Archive pour janvier 2011

29
Jan
11

Interview: Jerôme d’Aviau (Le Trop Grand Vide d’Alphonse Tabouret)

A l’occasion de la sortie de sa dernière BD, Le Trop Grand Vide d’Alphonse Tabouret, œuvre bouleversante et touchante, j’avais eu la chance de rencontrer Jerôme d’Aviau à la librairie Molat, à Bordeaux, en dédicace. Après coup, je lui ai proposé une interview par mail, et il a très gentillement accepté. Voici donc ses réponses à mes questions:

AbsoluteZone : Bonjour Jérôme d’Aviau. Pourriez-vous vous présenter aux lecteurs ?
Jerôme d’Aviau : Bonjour, je suis Jérôme d’Aviau, alias Poipoi, auteur de BD depuis bientôt 6 ans, passé avant par le jeu vidéo, l’architecture et la mécanique auto.

AZ : Votre première œuvre est Le Grand Saut, mais il est signé Poipoipanda. Pourquoi utiliser un pseudo pour signer certaines de vos œuvres ?
Jd’A : C’était une histoire tirée de mon blog où je signais Poipoipanda, il m’a semblé normal de garder cette signature, qui est le surnom que j’ai depuis l’époque où je bossais dans les jeux vidéo. J’ai gardé « poipoi » pour signer ma série Ange le Terrrrible d’abord parce que c’est par mon blog que j’ai eu cette proposition de boulot, et ensuite parce que c’est inspiré d’un univers que j’avais développé quand je bossais pour les jeux vidéo.

AZ : Vous avez également réalisé des planches d’une BD érotique, Premières Fois. Comment êtes-vous tombé sur ce projet ?
Jd’A : C’est moi qui suit à l’origine de ce projet! Lisa Mandel, qui avait lancé le blog « BD cul » m’a demandé d’y participer. Ne sachant quoi raconter, j’ai demandé à ma copine Sibylline de m’écrire une histoire, ce qu’elle a fait. je lui ai envoyé les pages, qui sont tombées par hasard sous les yeux d’un de ses collègues éditeur (elle bosse chez Delcourt), qui lui a immédiatement proposé d’en faire un livre de 10 histoires de ce genre. le projet « premières fois » était né.

AZ : Vous changez assez de style graphique selon le ton et la cible des BD. Comment vous jonglez avec ses différents styles ? Entre le réaliste et le très cartoon ?
Jd’A : Je n’ai pas l’impression de vraiment changer de style. je considère ça plutôt comme différentes facettes d’un même dessinateur. les différences principales pour moi se situent dans l’outil que j’utilise, et dans le niveau de détail que je me fixe. ça ne me pose donc pas de souci de changer, puisque pour passer d’un « style » à l’autre, je n’ai pas d’effort à faire (et ça, j’aime).

AZ : Comment est né le projet Alphonse Tabouret ?
Jd’A : D’une furieuse envie de ma part d’illustrer une histoire écrite par Sibylline. J’avais aperçu un bout de texte de sa main, et j’étais conquis. Elle n’avait pas encore écrit son premier scénario qui allait devenir un livre que je la harcelais déjà. Au bout d’un an, elle a fini par m’écrire 4 alexandrins qui parlaient d’un petit bonhomme qui rencontrait une huitre dans les bois, sur un coin de nappe de restaurant. Dès le lendemain, j’achetais un petit carnet, je rajoutais 4 autre vers, et je lui livrais un livre de 16 pages en lui disant « voilà, je veux la même chose, mais sur des centaines de pages ». Elle était enthousiaste, elle a assez vite écrit un premier jet du scénario, on a discuté pendant 6 mois, et une fois qu’on a presque tout eu, j’ai rangé le projet dans un tiroir pendant un an et demi. Et puis le jour où elle avait abandonné tout espoir de voir le livre se faire, je lui ai livré les 30 premières pages. on signait chez Ankama 1 mois plus tard.

AZ : Est-ce une idée à vous ce type de narration sous forme de dialogue MSN avec l’expression des personnages devant ?
Jd’A : Sibylline étant à Paris et moi à Bordeaux, MSN a été notre principal outil de travail. C’est donc assez naturellement que j’ai eu l’idée de retranscrire les dialogues comme ça. je me suis trouvé génial, mais on s’est chargé de me dire que ça existait depuis bien longtemps dans Petzi. Ma seule amélioration a été de changer les expressions à chaque ligne de dialogue.

AZ : La BD parle à la fois aux enfants et aux adultes. Cela n’a pas été trop difficile de retranscrire les doubles messages de pas mal de passages ?
Jd’A : C’est plutôt une question pour Sibylline, mais je n’ai pas l’impression, non. une bonne histoire pour enfant est rarement une histoire sur un seul plan, qui ne parlerai qu’aux enfants exclusivement. Sibylline et moi avons puisés dans nos vies d’adultes pour en faire une histoire accessible à des enfants, mais tout est chargé de nos vécus et experiences. c’est certainement ça qui fait que ça plait aussi aux grands.

AZ : Vous avez participez aux 24h de la BD à Angoulême à 2 reprises. Que tirez-vous de ses expériences ?
Jd’A : Que dessiner toute la nuit sans dormir, ça peut être rigolo si on est plusieurs à le faire en même temps, mais que c’est pas mal fatiguant ! Plus sérieusement, j’aime beaucoup l’idée de travailler sous contrainte forte, que ce soit de temps ou de sujet, et je conseille l’exercice à tous ceux que je croise (même si je ne l’ai pas pratiqué depuis 2 ans…)

AZ : Vous participez à pas mal de dédicaces et de festivals, c’est important pour vous de rencontrer vos lecteurs ?
Jd’A : Oui ! Surtout que j’ai la chance de voir surtout des lecteurs en dédicace (et pas seulement des collectionneurs, que je ne considère pas comme mon vrai lectorat). Que ce soit de voir des gamins qui discutent en connaisseurs de Ange le Terrrrible, des personnes toutes émues qui me racontent qu’elles ont pleuré en lisant Alphonse ou Inès, ou des jolies filles qui rougissent en me remerciant d’une dédicace sur Premières Fois, ça reste un grand plaisir. Le jour où je n’aurais que des gens qui ne sont là que parce que je leur fait un dessin gratuit qu’ils vont s’empresser d’archiver ou de revendre, j’arrête.

AZ : Quel est votre futur projet ?
Jd’A : J’en ai plusieurs : je suis en train de terminer Ange tome 4 qui doit sortir en mai, ensuite j’attaque un nouveau projet (nouveau style) avec Tébo au scénario : un polar fantastique ultra violent; et j’ai plusieurs projets avec Sibylline qui finiront par démarrer. sans compter tous ceux qui vont se monter entre temps.

AZ : Qu’est-ce que vous pensez des blogs BD, puisque vous en tenez un vous même ?
Jd’A : Pas grand chose dans l’ensemble, c’est un support comme un autre, on y trouve de tout, le pire (souvent) comme le meilleur (parfois). Pour ma part, je n’essaie pas de me positionner par rapport aux autres, je fais mes petites affaires sans me préoccuper du reste (enfin, quand ça m’arrive!)

AZ : Qu’est-ce que vous lisez vous comme type de bande dessiné ? Comics, manga, franco-belge ?
Jd’A : Je lis surtout des indés français et américains, un peu de manga, très (très) peu de franco-belge, pas de comics.

AZ : Un classique: le dernier film qui vous a collé une claque ? Même question pour la BD et la série ?
Jd’A : Dernière claque cinéma ET bd : SCOTT PILGRIM !!! Tout est génial là-dedans.
Je ne regarde pas trop de série, mais la dernière à laquelle j’ai pas mal accroché, c’est Misfits, une chouette petite série anglaise.

Merci encore à Jérôme d’Aviau d’avoir répondu à mes questions. Alphonse Tabouret est dans toutes les bonnes librairies, alors courez l’acheter, c’est vraiment une BD sublime, qui brasse tellement de thèmes différents avec une justesse incroyable.
Et puisqu’on parle BD, nous serons, Xidius et moi-même, au festival d’Angoulême ce week end, donc si vous passez, venez nous faire coucou ;)

Le Trop Grand Vide d’Antoine Bigor

24
Jan
11

Nowhere Boy

2010, 2010 … C’est déjà loin tout ça, c’était une belle année certes mais c’est terminé maintenant… Et pourtant, aujourd’hui nous allons parlons d’un film sorti l’année dernière déjà évoqué dans un article précédent sur John Lennon : Nowhere Boy.


John Lennon a grandi dans une famille pleine de secrets. Elevé par sa tante Mimi, il retrouve à l’adolescence sa mère, Julia. Arrivé en âge de comprendre le mystère qui a déchiré ces deux sœurs, John veut réconcilier sa famille. Une paix fragile s’installe, aussitôt ruinée par une tragédie. Mais sa mère a légué à John un don précieux : la musique. Un jeune homme tourmenté trouve enfin sa voie.

Réalisé par Sam Taylor-Wood, Nowhere Boy raconte avec un grand soucis du détail l’enfance quelque peu difficile de l’icône du rock. John est tiraillé entre sa tante Mimi, la femme qui l’a élevé et sa mère Julia, avec qui il espère pouvoir lier des véritables liens mère-fils et recevoir tout l’amour dont il a été dispensé par l’absence des ses parents durant son enfance.

Comme beaucoup d’adolescents de son âge, John se questionne sur qui il est, qui il va devenir. Or, son non-intérêt pour les études désespère grandement sa tante, à l’inverse Julia ne s’en inquiète pas et préfère que John passe des journées chez elle à apprendre le banjo. Ce contraste entre ces deux atmosphères très différentes est bien retranscrit à l’écran. John est partagé entre ces deux modes de vie, ce qu’il le mène à faire des choix douloureux. Ce drame familial est vraiment au cœur du film, on en ressent tous les impacts sur Lennon et notamment sur son avenir. John est à ce moment de sa vie où il s’interroge à propos de quel monde il appartient vraiment, et par moment se demande si il ne viendrait pas de nulle part, dilemme à l’origine du titre du film. Ce dernier est en effet focalisé sur ce moment de la vie de la rock star, et ne dérive pas sur l’avenir glorieux que celle-ci obtiendra par la suite.https://i0.wp.com/www.clap.ch/uploads/tx_xcibcinema/critics/Nowhere-Boy-97611.jpg

Malgré cette histoire de famille, le film s’intéresse aussi à la voie que John Lennon prendra pour le reste de sa vie, la musique. Cette dernière fait partie intégrante dans la vie de l’artiste et il est alors très intéressant d’observer la naissance de cette vocation chez Lennon, initié par sa mère Julia qui lui fait découvrir à 17 ans les plus grandes stars de l’époque, lorsque le rock connaît ses premiers émois à travers des stars comme Jerry Lee Lewis, Screamin’ Jay Hawkins ou Elvis Presley. Ce dernier a d’ailleurs été une grande source d’inspiration pour Lennon, qui dès lors passait des heures et des heures à s’adonner à la musique qu’il aimait. Dans cet esprit, il fonde son premier groupe, les Quarrymen avec quelques camarades de classe, bientôt rejoints par un élément clef du groupe, le déjà très talentueux Paul MacCartney qui enseigna à John l’art de la guitare. Bien que très vite amis, on remarquera que les divergences entre les deux hommes à l’origine de nombreuses disputes dans les quelques années qui suivirent sont déjà présentes à leur rencontre. Si l’on peut présager que le film s’axe en partie sur les Beatles, il n’en est rien. Au contraire, à part quelques références assez discrètes, le nom du groupe n’est jamais entendu et aucune de leur chanson non plus. On note ici un vrai choix du réalisateur à s’orienter uniquement sur cette partie de la vie de Lennon, sans jamais devenir (encore) un autre film sur les Beatles.

Aaron Johnson dans Nowhere Boy

    Du côté des acteurs, John Lennon est joué très justement par Aaron Johnson (Kick-Ass, Chatroom) : on ressent bien le côté meneur de groupe du personnage, oubliant tous ses doutes et toutes ses craintes lorsqu’il entre sur scène avec son groupe. On retrouve aussi son côté bagarreur, qui ne se laisse pas faire ainsi que son insolence adolescente qui plus tard deviendrai un trait de personnalité exprimé par sa révolte contre les institutions promouvant la guerre dans le monde. Toutes ces facettes, ainsi que son côté mélancolique lorsqu’il s’agit de l’abandon de ses parents, donne une vraie dimension au personnage. Le reste du casting est très correct, malgré la ressemblance pas très évidente avec les personnes réelles telle que Paul McCartney, cependant, ce dernier est très bien interprété par Thomas Sangster : le côté crooner du personnage est très vrai, notamment lorsque l’on voit celui-ci faire chavirer les foules avec sa seule guitare.

    Qui dit film sur une rock star, dit musique et toute le monde sait bien que la musique a sa part d’importance dans un film. Pour celui-ci, c’est encore plus vrai car la bande-son de Nowhere Boy est très riche. On peut entendre plusieurs chansons de grands musiciens, premières personnalités à surfer sur la vague rock’n’roll de l’époque, tels que Chuck Berry, Elvis Presley ou encore Bill Halley Hand His Comets. On remarquera qu’aucune chanson des Beatles n’est présente, seulement une de Lennon, mondialement connue : Mother. Celle-ci a tout à fait sa place dans ce film, à croire que ce dernier a été réalisé pour cette chanson tellement elle prend tout son sens ici.

    https://i0.wp.com/www.varmatin.com/media_varmatin/imagecache/article-taille-normale-nm/Image_MAGJV_NOWHERE.jpg

    Un film intéressant, oui. Un film pour les fans et même pour les autres, oui. Un hommage, oui. Nowhere Boy tient ses promesses lorsqu’il promet de faire découvrir l’enfance de John Lennon, que l’on comprend mieux désormais. Comme il le disait lui-même : « …understand the child inside the man ».

    Nowhere Marvel Boy

    21
    Jan
    11

    Critique: Le Discours d’un Roi

    Le discours d’un roi est un de ces films qui, rien qu’a l’affiche, interpellent. Et qui ne déçoit pas après visionnage. Réalisé par Tom Hooper, et basé sur la véritable histoire de Georges VI, on nous propose ici un film d’une force émotionnelle assez intense. Gêné par ses problèmes de diction et son fort bégaiement, le nouveau Roi (Colin Firth), devra travailler énormément sur lui même afin de pouvoir enfin livrer son premier, et plus important discours.

    Le film raconte l’histoire vraie et méconnue du père de l’actuelle Reine Élisabeth. Celui-ci va devenir, contraint et forcé, le Roi George VI, suite à l’abdication de son frère Édouard VII. D’apparence fragile, incapable de s’exprimer en public, considéré par certains comme inapte à la fonction, George VI affrontera son handicap grâce au soutien indéfectible de sa femme et surmontera ses peurs grâce à un thérapeute du langage aux méthodes peu conventionnelles. Sa voix retrouvée, il réussira à convaincre le peuple anglais de déclarer la guerre à Hitler.

    Le film est merveilleux en trois points : Colin Firth signe ici surement le plus grand rôle de sa carrière (il a d’ailleurs reçu un Golden Globes pour sa performance), la lumière de Danny Cohen est absolument magnifique, et le scénario est un sens faute : calme et rythmé à la fois.

    Effectivement, Colin ‘Georges VI’ Firth est parfait pour le rôle. Il arrive a retranscrire sans difficultés et sans abus la complexité de son personnage, et ce, seulement grâce à sa gestuelle, sa voix. Le Roi bégaie depuis sa petite enfance ? Firth aussi, sans aucun doutes, tellement on y croit. Il parvient à modifier son visage, sa mâchoire, à hoqueter comme un véritable bègue le ferait. Il transmet par son regard la détresse de l’homme qu’il joue, et qu’il est pendant ces deux heures, via son regard, via sa manière de se tenir. Il était temps qu’il arrête les comédies romantiques, parce qu’après la claque qu’était A Single Man, c’est un coup de poing qu’il nous met ici avec cette interprétation parfaite.

    Parlons un peu plus technique, ou du moins, un peu plus visuel. Chez moi, l’image, et surtout la lumière, joue énormément sur mon appréciation finale. Il semble que pour Tom Hooper aussi, ce soit le cas, puisqu’en faisant appel à Danny Cohen (Good Morning England…), il s’offre une lumière classique, simple, qui se limite à mettre en valeur chaque objet, chaque personnage, à éviter le kitch de certains décors. On y retrouve même au final une certaine poésie, une certaine beauté brut. Je n’irai pas jusqu’à dire que la lumière est un personnage à part entière, ou qu’elle frôle la perfection de la lumière d’Eastwood, mais elle m’a laissé un excellent souvenir.

    Enfin, Le discours d’un Roi est un film au rythme très calme, qui, cela dit, sait éviter les longueurs. Hooper passe de séquences très posées à des séquences montées avec un rythme important (je pense ici au ce mix des séances chez le «docteur »), le tout sans que cela choque. Le procédé permet de ne pas s’ennuyer, sans subir un montage épileptique ou trop mouvementé pour ce genre de film. On se retrouve donc face à un métrage réalisé de manière relativement classique, parsemé par ci par là de petites choses qui savent relever avec goût le tout.

    Tout ça pour dire qu’un film avec une scène complète où le principe et de crier des injures par la fenêtre, moi, j’aime. Qu’un film qui parle sans gênes et sans tomber dans le pathos d’un problème pareil, le bégaiement, c’est fort. Et qu’un film qui fini sur des images d’Hitler sans tomber dans la critique acerbe et incontrôlée du personnage, ça détend.Oh, et puis, mention +++ pour l’excellent Geoffrey Rush.

    Le Discours d’un Roi (The King’s Speech), de Tom Hooper, avec Colin Firth, Helena Bonham Carter, Derek Jacobi… En salles le 2 Février.

    18
    Jan
    11

    Anna Calvi, la tornade venue de Londres

    Bonjour à tous !
    Petite news qui va, j’en suis sure, vous attrister fortement : pour des raisons de surcharge de travail scolaire et professionnel, je me vois dans l’obligation d’arrêter (pour le moment du moins) les Absolute Podcast. J’en suis vraiment triste, mais il est vrai qu’il me fallait beaucoup trop de temps pour au final un résultat assez court. Mais pour me faire pardonner, je vous promet de poster autant que possible des articles (comme celui ci dessous !) sur ce site !
    Je vous aime, cela va sans dire.

    Loun.

    Derrière son apparence de jeune fille anglaise aux yeux bleus et  aux cheveux bouclés, intimidée par le show business, Anna Calvi propose un premier album aux résonnances à la fois rock et ethniques, grâce à des percussions entêtantes. Ses chansons dévoilent une maturité étonnante pour un premier opus.  Révélée lors du dernier festival Les Inrocks Black XS, la jeune femme de 28 ans, auteur, compositeur et interprète, est en réalité une ancienne timide qui a pris confiance en elle. Elle est désormais consciente de son charme et de son talent : « A la base, je murmure : j’ai vocalisé des journées entières, cachée chez moi, rideaux tirés, sans rien dire à mes proches, sur des disques de Piaf ou Elvis… Mais je n’avais pas le choix : je DEVAIS chanter », confie-t-elle aux Inrocks. Aujourd’hui, elle n’a plus peur de l’extravagance, ni de chanter fort, profitant de la sûreté de sa voix, grave et profonde. Sur scène comme en studio, elle est accompagnée d’un duo atypique. Stan, batteur de jazz, et Mally : multi-instrumentaliste trimballant toute une flopée d’instruments, que vient souligner la guitare endiablée d’Anna. La jeune anglaise fait petit à petit son chemin, et s’offre même le luxe d’un duo avec Brian Eno, qui n’hésite pas à la comparer à la grande Patti Smith des années 70. Anna Calvi n’aime pas les catégories bien rangées. Sur scène, elle entre, solennelle, avant de s’enflammer, mais sans excès, toujours glamour. Pour elle, les musiques peuvent et doivent être mélangées comme les couleurs sur une palette. C’est pourquoi elle n’hésite pas à enrichir ses morceaux à base rock’n’roll avec la chaleur du flamenco, la noirceur de la musique gothique, ou encore à des rythmes bluesies. Un album mélange, qui lui ressemble jusqu’à porter son nom.

    12
    Jan
    11

    Poupoupidou : un « polar d’amour »

    Deux destins croisés, celui d’un auteur de polars en perte d’inspiration, et d’une starlette qui se croit la réincarnation d’un mythe. Deux histoires en deux temps différents, puisqu’il enquête sur sa mort à elle, alors qu’elle revit par les pages de son journal.

    Synopsis : Il est parisien et l’auteur de polars à succès. Elle est l’effigie blonde du fromage Belle de Jura, la star de toute la Franche-Comté, persuadée qu’elle était, dans une autre vie, Marilyn Monroe… Quand ils vont se rencontrer à Mouthe, la ville la plus froide de France, lui est en panne totale d’inspiration et elle déjà morte. “Suicide probable aux somnifères” conclue la gendarmerie. David Rousseau n’y croit pas. En enquêtant sur le passé de Candice Lecoeur, il est sûr de tenir l’inspiration pour un nouveau roman…

    Après avoir été repérée par un photographe alors qu’elle était pompiste dans une station essence, Martine décide de changer de vie et de tenter sa chance dans le milieu du showbizz : Candice Lecoeur est née. Elle devient rapidement l’égérie d’une marque de fromage, puis l’idole de toute une région.  Son est touchante et émouvante. Une petite qui n’était rien, sinon la cible des moqueries de ces camarades, et qui décide de devenir une autre… Afin de se sentir enfin elle-même. On retrouve dans ses attitudes la fragilité de Marylin, qui n’avait l’impression d’exister que dans le regard des autres. « Pour le personnage de Candice Lecoeur, explique Sophie Quinton, je ne me suis pas mise dans la peau de Marylin Monroe. Il ne s’agissait pas de faire un copier coller, mais de l’évoquer par le jeu de fragilité, le côté charnel et sensuel. L’effleurer, trouver son essence sans tomber dans l’imitation ».  Jusqu’à ce que son destin ne l’emporte dans la mort. Un soi-disant suicide aux somnifères, une histoire qui ne satisfait pas tout le monde.

    De son côté, David Rousseau, interprété par Jean-Paul Rouve, est un écrivain en perte de vitesse. Pas moyen de trouver l’inspiration pour son nouveau polar. Son chemin croisera le celui de Candice Lecoeur alors qu’il se rend à Mouthe, pour obtenir un héritage. Touché mais surtout intrigué par la mort de cette jeune femme atypique, dans une zone inter-frontalière qui interdit les enquêtes, il croit tenir le sujet de son nouveau roman. Aidé par le jeune brigadier Leloup (Guillaume Gouix) qui rêve d’intégrer la police Canadienne, il mène l’enquête en cachette et tombe de comprendre pourquoi la jeune femme s’est éteinte.

    La difficulté de ce film était de faire cohabiter ces deux destins croisés, ces deux personnages qui ne se rencontrent jamais mais qui partagent leur histoire, l’un voulant comprendre celle de l’autre. Le film reste pourtant cohérant du début à la fin, alliant humour et amour, noirceur et complications. Un mélange des genres expliqué par Gérald Hustache-Mathieu : « Je voulais faire un polar noir. Ça m’intéressait mais  ce n’était pas mon univers. L’humour est rapidement arrivé dessus et cela à donné un mélange des genres, sans compter que je ne me guérirais sans doute jamais de mon romantisme. Les spectateurs ont qualifié mon film de polar-comédie. Pour la maman de Jean-Paul Rouve, c’était un polar d’amour, ça m’a bien plu ».

    Gérald Hustache-Mathieu a réussit l’exploit de s’attaquer à un mythe, et pas des moindres, mais sans le dénaturer. Marylin Monroe, peu auraient osé.  « J’ai adoré me confronter à un truc énorme ! C’est comme un mec qui fait trop randonnées et dit « Maintenant, je vais faire l’Everest ! » », explique le réalisateur, avec un enthousiasme inébranlable. Il avoue d’ailleurs avoir l’envie de s’atteler à un autre projet d’envergure dans les mois à venir. Un projet sur lequel les spectateurs ont de grande chance de retrouver la belle Sophie Quinton, qui a d’ores et déjà collaboré à plusieurs reprises avec Gérald. Le réalisateur déclare d’ailleurs à son sujet que ses films « ne tiendraient pas sans Sophie. J’espère ne jamais avoir à faire de film sans elle. Elle est quelqu’un de rare, d’unique, de précieux ». Des propos à faire rougir la belle actrice qui considère de son côté que travailler avec sous la direction de Gérald est toujours plein de bonnes surprises avec « des idées loufoques, des rôles pleins, des personnages excitants… même si Gérald est extrêmement pointilleux et ce, dans tous les domaines ».

    Loun

    10
    Jan
    11

    Call of Duty – Black Ops : Go to the 60’s !

    Aujourd’hui, pour fêter mon grand retour sur Absolute Zone, j’ai décidé de parler de l’un des plus gros succès en matière de jeux vidéos : Call of Duty. Tout le monde, y compris les non joueurs, connait cette franchise très lucrative (en novembre 2009 l’éditeur Activision parlait de 55 millions d’exemplaires vendus tout épisodes confondus). Mais si la série a déjà fait ses preuves depuis ses débuts en 2003, le tournant a vraiment eu lieu avec les épisodes Modern Warfare 1 & 2 qui renouvelaient intelligemment cette saga. Adieu la seconde Guerre Mondiale, bonjour les nouveaux conflits du 21ème siècle avec une réalisation graphique digne de ce nom et un multijoueur prenant. Et puisqu’il a été décidé de sortir un Call of par an, tout le monde attendait avec impatience le nouveau jeu. Le hic ? Une brouille entre l’éditeur et le développeur ce qui fait que Black Ops est signé Treyarch. Et si une grande partie de la presse spécialisée affirme que l’élève est à égalité avec le maître, chez Absolute Zone on est pas d’accord.

    Ce nouvel épisode a pour « originalité » de ne prendre place ni au cours de la seconde Guerre Mondiale ni à la même époque que les Modern Warfare. Ce coup-ci vous vous retrouvez plongé en pleine Guerre froide dans les années 60. Un choix assez malin qui va permettre au joueur de revivre quelques grands événements tel que la bataille de Khe Sanh. Premier point important : le jeu dispose d’un scénario plus fouillé que les précédents opus où l’on se contentait d’enchainer les missions sur fond de grosses menaces terroristes. Et si nous sommes encore loin du niveau d’un film et que quelques effets clipesques risquent d’agacer lors des cinématiques, l’histoire reste plaisante et motive à poursuivre l’aventure.

    Pour le reste rien de bien original, il s’agit toujours d’un FPS avec de nombreuses missions spectaculaires. La durée de vie semble même légèrement supérieure aux Modern Warfare mais cela est dû au gros problème du titre, sa difficulté non volontaire.  Finir un Call of Duty en mode Vétéran (le plus difficile) n’est déjà pas chose aisée mais là c’est encore pire. Les alliés ne servent à rien, les ennemis visent comme des machines implacables et surtout réapparaissent à l’infini par moments ! Résultat il faut avancer face à des adversaires aux respawn illimités pour que vos alliés se décident à bouger.  Puisque je parlais plus haut de la bataille de Khe Sanh, ce passage risque de vous laisser quelques séquelles ainsi qu’à votre console et télévision. Le développeur Treyarch n’a pas le talent d’Infinity Ward et cela se ressent grandement sur le plaisir de jeu. De plus les missions sont beaucoup trop scriptées, vous n’avez pratiquement aucun liberté de mouvement. Exemple : une voiture ennemi arrive et je vise le chauffeur en pleine tête. Celui-ci ne meurt pas, il faut attendre qu’un allié fasse exploser la voiture. Bonjour la crédibilité.  Autre exemple : on vous dit de rester coucher lorsqu’une patrouille ennemie arrive. Et si vous comptiez rigoler en tirant comme un fou c’est raté puisque de toute façon votre personnage ne pourra pas se relever. Un défaut déjà moins gênant que les respawn à l’infini certes mais tout de même frustrant. Enfin, le moteur graphique commence à vieillir bien que l’on puisse considérer cela comme volontaire du fait de l’époque à laquelle se situe l’histoire.

    (Prends ça dans ta gu**** Treyarch !)

    Il serait injuste cependant de ne pas avouer qu’on s’amuse comme un fou au cours de la campagne solo. A noter une petite nouveauté, notre personnage peut plonger au sol en pleine course (à ne pas faire lorsque vous dévalez une colline). De plus le mode zombie se révèle très sympathique à plusieurs et le multijoueur jouissif au possible. Plus d’une dizaine de modes différents, des armes et capacités à acheter / améliorer, l’amusement sera égale au temps passé sur le multi. Généreux, Treyarch vous permet même de débloquer un mini-jeu old school plaisant. Cependant certains risquent de tiquer car il n’y aucunes nouveautés majeures pour un jeu à 70 €.

    Call of Duty : Black Ops est donc un bon jeu que l’on aurait pu qualifier de très bon s’il n’y avait pas eu Modern Warfare entre-temps. Treyarch s’est contenté de reprendre le travail d’Infinity Ward en le transposant à une autre époque avec une ou deux améliorations. Il va donc falloir faire plus d’efforts la prochaine fois, notamment pour les freeze lorsque l’on passe les cinématiques. Si vous comptez jouer uniquement en solo, passez votre chemin ou dirigez-vous vers le marché de l’occasion.

    Pottio, qui vous souhaite ses meilleurs vœux

    Source image : CoD News et Jeuxvideo.com




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