En attendant son prochain album, Chan Marshall alias Cat Power nous a offert un magnifique concert pour le festival Days off à la salle Pleyel le 3 juillet dernier.
Avec une première partie lente tenue par le timide Olafur Arnalds et son groupe interprétant des instrumentales au piano, quatuor à cordes et rythmes électroniques, l’ambiance était plus à l’endormissement dans l’audience qu’aux longs et forts applaudissements. Heureusement, la belle Chan Marshall était là pour remonter le niveau, mais surtout pour donner une ambiance plus chaleureuse à la grande salle Pleyel.
Après s’être fait attendre un bon quart d’heure, les musiciens rentrent enfin sur scène accompagnés de Cat Power. N’oubliant pas de saluer son public, les premières notes se font entendre avec la chanson Bully, qui annonce un nouvel album sous le signe du retour aux sources musicales de Chan Marshall : simples et minimalistes. Enchainant ensuite avec des reprises de Billie Holiday, Janis Joplin et d’autres artistes. Elle nous offre un moment de poésie rare par sa gestuel et sa voix.
Malheureusement le stress se fait sentir sur les épaules de Cat Power oubliant même les paroles de certaines chansons et faisant douter son groupe sur le rythme de ces chansons. Il lui arrive même à un moment de s’excuser haut et fort au micro. En réponse à l’artiste une personne dans le public lui répond : « I DON’T BLAME YOU » (« je ne t’en veux pas » mais surtout titre d’une des chansons de Cat Power).
Les regards échangés entre les différents membres du groupe, Cat Power allant vers eux pour leur parler en plein milieu d’une chanson, sa gestuel et marchant toujours dans les zones sombres de la scène… ça rassure donc, c’est bien un concert de Cat Power.
Prise par sa musique elle continue donc par 3 de ses compositions avec tout particulièrement The Greatest où, à la fin de la chanson, elle décide de quitter la scène, laissant le groupe terminer l’instrumental. Petite frayeur dans l’audience, peur qu’elle ne revienne pas… chose déjà produite auparavant dans certains de ses concerts.
Mais pour le plus grand plaisir de tous elle revient alors pour continuer son set par une reprise des Stooges… I Wanna Be Your Dog.
Elle enchaine ensuite par ses compositions montrant la justesse dans sa voix et la difficulté, encore une fois, pour son groupe de la suivre.
Le concert se termine par ses trois meilleures chansons dont une nouvelle composition : Ruin, changeant totalement l’ambiance par un rythme beaucoup plus soutenu. Elle nous montre alors la magnificence de sa voix avec une reprise d’une chanson en espagnol. Elle finit sur I Don’t Blame You, allant alors chercher un bouquet dans les coulisses et lançant des roses à tout va dans le public.
Son groupe quitte la scène, la laissant alors seule avec son public : elle sert des mains, rigole avec ses fans et enfin part difficilement dans les coulisses après de nombreux salut.
Pour résumer :
Mélangeant justesse, beauté, minimalisme et simplicité, Cat Power nous prouve encore une fois son envie de partager et de donner avec son public. Malgré ses difficultés à garder le rythme et à surmonter son stress, la belle et timide Chan Marshall nous offre un de plus beaux moments de rock pouvant exister.
Et en cadeau une chanson inédite de Cat Power : Monster
Punkos