Archive pour février 2011

26
Fév
11

Critique: Gainsbourg (Vie Héroïque)

Depuis quelques années, on est en fuite d’inspiration au cinéma, les studios se rabattent sur des adaptations de livres, de bande-dessinées, de jeux-vidéos, ils vont jusqu’à même refaire des remakes de films ou de séries d’un autre temps. Et malgré ces nouvelles sources d’inspiration, émerge un style de film assez bancal : les biopics, retraçant la vie d’un personnage emblématique. Pour ma part, je trouve que ces films sont très intéressants, surtout lorsque que j’apprécie le personnage dont on fait la bio. C’est le cas avec Gainsbourg (Vie Héroïque).

Du jeune parisien arborant « l’étoile de shérif » (sic) imposée aux juifs durant l’occupation allemande jusqu’à l’apogée de l’auteur-compositeur-interprète des années 1980, une biographie fantasmagorique de Serge Gainsbourg, créateur qui défraya la chronique et laissa son empreinte dans le monde de la chanson avec de nombreuses œuvres poétiques et subversives. Le film retrace la vie de Gainsbourg à travers la plupart de ses tendances artistiques, de son apprentissage de peintre au Gainsbarre en passant par le jazz de Saint-Germain et les yéyés.

Durant sa vie, Serge Gainsbourg multiplia les talents : chanteur, poète, compositeur, cinéaste … Il s’est dirigé vers la chanson alors que son premier rêve était d’être artiste-peintre.  Surtout connu pour ces chansons provocatrices, voire scandaleuses d’après certains, il marqua les esprits de bon nombre de personnes à travers le XX° siècle. Parmi ces personnes se trouve Joann Sfar, dessinateur et cinéaste qui a déjà parcouru la vie du chanteur à travers son livre d’art Gainsbourg (Hors Champ). Il en reprend beaucoup d’éléments pour les insérer dans son film, qu’il considère comme un conte. En effet, le film fait intervenir des personnages et des scènes rejoignant le fantastique. On soulignera le personnage de « La Gueule », qui est pour ainsi dire le côté provocateur, avide de gloire, d’argent et de femmes, de Gainsbourg. Interprété par Doug Jones (Abe Sapiens dans Hellboy), ce personnage clef représente à merveille une sorte de dualité à l’intérieur de l’esprit de l’artiste. Cette « Gueule » se nourrit du malheur de sont égo, le tente, le pousse à multiplier les conquêtes, lui donne l’inspiration géniale que l’on retrouve dans la majorité des ses chansons.

Il n’y a pas que le côté fantastique qui fait de ce biopic un conte, mais aussi le scénario, qui bien que s’étendant du début jusqu’à la presque-fin de la vie de l’artiste, se permet de nombreuses ellipses, s’appuie sur beaucoup d’invention, d’interprétations, Sfar offre sa propre vision de Gainsbourg, auquel il préfère les mensonges que la vérité. Curieuse manœuvre, pouvant déstabiliser certains spectateurs, mais rendant le film si particulier et intéressant à regarder.

Pour ce qui est des personnages, Éric Elmosnino joue un Gainsbourg tour-à-tour torturé, heureux, inspiré, complexé par son apparence. La provocation et la sensibilité du personnage est bien retranscrite à l’écran. Ses rapports avec ses parents, avec ses enfants et avec les femmes ne sont jamais en reste et occupent unr place prépondérante dans le film. Ce dernier met en valeur une Brigitte Bardot plus vraie que nature, interprétée par Lætitia Casta, et une Jane Birkin plus british que jamais, interprétée par Lucy Gordon.

Pour une biographie d’un musicien, on s’attend à une bande-son maitrisée, c’est le cas pour Gainsbourg (Vie Héroïque): on retrouve donc de nombreuses chansons de l’artiste, toute plus culte que les unes que les autres, avec notamment : Le Poinçonneur des Lilas, Elaeudanla Teiteia, La Javanaise, Comic Strip, Initial B.B, Bonnie and Clyde, Qui est « in » qui est « out », « Valse de Melody » … À travers toutes ces chansons, Sfar expose tous les courants musicaux ayant touché Gainsbourg, du classique au reggae, tout en passant par le jazz.

Joann Sfar nous donne par ce film sa vision fantasmagorique de « l’homme à tête de choux », filtrant avec un aspect fantastique qui ravira certains comme il pourrait en repousser d’autres. Le film donne un portrait de l’artiste qui vogue entre l’image d’un enfant, d’un père, d’un musicien génial, d’un provocateur, d’un amoureux des femmes et d’un homme tout simplement.

Gainsbourg (Vie Héroïque) a reçu le 25 février au soir le césar du meilleur premier film et du meilleur son. Celui du meilleur acteur a été décerné à Eric Elmosnino pour avoir si bien porté à l’écran le personnage mythique qu’était Serge Gainsbourg.

Initials M.B.


23
Fév
11

Critique: True Grit

Les frères Coen se lancent dans une nouvelle adaptation du roman de Charlie Portis, un western dont l’héroïne, une fillette de 14 ans, cherche à venger son père, abattu par un bandit.

Réalisé par Ethan & Joel Coen, avec Jeff Bridges, Matt Damon, Josh Brolin et Hailee Steinfeld.
Synopsis : 1870, juste après la guerre de Sécession, sur l’ultime frontière de l’Ouest américain. Seul au monde, Mattie Ross, 14 ans, réclame justice pour la mort de son père, abattu de sang-froid pour deux pièces d’or par le lâche Tom Chaney. L’assassin s’est réfugié en territoire indien. Pour le retrouver et le faire pendre, Mattie engage Rooster Cogburn, un U.S. Marshal alcoolique. Mais Chaney est déjà recherché par LaBoeuf, un Texas Ranger qui veut le capturer contre une belle récompense. Ayant la même cible, les voilà rivaux dans la traque. Tenace et obstiné, chacun des trois protagonistes possède sa propre motivation et n’obéit qu’à son code d’honneur. Ce trio improbable chevauche désormais vers ce qui fait l’étoffe des légendes : la brutalité et la ruse, le courage et les désillusions, la persévérance et l’amour…

Le western est un genre cinématographique qui, après avoir connu un âge d’or, est devenu une sorte de rendez-vous récurrent sur dans les salles obscures. Cette nouvelle adaptation du roman de Charlie Portis était donc une surprise, et a reçu un fervent accueil de la part de tous ceux qui se languissaient des westerns. Mais True Grit était également attendu au tournant. Contrairement à No Country for Old Men, réalisé de manière relativement moderne, Ethan et Joel  Coen ont choisi de traiter de True Grit de façon plus classique. Le défi était de taille, étant donné que le roman de Charlie Portis ayant déjà fait l’objet d’une adaptation (Cent Dollars pour un Shérif) par Henry Hathaway en 1969, avec John Wayne dans le rôle principal (pour lequel il avait d’ailleurs obtenu l’Oscars du Meilleur Acteur).Il ne s’agissait donc pas de faire un remake de Cent Dollars pour un Shérif, mais bel et bien de proposer une nouvelle version du roman.

Un pari réussi : True Grit est un western de qualité. Le scénario respecte l’empreinte du livre, même si les Frères Coen appliquent clairement leur patte : on retrouve aussi bien leurs qualités de réalisateurs (humour, application, sens du détail…) mais également leur principal défaut. Car si True Grit reste un bon film, il traine parfois en longueur : trop de scènes d’introduction, trop de dialogues explicatifs, bref, des passages durant lesquels un spectateur n’affectionnant pas particulièrement le genre western risque de s’ennuyer fermement.

La véritable force de True Grit se trouve dans son casting. Hailee Steinfeld, qui interprète le rôle de Mattie Ross, la jeune héroïne, est la révélation de ce film, dans son tout premier rôle. Ethan et Joel Coen renforcent la personnalité décidée du personnage romanesque, et donnent à la jeune fille, par le biais de dialogues de qualité, une véritable maturité. Jeff Bridges, également à l’affiche de Tron Legacy de Joseph Koniski, est décidément dans une phase d’héritage, puisqu’il reprend le rôle de Rooster Cogburn, autrefois incarné par l’oscarisé John Wayne. Un défi de taille, encore une fois, mais également un rôle pour lequel l’acteur semblait fait. Son interprétation, alliée à sa voix bourrue et à la dégaine de cowboy vieillissant le rendant à la fois détestable, mais terriblement attachant. Matt Damon incarne quant à lui un Texas Ranger plus vrai que nature, faisant presque de l’ombre à Chuck Norris ?

Avec True Grit, les Frères Coen ont choisi de travailler de manière sobre, autant dans la réalisation que dans les dialogues et les décors. Un western classique qui n’est pas sans rappeler la grande époque du Western, celle des John Ford, Sergio Leone Clint Easwood. En salle le 23 février 2011.

21
Fév
11

Critique: 127 Heures

Dès la sortie des première images de 127 heures, j’attendais de Danny Boyle un chef d’œuvre. J’attendais un film dépaysant, un film qui fait voyager. Un film qui coupe le souffle par ses images. Ensuite, j’ai lu l’histoire d’Aron Ralston, l’homme dont l’histoire du film est tirée, et j’ai pensé à un magnifique huit clos.

Réalisé par Danny Boyle, avec James Franco, Amber Tamblyn, Kate Mara…
Le 26 avril 2003, Aron Ralston, jeune homme de vingt-sept ans, se met en route pour une randonnée dans les gorges de l’Utah.

Il est seul et n’a prévenu personne de son excursion. Alpiniste expérimenté, il collectionne les plus beaux sommets de la région.
Pourtant, au fin fond d’un canyon reculé, l’impensable survient : au-dessus de lui un rocher se détache et emprisonne son bras dans le mur de rocaille. Le voilà pris au piège, menacé de déshydratation et d’hypothermie, en proie à des hallucinations…

On part à la rencontre de celui avec qui on va passer les deux prochaines heures. Un jeune homme, solitaire et un peu dingue, sympathique et fêtard, qui ne prend rien au sérieux. Aron Ralston, qui depuis son plus jeune âge traine dans les roches du Colorado. Il connait son chemin, et joue même aux guides avec les jolies filles qu’il croise. Dans cet environnement, il est chez lui. Et c’est là qu’il restera emprisonné pendant 127 heures, le bras coincé sous un rocher, avec aucune solution pour se dégager, des vivres et de l’eau déjà bien entamés.

Je pense que chacun aura un avis très personnel sur ce film, et de ce fait, je tiens à prévenir que mon avis n’engage que moi et, possiblement, mon insensibilité maladive. 127 Heures est un film sur un survivant, un homme qui, par la simple force de sa volonté, a réussi à s’en sortir face à une situation aussi dure. Mon problème ici, est qu’au lieu de se plonger complètement dans son esprit, dans sa tête, dans son calvaire en quelques sortes, on se retrouve à le regarder d’un point de vue tout à fait extérieur, et on finit par ce dire que ce mec est un simplet. Au final, on le voit mal équipé, mal préparé, fuyant juste des problèmes de bas étages en partant sans réfléchir dans cette aventure ridicule qu’est un week end dans les canyons. James Franco a beau être excellent dans ce qu’il fait, le rôle qu’il joue n’appelle pas franchement à l’empathie.

Les différents flashbacks, rêves et autres hallucinations nous coupent complètement de ce qu’il ressent. Tout est mis au hasard, sans véritable sens, de manière très confuse, et c’en est gênant, voire limite irritant. Les effets sur les photos qu’il prend ou autres en rajoute une couche et on finit par plus se focaliser sur ses effets douteux et lourds que sur l’histoire et le personnage. James Franco tente donc bien que mal d’attirer l’attention sur lui, ce qu’il réussit, sans pour autant livrer, contrairement à ce que tout le monde pense, la meilleure prestation de toute sa carrière.

Au final, seuls les plans d’expositions sont léchés, travaillés, et offrent ce sentiment de dépaysement que je recherchais. La lumière est magnifique, les décors sont naturellement incroyables. On en demande pas beaucoup plus, et pourtant, Boyle n’a pas pu s’empêcher de faire des sortes de timelaps et autres effets inutiles.

Pour finir, 127 heures était pour moi un des films à plus gros potentiel de ce début d’année, potentiel quelque peu gâché par ce surplus visuel caractérisant de plus en plus le cinéma de Boyle. Un film à voir, mais qui ne comble pas franchement les attentes, et qui ne sera surement pas votre coup de coeur 2011.

19
Fév
11

Freak Angels T1 & T2

Warren Ellis est connu pour ses séries complètements décomplexés, fun, et qui rentre dans le gras. Que ce soit avec Transmetropolitan, Desolation Jones ou The AuthorityEllis n’a jamais vraiment fait dans la subtilité et c’est pour cela qu’on l’aime. Et pourtant, la série dont on va parler ici, à savoir FreakAngels, est tout sauf bourrin.

Voici 23 ans, douze enfants anglais sont nés exactement au même moment. Il y a 5 ans, le monde a connu une fin tragique. Dans le quartier de Whitechapel, onze des douze enfants ont reconstitué une petite communauté sur laquelle ils veillent, bien aidés par leurs pouvoirs télépathiques. Car le danger rôde : des survivants désireux de piller leur quartier, bien sûr, mais aussi Mark, le 12e membre, celui qu’ils ont chassé et tué… Alors, pourquoi une jeune femme armée vient-elle réclamer vengeance pour ses frères éliminés par Mark, la semaine précédente…?
Crée par Ellis et le dessinateur Paul Duffield, FreakAngels est d’abord un web comics, qui a eu le droit par la suite à une publication chez Avatar Press, ainsi qu’une traduction chez Le Lombard en France.  Avec cette série,  Warren Ellis expérimente le récit poste apocalyptique mais également un type de narration assez inédit pour le bonhomme.

Warren Ellis expérimente donc ici, avec une histoire qui laisse une grande part au mystère et aux intérogations. En effet, à part le fait qu’ils sont né en même temps il y a 23ans, on ne sait finalement pas grand chose de la situation des FreakAngels, ni qui ils sont réellement. Et cela va se révélé être la grande force de cette œuvre. Car on sait Warren Ellis grand dialoguiste (et la lecture de Nextwave vous le confirmera), on ne sera pas étonné du talent que l’auteur a pour caractérisé ses personnages à merveille, en leur donnant un back ground et de l’épaisseur, uniquement grâce aux dialogues. Aucune voix off, et pas (ou peu) de flash-back ici, les relations entre les personnages ne se tissent qu’à travers les paroles qu’ils échangent. Une narration relativement proche de pas mal de séries télés, chose qui se ressent également sur l’intrigue.

Chaque tome est construit comme une saison, avec un début, un déroulement, et une fin digne d’un final season. Le premier tome, qui fait donc office de saison 1, introduit à merveille chaque personnages en les faisant interagir les uns avec les autres et ainsi créer un réseau relationnel qui servira l’intrigue tout du long, tandis que le 2nd tome fait bouger les choses dans le petit quartier de Whitechapel afin de les déstabiliser et amener de nouveaux éléments. L’intrigue, ou plutôt les intrigues, car Ellis ne se contente pas d’un fil conducteur, mais rajoute des enjeux et sous intrigues entres les personnages. Des personnages qui dévoileront petit à petit leur énorme potentiel, au point de se demander si ils ont une véritable limite. En peu d’espace, Ellis arrive à poser son univers mystérieux et qui jouer avec le lecteurs en lâchant quelques éléments de réponses dans des sous entendus émis par les personnages. Vous l’aurez compris, Freak Angels est une série qui repose plus sur des personnages forts que sur la situation en elle même, comme le fait Robert Kirkman sur Walking Dead. Et comme la série de zombie de chez Image, Freak Angels possède une ambiance graphique unique.

En effet, le dessinateur Paul Duffield adopte ici un très fin et précis, marié à des couleurs pâles qui font ressortir la froideur de ce bout de Londres qui a résisté à apocalypse. Réalisé entièrement à l’ordinateur, ses planches se découpe très souvent en 4 cases, afin de faire ressortir la narration télévisuelle du récit, du propre aveu du scénariste. On remarquera que le style de Duffield, notamment sur les visages, est quelque peu influencé par le manga. Il faut noter également le travail de recherche de l’artiste qui, pour dessiner des monuments et endroits du quartier dans lequel se déroule la série, s’est directement inspiré sur place, afin de les détruire quelque peu pour coller plus à l’ambiance « fin du monde ». Le tout est donc cohérent avec le récit, puisque cette ambiance froide et glaciale sert le récit.

Pour concluer (big up Norman !), Freak Angels est une excellente série, mené par un Warren Ellis inspiré, qui s’est essayer, grâce à internet, à ce type de récit, qu’il maitrise parfaitement. A noter que le 3ème tome, suite à quelques retards, devrait sortir vers la fin du mois, et que la série est prévue en 6 tomes. Une belle surprise, et une belle initiative du Lombard de proposer cette magnifique série en français !

Freak Bigor

16
Fév
11

Angoulême 2011: Interview Sean Phillips

Après une première rencontre, en voici une seconde ! Et aujourd’hui, c’est le dessinateur Sean Phillips qui répond à nos questions. L’artiste anglais, connu pour des séries comme Sleeper, Criminal ou encore Marvel Zombie, était présent à Angoulême pour défendre son œuvre, Incongito (publié chez Delcourt), sélectionnée au festival mais qui est malheureusement repartie bredouille. De ses débuts chez 2000 AD à ses travaux en collaboration avec un certain Ed Brubaker, voici l’interview d’un homme tout aussi sympathique que talentueux ! (pensez à activer les sous titres dans le lecteur Dailymotion une fois la vidéo lancée)

Bigor Overkill & Xidius Carver

14
Fév
11

Critique: Gnoméo et Juliette

Gnoméo et Juliette est avant tout un paradoxe : des nains de jardins s’attaquant au chef d’œuvre shakespearien, le géant Roméo et Juliette, il fallait oser. On pouvait donc s’attendre au pire : on ne s’y prend pas à la légère lorsqu’on décide d’adapter un mythe visité et revisité, pour le meilleur parfois, pour le pire souvent (NDLR : les derniers à avoir chanté Roméo et Juliette étaient Cécilia Cara (qui ?) et Damien Sargue (si si, vous savez, un mec chevelu)). Pourtant, Gnoméo et Juliette ont réussi là où d’autres s’étaient totalement plantés. Le film gagne beaucoup de point grâce aux nombreuses notes d’humour dispatchées à travers les scènes.

Juliette est belle comme le jour et comme tous les Capulet… porte un bonnet rouge. Gnoméo est brave et comme tous les nains de la famille Montague… porte un bonnet bleu. Juliette et Gnoméo vont-ils pouvoir vivre leur amour au grand jour sous leur flamant rose en plastique préféré ? Voici la plus grande histoire d’amour jamais contée… avec des nains de jardin !

Le personnage de Gnoméo se rapproche à bien des égards du Roméo de Shakespear : sur de lui, un poil vaniteux, bagarreur et prêt à tout. Juliette est un peu plus loin de l’image douce de son homonyme théâtral. Si elle reste une indécrottable romantique, elle est également audacieuse, résolue, entêtée, bref, elle veut prouver qu’elle n’est pas une fragile potiche en argile, en particulier à son père qui la couve. Outre nos deux héros, ce dessin animé fourmille de personnages tous plus attachants les uns que les autres… Mais pas franchement originaux : Flamingo, l’exubérant flamant rose qui a vécu seul avec lui-même (heureusement, il s’aime bien) pendant 20 ans (et dont l’humour et l’attitude n’est pas sans rappeler un certain Âne de Shreck…), Nanette, l’équivalent de la nurse de Juliette, une joyeuse grenouille, de bon conseil mais très tête en l’air (Doris, de Nemo), et enfin, Beny et Shampi, respectivement faire-valoir et toutou affectueux de Gnoméo.

La BO du film est également un bon point, bien placée, enjouée, elle encadre relativement bien les scènes marquantes du film. Seul bémol, l’aspect comédie musical, associé à certaines scènes, fait vraiment beaucoup trop penser au film Grease (encore un manque d’originalité).

Au final, Gnoméo et Juliette reste un très bon film pour enfant car drôle, même s’il est parfois sans queue ni tête. L’adaptation manque de cohérence, mais cela reste drôle, mignon et coloré. A noter cependant un sérieux manque d’originalité (dommage, l’idée des nains de jardins était un bon début), et une 3D qui ne se justifie à aucun moment.

Loun




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