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27
Juil
11

La Minute Rock HS #2: Rock and the City

Deuxième numéro hors-série de la Minute Rock pour ces vacances, qui repoussent encore plus loin les limites de l’originalité en vous proposant aujourd’hui de partir à la découverte d’un documentaire en cinq parties présentant cinq villes uniques pour leur rapports privilégiés avec le monde du Rock’n’Roll. Ce documentaire s’intitule Rock and the City et nous emmène à Liverpool, New York, Kingston, Berlin et Paris. C’est parti pour ce tour du monde placé sous le signe du Rock !

Vous l’aurez deviné, quand on parle d’un très bon documentaire comme Rock and the City, on fait vite le rapprochement avec la chaîne la plus regardée des français Arte. En effet, c’est la boîte Arte qui produite Rock and the City et ça s’en ressent : le doc est concis, très bien fourni en informations et permet une immersion totale dans n’importe laquelle des villes présentées, ainsi que dans leur style musical respectif. De plus, de nombreuses interviews et de visites dans des lieux mythiques sont au rendez-vous, on découvre aussi bien des lieux qui anciennement étaient incontournables que les bonnes adresses qui sont toujours utiles si le téléspectateur a pour idée de faire une escapade dans les villes présentées.

« De lieux mythiques en clubs branchés, les artistes prennent le pouls de la ville », c’est par cette phrase de Philippe Manœuvre, qui est ici notre guide à travers le monde du rock, que s’ouvre chaque épisode du documentaire. Et cette phrase s’applique bien à chaque ville explorée même si l’ambiance et le son de chacune d’elle diffère totalement. En effet, à Kingston, on découvre la Jamaïque d’aujourd’hui, qui regrette grandement la perte de Bob Marley, qui faisait office de Dieu vivant en quelque sorte sur ces terres, cependant on découvre que la ville essaie de tourner la page et de continuer à faire évoluer la musique reggea.  Tout à l’opposé, Berlin a un passé rock (les salles de concert de l’époque sont maintenant des boîtes de nuit) mais un présent house music avec l’avènement des artistes électro qui sont très courants en Allemagne. À New York, c’est encore différent : c’est effectivement là-bas que le Hip-Hop a débuté et on nous rappelle au bon souvenir des premiers du genre comme Run DMC ou Sugarhill Gang. On nous présente en parallèle tout le passé rock’n’roll de la ville avec les Ramones, Blondie … qui ont laissé place aujourd’hui au rock alternatif avec Chairlift par exemple. À Liverpool, la Beatlemania est encore présente et le cœur musical de la ville résiste encore et encore par le biais des vendeurs de vinyles ou par les vendeurs de vêtements que l’on ne retrouve nulle part ailleurs car uniques en leur genre et tellement british. Enfin, à Paris, on visite les grands clubs de la capitale comme le Bus Palladium, les salles mythiques comme l’Olympia et on revient aussi aux premiers pas de la musique électro française en parcourant les studios d’enregistrement des Daft Punk par exemple.

Mais tout ça n’est qu’une présentation très succincte des différents lieux et thèmes abordés dans Rock And The City, qui reste encore aujourd’hui la meilleur visite du rock à travers le monde et à travers les époques, tout en présentant d’autres styles musicaux tout aussi intéressants. Ce documentaire est divisé en cinq DVD que vous pourrez trouver au rayon musique de votre magasin culturel, si il en reste encore !

Marvel Boy and the City.

25
Jan
10

Le cinéma allemand: un retour sur l’histoire. La chute (3/3)

Notre dossier consacré aux films allemands de ces dernières années traitant de l’Histoire récente de ce pays s’achève aujourd’hui avec un film en tous points époustouflant: La Chute, sorti en 2004 proposant une vision des dernières heures d’Adolf Hitler dans son Bunker, à Berlin. Film réalisé par Oliver Hirschbiegel.

 

Si j’ai choisi de parler de ce film en dernier lieu, et en dehors de l’ordre chronologique qui pouvait être attendu, c’est parce qu’il m’a particulièrement touché par sa noirceur, et également parce que il se démarque totalement des deux autres.

En avril 1945, alors que Berlin est déjà sous la menace inéluctable de l’Armée Rouge, Adolf Hitler, renfermé dans son bunker, persiste dans son délire et croit toujours en la victoire. Alors que ces hommes les plus fidèles, sentant le vent tourner, le quittent ou se préparent à mourir, le IIIème Reich vit ses dernières heures d’existence.

Reprenant l’une des pages les plus sombres de l’Histoire du XXème siècle,  Bernd Eichinger, le scénariste et Oliver Hirschbiegel, le réalisateur, offrent une vision incroyablement immersive de la fin de la vie du Führer, incarné par un Bruno Ganz glaçant de justesse dans ce costume difficile à porter. Car pourrait-on imaginer pire rôle que celui d’Adolf Hitler, auteur des atrocités qu’on lui connait? Comment rentrer dans cette peau éclaboussée de sang et d’ignominies? C’est en tout cas le défi qu’a choisi de relever Bruno Ganz, et il faut saluer le courage dont il a su faire preuve. En effet, avant de voir sa performance, de nombreuses personnes dans le métier lui ont tourné le dos.

Il faut de suite saluer la performance de l’acteur, fabuleuse, qui a d’ailleurs à l’époque de la sortie du film fait frissonner toutes salles. Personne n’avait osé faire une oeuvre cinématographique aussi axée sur la psychologie de ce personnage, un grand malade, personne n’était allé aussi loin dans son intimité, dans son rôle de chef des armées aveugle, à la veille d’une défaite évidente. Jouer l’inhumanité est une démarche particulièrement difficile, surtout lorsqu’elle est liée à la folie. Bruno Ganz est infect à souhait, monstrueux comme il faut, sans pour autant tomber dans le surjeu. Il est un Hitler convaincant, sans doute assez proche de la réalité sur son caractère plus que changeant. Il ne montre pas une once de compassion, pas un regard sur le monde à feu et à sang qu’il laisse derrière lui. Il éprouve plus de tristesse à l’idée de tuer son propre chien plutôt qu’à celle de se tuer et de tuer sa femme, ainsi que de faire mourir bon nombre de personnes dans le bunker, ce qui renforce son inhumanité, sa démence.

(la mort est proche).

Voir le film à travers les yeux d’Hitler aurait été sans aucun doute trop choquant, c’est pourquoi le réalisateur a choisi un système de narration plus sophistiqué, mais tout de même intéressant: l’ation se déroule à travers  Traudl Junge, la dernière secrétaire du Führer. Elle permet de relier deux personnages aux caractères et aux opinions radicalement opposés mais qui, pourtant, ont vécu ensemble très longtemps, dans une relation professionnelle uniquement. Cela permet parallèlement de montrer que le dictateur avait réussi à berner, à électriser tout le monde, même des personnes bienveillantes.

D’autre part, l’univers du bunker est remarquable. Il confère au film une ambiance sclérosée, une atmosphère inquiétante annonciatrice d’une fin particulièrement chargée en émotions, où la haine, la pitié et l’espoir se mêlent. Ce film est particulièrement puissant et ne laissera personne indifférent. La vision qu’il propose de la fin de la vie d’Adolf Hitler est particulièrement originale, car le spectateur ne peut éprouver de compassion de vant la débandade du régime nazi. Il n’est clairement pas facile de se positionner dans cette oeuvre, où les habituels repères ont disparu. 

Oceanlook.

18
Jan
10

le cinéma allemand: un retour sur l’histoire. Good bye, Lenin! (2/3)

Good bye, Lenin! est un film allemand, réalisé par Wolfgang Becker, sorti en Allemagne en 2003.

Ce film a énormément marqué le public allemand et européen par l’image qu’il véhicule de la fin de la RDA, et le début de la réunification allemande.

En 1989, Christiane est une fervente partisane du pouvoir communiste en déclin, pourtant émoussé depuis des années. La RDA vit ses dernières heures d’existence, et l’ombre de la chute du mur plane déjà au dessus de Berlin. Un soir, elle aperçoit son fils Alex dans une manifestation contre le pouvoir, elle s’évanouit et tombe dans le coma. Lorsqu’elle se réveille en juin 1990, la RDA n’est plus et le capitalisme a commencé à envahir la partie Est du pays. Alex va alors faire tout ce qui est en son possible pour que sa mère ne découvre rien de la vérité, car un trop grand choc pourrait la mettre en danger.

Le film est bercé par l’exceptionnelle musique de Yann Tiersen (Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain). La grande force de ce film réside dans son scénario absolument loufoque, particulièrement original et travaillé. On s’amuse et on s’inquiète des stratagèmes abracadabrants d’Alex pour cacher à sa mère la vérité. La morale ne tombe jamais dans le manichéisme, ce qui reste une force trop rare au cinéma. En effet, si une critique de l’immobilisme et de la stérilité du communisme est faite, sans exagération,  on perçoit, sans doute moins fortement, un regard ironique, parfois acerbe du réalisateur vis à vis de ce capitalisme fou qui envahit la partie Est du pays.


Le personnage incarné par Daniel Brühl (vu dans Inglorious Basterds) est le fil conducteur de ce film remarquable: il est particulièrement attachant par la dévotion qu’il prouve à sa mère malade. Il est intéressant de le voir évoluer dans ce nouveau monde qui s’ouvre, à la recherche de son passé et de lui-même. Et c’est bien en ce sens que Good bye, Lenin! dépasse le cadre du film historique, il est le symbole de toute une génération de jeunes allemands qui se sont ouverts au monde et à la liberté, le symbole d’une Allemagne retrouvée.

Goodbye Lenin!, vous l’aurez compris, est un film incontournable par le remarquable scénario qu’il propose, et la finesse avec lequel il traite des sujets aussi lourds que ceux qui jonchent l’Histoire allemande. Preuve, s’il en fallait encore une, que cinéma, et Histoire ne sont en rien incompatibles.

Oceanlook.




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