Archive pour 3 juin 2011

03
Juin
11

Critique: Balada Triste

Si tout ce qui touche à la guerre civile espagnole, aux clowns tueurs, à l’amour qui pousse à la folie et au grand n’importe quoi en général vous rebute, n’allez pas plus loin, le film n’est pas fait pour vous. Ceci dit, ce serait assez dommage de rater une…expérience pareille. Balada Triste est ce genre de film que l’on attend avec envie, mais qui finit par décevoir nos attentes.

Réalisé par Álex de la Iglesia. Avec Carlos Areces, Antonio de la Torre, Carolina Bang…
Espagne,1937. Pendant que la Guerre Civile espagnole fait rage, un cirque ambulant tente de survivre. Pendant cette période tragique, deux clowns vont s’affronter jusqu’à la mort par amour pour une belle acrobate.Le film est présenté en compétition dans le cadre de la 67ème Mostra de Venise.

L’introduction est géniale. Elle procure en réalité un plaisir, assez malsain. Un clown déguisé en femme contraint par l’armée de se battre à la machette, disons simplement que pour de l’innovant wtf, on fait difficilement mieux. La lumière, le découpage, tout est parfaitement maitrisé. Les dites-attentes sont comblées et on se retrouve avec un sourire aux lèvres face à ce massacre relativement épique. Le léger problème, c’est que ça ne dure pas. Et hop, petite baffe dans la tête du spectateur. Hop, petit ascenseur émotionnel en approche.

La seconde partie du film commence, et en réalité, on suit le fils du Super-Clown. Finalement, on retrouve une ambiance de cirque basique, quoi qu’assez étrange, et rien d’extraordinaire ne se passe. On nous rebat les oreilles avec une sorte de triangle amoureux pas très joli à voir, mettant en scène la fille aux rubans et les deux clowns du cirque. Bon, effectivement, une vie de cirque basique ici est toujours plus intéressante qu’une vie de cirque basique dans De l’Eau Pour les Éléphants. Ceci dit, on s’ennuie tout de même assez, et on attend avec impatience le retour d’une séquence digne de l’introduction. Parce que oui, un film qui commence sur les chapeaux de roues ne peut se permettre de ne pas continuer dans sa lancée, tout de même !

Au fur et à mesure que l’on avance dans le temps (que l’on arrive d’ailleurs difficilement à remettre en place), le trio se transforme, prend de l’importance, change aussi bien en caractère, et se frotte de plus en plus à une folie mémorable, que physiquement, en ce qui concerne les clowns, se faisant défigurer allégrement. Encore une fois, le réalisateur nous titille, et sait que l’on attend une montée en puissance de la folie. Cela dit, je ne peux qu’avouer avoir adoré la transformation du Clown triste en véritable Fou furieux avide de sang. On est clairement pas délaissés esthétiquement parlant. Trêve de plaisanteries, après une seconde partie très lente qui ne sait dans quel style se placer, voici venir le grand final, le final que l’on attend avec envie. Le final qui nous fait espérer un véritable feu d’artifice.

Et pourtant ! On se retrouve avec du très haut et du très bas. Les personnages, plus-que-pathétiques, finissent par lasser par leur folie maladive. Seul l’incompréhensible reste intéressant. Le véritable final s’étend tellement en longueur que l’on arrive difficilement à rester concentré. On apprécie effectivement quelques léger détails, mais le fond du problème se trouve en réalité dans l’échec de la surenchère, ne donnant que du vide. Le film, ayant d’autant plus échoué à nous attacher aux personnages se finit donc dans la plus grande perplexité.

Pour conclure, malgré de très bonnes choses, de très bonnes idées et une esthétique alléchante, Balada Triste n’arrivera pas à combler en profondeur les attentes nourries par les quelques trop rares scènes rythmées et excellentes de maîtrise. On se rattrapera en chantant cette musique entêtante en sortant de la salle, et on se remémora ce générique si sympathique. Cœur partagé pour ce film, que je n’approuve donc qu’a moitié.




Agenda du mois.

juin 2011
L M M J V S D
 12345
6789101112
13141516171819
20212223242526
27282930