Good bye, Lenin! est un film allemand, réalisé par Wolfgang Becker, sorti en Allemagne en 2003.
Ce film a énormément marqué le public allemand et européen par l’image qu’il véhicule de la fin de la RDA, et le début de la réunification allemande.
En 1989, Christiane est une fervente partisane du pouvoir communiste en déclin, pourtant émoussé depuis des années. La RDA vit ses dernières heures d’existence, et l’ombre de la chute du mur plane déjà au dessus de Berlin. Un soir, elle aperçoit son fils Alex dans une manifestation contre le pouvoir, elle s’évanouit et tombe dans le coma. Lorsqu’elle se réveille en juin 1990, la RDA n’est plus et le capitalisme a commencé à envahir la partie Est du pays. Alex va alors faire tout ce qui est en son possible pour que sa mère ne découvre rien de la vérité, car un trop grand choc pourrait la mettre en danger.
Le film est bercé par l’exceptionnelle musique de Yann Tiersen (Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain). La grande force de ce film réside dans son scénario absolument loufoque, particulièrement original et travaillé. On s’amuse et on s’inquiète des stratagèmes abracadabrants d’Alex pour cacher à sa mère la vérité. La morale ne tombe jamais dans le manichéisme, ce qui reste une force trop rare au cinéma. En effet, si une critique de l’immobilisme et de la stérilité du communisme est faite, sans exagération, on perçoit, sans doute moins fortement, un regard ironique, parfois acerbe du réalisateur vis à vis de ce capitalisme fou qui envahit la partie Est du pays.
Le personnage incarné par Daniel Brühl (vu dans Inglorious Basterds) est le fil conducteur de ce film remarquable: il est particulièrement attachant par la dévotion qu’il prouve à sa mère malade. Il est intéressant de le voir évoluer dans ce nouveau monde qui s’ouvre, à la recherche de son passé et de lui-même. Et c’est bien en ce sens que Good bye, Lenin! dépasse le cadre du film historique, il est le symbole de toute une génération de jeunes allemands qui se sont ouverts au monde et à la liberté, le symbole d’une Allemagne retrouvée.
Goodbye Lenin!, vous l’aurez compris, est un film incontournable par le remarquable scénario qu’il propose, et la finesse avec lequel il traite des sujets aussi lourds que ceux qui jonchent l’Histoire allemande. Preuve, s’il en fallait encore une, que cinéma, et Histoire ne sont en rien incompatibles.
Oceanlook.