Archive pour 1 juillet 2011

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Scott Pilgrim Finest Hour

Enfin. Enfin le 6ème tome de Scott Pilgrim arrive. Enfin le final de l’une des séries les plus originales et funs du moment est publié en France. Comme pour les 5 précédents, c’est l’éditeur Milady Graphics qui édite cet épais dernier tome (le tome 1, à côté, fait ridicule). Mais alors, qu’en est-il de ce tant attendu final ? Est-il à la hauteur de la série ? Est-il décevant car trop d’attentes ? Réponses !

Scénarisé et dessiné par Bryan Lee O’Malley. Publié Oni Press.
Ramona est partie, elle a disparu en remerciant Scott pour le bon temps qu’elle a passé avec lui mais c’est finalement une maigre consolation pour le jeune homme qui avait enfin réussi à vivre un semblant de relation stable. Alors grâce à ses parents qui lui ont enfin payé un appartement, Scott tente de vivre. Ce qui signifie être allongé sur son canapé et jouer à la PSP Go tandis que ses amis lui rendent visite. Mais la menace Gideon (le dernier evil-ex de Ramona) pèse toujours au-dessus de la tête de Scott même si on se demande si cela vaut le coup que la lutte se fasse.

Il est bien normal qu’après avoir construit un univers aussi riche, avec des personnages aussi bien développés et attachants, mettre fin à tous cela peut se révéler casse gueule. Surtout quand on peut qualifier la série de « tuerie cosmique », ce qui génère d’autant plus d’attente, avec l’espoir d’avoir un final encore plus grandiose que les 5 tomes déjà publiés. Des attentes démesurées donc, qui ne demandent qu’à être comblées… Et qui le sont. Malgré ce sentiment bizarre de frustration lorsque l’on a fini ce 6ème tome de Scott Pilgrim.

Dans la première partie de ce volume, le scénariste fait une sorte de bilan des relations amoureuses de Pilgrim, devenu dépressif depuis la fin du 5, faisant intervenir Knives, Envy et Kim, à tour de rôle. Ce retour au source pour le personnage lui permet d’avancer, de muri et de faire face à lui même (littéralement). Ce combat métaphorique plutôt intelligent va mettre fin à ce passage au rythme lent (comparé au reste, en tout cas) et va donner le coup d’envoi de l’inévitable dernier combat de Pilgrim face à Gideon, le 7ème evil-ex. Ce passage terriblement maitrisé et juste, pour ce qui est de la description des relations humaines, va donc laisser place à un final se construisant comme le niveau final d’un jeu vidéo, ultra speed en terme narratif.

Une dernière partie ultra généreuse en somme, enchainant les moments de pure comédie, des passages dramatiques et des combats dantesques, totalement wtfesque. Bryan Lee O’Malley connait son public, et multiplie les références complices à Zelda et autres. Le tout apparait comme un pure ride fantasmagorique, tout en restant cohérent avec ce qui a été fait avant et surtout, surtout, en n’oubliant pas la dimension relation humaines/amoureuses de l’histoire. Le tout est d’autant plus percutant que les dessins de O’Malley, toujours aussi cartoon, sont très dynamiques, avec un vrai sens du cadrage (outils de références là aussi) et de la lumière (s’amusant à jouer avec la frustration du lecteur de voir des pages vides).

Je parlais de sentiment de frustration plus haut, et il reste présent pour deux raisons. La première, c’est que ça se termine. C’est con à dire, d’autant plus quand on est parti avec un apriori défavorable sur la série, mais en 6 tomes, on s’est tellement identifié à Scott Pilgrim et sa bande que ce derner tome signe comme un adieu des personnages avec qui on a rit et pleuré (quand même pas)(quoi que…), ce qui est toujours source de tristesse et de frustration. Le final a beau être le plus grandiose du monde (et c’est le cas), ce sentiment reste présent, surtout sur les dernière pages où, sentant la fin, l’envie de tourner la page pour découvrir la suite disparait.

L’autre frustration est d’avoir  vu l’excellent film d’Edgar Wright avant d’avoir lu ce tome. Car si on savait que les deux allaient être différents, certains éléments clés sont les mêmes, et perde un petit peu de leur impact. Une chose dommage, pas très importante, mais qui tue un peu le suspense. Si vous hésitez à voir le film avant de lire ce dernier tome, ne le faites pas !

Finest Hour contient tout ce qu’on aime dans Scott Pilgrim: un rythme d’enfer, des scènes d’actions jouissives et ultra fun, des dessins ultra cartoon et dynamiques, un humour référentiel toujours juste et un discours sur les relations amoureuses bien plus mature que ce que l’on pourrait croire. Et encore une fois, le tout est parfaitement dosé, faisant encore une fois preuve de la maitrise de O’Malley pour ce qui est de la narration. En cela, ce dernier tome de Scott Pilgrim est une réussite totale. Mais la frustration et la tristesse de laisser ces personnages dernière nous prends parfois le dessus et pourrait altérer votre jugement.

Antoine « Bigorneau » Pilgrim.




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