Oceanlook a passé sa journée au cinéma.
Oh, je ne vous raconterai pas à quel point j’ai trouvé Gran Torino, de Clint Eastwood, génial, puisque j’aurais l’occasion bien assez tôt de le faire dans Critika mais je vais vous parler du dernier film de Danielle Thompson, Le code a changé .
Le film reprend des thèmes déjà utilisés au cinéma, à savoir LE dîner entre amis dans un milieu bobo parisien et le jeu des hypocrisies qui se met en place. L’idée, aussi intéressante soit-elle, reste quand même peu originale, et, dans le fond, Danielle Thompson évolue toujours un peu dans le même registre, où il est vrai elle se sent à l’aise.
En lui-même, Le code a changé est un film très inégal, qui alterne le très bon et le très moyen.
Il n’épargne en rien aux spectateurs les clichés les plus usés du cinéma, c’est-à-dire le cocufiage, les mensonges dans un couple, les histoires de famille, de boulot, les relations d’une jeunette de trente ans avec un bonhomme de soixante-cinq dont on ne sait si elle est vraiment amoureuse. Certaines scènes sont même d’une lourdeur affligeante, comme le fameux coup du texto envoyé à table entre les amants officieux alors que le mari est là, du style : « je sais que tu as aimé ça! ». Au secours, quelle finesse! Je ne vous parlerai pas du rôle d’Emmanuelle Segnier, désespérée par son époux avocat, qui, un soir, décide d’écrire un roman sur les autistes, et qui se découvre une véritable passion! Mon Dieu, si ça c’est pas l’idée la plus bobo (et la plus cucul) possible! Le comble arrive avec la prof de danse espagnole, qui a un accent à faire palir un paysan bolivien (clin d’oeil), et qui, bien entendu, ouvre un bar à tapas, puisqu’elle est espagnole!
Le bon arrive avec le jeu savoureux des acteurs. A commencer par le tandem Marina Foïs (qui surclasse tout le monde) / Patrick Bruel (qui est surprenant). Ils incarnent parfaitement les hauts et les bas d’un couple, et eux deux jouent à merveille le masque bienveillant de ceux qui souffrent mais ne laissent rien paraitre. Karine Viard altèrne merveilleusement les deux facettes de son personnage, entre sourire de façade et envie de claquer tout le monde. Certains dialogues sont croustillants de méchanceté, de synisme et marquent les temps forts du film. La scène de danse entre Chesnais et Arditi est un régal, déjà un collector… Le film reste remarquablement bien filmé, en se fixant sur le visage des personnages et ainsi montrer au mieux leurs expressions.
Toutefois le film ne parvient qu’à certains moments à interesser le spectateur. C’est bien dommage.
Oceanlook.