C’est peut-être parce que je ne fais plus parti de la cœur de cible de la majeur partie des dessins animés actuels ou peut-être parce qu’ils ne sont plus aussi géniaux qu’auparavant, mais je ne regarde presque plus de séries animées. Reste quand même, parce que je suis fan de comics, les séries super-héroïque, telles que Batman The Brave & The Bold, ou la récente (et excellente) Young Justice. Mais une autre production récente m’a touché, et s’est révélée vraiment grandiose. Et il ne fallait pas moins que le magnifique Genndy Tartakovsky pour me faire cet effet là, avec sa dernière production: Sym-Bionic Titan !
Créée par Genndy Tartakovsky, Paul Rudish, Bryan Andrews. Avec Kevin Thoms, Brian Posehn, Tara Strong, Don Leslie, John DiMaggio, Tim Russ.
Ilana (Princesse de la famille royale) de Lance (un soldat qui doit protégé la princesse) et d‘Octus (un robot très intelligent) qui doivent fuir leur planète natale Galaluna, attaquée par des créatures appelés les Mutraddi. Ils arrivent alors sur Terre, et doivent donc se fondre dans la masse afin de passer inaperçu. Ilana et Lance possèdent tous les deux une armure qui leurs permet de se défendre, et peuvent “fusionner” avec Octus pour donner un gigantesque robot de combat piloté à 4 mains. Et ils vont en avoir besoin car bon nombre de dangers les menacent.
Cette série animée de science fiction ne part pas avec un pitch ultra original. Des extra-terrestre au look humain fuient leur planète pour se réfugier sur terre, et vont devoir s’adapter au mode vie terrien tout en combattant, à l’instar de Power Ranger, des monstres gigantesques. Au premier abord, mis à part les designs canons de Tartakovsky, il n’y pas grand chose à garder. Et pourtant ! Les scénaristes vont avoir l’intelligence de ma centrer la série sur l’action et sur les scènes de combats démesurées (même si il y en a) mais plutôt sur la relation littéralement fusionnelle des trois personnages que sont Ilana, Lance et Octus et leurs rapports avec notre mode de vie et notre culture (du moins, la culture américaine, puisqu’ils atterrissent aux USA).
La série va alors, à certains moment, prendre une dimension de critique de la société contemporaine américaine, en caricaturant à l’extrême tous les archétypes des lycéens américains (les pom pom girls débiles et sectaires, les footballeurs beau gosse et un peu beta ou les nerds isolés). Mais cette caricature n’est pas gratuite, puisqu’elle va permettre de faire ressortir la pression sociale qu’il peut y avoir dans le système scolaire américain. Et la série va balayer cela avec, notamment, le personnage de Kimberly, qui représente la possibilité d’une libération de cette pression sociale.
En dehors de cette dimension, il y a également le relationnel entre les personnages qui se développe au file des épisodes, renforçant les liens entre les personnages principaux qui se sont retrouvé ensemble sur terre quelque peu par hasard et qui vont se rapprocher. Leur passé va également être creusé, avec des scènes se déroulant avant leur arrivé sur terre, sur la planète Galaluna. Des personnages de plus en plus attachants avec le temps, jusqu’aux derniers épisodes qui sont émotionnellement fort et touchant.
Outre toute cette partie que certains qualifieront de masturbatoire, Sym-Bionic Titan est avant tout une série de science fiction, avec des scènes d’actions et tout un univers. Ce dernier en lui même n’est pas non plus très original. Si une histoire de trahison est à la base de tout, histoire assez peu éclaircie (et originale) à vraie dire, il y a un réel effort graphique afin de donner une singularité à la série. Son univers, la planète Galaluna, son design et tout le back ground science fictionnel est crédible et bien introduit (même si classique). Les designs de la planète et des extra-terrestre sont très efficaces, avec des monstres réellement effrayant et tout un univers graphique très technologique, avec les robots comme élément principale de la défense de Galaluna, ainsi que la possibilité de faire fusionner plusieurs robots pour en faire un plus puissant (quoi ? qui à dit Megazord ?), assez classe et sobre. Le tout étant parfaitement homogène, grâce à l’inimitable style de Genndy Tartakovsky (Le Laboratoire de Dexter, Clone Wars), qui prouve une fois de plus son talent.
Un style avec toujours plus de géométrie dans les visages, de lignes simples, claires et précises. Une exagération assumé de certains aspect physique qui donne plus de dynamisme à l’ensemble. Et même si Tartakovsky est l’un des rares réalisateur à encore réaliser des séries en 2D (ce qui devient de plus en plus rare) ce dernier utilise la 3D a merveille pour rendre son Titan puissant. En terme de réalisation, là encore, Sym-Bionic Titan s’impose comme ce qui se fait de mieux en série animée à l’heure actuelle. Chaque épisode regorge d’idées de mise en scène pour les scènes de combats. Ces dernières, toujours extrêmement dynamiques, sont ultra jouissive, proposant des moments de bravoures et des scènes puissamment épique. Si cette qualité dans le travail de réalisation se retrouve dans tous les travaux de Tartakovsky, ce dernier passe un cap dans cette série notamment dans l’épisode 5, avec une course poursuite totalement improbable et mais ultra efficace et maitrisée.
La série beneficie d’un très bon doublage pour la VO. Malheureusement, je doute que l’on vois un jour une VF arriver chez nous. En effet, la série, qui n’a visiblement pas rencontré le succès qu’elle méritait, n’a pas été renouvelée par Cartoon Network. C’est d’ailleurs l’un des problèmes de la série. Durant toute la saison, les scénaristes ont distillé quelques éléments sur le back ground de la série ainsi que des pistes pour la suite (la raison de la trahison justement, le personnage mystérieux à la toute fin de la série…) sans jamais avoir de suite. Un petit sentiment de frustration est présent, entre deux larmes, après le final de la série. C’est dommage. Surtout quand on voit la qualité assez médiocre d’autres séries animées de la même chaine (quoi ? Qui a dit le nouveau The Clone Wars tout moche en 3D ?)
Sym-Bionic Titan est donc une excellente série, à la réalisation incroyable et au scénario intelligent et riche, qui est à la fois regardable par un jeune de 8/9ans qui va kiffer les combats (à juste titre) ou même par un homme de 30ans de part sont contenu critique sur la société américaine. Un sentai américain de qualité. Espéreront que Tartakovsky ait d’autres projets en réserve pour nous livrer notre dose de série de qualité (ou peut-être va-t-il enfin faire son projet de comics Luke Cage ?)
Sym-Bionic Bigor