Posts Tagged ‘Dark Reign

21
Oct
11

Fluorescent Black

On a beau connaitre Milady depuis maintenant près de deux ans, on est toujours surpris d’un titre qui, à la base n’inspirait pas grand chose, et qui se révèle excellent autant dans le contenu en lui même que dans le contenant. Et Fluorscent Black fait parti de ses titres là.

À Singapour, la bio-ingénierie a partagé l’humanité en deux races : les Inférieurs et les Supérieurs. Et si vous n’avez pas la chance d’avoir un code génétique pur, il vous reste le ghetto, ses gangs, ses hybrides génétiquement modifiés, ses banques d’organes sauvages et son écosystème empoisonné. Bienvenue en 2085, année du Lapin. Bienvenue dans un avenir radieux !

Fluorescent Black est donc un histoire de science-fiction réalisée par MF Wilson et Nathan Fox (DMZ, Dark Reign: Zodiac). Mais comme le dit le scénariste dans la préface, cette histoire de SF se distingue des autres par une représentation du futur à la fois enchanté et désenchanté, où l’apocalypse et le salut règnent sur le même territoire. D’un côté, on trouve Singapour, ville prospère ou la population est riche et en bonne santé. De l’autre, on trouve la péninsule malaisienne où sont déportés tous les malades et les pauvres. Une vraie séparation au niveau de la richesse génétique, et non plus monétaire. Et c’est dans ce contexte là que l’on va suivre Max et Blue, frère et soeur, et leur mère, qui ont été déporté dans la péninsule malaisienne, à la suite d’une maladie trouvé dans les gènes de Max. Dans le quartier gangrené par la violence, Max et Blue, après la mort de leur mère, vont alors monter un business de revente d’organes. Dans le même temps, un laboratoire de Biopolis, ville entièrement faite de laboratoires de recherche, va créer accidentellement une femme avec des capacités cérébrales incroyables et surhumaines, qui va s’enfuir. Le contexte est posé, on peut enfin parler des qualités et défauts du bouquins.

Il faut avouer que le contexte et l’histoire de ce bouquin, si elle parait assez complexe et prise de tête, est très bien mis en place, simplement et efficacement. On ne s’attarde pas trop dans le détail, et on laisse le lecteur se faire une idée de la situation globale. Car la narration se focalise sur le personnage de Max et ses rapports avec sa soeur Blue (qui vont déterminer toute la suite des évènements). On trouve autours de ce duo une galerie de personnages plutôt bien présentés, qui vont tous avoir un rôle à jouer dans l’histoire. L’écriture de Wilson est en cela remarquable, car l’histoire, à la fois originale est déjà vue (si on schématise tous les évènements, on remarque que beaucoup d’oeuvre de SF s’inspire de ce schéma) est très bien écrite, en abordant des thèmes très intéressant (les limites de la sciences) sans pour autant oublier son histoires et ses personnages. Déjouant certaines attentes et codes de la SF, Wilson possède une subtilité dans son écriture que l’on retrouve dans les dialogues, traduit par un célèbre Philippe. Fluorescent Black est donc finement et excellemment bien écrit, malgré une fin un peu trop boucherie et expédié. Mais bon, personne n’est parfait. Ah moins que…

Nathan Fox le soit ? L’artiste de cette œuvre peut-être aisément comparé à Paul Pope. Pourtant, n’étant pas un grand amateur de ce dernier, j’ai été pleinement conquis par la partie graphique de Fluorescent Black ! L’artiste américain signe ici des planches d’une richesse graphique incroyable, tantôt avec une succession de plusieurs cases, tantôt avec de grande splash pages, mais sans jamais oublier la fluidité du story telling. Un trait et des composition dynamiques, des couleurs flashy donnant une dimension candide à une ambiance glauque, la partie graphique de ce graphic novel est une synthèse de beaucoup d’influences et de talent. D’autant que l’histoire permet à l’artiste de partir dans des délires graphiques, sur les compositions ou sur la physiologie des décors et personnages. Un ride   à la fois onirique et diablement violent que nous livre Nathan Fox, aidé à la couleur par Jeromy Cox. On regrettera par moment le manque de légèreté et de calme de certaines pages, pourtant voulue scénaristiquement, mais dont le dessinateur n’arrive pas à retranscrire le sentiment. Il n’en reste pas moins la découverte d’un dessinateur qui ne demande qu’à percer et à travailler sur des projets d’envergure (comme The Haunt avec Joe Casey ?)

Fluorescent Black est donc une très bonne surprise, remarquablement bien écrit et dessiné. A noter que Milady a fait un excellent travail éditorial, en proposant cette oeuvre dans un magnifique hardcover, solide et plein de petits bonus sympathiques en fin d’ouvrage. Une BD a ne pas manquer !

Fluorescent Bigor

30
Déc
09

L’année comics 2009 vue par Bigorneau (1/2)

C’est la fin de l’année pour Absolute Zone, et comme à chaque fin d’année, en plus de Noël, du vieux barbu, des cadeaux, du nouvel An et de la crise de foie annuelle, c’est l’heure de faire le bilan. C’est donc parti pour le bilan comics (en 2 parties) (bah oui, ya tellement de trucs qui sont sortis aussi) de l’année 2009 :

  • Secret Reign ou Dark Invasion ?

Comme chaque année, depuis prêt de 5ans, un grand évènement frappe l’univers Marvel, avec la promesse que, à la fin, l’univers ne sera plus jamais le même. Il y a 2 ans, c’était Civil War qui frappait, avec au final, la mort de Captain America et la mise en place de l’Initiative. L’année dernière c’était World War Hulk (avec au final… bah pas grand chose en fait). Et cette année, ce fut Secret Invasion ! Alors, le pitch : des Skrulls (race d’extraterrestres métamorphes) ont infiltrer la Terre et ont pris la place de certains super-héros. Et c’est maintenant l’heure de dévoiler son jeu, et d’éliminer tous les super-héros. Le voilà le crossover-de-la-mort-qui-tue-que-le-scénariste-il-y-pense-depuis-qu’il-a-8ans de l’année 2009. A côté de la série principale, on avait le droit à de longs épisodes ties-in.
Si la mini série principale était sympa au début, mais longue et lourde à la fin, certains arcs ou mini-séries sortent du lot de « bête tie-in pour vendre ». Parmi ceux-là, on trouve la mini série Thor (intéressante, et bien dessiné), celle sur les X-Men (très déconnecté de la série principale et qui se résume à « des Skrulls ! vite, tuons-les », avec des jolies dessins de Cary Nord) ou encore le début de la nouvelle série Deadpool (ultra fun et agréable à lire). Et ce crossover a aboutis à un nouveau statut quo : le Dark Reign (je vous dis rien dessus, si jamais vous avez pas encore la fin de Secret Invasion).  Donc voilà, 2009, c’était l’année des skrulls tout vilains pas beaux et, au final, de la victoire des méchants ! (du grand n’importe quoi, en gros)

  • Alan Moore est à la mode

On ne présente plus le grand Alan Moore (quoi que… pour les 4 endormis du fond, regardez ça, et dites merci à Xidius). Et cette année 2009 a été en quelque sorte son année. La sortie du film Watchmen de Zack Snyder, lecture superficielle de l’œuvre d’origine,  donna des idées aux éditeurs français. Méconnu du grand public dans nos lointaines contrés, ce demi-dieu du comics a vu une grand majorité de son œuvre republiée en France. Déjà, Panini Comics à réédité Watchmen, cité précédemment, dans 3 collections différentes (DC Absolute (à 70€), DC Cult (30€) et DC Big Books (15€)) afin de toucher un large public. D’autres œuvres cultes du maestro ont été publiées, comme V pour Vendetta (récit traitant de la liberté, se déroulant dans une Angleterre fasciste), La Ligue des Gentlemen Extraordinaires (en 2 tomes) (où l’auteur réuni les grands personnages de la littératures SF comme l’homme invisible ou Capitaine Nemo)  ou encore The Killing Joke (qui nous plonge dans la folie du Joker). Toutes ces œuvres, grandioses et incontournables, rencontre un grand succès (à l’image de V pour Vendetta ou de The Killing Joke, qui sont à l’heure actuelle, déjà en rupture de stock ou encore de Watchmen qui s’est écoulé à 50000 exemplaires). Delcourt aussi se met à publier du Alan Moore,  en ré-éditant Lost Girls, œuvre co-écrite avec son épouse, ainsi que From Hell. Delcourt a aussi publié du matériel inédit, avec la second tome de Suprême. On en aura mangé de Alan Moore cette année (ce qui n’est pas une mauvaise chose en soi), et ce n’est pas prêt de s’arrêter, quand on voit dans les prochaines sorties Panini, la réédition de Saga of the Swamp Thing 1 et du tome 7 de Promethéa

  • Le coming back du Golden Age

Allez savoir si c’est un effet de la crise, mais certains auteurs, probablement nostalgiques de l’âge d’or des comics, ont, cette année, ressusciter des vieux personnages oubliés pour leur faire vivre des aventures contemporaines. Ça commence avec The Twelve (dont le premier tome est sorti chez nous), écrit par J. Michael Straczynski (Thor) et dessiné par Chris Weston (Les Invisibles), qui raconte comment un groupe de 12 super-héros qui combattaient aux côtés de Captain America durant la 2nd Guerre Mondiale, se réveillent à notre époque. La série n’est pas achevé aux USA (faute de tensions entre l’auteur et le rédacteur en chef de Marvel, Joe Quesada), mais ce premier tome est un régal, qui nous en met plein la vue (merci Weston) et qui nous plonge dans la psychologie des personnages d’une très belle façon (merci Straczynski). Ensuite, chez Dynamite, on trouve Project Superpowers, la série de Jim Krueger et Alex Ross (2 tomes sont sortis en France). Le pitch est à peu près le même que The Twelve, à la différence que, au lieu de les faire venir dans notre univers, il les fait atterrir dans une Amérique fasciste, et traite moins la psyché des personnages. Et enfin, le dernier : Avengers/Invaders de… bah Jim Krueger et Alex Ross, encore eux. Pour cette série limité en 12 épisodes, les 2 auteurs font revenir l’équipe des Invaders (première équipe de superhéros de l’univers Marvel puisqu’ils ont combattu durant la 2nd Guerre Mondiale) et les allies aux Avengers (qu’ils soient Nouveaux ou Puissants) contre une menace commune. Même si c’est la moins bonne série du lot, le récit de Ross est pas mal et nous donne envie de plonger dans nos anciens numéros de Captain America.

Voilà, c’est tout pour cette semaine. Dans sept petits jours, je vous parlerais de la fin et du renouveau de l’univers Ultimate, de Milady, de Dc Comics (oui, un peu, quand même) mais aussi de toutes les autres sorties qui ne méritent pas un paragraphe à elles seules, mais qui méritent quand même qu’on en parle. Exceliooooooor ! (copyright Stan Lee)

Bigorneau, qui a eu plein de comics à noël \o/




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