Des groupes de rock, il y en a à la pèle, aussi nombreux et différents que le nombre de genres musicaux qu’ils arborent mais certains se font plus remarquer que d’autres, ils osent plus et inversent les tendances en imposant leur marque personnelle qui faut leur succès et c’est parfaitement le cas avec le groupe britannique Placebo. La première fois que j’ai écouté un album de ce groupe, je me suis vite aperçu qu’il y avait quelque chose d’unique, à la fois dans les paroles empreintes de romantisme touchant au cœur de certaines réflexions et à la fois dans la musique définitivement rock, que ça soit punk, glam ou simplement alternatif. Un voyage à travers les styles et une imagerie provocante et unique en son genre, osant plus que d’autres groupes dans l’excentricité.Un cocktail rock et électrique est servi aujourd’hui dans la Minute Rock !
L’histoire de Placebo remonte au tout début des années 90, avec la rencontre entre le guitariste Brian Molko et le batteur Steve Hewitt, qui partage le même amour pour la musique et une grande connaissance musicale, dû à plusieurs années de pratique. Les deux hommes jouent dans des pubs dans le Grand Londres et convainquirent Stefan Olsdal de fonder un groupe avec eux, mais Hewitt quitte l’aventure pendant que Robert Schultzberg rejoint le groupe qui devient un trio à part entière. Placebo enregistre ses premières chansons, empreintes d’un tendance punk et énergique, la marque de fabrique du groupe. Ils sortent leur premier single, Come Home et font la première partie de David Bowie sur l’Outside Tour. Enfin, en 1996, ils sortent leur premier album studio, Placebo. Celui-ci connait un grand succès, et fait beaucoup parler de lui, notamment par les paroles écrites par Brian Molko, à la fois sulfureuses et accompagnées d’un son dynamique qui rejoint plus celui des Pixies et Nirvana que celui des Cure, populaires à l’époque. La voix et le look androgyne de Molko fait sensation et personne n’y reste indifférent, certains apprécient grandement et d’autres rejettent.
C’est en 1998 que Placebo revient avec un nouvel album studio, Without You I’m Nothing, celui-ci est moins provocateur et parle à la fois d’amour, l’amitié et sur les expériences relationnelles de Molko, les textes s’apparentant grandement à ce qu’appelait Baudelaire, le spleen, surtout quand on pense que le groupe envie la France d’avoir porté de grands poètes comme Verlaine ou Rimbaud. Le son de l’album tend plus vers le glam rock, un bon mélange de punk, d’alternatif et de pop : la recette du succès pour le groupe qui donne tout en concert durant cette période et qui se permet quelques excentricités scéniques.
Le troisième album du groupe est un opus qui incorpore quelques genres nouveaux, à la fois gardant son esprit follement rock mais avec des touches de jazz, de hip-hop et d’électro (genre très en vogue au tout début des années 2000). Black Market Music ne fait pourtant pas l’unanimité, et même si il contient de très bons titres comme Special K, les crtiques s’accordent pour dire que Placebo a perdu de sa superbe et qu’il est temps de passer à autre chose. Un succès international, voilà ce qui attend Placebo avec son quatrième album, Sleeping with Ghosts, qui présente en 2002 un rock plus classique, plus épuré, avec des hits qui tournent en boucle sur les radios, comme The Bitter End, un vrai succès commercial.
En 2006, Placebo est prêt à tourner la page sur ses styles passés, et le renouveau de leur public les pousse à se moderniser, à évoluer. Cette (r)évolution se fait avec l’album Meds qui se révèle beaucoup moins provocateur que ses prédécesseurs, et moins excentrique, le groupe décidant de faire oublier leur image « travestis » qui avait fait tellement scandale mais qui, paradoxalement, avait contribué grandement au charisme et au succès du groupe. L’album est donc à la fois acclamé et décrié, mais est quand même celui qui se fera le plus écouté par le public lambda, notamment avec de très bons titres comme Meds, Infra-Red ou Song to Say Goodbye (musique lourde de sens sur les intentions musicales du groupe qui dit au revoir au Placebo du passé). Placebo renait en 2008, avec une monture du groupe qui se renouvelle qui se lance vers de nouveaux horizons avec Battle for the Sun en 2009. Un nouveau départ qui se démarque des autres albums dans le sens où celui-ci est plus épique dans certains chansons, moins dépressif que Meds qui ressemblait à une gueule de bois mise en musique.
Des textes transcendants, accompagnés par une musique bien rock comme il faut, explorant de nombreux genres et qui arrive toujours à bien s’en tirer, et une réputation qui fait délicieusement scandale, voilà ce que Placebo représente. Unique en son genre, le groupe fait pour moi parti des bases de mon éducation musicale, avec la découverte de l’album Sleeping With Ghosts et du single mondialement connu The Bitter End.
Sex, Drugs, Complications & Marvel Boy.