Eh oui ce dimanche vous n’aurez pas votre chronique habituelle du dimanche sur les sportifs de légende (qui est repoussée à mercredi) mais la critique d’un film qui ne sera pas à l’affiche du prochain Critika mais qui tout de même, mérite que l’on s’y interesse.
Espion(s) est le premier long-métrage de Nicolas Saada, qui avait déjà participé à l’élaboration de quelques scénarios mais qui était surtout critique cinéma de 1987 à 2000 aux cahiers du cinéma, excusez du peu…
Pour son premier film, Nicolas Saada peut être très satisfait. Tout d’abord, la critique est unanime. Même ses anciens collègues des Cahiers, réputés pour être perfectionnistes lui ont attribué de bonnes notes… Le film saura-t’il trouver sa place en ce début d’année chargé de grands films et de grandes stars? Il a tout pour.
Le casting est absolument impeccable. Porté par un Guillaume Canet égal à lui-même, toujours juste, et parfait dans son rôle de type paumé, qui se retrouve mélé à une histoire invraisemblable, où services secrets et terroristes s’entrecroisent, le reste de l’équipe suit dans cette justesse de jeu… Géraldine Pailhas, dont le rôle est très ingrat, parvient à attirer l’attention sur elle. Son histoire avec le personnage de Guillaume Canet est remarquablement bien mise en scène. A tel point qu’on en vient à se demander: est-ce une film d’amour, un polar?
Nicolas Saada joue avec les genres. Il le dit lui-même: « l’envie de raconter une histoire sentimentale au coeur d’un film de genre […] Ce film est d’abord une histoire d’amour sur fond d’espionnage. » Le jeu des deux personnages, tourmentés par leurs histoires personnelles et leurs destins ainsi que l’ambiance morose et ternie que propose le film mettent parfaitement en évidence le fait que cette histoire d’amour est finie avant d’avoir commencé.
Après Secret Défense, il semble bel et bien que l’espionnage et le terrorisme soient des thèmes brûlants d’actualité, quasiment une obsession occidentale, si l’on regarde les films américains. Moins clinquant que James Bond, moins violent que la trilogie Jason Bourne, le film de Nicolas Saada offre à ce genre une nouvelle fenêtre qui parvient à lier deux aspects: une histoire sentimentale, une histoire d’espionnage dans une série de rouages qui s’embriquent parfaitement.
Définitivement, c’est un cinéma modeste, si on le compare au travail des américains. Mais Espion(s) n’en est pas moins intéressant. Il résonne même bien plus réaliste, ce qui, pour un film de ce type, n’est pas plus mal. La reflexion qui en découle est bien plus riche…
Oceanlook.