Bon, vous avez déjà entendu parlé de Supermarket, puisque il y a eu un concours. Ce comic book de Brian Wood et Kristian Donaldson (qui ont déjà travaillé tous les deux sur DMZ) est LA sortie du mois chez Milady Graphics. C’est LE coup de cœur de la directrice de collection Claire Deslandes (c’est marqué sur le blog de Milday). Et il faut avouer que c’est une très bonne lecture.
Pella Suzuki est la fille de parents très riches. Elle vie dans les banlieues chics et ne manque de rien. Quelque peu paradoxalle, elle se dit contre la société de surconsommation, tout en consommant comme les autres. Elle travaille en ville, ou le Supermarché comme on l’appelle, que deux gangs contrôlent : les Yakuzas et les Porn Suède. Et un jour, lorsqu’elle va rentrer chez elle, elle va retrouver ses parents assassinés. Alors seule héritière de la puissance de ses parents, et mystérieusement convoitée par les 2 gangs à cause d’un lourd secret de famille, sa vie de confort va se transformer en chasse à l’homme (ou à la femme dans ce cas précis).
Brian Wood a bossé sur la saga vidéo-ludique Grand Theft Auto, et ça se voit. Le scénariste dépeint ici un monde de surconsomation, sale et corompu, contrôlé par des gangs, critiquant au passage notre propre société. Et c’est dans cet environnement particulièrement hostile, que va se dérouler l’action, une histoire de gangs, de famille, d’héritage, plutôt bien ficelée, avec un personnage principal attachant à la psychologie complexe. Les évènements s’enchainent vite. Très vite. Trop vite. On reporche souvent à certains scénaristes de décompresser à mort leurs histoires pour faire 6épisodes d’un truc qu’ils auraient pu faire en 2. Là, c’est l’inverse. La série fait seulement 4 épisodes, et en aurait méritée surement 4 de plus. Mais malgrés ça, le scénario reste bien écrit, avec de l’action, de la tension, et de l’amouuuur (ouais un peu quand même), et permetant surtout au dessinateur de se lâcher. Kristian Donaldson, dessinateur que vous avez pu voir sur DMZ ou la mini-série Two Guns chez BOOM! Studios, montre tout l’étendue de son talent avec un trait gras et précis et des planches ultra dynamiques, très colorés et incroyablement belles, qui rajoute une dimmension quelque peu psychedelique au recit. Et ne parlons même pas des couvertures, qui pourrait faire de magnifiques posters.
Vous l’aurez compris, avec un histoire mélant guerre des gangs et critique de la société contemporaine et des dessins très efficace, Supermarket, c’est de la bonne camme !
Bigormarket V.2