Hier était un triste anniversaire, et d’ailleurs le mot anniversaire est bien trop léger pour évoquer l’évènement qu’il concerne. Oui, hier, c’était le 11 septembre 2008, 7 ans après celui de 2001 qui fut beaucoup moins banal….
Pour ma part, je me souviens parfaitement bien de ce jour-là et je pense ne pas être le seul. Pour tout dire, de toute la journée nous n’avons rien su, rien vu, trop occupés à nos tables d’écolier de CM2 à faire de la grammaire ou je ne sais quelle géométrie. Ce n’est qu’en sortant de la garderie que ma mère, qui venait me chercher me dit sans prendre le temps de me dire bonjour (sic): « Il s’est passé quelque chose de grave, deux avions se sont écrasés sur le World Trade Center! »… J’en ai honte, mais je dois bien l’avouer, je n’avais strictement aucune idée de ce qu’était le World Trade Center, et aucune image qui aurait pu me représenter l’horreur de la chose ne m’est venue.
Ce n’est qu’en allumant la télévision que j’ai compris ce qui se passait, en voyant ces monstres d’acier et de titane plier comme des immeubles en carton face à deux avions, qui, en terme de taille, paraissaient ridicules à côté de ces deux gros piliers gris. Je n’ai compris que plus tard le symbole de cet attentat, mais durant la soirée, c’est plutôt la violence de l’action qui m’a laissé sous le choc. Du haut de mes dix ans, je voyais pour la première fois, en direct, un spectacle qui ne se voit que dans les films, sauf que là, John McClane n’a sauvé personne. Je crois y avoir perdu une part de mon innocence.
Que sont les 2973 morts des attentats face aux 250 000 du tsunami de 2004? Chaque vie est certes unique et porte autant de valeur qu’une autre, mais aujourd’hui le 11 septembre reste le plus gros traumatisme du 21ème siècle, pourtant moins chaotique que le Tsunami ou la guerre en Irak, ou je ne sais quel tremblement de terre dans le monde?
Mais parce que ce jour a engendré des guerres directement (Afghanistan) et indirectement (Irak), une révélation (nul pays n’est complètement en sécurité, pas même le plus fort d’entre-eux), une peur confirmée ( Al Qaida) presque chaque jour désormais, et une série de maux dans notre société (amalgame Musulman = Islamiste, traumatisme post 11 septembre, etc…). C’est beaucoup pour un seul jour.
Al Qaida, au risque de me mouiller, c’est l’anti-occidental le plus total. Le groupe de terroristes n’est malheureusement pas qu’une bande d’illuminés aux cerveaux lavés. C’est certainement l’organisation criminelle la mieux préparée, la mieux financée, la mieux hierarchisée du monde, ce qui augmente encore plus son horreur et son danger. Ils ont des armes, ils ont du fric, ils ont des planques, ils sont infiltrés partout dans le monde et surtout, ils ne reculent devant rien. On a cru que pour tuer la bête, il fallait lui couper la tête et éliminer celui qu’on pensait être le leader: Ben Laden (vous savez, cet ancien agent du CIA?) . Erreur. En réalité, ce groupe ne possède pas de chef attitré. C’est ce que l’on appelle familièrement une nébulleuse: un ensemble de cellules de tailles comparables dirigées par une ou plusieurs personnes. Il y a Al Qaida au Maghreb, en Irak ou encore en Asie, et chacun de ces pôles possède une cellule qui commet ses crimes seule. Donc, pas de numéro 1, 2 ou 3 comme on peut le connaitre dans la hiérarchie occidentale. Plus qu’un chef, Ben Laden, est le visage principal d’Al-Qaida, mais aussi le fondateur. Cette organisation, monstrueuse, doit être pouchassée et anéantie car elle est une menace permanant sur les civils dans le monde, mais plus particulièrement en Irak et Aghanistan, où, il est vrai la présence des Etats-Unis ou des puissances européennes n’arrangent rien (d’ailleurs, la cause du désastre que nous connaissons réside ici, dans la manière de procéder dans ces pays, où un sentiment de haine est né…). Mais la solution n’est pas apparament, une intervention armée, car aujourd’hui nous en sommes toujours, depuis le 11 septembre, à pourchasser un fantôme quelque part en dans des montagnes desertes.
Vol 93, film de Paul Greengrass, est une oeuvre assez réaliste et poignante sur le 11 semptembre, elle relate le vol de l’avion qui s’est écrasé dans un champ en Pennsylvanie après la révolte des passagers. A voir.
Oceanlook