Posts Tagged ‘François Cluzet

27
Oct
11

Critique: Intouchables

Le cinéma français est gâté en ce moment, comme en attèstent les sorties de films comme The Artist, Polisse ou encore de celui dont nous allons vous parler aujourd’hui. Réalisé par Eric Toledano et Olivier Nakache (déjà réalisateurs de Nos Jours Heureux), Intouchables raconte une rencontre émouvante entre un riche tétraplégique et un jeune de banlieue, dont les destins mêlés vont changer respectivement leurs points de vue et leurs rapports aux autres, leurs vies tout simplement.

A la suite d’un accident de parapente, Philippe, riche aristocrate, engage comme aide à domicile Driss, un jeune de banlieue tout juste sorti de prison. Bref la personne la moins adaptée pour le job. Ensemble ils vont faire cohabiter Vivaldi et Earth Wind and Fire, le verbe et la vanne, les costumes et les bas de survêtement… Deux univers vont se télescoper, s’apprivoiser, pour donner naissance à une amitié aussi dingue, drôle et forte qu’inattendue, une relation unique qui fera des étincelles et qui les rendra… Intouchables.

Avec une scène d’introduction aussi inattendue qu’hilarante et nous présentant d’emblée les personnages ainsi que leur rapport l’un à l’autre, on sait pertinemment que les réalisateurs Toledano et Nakache vous nous faire découvrir une histoire à la fois sensible et drôle, traitant d’un sujet pas facile : le handicap. Seulement voilà, le film pourrait très bien tomber dans les clichés les plus affreux et on sera (agréablement) surpris de la finesse avec laquelle le sujet est traité et aussi par l’habilité du scénario qui évite tous les pièges faciles et qui prend le spectateur par la main à dose de vannes, de sentiments forts et de situations plus cocasses les une que les autres. Et pour cause, on enchaîne les fou-rires tout le long du film, et ce, grâce au jeu formidable des deux acteurs principaux, avec un François Cluzet parfait dans son rôle d’aristocrate un peu coincé mais rêveur et Omar Sy, qui est à la fois convaincant, extrêmement drôle et possédant lui-aussi sa part de sensibilité. L’atout charme de cet ensemble est bien évidemment Audrey Fleurot qui nous gratifie d’un rôle pas si essentiel que ça mais plaisant, accompagnant la plupart du temps Omar dans bon nombres de situations comiques.

On se tord de rire devant ce film. Pourquoi ? Parce que la plupart des scènes mettent en opposition deux mondes très différents, repérsentés respectivement par François Cluzet et Omar, et petit à petit, chacun va se retrouver dans la vie de l’autre, échangeant leur propres point de vue, se complétant l’un l’autre. C’est par cette idée de duo à la fois très différents chacun de leur côtés et très similaires une fois réunis, que le film nous emmène très loin, à la fois dans le rire et à la fois dans l’émouvant. Ces deux personnages deviennent alors invincibles, intouchables.

Du côté de l’image, le film nous lègue une photographie soignée, avec un vrai travail derrière, notamment durant les scènes de nuit, avec une visite magnifique dans Paris. On peut dire autant de bien pour ce qui est de la musique, à la fois bien dosée lorsqu’il s’agit de mettre en parallèle le côté classique et le côté groovy (avec le groupe cultissime Earth Wind And Fire ) mais aussi avec un thème musical au piano d’une grande beauté. Ainsi, le sens du détail est très appréciable et distingue déjà le film des autres films français actuels, ce qui est une très bonne chose.

Ne vous fiez pas aux préjugés sur ce genre de films, qui d’après certains tombent toujours dans les clichés, ne vous braquer pas parce que c’est un comédie française, parce que vous seriez à deux doigts de rater un des meilleurs films français de l’année. Bref, ce film est à voir et réserve encore bien des surprises. À bon entendeur…

L’Intouchable Marvel Boy.

30
Sep
10

Critique: Les Petits Mouchoirs

Dimanche 26 Septembre, à l’Eden d’Arcachon, l’acteur/réalisateur Guillaume Canet (accompagné de Gilles Lellouche et Joel Dupuch) est venu présenter en avant première, son dernier film, Les Petits Mouchoirs, qu’il a tourné en grande partie dans la région (Cap Ferret pour être précis). J’ai ainsi eu la chance d’assister à cet événement, assez rare dans la région (le dernière fois, c’était pour Camping 2… autant vous dire que j’y ai pas foutu les pieds !) Voici donc la critique de ce film formidable :

Après un premier long métrage, petite comédie loufoque sur le monde de la télévision, plutôt prometteur et un second, thriller policier maitrisé qui confirma le jeune acteur en tant que réalisateur de talent, Guillaume Canet revient avec un troisième long métrage très personnel, les Petits Mouchoirs, comédie romantique et dramatique au casting assez impressionnant.

Max, riche propriétaire d’un restaurant et sa femme, Véro, invitent chaque année leurs amis dans leur maison à côté de la mer pour célébrer l’anniversaire d’Antoine et le début des vacances. Mais cette année, avant qu’il ne parte de Paris, Ludo est victime d’un grave accident. Malgré ça, le groupe d’amis décide de partir en vacances. Leurs relations, leurs convictions et leur sens de la culpabilité vont être rudement mis à l’épreuve.

Les films chorales de ce type là, avec que des têtes d’affiches, c’est souvent très casse gueule. D’une part, parce qu’il faut arriver à gérer toutes les intrigues et sous intrigues sans se mélanger les pinceaux (ce qui est très souvent le cas) et d’autre part parce que c’est souvent l’occasion d’assister à une bataille d’égos, avec des acteurs qui tirent la couverture à eux même. (quoi ? Qui a dit Valentine’s Day ?) Ce n’est définitivement pas le cas ici. Le scénario, écrit également par Canet, arrive a entre croiser les vies des personnages tout en gardant sans jamais nous perdre en route. Les personnages sont très attachants, caractérisé avec finesse et interprété à la perfection par des acteurs convaincants et touchants. Le réalisateur s’étant entouré de ses amis proches, on ressent vraiment la complicité des personnages, mais aussi des acteurs, à l’écran. On y retrouve une Marion Cottilard qui prouve enfin qu’elle mérite son Oscar, mais aussi un Gilles Lellouche très attachant, un François Cluzet hilarant (mais à ses dépends) et surtout Joel Dupuch, un ostréiculture de la région étonnant de justesse. On vit, pendant 2h30, avec eux, comme si c’était nos amis. On rit avec eux, on pleure avec eux. Parce que oui, la grande force de ce film, c’est d’arriver à faire passer le spectateur des rires aux larmes avec une grande facilité. Et c’est souvent ces films là qui marchent le mieux niveau émotion.

Du point de vue technique maintenant, le film est là aussi réussi. La réalisation est maitrisé, soignée, livrant de sublimes plans aériens de la région et surtout une scène d’introduction époustouflante (j’en dis pas plus, c’est Guillaume qui nous l’as demandé !) Tiens, puisqu’on en parle de la région… Ça fait plaisir de voir un film qui montre enfin le coin de façon respectueuse et surtout magnifique (ça change de Camping… « Entre Arcachon et le Moulleau » nan mais franchement…) Canet dit qu’il adore cette région, et ça se voit ! Un petit mot sur la musique du film, composé de plein de chansons plutôt bien choisies qui collent vraiment bien à l’ambiance de chaque scène. Non ya pas à dire, Les Petits Mouchoirs est vraiment un grand film. Un grand film qui remue les tripes, qui ne laisse pas indiffèrent et qui démontre que le cinéma français ne se résume pas qu’à Bienvenue chez les Ch’tis ou Camping (ouais, j’ai une dent contre ce film, allez savoir pourquoi)

Après la projection, Guillaume Canet et Gilles Lellouche ont répondu aux questions pendant près d’une demi heure. Je mettrais en ligne l’enregistrement de ce « débat » le jour de la sortie du film, pour cause de spoilers. Ils étaient disponibles et très sympathiques, et on a donc, avec Guillaume, échangé nos numéros, puis on est allé boire un coup avec Gillou, et enfin, j’ai signé un contrat avec lui pour être l’acteur principale de son prochain film (quoi ? qui ? qui a dit « mytho » ?!)

Pour conclure, je vous encourage vivement à courir en salle le 20 Octobre pour ce gros gros coup de cœur, surement le meilleur film français de l’année !

Les Petits Bigorneaux

PS: Petit bonus track ! Vu à l’occasion de l’avant-première arcachonaise, le réalisateur Guillaume Canet et l’acteur Gilles Lellouche ont fait le déplacement pour nous présenter le film ! Ils ont alors répondu aux questions des spectateurs après la projection. Voici l’enregistrement audio de cette rencontre. Il y a donc pas mal de spoil, mais beaucoup d’anecdotes. Enjoy !




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