Archive pour 29 mars 2010

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Alice au pays des merveilles, Tim Burton.

Parmi les réalisateurs en perdition, Tim Burton est (presque) au sommet de la liste. Pourtant, son adaptation au cinéma d’Alice au Pays des Merveilles devait être LE grand moment de ce début d’année 2010 dans les salles obscures. Le spectateur que je suis est resté stupéfait, et surtout incroyablement déçu à la découverte de l’oeuvre livrée par le cinéaste.

(Où es-tu, Johnny?)

Le film souffre très clairement d’un manque de positionnement. On ressent que Burton essaye de jouer la carte de l’originalité, du grain de folie, et il faut dire que le sujet de base était parfait pour lui, mais on sent également qu’il ne se lâche pas complètement. Les gags ne sont pas menés dans le but de faire rire le spectateur, et sont moins présents qu’on aurait pu l’espérer. A dire vrai, on rit peu, on est peu intrigué (le seul mystère résidant dans le monstre qui n’apparait qu’à la fin et dont l’effet retombe comme un soufflet), et le tracé de l’histoire est très visible, le réalisateur ne ménageant aucun suspens dans son schéma hyper-manichéen.

La faute à qui? Walt Disney Pictures semble prendre sa part de responsabilité. On peut estimer que Tim Burton n’a pas eu toute la liberté souhaitée pour mener son oeuvre, le film devant s’adresser à un public jeune peu enclin aux grandes folies et originalités. On comprend également par là le ton très réglé des dialogues, qui tombent dans une grande niaiserie, une morale à deux balles cucul-la-praline qui va avec la couleur de la production. Dommage car le sujet pouvait se traiter avec un autre calcul. Parfois, c’est tellement trop qu’on est déposé au bord de l’écoeurement.

Si je devais parler de l’aspect visuel, je dirais que je suis dans l’ensemble très déçu. Je reconnais que certains détails sont superbes, mais ici et là j’ai noté un manque d’application dans la finition de certains personnages (la Reine Rouge est ridicule, mais pas dans l’effet attendu) et certains décors (je pense notamment au champ de bataille à la fin) qui auraient mérité un meilleur traitement. L’espace m’a semblé incroyablement creux, et fade, comme un grand chantier laissé à l’abandon. Pour ce qui est de la 3D, je me suis senti lésé d’avoir payé plus chère une technologie, qui, si elle était indispensable pour Avatar, ne servait ici à rien. Utilisée par touches et avec grossièreté pour amuser la galerie, elle n’a donné aucune profondeur aux images, ni plongé le spectateur dans l’émerveillement. Et pourtant, la matière pouvait livrer quelque chose de splendide.

L’originalité de Tim Burton, qui avait fait fureur dans Edward aux Mains d’Argent ou encore Big Fish se perd ici dans un film sans relief et sans saveurs, juste bon à figurer dans nos programmes télé de Noël aux côtés du Monde de Narnia.

Oceanlook.




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