’empresser d’archiver ou de revendre, j’arrête.

AZ : Quel est votre futur projet ?
Jd’A : J’en ai plusieurs : je suis en train de terminer Ange tome 4 qui doit sortir en mai, ensuite j’attaque un nouveau projet (nouveau style) avec Tébo au scénario : un polar fantastique ultra violent; et j’ai plusieurs projets avec Sibylline qui finiront par démarrer. sans compter tous ceux qui vont se monter entre temps.

AZ : Qu’est-ce que vous pensez des blogs BD, puisque vous en tenez un vous même ?
Jd’A : Pas grand chose dans l’ensemble, c’est un support comme un autre, on y trouve de tout, le pire (souvent) comme le meilleur (parfois). Pour ma part, je n’essaie pas de me positionner par rapport aux autres, je fais mes petites affaires sans me préoccuper du reste (enfin, quand ça m’arrive!)

AZ : Qu’est-ce que vous lisez vous comme type de bande dessiné ? Comics, manga, franco-belge ?
Jd’A : Je lis surtout des indés français et américains, un peu de manga, très (très) peu de franco-belge, pas de comics.

AZ : Un classique: le dernier film qui vous a collé une claque ? Même question pour la BD et la série ?
Jd’A : Dernière claque cinéma ET bd : SCOTT PILGRIM !!! Tout est génial là-dedans.
Je ne regarde pas trop de série, mais la dernière à laquelle j’ai pas mal accroché, c’est Misfits, une chouette petite série anglaise.

Merci encore à Jérôme d’Aviau d’avoir répondu à mes questions. Alphonse Tabouret est dans toutes les bonnes librairies, alors courez l’acheter, c’est vraiment une BD sublime, qui brasse tellement de thèmes différents avec une justesse incroyable.
Et puisqu’on parle BD, nous serons, Xidius et moi-même, au festival d’Angoulême ce week end, donc si vous passez, venez nous faire coucou ;)

Le Trop Grand Vide d’Antoine Bigor

01
Jan
11

Top 5 des évènements marquants de 2010 !

Ah, 2010. Dire que dans quelques temps, ce ne sera qu’un lointain souvenir… Cette année à quand même était riche, ultra riche, que ce soit au niveau culturel qu’au niveau actualité. C’est pour cela que nous vous proposons un listing par rédacteurs des 5 évènements/œuvres qui ont marqué notre année 2010.

Bigorneau

-L’album de l’année, c’est la bande originale du film de The Social Network, composé par Atticus Ross et Trent Reznor, fondateur de Nine Inch Nails, qui colle parfaitement à l’ambience du métrage, appuyant par moment la solitude ou la froideur du personnage principal.

-La bande déssiné de l’année est Parker Le Chasseur de Darwyn Cooke. Publié chez Dargaud en France, cette adaptation du roman de Richard Stark est d’autant plus passionante et prenante que sublimement mis en dessin, avec des planches à coupé le souffle, ne faisant que confirmer une énième fois le talent monstre de l’artiste.

-La grosse (double) claque cinématographique est française et revient aux films Les Petits Mouchoirs, de Guillaume Canet, film choral maitrisé, drôle et touchant, ainsi que A bout portant, de Fred Cavayé, thriller policier au rythme effrené.

-L’évènement de l’année est sans contest le 37° festival d’Angoulême. C’est la première année que je m’y rends, et je suis tombé amoureux de la ville. Vous pouvez d’ailleurs retrouver notre reportage à Xidius et moi-même. Pour info, nous comptons d’ailleurs y retourner fin Janvier prochain.

-La série télé de l’année est anglais, et c’est Misfits, diffusé sur la chaine E4. Cette série mélant humour anglais et super pouvoirs a su renouveler le concept du « super-héros » et surtout faire oublier le fiasco de la série Heroes.

2010 fut grandiose, et fut également l’année où je suis devenu le chef des lieux. J’espère que ce « nouveau » Absolute Zone vous plait au moins autant que « l’ancien ».

Marvel Boy

2010: Ce qu’on retiendra dans 10ans;

-Le film le plus attendu de l’année : Toy Story 3, qui a d’ailleurs comblé toutes nos attentes.

-La claque de l’année : The Social Network, de David Fincher, pour le jeu d’acteur excellent, la réalisation léché et la musique enivrante.

-La BD de l’année : Scott Pilgrim, de Bryan Lee O’Maley, un concentré de fun, de jeux vidéos et de Rock ‘n’ Roll.

-La série télé de l’année : Misfits, so trash, so british.

-Le coup de gueule de l’année : l’incapacité d’Universal Studios à promouvoir ses meilleurs films (cf Scott Pilgrim)

2011: des bons films de super-héros, un festival d’Angoulême réussi et plein de bonnes surprises en films, BDs et séries ?

Loun

2010 a été une année marquante à bien des égards. Je pourrais vous parler de Wikileaks, des guerres, d’Hadopi ou de la réforme de retraites, mais Absolute Zone est consacré à la culture, et j’ai choisi de rester dans un ton assez léger.

-La BD de l’année, selon moi, est Cadavre Exquis, de Pénélope Bagieu. Je m’attendais à tomber sur une histoire assez légère, comme on peut les lire sur son blog, mais cette BD est vraiment d’un style différent, étonnant.

-Le film de l’année, comme vous avez pu l’entendre dans mon podcast, est Inception. Du génie. Vraiment. Un film capable de remettre en questions des certitudes aussi basiques que « vivons nous vraiment ? ».

-L’album de l’année est une BO. Celle de Tron Legacy, par Daft Punk. Différent de l’aspect électro auquel le groupe nous avait habitué, et donc une déception pour de nombreux moutons… euh « fans » du duo Français, mais reste un chef d’oeuvre.

-La grosse claque de l’année est décernée à Avatar de James Cameron (et non pas de Georges Lucas, comme j’ai pu le dire dans mon podcast et encore une fois je suis DÉSOLÉE de cette méprise, j’avais la grippe toussa, bref PARDON !). Encore une fois, l’histoire est banale mais le film vaut le coup d’être vu, rien que pour l’aspect visuel.

-Enfin, dernier fait marquant de l’année dans mon petit monde culturel, le décès de l’acteur Leslie Nielsen. Parce qu’il n’y aura plus jamais de pilote dans l’avion, ni de flic pour sauver la reine, le monde et le président. En espérant que comme Dracula, il est mort et heureux de l’être.

Lecteurs (et auditeurs) d’Absolute Zone, je vous souhaite une bonne année. Avec mes meilleurs vœux.

Karine Trumper

Le cinéma a été marqué à mon goût par pas mal de choses cette année.. Et les exemples sont nombreux. Quitte à choisir, je parlerais juste du gros fuckage de Marvel avec ses projets avenir, qui me laissent presque tous perplexe et sans la moindre envie d’en voir plus.

Niveau musique, pour moi, l’événement de l’année est la séparation d’un de mes groupes de hardcore préféré : Have Heart. Une triste nouvelle, sachant que je n’aurai donc jamais pu les voir en live.

Pour ce qui est de la lecture, je dirai que ce qui me marque le plus, c’est evidemment la sortie française de l’incroyable série Sleeper de Brubaker et Phillips. Je l’ai attendu très longtemps, elle est arrivée, et je l’ai aimé comme jamais.

Evenement important qui n’en est peut être pas un mais que j’ai surement bien vécu parce que je suis arrivée à Paris au bon moment : Le Never Say Die tour. Gros festival hardcore à la programmation déjantée pour un show en france, c’est surement l’événement que je retiens le plus. Oui, ça, et rien de politico-intellectuello-culturel. Parce que je suis une fille hardcore tu vois. ;)

Et sinon, pour parler un peu de ma télé, je vais bien sur parler de Misfits, histoire d’être hyper originale. Parce qu’il fallait la faire, la série qui passe de la si bonne musique, qui parle si bien de l’adolescence, qui mêle superhéros et réalité, et qui soit aussi bien réalisée.

Voilà, merci encore à tous les lecteurs, à Leslie Palant, à Way to Blue, à tout plein de blogueurs qui se reconnaitront (jetez un coup d’œil sur la blogroll), à tous les rédacteurs sans qui Absolute Zone serait un peu beaucoup moins bien. Maintenant, cap sur 2011, en vous souhaitant qu’elle soit la plus heureuse possible ! Bonne année !

Toute l’équipe d’Absolute Zone.

17
Nov
10

Absolute Podcast #3

Bonjour tout le monde, et désolée, désolée pour le retard !
Voici le 3ème volet de l’Absolute Podcast ! Je parle de Misfists, de la BO de Tron, du bouquin d’Indochine et de Saw 3D !

(EDIT: si vous voulez le télécharger, cliquez droit et enregistrez la cible du lien sous ce lien ici là.)

Bonne écoute !

04
Sep
10

Misfits

Des fois, il y a des œuvres (que ce soit au cinéma, en BD, à la télé, en musique) auxquels on n’attendait rien. L’annonce d’une série super-héroïque britannique n’avait pas atteint mes oreilles, alors quand Marvel Boy (Vous le connaissez, il a co-écrit un article avec moi) m’a parlé de cette série, j’étais curieux mais je m’attendais pas à grand chose. Autant dire que ça a été une grosse claque. Retour sur une petite bombe venue d’outre-Manche.

Diffusée sur la chaine E4, Misfits raconte l’histoire de cinq jeunes condamnés à des travaux d’intérêt généraux (« community service » comme ils disent) qui, à la suite d’une tempête un peu bizarre, vont se faire frapper par la foudre et ainsi acquérir des pouvoirs surnaturels, sans trop savoir quoi en faire.

On savait que les british doués pour nous sortir des trucs inventifs et qui marque un tournant du genre. Que ce soit avec Watchmen pour les comics, ou 28jours plus tard pour les zombies, les anglais font preuves d’une certains don pour s’attaquer à un sujet et en livrer une œuvre plus qu’aboutit sur tous les plans. Et avec Misfits, ce sont les super-héros qui sont sujet à cela. Même si le pitch en lui même n’est pas original (un grande partie des super-héros ont acquis leurs pouvoirs à cause d’un accident) le fait de mettre des personnages antipathiques au centre de l’histoire rend le propos et le traitement original. D’ailleurs, ici, on ne peut pas vraiment parler de super-héros. La série dépeint donc une galerie de personnage riche : Nathan (joué par Robert Sheehan) est un jeune « wanker » insupportable à l’humour bien trempé, Simon (joué par Iwan Rheon) est un nerd ultra timide et asocial mais très intelligent souvent appellé « weird kids », Kelly (joué par Lauren Socha) est une « kaille » avec un accent assez… spécial, Curtis (joué par Nathan Stewart-Jarrett) est un ancien athlète de haut niveau qui a été pris avec de la drogue sur lui et enfin Alisha (joué par Antonia Thomas) est une femme magnifique qui en joue.

Ces 5 personnages, très bien écrits et interprétés, vont donc se découvrir des pouvoirs. Mais cela va plus se révéler comme une source de problèmes qu’autre chose. Cette série, en plus d’un scénario mêlant les genres du super-héros, du fantastique et de la comédie, s’approprient les codes de ces genres en les parodiant légèrement. (la réplique sur le vol est vraiment bien trouvé) Prenons pour exemple l’épisode 4, l’un des épisodes les plus réussis, qui joue avec le temps de façon habile et intelligente. La réalisation est soignée, et les effets spéciaux sont réussis et intelligemment utilisés. Ajoutez à cela une dose d’humour à l’anglaise comme eux seuls savent le faire, et vous avez ce qu’aurais du être Heroes en terme d’inventivité.

Un DVD est sorti, mais uniquement disponible en import sur amazon.uk étant donné que la série n’a pas été diffusée en France. Le tournage de la saison 2 vient tous juste de s’achever, et la chaine E4 a déjà renouvelé la série pour une troisième saison. Vraiment un petit bijou à ne pas rater, et à suivre.

Super Bigorneau




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