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03
Juil
11

La Minute Rock #12: Supertramp

Les années 1970 ont été très prolifiques dans le domaine musical et en particulier dans le rock, et l’on ne pourrait pas mieux illustrer cette observation que le groupe de rock progressif Supertramp. Contrairement à d’autres groupes, Supertramp n’est pas sujet à une grande popularité chez les fans, cependant les ventes d’albums et de grands hits disent le contraire, le groupe se vend très bien à travers les États-Unis et en Angleterre et à travers le monde. (Re)découvrons ce groupe que beaucoup ont dû entendre la musique sans le savoir. Here we go !

Supertramp est un des groupes qui ne font pas beaucoup de ramdam pour se faire mousser ou pour se remplir les poches à outrance. Principalement axé sur le art rock et sur le rock classique, le groupe a su combiner les styles pour faire partager leur musique si peu commune. Le groupe est aussi connu pour avoir élaborer quelques concept-albums, avec des paroles aux accointances spiritueuses et philosophiques, et aussi pour utiliser des instruments comme un piano électrique Wurlitzer et un saxophone. Pour les fans attentifs, les fans du groupe considèrent encore Supertramp comme une référence musicale importante pour les années 1970.

Supertramp a connu plusieurs moutures du groupe, la première est née en 1969 avec les leaders du groupe Roger Hodgson et Rick Davies. Les deux hommes ont commencé très tôt (à l’adolescence) à briller dans la musique, à travers la batterie, la guitare et différents groupes antérieurs à Supertramp. Même si les relations entre les membres du groupes fut au départ difficiles, ce dernier sortit leur premier album en août 1970 intitulé sobrement Supertramp . Celui-ci n’est loin d’être un succès commercial, en particulier à cause d’un style de musique peu commune. C’est pourquoi le groupe tend vers un son plus rock dans son deuxième album Indeliby Stamped, inspiré par des grands groupes contemporains comme les Beatles, les Doors et Led Zeppelin. Or, cet album est lui aussi un échec commercial. Ensuite, la première composition du groupe se sépare, sauf Hodgson et Davies qui continuent l’aventure du groupe en recrutant d’autres membres.

L’album qui suit est enregistré très secrètement, les nouveaux membres du groupe apprennent à se connaître et travaillent ensemble en s’isolant du reste du monde. Malheureusement, Land Ho/Summer Romance, n’a pas le succès escompté. Le tournant se fait avec Crime of the Century en 1974, c’est un concept-album qui traite de sujets très sérieux, avec pour thème central la limite entre la raison et la folie. Une tournée de concert accompagne l’album et préfigure un nouvel album Crisis, What Crisis ? en 1975 qui aborde des sujets plus légers que précédemment, les concerts se font tout autour du monde et connaissent un grand succès. Les thèmes légers continuent à marquer le groupe dans l’album suivant Even in Quietest Moments en 1977.

En 1978 sort l’album culte Breakfast In America, qui rencontre un succès phénoménal, avec des titres phares comme Breakfast In America, Goodbye Stranger ou The Logical Song. Ce succès est gratifié d’une tournée mondiale aux effets spéciaux remarquables, marque de fabrique des Live du groupe. En 1980, le groupe atteste d’un passage à vide (certains iront jusqu’à supposer une séparation du groupe). Les opinions respectives des membres fondateurs divergent et au final, Hodgson quitte la partie. Ce fut une grande perte pour le groupe qui mit du temps pour s’en remettre. Durant les années 80, d’autres albums s’enchainent avec plus ou moins de succès, en revanche les concerts sont quant à eux très prisés. En 1988, le groupe finit par se dissoudre. Supertramp reviendra sur le devant de la scène en 1995, les albums qui en résultent se vendent plutôt bien et les tournées sont toujours autant populaires. Pendant plus de 15 ans, on ne reparle plus de Supertramp que pour les performances scéniques du groupe, la dernière en date étant celle de 2010, qui accusa d’un succès conséquent, preuve que le public est encore au rendez-vous, quarante ans après la formation du groupe.

Ma chanson préférée de Supertramp est l’inoubliable et la plus connue du groupe : Breakfast In America. La musique est vive, entraînante, on sent la fraîcheur des années 70 avec un optimisme plus que certain ainsi que le plaisir de faire de la musique pour s’amuser, toujours avec une touche très seventies et euphorique.

I’m a winner, I’m a sinner
Do you want my autograph
I’m a loser, what a joker
I’m playing my jokes upon you
While there’s nothing better to do

Don’t you look at my girlfriend
She’s the only one I got
Not much of a girlfriend
Never seem to get a lot

Supertramp est un groupe qui a su vivre dans son temps et en même temps être en avance sur les autres, le groupe a tout de suite compris l’importance du spectacle, de la mise en scène dans leur concerts. Des sons nouveaux ont été crées pendant ces années 70, signifiant libération à la fois des mœurs et musicale. Un phénomène qui souffre d’aucune frontière.

Marvel Boy, who’s having a breakfast in America.

23
Juin
11

Freak Angels T3 & T4

Warren Ellis est surement le scénariste dont on parle le plus ici. Il faut dire que dans tout ses boulots, même les moins bons, le plaisir de lecture est toujours là. C’est le cas de la série Freak Angels. D’autant plus que ça fait parti des meilleurs productions du scénariste. On avait déjà parlé des deux premiers tomes, qui étaient une excellente introduction et présentation de l’univers et des personnages. Maintenant que le « sale boulot » est fait, on peut enfin les grands enjeux dramatiques. Et c’est ce qu’il fait avec brio dans les tomes 3 et 4 !

À peine les FreakAngels ont-ils ouvert les portes de Whitechapel aux rescapés de l’apocalypse que, déjà, l’un d’eux s’est mis en tête de perpétrer la sinistre légende de ce quartier londonien ! Alors, tandis que ses « frères » s’échinent à organiser cette nouvelle vie communautaire, Kaitlin mène l’enquête, bien déterminée à faire régner l’ordre. Il y a longtemps, les FreakAngels avaient commis l’erreur de laisser Mark vivre. Quel sera leur choix, cette fois-ci ?

Après avoir essuyé deux attaques, externes, sur Whitechapel, la menace va cette fois-ci venir de l’intérieur. Le premier volume ayant présenté remarquablement les personnages, et les relations qui les animaient, le deuxième avait déjà pu creuser plusieurs pistes d’intrigues. Mais c’est clairement avec le 3ème et le 4ème volumes (réellement complémentaires) que Ellis va creuser encore plus ses personnages, la situation, leur passé, les dangers auxquels ils s’exposent. Le début du tome 3 est en soit peu différent des premiers tomes. Il commence avec un court rappel des personnages, sorte de trombinoscope, pour ensuite continuer dans le récit psychologique, explorant chaque personnage un petit peu plus, avec un enchainement des scènes très télévisuel, sorte de mini-tranches de vie qui s’entre-mêle. Et discrètement, le scénariste va glisser de plus en plus de pistes, d’intrigues, d’enjeux.

Et c’est après ce travail d’artisan, tel un joueur d’échec qui met ses pièces en places, qu’Ellis va abattre son jeu, mélangeant toutes les intrigues et enjeux afin de livrer un récit rapide, tendu, dramatique, avec beaucoup d’action, de rebondissement, qui scotche le lecteur. Un récit mener de main de mettre, où Warren Ellis arrive à mélanger des intrigues différente avec une cohérence folle, en apportant une tension dramatique folle, une peur du sort des personnages, qui perdent peu à peu le contrôle. Une intrigue qui appelle également à des éléments des deux premiers tomes, le tout formant un puzzle assez incroyable. L’intrigue dure pendant les deux tomes, donnant d’autant plus de tension entre les deux, le cliff de fin de tome 3 étant assez insoutenable. D’autant plus que, si le tome 4 conclue (en quelque sorte) cette intrigue et cette période de forte tension, il ne commence pas là dessus.

En effet, le scénariste a préféré, après avoir laissé ses personnages dans une situation assez catastrophique, raconté l’origine de cette « fin du monde ». Un fantasme de scénariste que de laisser le spectateur dans le flou après un moment de tension dramatique extrême, que de raconter « l’origine » de son personnage (un peu comme ce qu’à fait Alexandre Astier avec Kaamelott). Mais ce passage, si il est ultra frustrant, permet réellement une meilleur compréhension des enjeux. La construction de Freak Angels est donc toujours aussi télévisuel, que ce soit dans l’enchainement des scènes comme dit précédemment, ou même dans le rythme globale d’un volume. D’autant plus que, si la publication en album n’était pas celle d’origine, on récent quand même un découpage précis et réfléchis pour chaque tome.

La puissance dramatique du récit, et le découpage télévisuel ne serait rien sans le talent du dessinateur Paul Duffield. Si il a prouvé dans les deux premiers tomes qu’il savait dessiné, et que son style collait parfaitement à l’ambiance « fin du monde », il prouve ici son art de la mise en page, tantôt sobre, tantôt plus extravertis et de la mise en scène e l’action. Les dialogues sont en mise en scène de façon sobre donc, avec des couleurs froides. Mais, quand le rythme du récit augmente en intensité au fil des pages, Duffield rend ses planches plus dynamique, avec ici un effet de pluie qui souligne la rapidité de l’intrigue et la confusion des personnages. D’autant plus que le dessinateur met en valeur les grandes actions, ou autres passages où les Freak Angels utilisent leurs pouvoirs, en sortant les personnages des cases, alors que le reste du temps rien ne sors des cases, avec une narration très claire. Un effet qui renforce ici le sentiment de puissance et qui sort de l’ordinaire (représenté par les simples cases).

Les tomes 3 et 4 de Freak Angels sont intimement lié formant une intrigue dense, passionnante, et rudement bien mené, que ce soit par un scénariste qui fait preuve d’une subtilité et d’un sens du rythme incroyable ou par un dessinateur qui met formidablement en valeur le scénario, ajoutant des idées de mise en scène maligne. Une tuerie cosmique à découvrir d’urgence, d’autant plus que Le Lombard fait vraiment un excellent travail de traduction et d’édition, avec une qualité qui rivalise avec les productions Delcourt, voir même, qui les dépasse.

19
Fév
11

Freak Angels T1 & T2

Warren Ellis est connu pour ses séries complètements décomplexés, fun, et qui rentre dans le gras. Que ce soit avec Transmetropolitan, Desolation Jones ou The AuthorityEllis n’a jamais vraiment fait dans la subtilité et c’est pour cela qu’on l’aime. Et pourtant, la série dont on va parler ici, à savoir FreakAngels, est tout sauf bourrin.

Voici 23 ans, douze enfants anglais sont nés exactement au même moment. Il y a 5 ans, le monde a connu une fin tragique. Dans le quartier de Whitechapel, onze des douze enfants ont reconstitué une petite communauté sur laquelle ils veillent, bien aidés par leurs pouvoirs télépathiques. Car le danger rôde : des survivants désireux de piller leur quartier, bien sûr, mais aussi Mark, le 12e membre, celui qu’ils ont chassé et tué… Alors, pourquoi une jeune femme armée vient-elle réclamer vengeance pour ses frères éliminés par Mark, la semaine précédente…?
Crée par Ellis et le dessinateur Paul Duffield, FreakAngels est d’abord un web comics, qui a eu le droit par la suite à une publication chez Avatar Press, ainsi qu’une traduction chez Le Lombard en France.  Avec cette série,  Warren Ellis expérimente le récit poste apocalyptique mais également un type de narration assez inédit pour le bonhomme.

Warren Ellis expérimente donc ici, avec une histoire qui laisse une grande part au mystère et aux intérogations. En effet, à part le fait qu’ils sont né en même temps il y a 23ans, on ne sait finalement pas grand chose de la situation des FreakAngels, ni qui ils sont réellement. Et cela va se révélé être la grande force de cette œuvre. Car on sait Warren Ellis grand dialoguiste (et la lecture de Nextwave vous le confirmera), on ne sera pas étonné du talent que l’auteur a pour caractérisé ses personnages à merveille, en leur donnant un back ground et de l’épaisseur, uniquement grâce aux dialogues. Aucune voix off, et pas (ou peu) de flash-back ici, les relations entre les personnages ne se tissent qu’à travers les paroles qu’ils échangent. Une narration relativement proche de pas mal de séries télés, chose qui se ressent également sur l’intrigue.

Chaque tome est construit comme une saison, avec un début, un déroulement, et une fin digne d’un final season. Le premier tome, qui fait donc office de saison 1, introduit à merveille chaque personnages en les faisant interagir les uns avec les autres et ainsi créer un réseau relationnel qui servira l’intrigue tout du long, tandis que le 2nd tome fait bouger les choses dans le petit quartier de Whitechapel afin de les déstabiliser et amener de nouveaux éléments. L’intrigue, ou plutôt les intrigues, car Ellis ne se contente pas d’un fil conducteur, mais rajoute des enjeux et sous intrigues entres les personnages. Des personnages qui dévoileront petit à petit leur énorme potentiel, au point de se demander si ils ont une véritable limite. En peu d’espace, Ellis arrive à poser son univers mystérieux et qui jouer avec le lecteurs en lâchant quelques éléments de réponses dans des sous entendus émis par les personnages. Vous l’aurez compris, Freak Angels est une série qui repose plus sur des personnages forts que sur la situation en elle même, comme le fait Robert Kirkman sur Walking Dead. Et comme la série de zombie de chez Image, Freak Angels possède une ambiance graphique unique.

En effet, le dessinateur Paul Duffield adopte ici un très fin et précis, marié à des couleurs pâles qui font ressortir la froideur de ce bout de Londres qui a résisté à apocalypse. Réalisé entièrement à l’ordinateur, ses planches se découpe très souvent en 4 cases, afin de faire ressortir la narration télévisuelle du récit, du propre aveu du scénariste. On remarquera que le style de Duffield, notamment sur les visages, est quelque peu influencé par le manga. Il faut noter également le travail de recherche de l’artiste qui, pour dessiner des monuments et endroits du quartier dans lequel se déroule la série, s’est directement inspiré sur place, afin de les détruire quelque peu pour coller plus à l’ambiance « fin du monde ». Le tout est donc cohérent avec le récit, puisque cette ambiance froide et glaciale sert le récit.

Pour concluer (big up Norman !), Freak Angels est une excellente série, mené par un Warren Ellis inspiré, qui s’est essayer, grâce à internet, à ce type de récit, qu’il maitrise parfaitement. A noter que le 3ème tome, suite à quelques retards, devrait sortir vers la fin du mois, et que la série est prévue en 6 tomes. Une belle surprise, et une belle initiative du Lombard de proposer cette magnifique série en français !

Freak Bigor

11
Déc
09

Dead Set, la claque venue d’Angleterre.

2009 n’aura pas été une année très prolifique pour tout fan de zombies qui se respectent, la production cinématographique n’aillant pas été très brave, entre un Zombieland programmé pour un public de 7 à 77 ans, un [Rec]² en carence de neurones (Et oui.) et…c’est tout. Les salles obscures étaient plutôt axées à bouffer du vampire sous toutes ses formes (Twilight, Morse, Blood, Thirst…) mais pour les morts vivants, il fallait se tourner ailleurs. Et si le direct-to-dvd nous a encore livrer son lot de petits films rigolos (Dead Snow et ses zombies nazis par exemple), force d’avouer que ceux qui cherchaient du mort vivant qui te rentre dans le lard, t’en colle plein la gueule et qui se révèle subversif bah… C’était pas la fête. Heureusement, et alors que la diffusion datait déjà d’un an en Angleterre, Ciné Cinéma Frisson nous a ressorti du placard une véritable bombe, mini série honorant les codes de son modèle et se révèlant d’une efficacité aussi impressionnante pour de la TV que jouissive. Mesdames et messieurs geeks, merci d’accueillir le messie télévisuel de cette année : Dead Set.

Le pitch de base de Dead Set est simple et pourtant étonnant. Alors que toute l’équipe de Big Brother, l’émission phare de télé réalité, prépare le grand prime de la semaine dans son studio isolé en bordure de Londres et rempli de fans, l’Angleterre fait face à un virus dévastateur qui touche rapidement la population et transforme les gens en infectés, des morts vivants assoiffés de sang. Et bien évidemment, il se trouve que le virus va arriver jusqu’aux studios de la chaîne E4… A priori, l’histoire de cette mini série de 5 épisodes, un de 3/4 d’heure et les 4 autres de 20 minutes, se révèle assez loufoque sur le principe. Quand on voit le résultat, on serait plutôt tenter de se mettre à genoux devant la force de l’ensemble.

La chaîne E4 prend déjà un soin tout particulier à rendre l’ensemble crédible puisque non seulement la maison de Big Brother est celle d’origine et de plus, la présentatrice originale du show garde son rôle dans la série. En collant à la réalité, E4 s’immisce au cœur de l’une de ses émissions phares pour mieux la dynamiter de l’intérieur, car si la série propose évidemment de voir les personnages types de Big Brother (la blonde siliconée au Q.I aussi élevée qu’un moineau, les jeunes sportifs plus bourrins qu’autre chose ou encore le vieux beauf passant son temps à faire des réflexions ridicules,etc…)  se faire bouffer en ne lésinant jamais sur le gore (et ça déjà, ça fait plaisir!), elle se pose comme une autocritique de la TV réalité virulente et sans concession, E4 utilisant le zombie comme une métaphore aux spectateurs de ce type de show, ce que la série ne manquera pas d’ailleurs d’expliciter dans certains plans à la puissance évocatrice énorme. De plus, et parce que la chaine fait les choses biens, la réalisation de l’ensemble est de très haute volée et piochant dans des modèles comme 28 Jours plus Tard (on a fait pire tout de même…), elle se montre toute aussi efficace que son modèle, partageant d’ailleurs avec lui de nombreux points communs tels que le fait que les zombies soient des infectés, qu’ils courent ou encore que tout bêtement ça se passe en Angleterre.

Dead Set nous fait donc oublier une année d’une tristesse alarmante pour le genre et montre que oui, c’est possible de faire du divertissement intelligent et posant une réflexion sur les habitudes audiovisuelles du public, ce qui entre nous non seulement tient du miracle. Saluons donc bien haut les anglais pour leur courage, un tel projet étant impensable sur une aussi grosse chaîne en France, et remercions les en regardant une fois de plus cette jolie tuerie.
Messieurs, je vous félicite d’outre manche !

Xidius




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