Posts Tagged ‘Fred Van Lante

28
Oct
10

Le Loup, le Philosophe et le Canadien

Ouais, parce que au lieu de vous faire 3 articles bien distincts, je préfère vous en faire un seul qui parle de 3 BDs (un peu comme cette fois là). Bon, je sais, ça sera mal répertorié par Google, mais je m’en fous, je fais pas ça pour l’argent moi (mais pour les filles). Aujourd’hui, 3 titres Milady Graphics, avec par ordre de format (du plus grand au plus petit) Wolfskin de Warren Ellis, Super Philo de Fred Van Lante et Scott Pilgrim T3 de Brian Lee O’Malley. Let’s rock !

Après Black Summer (qui était sympa) et No Hero (qui était mieux), l’équipe Warren Ellis/Juan Jose Ryp récidive chez Avatar Press avec Wolfskin. Cet ouvrage, composé de 3 épisodes et d’un annual (normal pour une mini-série), raconte l’histoire d’un Peau-de Loup qui, à la suite d’un combat dans une foret, va être impliqué dans une guerre civile au sein d’un village Mitan. Je vous ai résumé les 3/4 de l’album en une phrase. Et c’est pas moi qui suit fort, c’est le scénario qui est maigre. Le scénariste anglais, qui a notamment signé des chefs d’œuvre tel que Planetary, Nextwave ou Authority, nous livre ici une histoire inintéressante, mal écrite, uniquement prétexte à des scènes de boucheries gratuites. De mémoire, c’est la première fois que l’auteur s’attaque à de l’heroïc-fantasy, et on peut pas dire que ce soit réussi. Le personnage principale, dont l’on connait rien, si ce n’est que c’est un vrai dure et qu’il a une grosse b*te, est inintéressant lui aussi, et à aucun moment le récit va amener des enjeux quant à son sort ou celui du village. Si cela avait été une série régulière, on aurait pu se dire « roooh, c’est bon, ils vont développer le personnage dans le tome 2 ».  Or ce n’est pas le cas (du moins pas avant 2009, sachant que ces épisodes ont été publié en 2006 aux USA…). De plus, le travail de Juan Jose Ryp est, comme à son habitude, quelque peu lourd, parfois illisible, et souligne l’aspect gore du récit. Si sur Black Summer ou No Hero, ça restait un minimum justifié, ici, c’est totalement gratuit, avec du sang en moyenne toute les deux pages. Mais il serait de mauvaise fois de ne pas parler des quelques planches absolument grandioses (notamment l’apparition de Dieu) Le dernier épisode est par contre dessiné par l’italien Gianluca Pagliarani. Si c’est plus lisible et agréable que son confrère espagnol, ça n’en reste pas moins rigide et difforme, par moment. Une vraie déception donc, surtout quand on connait le potentiel de ce duo, et surtout du scénariste.

Vous ne connaissez pas la philosophie ? Vous n’y avez jamais rien compris ?  Ou ça vous a toujours gonflé ? Super Philo est pour toi ! Le scénariste Fred Van Lante, qui a beaucoup bossé chez Marvel notamment sur Marvel Zombie, ou en ce moment, sur Hercule avec le crossover Chaos War, fait équipe avec le dessinateur Ryan Dunlavey, dessinateur de la série Comic Book Comics et du web comic M.O.D.O.K., afin de raconter de façon humoristique la vie et les thèses des plus grands philosophes. De Platon et sa fameuse caverne, à Nietzsche et sa théorie du sur-homme, les deux hommes parodie, tout en étant très fidèle, ces figures emblématiques de la philosophie. Et c’est là, la grande originalité et force de l’ouvrage : expliquer ces thèses, en apparence complexe, de façon humoristique et juste, afin de mieux faire passer le message. C’est drôle, tout en faisant réfléchir donc, grâce a des dessins très simple et cartoon, soulignant les traits humoristiques des personnages (Planton en catcheur, qui fait penser à Hulk) et une narration très sérieuse. Parfait pour découvrir la philosophie de manière originale en somme (comme moi).

Scott Pilgrim est un jeune canadien, un peu loser, qui joue dans un groupe de rock et qui n’a pas une vie amoureuse des plus trépidantes. Et un jour, il va rêver d’une fille, qu’il va finir par rencontrer dans la vraie vie. Cette fille, c’est Ramona Flowers. Sauf que pour sortir avec elle, il faut affronter ses 7 evil ex-boyfriends. Après avoir battu le premier, Matthew Patel (dans le tome 1) et le second, Lucas Lee (dans le tome 2), Scott va devoir affronter le troisième ex de Ramona : Todd Ingram. Et il se trouve que, par le plus malheureux des hasards, c’est l’actuel petit ami d’une certaine Envy Adams, une ex à Scott. Une situation plutôt délicate donc. Après un premier tome très sympathique et frais, qui posait la situation, et un second qui continuait dans la voie du délire pop culturelle, ce troisième tome s’impose comme celui qui mélange le plus habillement combats sur-réalistes et romance. Avec un dessin toujours très simple mais très dynamique, faisant parfois penser au manga, Brian Lee O’Malley continue tranquillement son histoire, en compliquant de plus en plus la tâche de Scott. En effet, ici, il ne va pas juste devoir affronter Todd, mais aussi, indirectement, son ex-petite amie, Envy. L’auteur va donc, avec plusieurs flashbacks, donner une réponse à la question : que s’est-il passé entre Envy et Scott ? Les histoires de cœur qui s’entre-mêles prennent donc une part plus importante du récit qu’auparavant, mais tout en gardant ce côté complètement barré, notamment lors d’une course dans un grand magasin canadien, le Honest Eds, ou lors du combat final. Une lecture de plus en plus plaisante au fil du temps. On attends le quatrième tome avec impatience (en Décembre, si tous va bien).

J’avais aussi prévu, dans un futur proche, de vous parler de Asterios Polyp, la dernière œuvre de David Mazzucchelli, mais Basile et Guillaume ont déjà fait une excellente chronique sur cloneweb donc bon…

Super Bigorskin

11
Juil
10

Marvel est tout de noir vêtu.

La Maison des Idées, créée par Stan Lee, a maintenant plus de 70ans. Toujours en quête de concepts innovants et révolutionnaires (moi ? ironique ?), Marvel a sorti, il ya 1an et demi, simultanément deux séries estampillées Noir, une nouvelle collection revisitant les origines de Spider-Man et des X-Men. Au vu du succès, Marvel renouvelle l’opération avec d’autres héros comme Wolverine ou Luke Cage. (oui oui, Luke Cage Noir. Lol.) En France, 4 mini-séries complètes sont sorties à ce jour. Faisons, avec l’aide d’un invité de prestige, j’ai nommé Marvel Boy, le tour de ces productions.

Spider-Man Noir

Spider-Man Noir, écrite à 4 mains par David Hine (Silent War) et Fabrice Sapolsky (Comic Box, que nous avons interviewé à Angoulême) et dessiné par l’artiste italien Carmine Di Giandomenico (Battlin’ Jack Murdock), cette mini-série en 4 parties est la première de cette nouvelle ligne Noir. L’histoire, se déroulant lors de la Grande Dépression en 1933, c’est celle de Peter Parker, neveu de May Parker, militante communiste, et de Ben Parker. Ce dernier va se faire tuer par le roi de la pègre new yorkaise, Norman Osborn. Peter va alors vouloir se venger, mais il va se passer quelque chose… d’étrange.

L’avis de Bigorneau: Spider-Man Noir ouvre le bal de cette collection, et pose le ton. L’ambiance polar est plutôt bien retranscrite et l’idée d’insérer le contexte politique et économique de l’époque renforce cette ambiance. Il y a de bonnes idées, l’intrigue est bien écrite. Le problème étant que l’on a plus l’impression de lire un What if qu’un véritable polar. Le côté magique et mystique jure avec le principe de base. Mais malgré cela, la lecture est plaisante, fluide. Les planches du dessinateur italien sont réussies mais encore une fois, le choix du dessinateur jure un peu avec le principe de base car son style ne colle pas vraiment. En gros, une bonne lecture qui porte mal son titre.

L’avis de Marvel Boy: Bien que l’histoire se veuille originale par la transposition de l’univers du Tisseur aux années 1930, on devient sceptique au fur et à mesure de notre lecture quant au traitement de certains personnages comme Ben Urich ou encore Tante May. Malgré tout, le personnage le plus changé est Peter Parker, qui içi, ne ressemble presque en rien à celui de l’univers classique (l’attachement au personnage original est complètement perdu dans cette histoire). On trouvera aussi dérangeant l’insertion du côté fantastique dans une histoire se voulant dans la veine des polars de l’époque. Côté dessin, Di Giandomenico nous offre des planches assez classiques, sans grande envergure, à l’image du scénario.

X-Men Noir

Quelques mois après la sortie du premier épisode de Spidey Noir, sort le début d’une nouvelle mini-série de la collection, cette fois ci consacrée aux X-Men. Écrite par Fred Van Lente (Marvel Zombie 3) et dessiné par Dennis Calero (qui a également réalisé les couvertures de Spider-Man Noir), ce récit est clairement le plus faible de tous. En 1937, Eric Magnus est le chef de la police de New York. Charles Xavier, quant à lui, travaillait avec des « sociopathes » appelés les X-Men, avant qu’il soit arrêté par Magnus. Aujourd’hui, alors que Jean Grey est morte, un homme part à la recherche de X-Men…

L’avis de Bigorneau: Au vu de la proximité des dates de sorties de Spider-Man Noir et de X-Men Noir, on pouvait se demander qui des deux équipes scénaristiques avait eu l’idée en premier. Maintenant, on est sur que ce n’est pas Fred Van Lante. Ce dernier signe une histoire médiocre, du fan service en veux-tu, en voilà, des références dans tous les sens, une pseudo histoire de meurtre qui part en récit fantastique incompréhensible au twist final à la wanagain bistoufly… Nan vraiment, c’est n’importe quoi, certains personnages n’ont aucun intérêt mais sont juste là pour faire coucou et repartir aussi vite qu’il sont venus. De plus, Dennis Calero, qui signe des couvertures à tomber par terre, livre un travail moche, statique, sans vie, et pas super agréable (mis à part quelques planches). Une vraie catastrophe qui fait vraiment perdre confiance à la licence.

L’avis de Marvel Boy:  Le scénario de cette minisérie est riche en intrigues et en personnages. Trop riche d’ailleurs. Le lecteur se perd dans ce méli-mélo de personnages adaptés assez facilement dans cet univers Noir : on croise tour à tour Gambit, Wolverine, Le Fléau et ces personnages qui mériteraient d’être exploités plus profondément mais qui ne le sont pas et ne servent qu’à déconcerter encore plus le lecteur. L’intrigue principale concerne de très loin les X-Men (pourtant, la minisérie leur est dédiée) et se finit par une chute aussi classique qu’inattendue (c’est déjà ça). Pour la partie graphique, Dennis Calero joue dans le réalisme, ce qui est tant mieux pour une histoire contée comme un polar. Cependant, ses couvertures variantes pour tout l’univers Noir restent d’un niveau supérieur.

Quelques temps après les 2 premiers récits, Marvel a commandé au près d’autres scénaristes des minis sur des personnages emblématiques. Le premier choisi est bien évidemment (surtout vu sa surexploitation) Wolverine. Pour s’occuper de la réécriture à la sauce polar du personnage, c’est à Stuart Moore (Iron Man: Director of S.H.I.E.L.D.) que l’on a confié les rênes, et à C.P. Smith (Wolverine) pour les dessins. Et autant le dire tout de suite, ça a de la gueule. Ici, on suit les péripéties de Jim Logan, détective privé de l’agence Logan & Logan. Mais lors d’une enquête pour le compte de Mariko Yashida, qui va faire remonter son passé à la surface, il va rencontrer Victor Creed !

L’avis de Bigorneau: Après X-Men Noir, on était en droit de ce dire « Ok, la ligne Noir, c’est de la merde ». Mais les previews de la minisérie Wolvie donnait vachement envie. Et il se trouve que ce récit, toujours en 4 partie, est excellent. Le dessin de C.P. Smith plonge le lecteur dans une ambiance de polar, noir et sombre qui colle parfaitement au récit complexe de Moore (vous méprenez pas, pas Alan). Ce dernier tisse un passé riche et mystérieux qui va s’entremêler à la trame principale pour livrer une conclusion étonnante et réussie.

L’avis de Marvel Boy: C’est à ce moment-là que vous allez me dire qu’après ces deux premières miniséries, on a tout les droits d’arrêter de lire du Marvel Noir. Et bien, rassurez-vous, car Wolverine Noir rattrape tout cela. Ici, Stuart Moore réalise un très bon travail scénaristique en revisitant l’univers du mutant griffu grâce à des flashbacks astucieux montrant ses origines et à une enquête tout droit sortie d’un bon polar. Les dessins de C.P.Smith sont parfaitement accordés à l’histoire, ce qui nous donne au final un très bon ensemble.

Daredevil Noir

Après le mutant griffu, c’est au tour de l’avocat aveugle d’avoir sa propre mini-série noir. Et pour le coup, c’est à un écrivain de polar, Alexander Irvine, que l’on a demandé d’écrire le scénario, et à l’incroyable dessinateur Tomm Coker de s’occuper de la partie graphique. Et encore une fois, c’est une réussite. On pourrait même parler du meilleur récit de la ligne. Ici, c’est l’histoire de Matt Murdock, un orphelin aveugle et détective privé qui aide Foggy Nelson dans son travail d’avocat. Il vit dans le quartier de Hell’s Kitchen, contrôlé par le Caïd. L’entrée dans sa vie d’une femme mystérieuse va chambouler sa vie.

L’avis de Bigorneau: Il faut bien l’avouer, si il y a bien un personnage qui colle parfaitement à l’ambiance polar, c’est bien Daredevil. Et on le voit très bien, puisque Alexander Irvine a pratiquement repris tous les éléments de l’histoire de base et à uniquement modifié quelques petits trucs pour rendre le truc plus noir et réaliste. Et ça marche du tonnerre, parce que paradoxalement, c’est le meilleur récit de la ligne. Le récit est haletant de bout en bout, et surtout, les planches sont tout simplement sublime. La travail de Tomm Coker est un régal pour les yeux, et fait clairement penser à Alex Maleev. Même si on a à aucun moment l’impression de lire un récit hors continuité tellement l’histoire reprend tous les éléments de base (à une vache près), ce Daredevil Noir est vraiment une œuvre géniale à lire d’urgence !

L’avis de Marvel Boy: On croise alors les doigts pour la quatrième minisérie estampillée Marvel Noir, consacrée au diable de Hell’s Kictchen, Daredevil. On a bien fait d’y croire car il s’avère que Daredevil Noir est une très bonne lecture.  Le scénario d’Alexander Irvine est de qualité et reste fidèle à l’univers de l’Homme Sans Peur tout en changeant judicieusement plusieurs choses. Le grand talent de Tomm Coker est mis à contribution et cela est non sans nous déplaire.

Après la lecture de ces quatre miniséries parues chez Panini Comics avec des prix défiants toute concurrence, on reste sceptique sur l’avenir de la série même si les histoires consacrées à Wolverine et à Daredevil nous laisse espérer de bonnes choses pour la suite.

Dark Bigorneau & Marvel The Boy Wonder




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