Le mélange entre culture américaine et nippone devient de plus en plus courant et à la mode. Cela avait commencé il y a un petit moment avec quelques références par ci par là (comme les ninjas dans Wolverine, ou Ronin de Frank Miller), mais depuis quelques temps, de plus en plus d’œuvres américaines font l’alchimie de ces deux cultures, avec une histoire très américaine dans l’esprit mais avec des dessins très inspirés par le manga. L’artiste Adam Warren (Gen13, Titans : Scissors, Paper, Stone, The Dirty Pair) est justement l’un des premiers à avoir réalisé des œuvres mélangeant ces cultures. Et Empowered s’inscrit dans cette optique, parodiant allègrement le monde super héroïque et ses codes avec un dessin très manga et cartoony. Cette série, sortie aux USA chez Dark Horse à partir de 2007, et qui en est déjà à son 5° tome, débarque en France chez Milady Graphics. Deux tomes sont déjà parus, dont le dernier très récemment. C’est donc l’occasion de parler de cette série, au bilan très mitigé…
L’histoire, c’est celle d’Empowered, blonde à forte poitrine, idiote, complexée et accessoirement super-héroïne. Et comme toutes les super-héroïnes, elle a un costume moulant. C’est même la source de ses pouvoirs. Le problème, c’est que dès qu’il se déchire, la miss perd ses pouvoirs. Et bien évidemment, il se déchire très facilement. Ce qui va entrainer un enchainement de situations cocasses où le personnage va se retrouver vulnérable. Et c’est tout le principe de l’œuvre.
Pour tout vous avouer, avant même d’ouvrir le bouquin, j’avais un apriori négatif sur la série. Ça sentait vraiment le manga débile et porno sans intérêt à part pour les gamins de 10ans qui découvrent leurs corps et qui ne connaissent pas internet. Mais j’étais tout de même curieux par cette série qui durent quand même depuis 3 ans. Et finalement… C’est pas si mauvais que ça…
Il se trouve que le comic book est drôle. Entre la Super Bande qui est un ramassis d’égos sur pattes, l’héroïne principale aussi bête que ses pieds et qui arrive toujours à se mettre dans des situations improbables… Cette série étonne par son ton frais et comique. D’abord présentée comme une succession de petit sketch de 5pages drôle et sexy (mais le tout restant un minimum correct… du moins au début), plus l’on avance dans l’histoire, plus certaines éléments vont devenir récurrents (le sbire petit ami, la ninjette, le prince-démon…) pour finalement former une véritable trame narrative avec des enjeux (rarement importants, quoi que…). Et ça tiens à peu prêt debout. A peu prêt, parce que plus on avance, plus ça vire dans le hentai gratuit. De scènes plutôt sexy où l’héroïne est à moitié nue, mais toujours pour amener quelque chose, on passe à des scènes de sexe sans réelle justification (comme ce chapitre dans le tome 2 entièrement dédié… au postérieur de l’héroïne. Hé oui.). Certains diront que c’est le but de l’œuvre, mais je trouve dommage de gâcher un récit assez intelligent (oui oui, ya des éléments vraiment intéressant) qui parodie le comic ‘ricains tout en leur rendant hommage, avec des fantasmes bondages ou autre…
Encore heureux que le dessin reste très agréable. En effet, Adam Warren adopte un style manga-cartoony assez plaisant, tout en rondeur, en visage ultra expressif… et en noir et blanc, ce qui renforce l’aspect manga et rends de manière générale les scènes beaucoup plus dynamique.
Vous l’aurez compris, le plus gros problème de Empowered, c’est la contradiction entre les scènes débiles, gratuites et lourdingues (à force), et les scènes très bien écrites, qui apportent des enjeux et creusent la psychologie des personnages (comme la fin du tome 2, qui est à l’image de ce que devrait être la série) Mais malgré cela, il y a de bonnes idées, mais un côté hentai assumé (après, faut que ce soit son délire) (et je sais que c’est le votre, bande de coquinous !). Et puis de toute façon, le tome 1 coute que 12,90€ et fait 250pages, autant dire que c’est donné.
Bigorneau, qui aime la Wild Rubharb (ouais, aucun rapport)