C’est déjà quasiment sûr: le 4 novembre prochain, nous aurons, comme souvent d’ailleurs, les yeux rivés sur Les Etats-Unis d’Amérique pour, enfin, après une longue campagne, connaitre le résultat de l’élection présidentielle la plus importante au monde. Si, l’année dernière, petits français que nous sommes avons élus un nouveau président (no comment), cette élection étasunienne pourrait bien être, même pour nous, encore plus primordiale, car c’est en quelque sorte l’avenir de la planète qui va se jouer dans les 50 Etats du pays de Coca-Cola.
Et cet avenir, je vous le donne en mille, est partagé entre deux alternatives proposées par deux candidats complètement opposés: Barack Obama et John McCain.
John McCain, issu du parti Républicain, a connu un début de campagne assez facile, sans réel adversaire à éliminer, si bien qu’il a vite été intronisé candidat du parti pour les élections, bien avant Barack Obama. Il jouit aujourd’hui d’une réputation de héros de guerre, retenu prisonier durant la guerre du Vietnam, et c’est surtout grâce à cela qu’il représente aux yeux des américains un homme solide, fort, capable de diriger un pays comme les Etats-Unis. On peut d’ailleurs voir que son programme en politique extérieure est très représentatif de la personnalité du républicain. En voici les principaux points:
-Bombarder l’Iran
-Renforcer les troupes en Irak
-Retirer la Russie du G8.
Parlons franchement: pour moi, McCain, c’est Bush en pire. On imagine à peine les conséquences de mettre le feu dans un pays, l’Iran, bien plus militarisé que l’Irak, et surtout entre les mains d’un fou de dirigeant. Evidemment, chez les McCain, on semble préferer la poudre au dialogue, le sang aux traités de paix. On imagine encore moins les conséquences d’isoler un pays comme la Russie, qui renait des cendres de l’URSS et qui est le fournisseur en gaz, (et en pétrôle) d’une importante partie du monde. Surtout quand on connait le caractère de Poutine (voyez récemment les évènements en Géorgie), surtout quand on connait la possible alliance avec la Chine, alliance qui rassemblerait deux des pays les plus puissants du monde. Dans les pronostics les plus pessimistes, une nouvelle Guerre Froide serait un desastre compte tenu de la situation économique actuelle.
Quant à le renforcement des troupes en Irak, il serait je crois ridicule d’envoyer encore de la chair à canon dans une région infestée de terroristes, qui ont déjà suffisament tué de civils et de militaires.
La suite pour John McCain fut très compliquée, quand il accumulait les bourdes, tandis que son rival empilait les succès en Europe. Et pour preuve, voilà ce qui se passe quand le candidat veut être filmé, en train de faire ses courses comme tout le monde, pendant qu’Obama rassemble une immense foule à Berlin:
Ce temps est maintenant révolu. Les évènements en Géorgie ont profité à John McCain, qui a pu ressortir son costume de Super Guerrier, ce qui visiblement, a plu aux américains. Car l’élection semblait pliée, tant Obama était en tête dans les sondages. Aujourd’hui, les choses sont différentes et l’indécision règne.
Obama, de son côté, est tombé sur un os, même deux: Hilary et Bill Clinton, qui se sont finalement rangés derrière lui. Il a laissé dans ce combat beaucoup plus d’énergie que son rival, qui a profité de cette désunion démocratique. Cela dit, dans le monde entier, Obama représente un espoir énorme. Jamais un candidat n’a eu autant de succès que le sénateur de l’Illinois, qui, contrairement à Hilary Clinton, avait voté contre la guerre en Irak. Son programme est moins belliqueux que celui de John McCain, car il souhaite un retour des troupes en 16 mois, ainsi qu’un dialogue sans pré-conditions avec l’Iran. En politique sociale, il est favorable à l’avortement et semble ouvert à la possibilité d’autoriser les mariages homosexuels, deux points assez en décallage par rapport à des USA restés très conservateurs. Tout n’est pas parfait, bien sûr, car il reste pour la peine de mort, même si il propose de modérer le nombre de condannés à cette « sanction », et aussi, il reste en faveur du port d’armes par les civils.
C’est plutôt le bonhomme qui impressionne, avec cette capacité de rassembler les gens, les foules, les médias, bien plus que son rival. Que se passera-t’il le 4 novembre? Nul ne peut le dire, mais quelque chose de grand pourrait être fait…
Oceanlook (qui est à mort pour Obama)
PS: t’as vu Xidius? C’est City of Blinding Lights!