Posts Tagged ‘Cyclope

14
Juin
11

Astonishing X-Men: Surdoués & Invincibles

Avec le très bon film X-Men First Class, qui a relevé le niveau de la franchise, des envies de lectures se sont manifestés. Après avoir vu les mutants sur grand écran, quoi de plus normal que de vouloir revenir à la base, à leurs histoires papiers. Si Panini a mis en avant certaines œuvres, comme X-Men Deadly Genesis (avec le numéro 4 des Grandes Sagas Marvel) ou X-Men Origins (une série de one-shots consacrés aux mutants les plus connus), la série la plus abordable, et la meilleur qualitativement parlant, c’est Astonishing X-Men, de Joss Whedon et John Cassaday.

Alors que Cyclope et Emma Frost, les nouveaux responsables de l’Institut pour Jeunes Surdoués, reforment les X-Men dans le but de mettre leurs superpouvoirs au service de la communauté, la célèbre généticienne Kavita Rao annonce l’existence d’un remède contre le gène mutant. Outre les tensions que cette révélation crée au sein des mutants, les X-men doivent également faire face à d’autres menaces, que ce soit en la personne du extra-terrestre, ou même de propres amis qui vont changer de bord…

Si le titre a été utilisé pour deux autres séries, en 95 et 99, c’est en 2004 que la série Astonishing X-Men, dont on va parler, avec Joss Whedon aux commandes, a été créée. Faisant directement suite au run de Grant Morrison sur la série New X-Men, la série donne une liberté totale à Whedon quand à l’équipe et l’histoire qu’il veut raconter. C’est d’ailleurs ce qui a attiré le scénariste, pouvoir arriver sur une série en prenant plus ou moins en compte la continuité (c’est d’ailleurs encore le principe des séries Astonishing existantes). Le scénariste de Buffy va alors lancer sa série, avec comme base la fin du run de Morrison (la mort de Jean Grey), pour mieux s’écarter de la continuité et faire ce qu’il veut, avec les personnages qu’il veut, en mêlant drame, humour, conflits intergalactiques de grandes envergures, et conflits humains et mutant de plus petites envergures, tout en caractérisant ses personnages à merveilles et livrant des scènes d’actions qui servent l’histoire. Tout un programme.

Cyclope, Wolverine, Emma Frost, Le Fauve et Kitty Pride forment donc cette nouvelle équipe des X-Men, une équipe de super-héros et les dirigeant de l’Institut Xavier qui accueille les jeunes mutants et leurs apprennent comment maitriser leurs pouvoirs. Joss Whedon va utiliser ces deux éléments comme éléments centraux de l’histoire, avec à la fois une tentative de réhabilitation des mutants en les présentant comme des héros, au même titres que les 4 Fantastiques (qui font une apparition dans la série, justement) et également le rapport entre profs et élèves, qui va donner encore plus de responsabilité à l’équipe de Cyclope. Ainsi, le récit va prendre une tout autre dimension, conjuguant grands enjeux (touchant d’autres héros du Marvelverse) et rapports psychologiques entre personnages, le tout étant très bien jaugé. Car c’est là toute la force de ce scénariste, marier de grands évènements aux multiples ramifications, avec des éléments plus terre à terre, simple, ce basant avant tout sur l’humain (ou dans le cas présent, des mutants).

Les X-Men vont être donc confrontés à plusieurs menaces, qui vont entrainer son lot de scènes d’actions. Car la série est très rythmée. Les scènes d’actions sont nombreuses, et toujours bien introduites, avec de multiples enjeux. Des scènes souvent spectaculaires, grâce au dessinateur John Cassaday (on reviendra sur son travail plus tard). Mais la série ne se résume pas à cela, puisque il y a beaucoup de scènes de dialogues, qui développent la psychologie des personnages et amène une touche d’humour à la série. Le tout donne un ensemble homogène, un savant mélange d’action et d’humour, sans négliger l’aspect psychologique des personnages. Car si il y a bien des personnages qui en bavent dans l’univers Marvel, c’est bien les mutants. Il ne faut pas oublier que c’est une minorité, victime de discrimination, et qui possèdent des pouvoirs, pour certains, très handicapants. Ainsi, des personnages comme Le Fauve (dans les premiers épisodes) ou comme Cyclope (dans les derniers) sont très bien développés dans ce sens-là, les mettant face à leurs handicaps. En dehors de cet aspect, les relations entre personnages sont très bien développées par le scénariste. La relation Kitty/Emma qui va être le cœur d’une intrigue, ou même le conflit entre Wolverine et Cyclope au début de la série, montrent l’importance que donne Whedon aux relations entre X-Men, qui peuvent passer du premier au second plan de l’intrigue, et qui témoigne de l’aspect télévisuel de son écriture.

En effet, même en ne connaissant pas le style d’écriture de Joss Whedon (scénariste de Buffy, Firefly, Dollhouse…), on ressent cette structure télévisuelle dans cette BD. On retrouve donc une construction par épisode, avec un équilibre entre dialogue et action, et un cliffhanger toujours bien dosé, mais également une construction par arc de 6 épisodes qui représentent ce que serait une saison. Les 24 épisodes et le Giante Size en guise d’épilogue forme une saga fermée, avec peu de contact avec la continuité Marvel. Ou plutôt, la continuité n’a pas d’effets sur cette saga, Whedon s’y amuse et raconte l’histoire qu’il veut, avec les personnages qu’il veut. Par conséquent, le contraire est vrai, de nombreux éléments de la saga ont été repris dans la continuité (la fin, le Breakworld, le S.W.O.R.D….). Bref, cette série est la série de Whedon, avec son casting et où il y fait ce qu’il veut.

C’est également, bien évidemment, la série de John Cassaday, dessinateur talentueux de cette série, mais aussi de Planetary avec Warren Ellis. Il montre ici, encore une fois, l’étendu de son talent par des pages sublimes, que ce soit des splash-pages ou des planches plus « classiques », avec une narration et un story telling clair. Le plaisir de lecture est là, d’autant plus que les scènes d’action sont dynamiques, avec de bonnes idées de cadrages. Toute la série est réalisée par ce dessinateur, ce qui donne une unité graphique à la série, ce qui est fort appréciable. D’autant plus que c’est le dernier bon travail de ce dessinateur, qui enchaine depuis quelques années les couvertures quelques peu… moches.

Pour conclure, voilà la série parfaite pour découvrir du vrai bon X-Men super-héroïque, avec un mélange parfait entre action, humour et drame, et des planches magnifiques. La série a été publiée dans 2 Marvel Deluxe en France, et réunies dans un Omnibus aux USA.

Astonishing Bigor

11
Juil
10

Marvel est tout de noir vêtu.

La Maison des Idées, créée par Stan Lee, a maintenant plus de 70ans. Toujours en quête de concepts innovants et révolutionnaires (moi ? ironique ?), Marvel a sorti, il ya 1an et demi, simultanément deux séries estampillées Noir, une nouvelle collection revisitant les origines de Spider-Man et des X-Men. Au vu du succès, Marvel renouvelle l’opération avec d’autres héros comme Wolverine ou Luke Cage. (oui oui, Luke Cage Noir. Lol.) En France, 4 mini-séries complètes sont sorties à ce jour. Faisons, avec l’aide d’un invité de prestige, j’ai nommé Marvel Boy, le tour de ces productions.

Spider-Man Noir

Spider-Man Noir, écrite à 4 mains par David Hine (Silent War) et Fabrice Sapolsky (Comic Box, que nous avons interviewé à Angoulême) et dessiné par l’artiste italien Carmine Di Giandomenico (Battlin’ Jack Murdock), cette mini-série en 4 parties est la première de cette nouvelle ligne Noir. L’histoire, se déroulant lors de la Grande Dépression en 1933, c’est celle de Peter Parker, neveu de May Parker, militante communiste, et de Ben Parker. Ce dernier va se faire tuer par le roi de la pègre new yorkaise, Norman Osborn. Peter va alors vouloir se venger, mais il va se passer quelque chose… d’étrange.

L’avis de Bigorneau: Spider-Man Noir ouvre le bal de cette collection, et pose le ton. L’ambiance polar est plutôt bien retranscrite et l’idée d’insérer le contexte politique et économique de l’époque renforce cette ambiance. Il y a de bonnes idées, l’intrigue est bien écrite. Le problème étant que l’on a plus l’impression de lire un What if qu’un véritable polar. Le côté magique et mystique jure avec le principe de base. Mais malgré cela, la lecture est plaisante, fluide. Les planches du dessinateur italien sont réussies mais encore une fois, le choix du dessinateur jure un peu avec le principe de base car son style ne colle pas vraiment. En gros, une bonne lecture qui porte mal son titre.

L’avis de Marvel Boy: Bien que l’histoire se veuille originale par la transposition de l’univers du Tisseur aux années 1930, on devient sceptique au fur et à mesure de notre lecture quant au traitement de certains personnages comme Ben Urich ou encore Tante May. Malgré tout, le personnage le plus changé est Peter Parker, qui içi, ne ressemble presque en rien à celui de l’univers classique (l’attachement au personnage original est complètement perdu dans cette histoire). On trouvera aussi dérangeant l’insertion du côté fantastique dans une histoire se voulant dans la veine des polars de l’époque. Côté dessin, Di Giandomenico nous offre des planches assez classiques, sans grande envergure, à l’image du scénario.

X-Men Noir

Quelques mois après la sortie du premier épisode de Spidey Noir, sort le début d’une nouvelle mini-série de la collection, cette fois ci consacrée aux X-Men. Écrite par Fred Van Lente (Marvel Zombie 3) et dessiné par Dennis Calero (qui a également réalisé les couvertures de Spider-Man Noir), ce récit est clairement le plus faible de tous. En 1937, Eric Magnus est le chef de la police de New York. Charles Xavier, quant à lui, travaillait avec des « sociopathes » appelés les X-Men, avant qu’il soit arrêté par Magnus. Aujourd’hui, alors que Jean Grey est morte, un homme part à la recherche de X-Men…

L’avis de Bigorneau: Au vu de la proximité des dates de sorties de Spider-Man Noir et de X-Men Noir, on pouvait se demander qui des deux équipes scénaristiques avait eu l’idée en premier. Maintenant, on est sur que ce n’est pas Fred Van Lante. Ce dernier signe une histoire médiocre, du fan service en veux-tu, en voilà, des références dans tous les sens, une pseudo histoire de meurtre qui part en récit fantastique incompréhensible au twist final à la wanagain bistoufly… Nan vraiment, c’est n’importe quoi, certains personnages n’ont aucun intérêt mais sont juste là pour faire coucou et repartir aussi vite qu’il sont venus. De plus, Dennis Calero, qui signe des couvertures à tomber par terre, livre un travail moche, statique, sans vie, et pas super agréable (mis à part quelques planches). Une vraie catastrophe qui fait vraiment perdre confiance à la licence.

L’avis de Marvel Boy:  Le scénario de cette minisérie est riche en intrigues et en personnages. Trop riche d’ailleurs. Le lecteur se perd dans ce méli-mélo de personnages adaptés assez facilement dans cet univers Noir : on croise tour à tour Gambit, Wolverine, Le Fléau et ces personnages qui mériteraient d’être exploités plus profondément mais qui ne le sont pas et ne servent qu’à déconcerter encore plus le lecteur. L’intrigue principale concerne de très loin les X-Men (pourtant, la minisérie leur est dédiée) et se finit par une chute aussi classique qu’inattendue (c’est déjà ça). Pour la partie graphique, Dennis Calero joue dans le réalisme, ce qui est tant mieux pour une histoire contée comme un polar. Cependant, ses couvertures variantes pour tout l’univers Noir restent d’un niveau supérieur.

Quelques temps après les 2 premiers récits, Marvel a commandé au près d’autres scénaristes des minis sur des personnages emblématiques. Le premier choisi est bien évidemment (surtout vu sa surexploitation) Wolverine. Pour s’occuper de la réécriture à la sauce polar du personnage, c’est à Stuart Moore (Iron Man: Director of S.H.I.E.L.D.) que l’on a confié les rênes, et à C.P. Smith (Wolverine) pour les dessins. Et autant le dire tout de suite, ça a de la gueule. Ici, on suit les péripéties de Jim Logan, détective privé de l’agence Logan & Logan. Mais lors d’une enquête pour le compte de Mariko Yashida, qui va faire remonter son passé à la surface, il va rencontrer Victor Creed !

L’avis de Bigorneau: Après X-Men Noir, on était en droit de ce dire « Ok, la ligne Noir, c’est de la merde ». Mais les previews de la minisérie Wolvie donnait vachement envie. Et il se trouve que ce récit, toujours en 4 partie, est excellent. Le dessin de C.P. Smith plonge le lecteur dans une ambiance de polar, noir et sombre qui colle parfaitement au récit complexe de Moore (vous méprenez pas, pas Alan). Ce dernier tisse un passé riche et mystérieux qui va s’entremêler à la trame principale pour livrer une conclusion étonnante et réussie.

L’avis de Marvel Boy: C’est à ce moment-là que vous allez me dire qu’après ces deux premières miniséries, on a tout les droits d’arrêter de lire du Marvel Noir. Et bien, rassurez-vous, car Wolverine Noir rattrape tout cela. Ici, Stuart Moore réalise un très bon travail scénaristique en revisitant l’univers du mutant griffu grâce à des flashbacks astucieux montrant ses origines et à une enquête tout droit sortie d’un bon polar. Les dessins de C.P.Smith sont parfaitement accordés à l’histoire, ce qui nous donne au final un très bon ensemble.

Daredevil Noir

Après le mutant griffu, c’est au tour de l’avocat aveugle d’avoir sa propre mini-série noir. Et pour le coup, c’est à un écrivain de polar, Alexander Irvine, que l’on a demandé d’écrire le scénario, et à l’incroyable dessinateur Tomm Coker de s’occuper de la partie graphique. Et encore une fois, c’est une réussite. On pourrait même parler du meilleur récit de la ligne. Ici, c’est l’histoire de Matt Murdock, un orphelin aveugle et détective privé qui aide Foggy Nelson dans son travail d’avocat. Il vit dans le quartier de Hell’s Kitchen, contrôlé par le Caïd. L’entrée dans sa vie d’une femme mystérieuse va chambouler sa vie.

L’avis de Bigorneau: Il faut bien l’avouer, si il y a bien un personnage qui colle parfaitement à l’ambiance polar, c’est bien Daredevil. Et on le voit très bien, puisque Alexander Irvine a pratiquement repris tous les éléments de l’histoire de base et à uniquement modifié quelques petits trucs pour rendre le truc plus noir et réaliste. Et ça marche du tonnerre, parce que paradoxalement, c’est le meilleur récit de la ligne. Le récit est haletant de bout en bout, et surtout, les planches sont tout simplement sublime. La travail de Tomm Coker est un régal pour les yeux, et fait clairement penser à Alex Maleev. Même si on a à aucun moment l’impression de lire un récit hors continuité tellement l’histoire reprend tous les éléments de base (à une vache près), ce Daredevil Noir est vraiment une œuvre géniale à lire d’urgence !

L’avis de Marvel Boy: On croise alors les doigts pour la quatrième minisérie estampillée Marvel Noir, consacrée au diable de Hell’s Kictchen, Daredevil. On a bien fait d’y croire car il s’avère que Daredevil Noir est une très bonne lecture.  Le scénario d’Alexander Irvine est de qualité et reste fidèle à l’univers de l’Homme Sans Peur tout en changeant judicieusement plusieurs choses. Le grand talent de Tomm Coker est mis à contribution et cela est non sans nous déplaire.

Après la lecture de ces quatre miniséries parues chez Panini Comics avec des prix défiants toute concurrence, on reste sceptique sur l’avenir de la série même si les histoires consacrées à Wolverine et à Daredevil nous laisse espérer de bonnes choses pour la suite.

Dark Bigorneau & Marvel The Boy Wonder




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